Lettre aux chrétiens sans dimanche

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jean-marie
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Lettre aux chrétiens sans dimanche

Messagepar jean-marie » lun. 28 mai 2007, 9:16

Lettre aux chrétiens sans dimanche



Dans un éditorial paru dans « Église de Lille », Mgr Gérard Defois analyse la pratique dominicale d'un grand nombre de croyants. Il regrette l'attitude « consumériste » de nombreux catholiques et aborde l'importance du repos dominical. En famille, il faut reprendre le chemin de l'Église.


Chers Amis,
Nous nous connaissons peu. À vrai dire, je vous ai peut-être aperçus pour un enterrement ou pour une confirmation. Je vous ai souvent rencontrés, vous ou votre frère, voire votre soeur. Sans vous voir. Vous me dites souvent la même chose: « Nous sommes chrétiens, mais pas pratiquants », « Mais, ajoutez-vous, soyez sûr: nous sommes bons pour les autres, nous donnons au Secours Catholique ou aux Restaurants du coeur. Nos enfants ne sont pas croyants, mais ils sont restés très dévoués pour les autres et ils mettent leurs enfants dans les écoles catholiques. Et puis le Bon Dieu n'est pas si exigeant, il accueille tout le monde avec bienveillance et compréhension. Ce qui compte, c'est d'avoir des valeurs chrétiennes d'honnêteté et de service, ça vaut toutes les prières à la messe, dites-vous encore. Surtout maintenant où l'on s'y ennuie et où les prêtres parlent plus de politique que du ''Bon Dieu''. L'essentiel, c'est de garder du coeur et de rendre service ». Ces propos, si souvent entendus, sont bien de notre temps. À la religion traditionnelle, le catholicisme de tout le monde et de la pratique imposée à succédé le désir individuel, l'envie personnelle, le souci de l'utilité rapide, les liens occasionnels avec les autres. Au fond la foi est devenue un « sentiment religieux », une émotion momentanée et une fidélité en pointillé. Je lisais même dans un journal l'aveu, des Français en particulier, que pour seulement 25% d'entre eux, la religion avait quelque importance dans leur existence quotidienne. Pour les autres, qui ne sont pas seulement catholiques, lorsqu'elle n'est pas niée, elle n'est qu'un socle de souvenirs et de valeurs qui relève des sentiments individuels. Un christianisme invertébré et, somme toute, vaguement spirituel. Abstrait et sans contenu.

Être chrétien, c'est se lier au Christ.

Le dimanche est d'abord un rendez-vous. Dieu, par le Christ, se dérange pour nous. Il s'adresse à nous par sa Parole, il est avec nous par son Pain. Le jour où nous sommes absents volontairement, cela veut dire que nous refusons son invitation, préférant nos intérêts individuels à sa Parole et au partage de son Eucharistie. Car la foi chrétienne n'est pas un sentiment religieux mais l'expérience spirituelle d'une rencontre et d'une relation personnelle avec le Christ. Un catholicisme sans l'expérience d'un lien avec le Christ est peut-être une affection religieuse ou spirituelle, mais il n'est pas chrétien, quand bien même il serait une fidélité matérielle aux commandements de l'Église et une tradition morale exemplaire. Seul le Christ nous sauve et nous libère du poids du mal. Seul, il est une force de résurrection. En dehors de lui, la foi s'étiole comme une plante sans eau. Et cela, j'ai envie de le dire et de le répéter sans cesse, tant une compréhension seulement religieuse et morale du christianisme le rend fragile et superficiel. Quoiqu'à la mode en ces temps de « retour du religieux », comme l'on dit...


Être chrétien, c'est se reconnaître solidaire en Église

Il est assez extraordinaire de voir combien les catholiques d'aujourd'hui sont des « consommateurs » de services religieux plutôt que des membres d'une communauté de foi. Ainsi, ce que l'on attend des prêtres, ce sont des prestations à l'heure et aux lieux qui conviennent à chacun. Sinon, certains brandissent la menace de ne plus donner au « denier de l'Église », de ne plus aller à la messe dans leur paroisse; ce chantage est inconvenant. Car l'Église est d'abord un rassemblement des fidèles du Christ, des croyants selon l'Évangile, des serviteurs du corps du Christ qu'est l'Église. Et par conséquent son avenir, la transmission de la foi aux jeunes, la prière des personnes âgées, le devoir de partager les finances et les biens matériels de la paroisse sont l'expression normale d'une appartenance à la communauté des chrétiens. Cette solidarité interne nous prépare à une solidarité plus large qui prend en charge les Églises « répandues par tout l'univers ». Le dimanche, c'est aussi un rendez-vous avec l'autre.

Être chrétien, c'est accepter d'être différent.

Et ce n'est pas rien aujourd'hui. Le dimanche nous donne l'occasion de manifester cette différence. Nos voisins belges ont ouvert leurs magasins le dimanche. C'est un jour très rentable pour les achats et les multiples activités lucratives. Les employés sont pris davantage ce jour-là et dans les familles ils n'arrivent plus à être ensemble. Dis-moi ce que tu fais de tes dimanches et je te dirais quelles sont tes valeurs, tes convictions, ta foi. Le temps de la gratuité, de la réflexion, de la prière, de la joie d'être ensemble et de s'écouter, où le prends-tu? Le temps de la rencontre comme premier objectif d'une journée, cela est plus parlant devant les autres et devant Dieu que des kyrielles de discours.

Bien cordialement, en attendant la joie de faire votre connaissance dimanche prochain.


Mgr Gérard DEFOIS

Texte publié dans « Église de Lille »
du 2 décembre 2006


Revue « SAINTE RITA »
n°559 mai 2007

helene
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Messagepar helene » dim. 03 juin 2007, 10:12

je suis en adoration de ste rita que je pris chaque jour

Hieronymus
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Messagepar Hieronymus » dim. 05 août 2007, 21:34

franchement autant je garde un bon souvenir du catéchisme, mais pour ce qui est de la messe j'ai du mal.


en ce qui concerne le "rendez-vous", je trouve dommage de limiter l'union à un rendez vous periodique ! cela voudrait dire que le reste de la semaine il n'est pas avec nous.....

pourquoi toujours penser que la faute vient des autres !
serieusement, comment ne pas voir que l'eglise s'est eloigne du peuple !
(si un jour elle en a ete proche...)

je pense que Mgr Gérard Defois analyse trop, il ferait mieux de ressentir, mais vu le ton si directiviste et inquisiteur de cette personne j'ai du mal a croire qu'il en soit capable.

il me fait penser a cet ancien temps ou il aurait eu sa place, a cette epoque ou l'important etait de payer la taxe a l eglise meme si cela amener les gens dans la difficulté.

il ose parler de consumerisme alors que souvent les sites internet catholique sont des .com donc à vocation commercial sur le net.
cette meme eglise qui avait un prix pour tout, pour une place au paradis, pour laver les pechers.

en faite plus gens deviennent instruit moins ils se font avoir... et etrangement la frequentation baisse, le lien me parrait evident.


je sais que mes propos peuvent parraitre violant mais en realité je suis juste navré de lire de telle chose.

l'eglise est seule responsable de la deterioration de sa relation avec le peuple, c 'est elle qui a initié le rapport commercial. c 'est un juste retour de flamme.