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Symboles et Définitions de la Foi Catholique - Denzinger


BENOIT Ier : 2 Juin

575-30 juillet 579

PELAGE II : 26 novembre

579-7 février 590

 

Lettre " Dilectioni vestrae " au évêques schismatiques

d'Istrie, 585 ou 586

 

 
 
 

La nécessité de l'union avec le Siège romain.

468
Bien que ressorte clairement de la parole du Seigneur lui-même dans le saint Evangile où se trouve le fondement de l'Eglise, écoutons néanmoins ce qu'a déterminé le bienheureux Augustin en se souvenant de cette même parole. L'Eglise de Dieu est fondée, dit-il, sur ceux qui sont reconnus en raison de la succession des évêques, comme ayant présidé des Sièges apostoliques ; et quiconque s'est séparé de la communion ou de l'autorité de ces sièges, il est montré qu'il se trouve dans le schisme. Et après d'autres choses : " te tenant au-dehors, tu seras mort également pour le nom du Christ. Parmi les membres du Christ, souffre pour le Christ en étant attaché au corps ; combats pour la tête (Tu ne seras pas compté parmi les membres du Christ, souffre pour le Christ, en étant attaché au corps combats pour la tête).

469
Mais le bienheureux Cyprien lui aussi... dit entre autres choses ceci : " Le commencement procède de l'unité et le primat est donné à Pierre pour qu'il soit montré que l'Eglise du Christ et la chaire font un " ; et pasteurs, tous le sont, mais le troupeau est montré comme étant un seul, ce troupeau qui doit être mené à la pâture par les apôtres dans un accord unanime.
Et peu après : " Celui qui ne tient pas cette unité de l'Eglise, croit-il qu'il tient la foi ? Celui qui déserte la chaire de Pierre sur laquelle est fondée l'Eglise Mt 16,18 et lui résiste, se flatte-t-il d'être dans l'Eglise ? "...
Ils ne peuvent pas demeurer avec Dieu, ceux qui n'ont pas voulu vivre de façon unanime dans l'Eglise de Dieu ; et même s'ils brûlent dans les flammes, s'ils exposent leur vie au bûcher et aux bêtes, ils n'obtiendront pas la couronne de la foi, mais le châtiment de leur mauvaise foi, ni la gloire finale, mais la mort du désespoir. Un tel homme peut être mis à mort, il ne peut recevoir la couronne "...
" Le crime du schisme est pire que le crime de ceux qui ont sacrifié ; ceux-ci du moins se soumettent à la pénitence de leur crime et implorent Dieu en acquittant pleinement les satisfactions requises. Ici on cherche l'Eglise et on lui adresse sa demande, là on combat l'Eglise. Ici celui qui a failli n'a nui qu'à lui-même ; là celui qui s'efforce de faire un schisme entraîne avec lui beaucoup de gens dans l'erreur. Ici il n'y a de dommage que pour une seule âme, là le péril est pour le grand nombre. Celui-ci, du moins, reconnaît qu'il a péché et pleure et se lamente ; celui-là s'enorgueillit de sa faute, se complaît dans son délit, sépare les enfants de la mère, détourne les brebis de leur pasteur, bouleverse les sacrements de Dieu, et alors que celui qui a failli n'a péché qu'une fois, celui-là pèche tous les jours. Enfin celui qui a failli, s'il obtient le martyr après coup, peut recevoir les promesses du Royaume ; celui-ci, s'il est mis à mort en dehors de l'Eglise, ne peut pas parvenir aux récompenses de l'Eglise. "
 
 

3ème concile de Tolède, commencé le 8 mai 589

profession de foi du roi Reccared.

470

La Trinité divine.

Nous confessons qu'il y a un Père, qui a engendré de sa substance le Fils qui lui est coégal et coéternel, non pas cependant que le même soit né et ait engendré (né non engendré) mais de telle sorte que selon la personne autre est le Père qui a engendré, et autre le Fils, qui a été engendré et que cependant, selon la divinité, les deux sont d'une même substance : le Père, de qui est le Fils, n'est lui-même d'aucun autre ; le Fils, qui a un Père, existe cependant sans commencement ni diminution dans cette divinité, parce qu'il est coégal et coéternel au Père. De même nous devons confesser et prêcher que l'Esprit procède du Père et du Fils, et qu'avec le Père et le Fils il est d'une unique substance ; la troisième personne dans la Trinité est celle de l'Esprit Saint, qui cependant possède l'essence de la divinité en commun avec le Père et le Fils. Cette sainte Trinité est en effet un seul Dieu, Père et Fils et Esprit Saint, et par sa bonté toute créature (la nature de l'homme) certes a été créée bonne, mais par la forme de l'aspect humain prise par le Fils, de la génération damnée nous sommes rétablis dans la béatitude première.
 
 
 

GREGOIRE Ier LE GRAND : 3

septembre 590-12 ma

 

Lettre " Consideranti mihi " aux patriarches. Février 591.

L'autorité des conciles oecuméniques.

472
...De même que les quatre livres du saint Evangile, je confesse que je reçois et vénère les quatre conciles : j'embrasse en effet avec une entière dévotion et je garde avec un plein assentiment celui de Nicée où est détruite la doctrine perverse d'Arius ; celui de Constantinople également où est réfutée l'erreur d'Eunome et de Macedonius, de même le premier d'Ephèse où est jugée l'impiété de Nestorius et celui de Chalcédoine où est condamnée l'erreur d'Eutychès et de Dioscore; car sur eux s'élève, comme sur une pierre quadrangulaire, l'édifice de la sainte foi, sur eux s'appuie l'édifice de toute vie et de toute action ; et quiconque ne tient pas leur solidité, même s'il est considéré comme une pierre, gît cependant en dehors de l'édifice.
Je vénère de même le cinquième concile où est condamnée la lettre dite d'Ibas comme pleine d'erreurs, où Théodore (de Mopsueste) qui sépare la personne du Médiateur de Dieu et des hommes en deux hypostases est convaincu d'être tombé dans le crime de l'impiété, et où sont rejetés également les écrits de Théodoret qui sont le fait d'une entreprise folle, et par lesquels est blâmée la foi du bienheureux Cyrille. Toutes les personnes que les vénérables conciles susdits rejettent, je les rejette, ceux qu'ils vénèrent, je les reconnais ; car puisqu'ils sont fondés sur un consensus universel, c'est lui-même et non pas ceux-là que détruit quiconque a l'audace soit de délier ceux qu'ils lient, soit de lier ceux qu'ils délient. Si donc quelqu'un pense autrement, qu'il soit anathème.
 
 

Lettre " 0 quam bona " à l'évêque Virgile d'Arles, 12 août 595.

La simonie

473
...J'ai appris que dans les régions des Gaules et de la Germanie nul ne parvient à l'ordre sacré sans accorder un cadeau approprié. S'il en est ainsi, je le dis en pleurant, et je le proclame dans les gémissements : si l'ordre sacerdotal s'est effondré du dedans, il ne pourra pas tenir longtemps au-dehors. Nous savons en effet de par l'Evangile ce que notre Rédempteur a fait lui-même : lorsqu'il est entré dans le Temple, il a renversé les sièges des vendeurs de colombes Mt 21,12 . Vendre des colombes signifie en effet percevoir un avantage temporel du Saint-Esprit que le Dieu tout-puissant confère aux hommes comme consubstantiel à lui par l'imposition des mains. Ce qui résulte de ce mal, comme je l'ai dit, est déjà indiqué ; car ceux qui ont l'audace de vendre des colombes dans le Temple de Dieu, leurs sièges sont tombés selon le jugement de Dieu.
Cette erreur en effet s'amplifie et se propage chez les subordonnés. Car celui qui est conduit à l'honneur (l'ordre) sacré en échange d'un paiement est déjà corrompu à la racine même de sa promotion, et il est davantage disposé à vendre à d'autres ce qu'il a acheté. Et où est alors ce qui est écrit : "Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement" Mt 10,8 ?
Et puisque l'hérésie simoniaque a surgi comme la première hérésie contre la sainte Eglise, pourquoi ne considère-t-on pas, pourquoi ne voit-on pas que si on ordonne quelqu'un contre un paiement, on fait, en le promouvant, qu'il devient hérétique ?
 
 

Lettre " Sicut aqua " au patriarche Euloge d'Alexandrie, août 600

La science du Christ (contre les Agnoètes)

474
Pour ce qui concerne ... le passage de l'Ecriture selon lequel " ni le Fils ni les anges ne connaissent le jour et l'heure " (voir Mc 13,32 , votre Sainteté pense très justement qu'il n'est pas à rapporter à ce même Fils considéré comme tête, mais considéré en son corps que nous sommes... A ce sujet Augustin fait usage en beaucoup d'endroits de cette signification.
Il dit autre chose également, qu'on peut entendre de ce même Fils, à savoir que le Dieu tout-puissant parle parfois de façon humaine, par exemple lorsqu'il dit à Abraham : " Maintenant je sais que tu crains Dieu " (Gn 22,12 non pas que Dieu ait alors appris qu'il était craint, mais parce que, par lui, Abraham a reconnu alors qu'il craignait Dieu. Comme nous parlons d'un jour heureux, non pas parce que le jour lui-même est heureux, mais parce qu'il nous rend heureux, de même le Fils tout-puissant dit qu'il ignore le jour que lui- même fait ignorer, non qu'il l'ignore, mai parce qu'il ne permet absolument pas qu'on le connaisse.

475
D'où on dit aussi que seul le Père sait, parce que le Fils, qui lui est consubstantiel, de par sa nature, par laquelle il est au-dessus des anges, a le pouvoir de savoir ce que les anges ignorent. D'où on peut comprendre ceci plus subtilement en disant que le Fils unique incarné, fait pour nous homme parfait, a connu le jour et l'heure du jugement dans la nature humaine et ne l'a pourtant pas connu de par la nature humaine. Ce qu'il a donc connu en elle, il ne l'a pas connu par elle, car c'est par la puissance de sa divinité que le Dieu fait homme a connu le jour et l'heure du jugement...
C'est pourquoi la science qu'il n'avait pas de par la nature humaine, qui le faisait créature avec les anges, il a refusé de l'avoir avec les anges qui sont des créatures. Le Dieu homme connaît donc le jour et l'heure du jugement, mais précisément parce que Dieu est homme.

476
La chose est des plus claires, car quiconque n'est pas nestorien ne peut nullement être agnoète. En effet, celui qui confesse que la Sagesse de Dieu elle-même s'est incarnée, comment va-t-il pouvoir dire qu'il y a quelque chose qu'ignore la Sagesse de Dieu ? Il est écrit : " Au commencement était le Verbe, et le Verbe était Dieu. Tout a été fait par lui " Jn 1,1-3 . Si c'est " tout " c'est sans aucun doute aussi le jour et l'heure du jugement. Qui donc est assez fou pour oser dire que le Verbe du Père a fait ce qu'il ignorait ? Il est écrit encore : Jésus sachant que le Père avait tout remis entre ses mains Jn 13,3 . Si c'est " tout " c'est manifestement aussi le jour et l'heure du jugement. Qui donc est assez sot pour dire que le Fils a reçu dans ses mains ce qu'il ne connaît pas ?
S'agissant du passage dans lequel il dit aux femmes à propos de Lazare : " Où l'avez-vous déposé ? " Jn 11,34 , nous avons pensé exactement ce que vous avez pensé, à savoir que s'ils disent que le Seigneur ne savait pas où Lazare était enseveli et qu'il a demandé pour cette raison, ils sont contraints sans aucun doute de reconnaître que le Seigneur ne savait pas en quels lieux s'étaient cachés Adam et Eve après leur péché lorsqu'au paradis il dit : " Adam, où es-tu ? " Gn 3,9 , ou lorsqu'il fait reproche à Caïn en disant : " Où est Abel ton frère ? " Gn 4,9 . S'il ne le savait pas, pourquoi a-t-il ajouté aussitôt : " Le sang de ton frère crie de la terre vers moi " ?
 
 
 

Lettre " Litterarum tuarum primordia " à l'évêque Serenus de

Marseille, octobre

Le droit des fidèles de vénérer les images des saints

477
Il Nous a été rapporté... que tu aurais brisé des images des saints, en avançant cette excuse qu'elles ne doivent pas être adorées. Nous louons pleinement, certes, que tu aies interdit qu'elles soient adorées ; mais nous blâmons que tu les aies brisées...Une chose en effet est d'adorer une image, autre chose est d'apprendre, par ce que l'image raconte, ce qui doit être adoré. Car ce que sont les Ecritures pour ceux qui savent lire, cela l'image le réalise pour les simples qui la regardent, puisque les ignorants voient en effet ce à quoi ils doivent s'attacher, et qu'y lisent ceux qui ne connaissent pas les lettres ; c'est pourquoi, pour les peuples principalement, l'image tient la place de la lecture...
Si quelqu'un veut faire des images, ne l'interdis aucunement; mais adorer les images, évite-le de toutes les manières. Que ta fraternité au contraire exhorte instamment à ce que la vision de ce qui s'est passé leur fasse ressentir l'ardeur du repentir, et qu'ils se prosternent humblement dans l'adoration de la seule Trinité toute-puissante et sainte.
 
 

Lettre " Quia caritati nihil " aux évêques d'Ibérie (Georgie),

vers le 22 juin 6

Baptême et ordres sacrés des hérétiques.

478
Nous avons appris de l'enseignement ancien des Pères que tous ceux qui ont été baptisé dans l'hérésie au nom de la Trinité, lorsqu'ils reviennent à la sainte Eglise, doivent être rappelés dans le sein de la mère Eglise soit par l'onction du chrême, soit par l'imposition de la main, soit par la simple profession de la foi. C'est pourquoi l'Occident régénère les ariens par l'imposition de la main, l'Orient par l'onction du saint chrême en vue de l'entrée dans l'Eglise catholique. Mais les monophysites et d'autres, elle les reçoit par la seule profession vraie de la foi, parce que le saint baptême qu'ils ont obtenu chez les hérétiques reçoit alors en eux les forces de la purification lorsque les uns ont reçu l'Esprit Saint par l'imposition de la main, et que les autres ont été unis au sein de l'Eglise sainte et universelle par la profession de la vraie foi.
Quant aux hérétiques qui n'ont pas été baptisés au nom de la Trinité, comme par exemple les bonosiens et les cataphrygiens, parce que les uns ne croient pas au Christ Seigneur, et que les autres croient faussement que le Saint-Esprit est un homme dépravé du nom de Montan, on les baptise lorsqu'ils viennent à la sainte Eglise parce que ce qu'ils ont reçu, lorsqu'ils étaient dans l'erreur, sans le nom de la Sainte Trinité, n'était pas un baptême. Et on ne peut pas non plus appeler cela un baptême réitéré, puisque, comme il a été dit, le premier n'était pas donné au nom de la Trinité...
Votre Sainteté doit les (les nestoriens) recevoir sans aucune hésitation dans sa communauté en gardant leurs ordres, afin que...en ne suscitant pas par votre mansuétude, d'opposition ou de difficulté au sujet de leurs ordres, vous les arrachiez à la gueule de l'antique ennemi.
 
 

Le moment de l'union hypostatique.

479
Or la chair n'a pas été d'abord conçue dans le sein de la Vierge, et ensuite la divinité est venue dans la chair ; mais aussitôt que le Verbe est venu dans le sein, le Verbe s'est fait chair en gardant la vertu de sa propre nature. ... Et il n'a pas non plus été d'abord conçu et ensuite oint ; mais être conçu de l'Esprit Saint de la chair de la Vierge était la même chose qu'être oint par le Saint-Esprit.
 
 
 

Lettre " Qui sincera " à l'évêque Paschase de Naples. novembre 602,

La tolérance à l'égard des convictions religieuses différentes

480
Ceux qui, avec une intention droite, désirent amener des gens étrangers à la religion chrétienne, à la foi juste, doivent s'y efforcer par des paroles de bonté et non pas par des paroles dures, en sorte que l'inimitié ne repousse pas au loin ceux dont l'esprit aurait pu être mis en mouvement par l'indication d'une raison claire. Car tous ceux qui agissent autrement, et qui sous ce couvert veulent les éloigner de la pratique habituelle de leur rite, il s'avère qu'ils travaillent à leur propre cause plus qu'à celle de Dieu. Des juifs en effet qui habitent Naples se sont plaints auprès de Nous en disant que certains s'efforçaient de façon irraisonnée de les empêcher d'accomplir certaines célébrations de leurs fêtes, en sorte qu'il ne leur soit plus permis d'accomplir les célébrations de leurs fêtes comme il leur était permis depuis longtemps, ainsi qu'à leurs parents, de les observer ou de les accomplir. S'il en est vraiment ainsi, ces gens semblent mettre leurs efforts dans une entreprise vaine. Car quelle utilité y a-t-il à cela dès lors que, même si on le leur interdit au rebours d'un long usage, ils n'y trouvent aucun profit pour la foi et la conversion ? Ou pourquoi établissons-nous des règles pour les juifs quant à la manière dont ils doivent accomplir leurs cérémonies, si nous ne pouvons pas les gagner par là ?
Il faut donc faire en sorte qu'encouragés plutôt par la raison et la douceur, ils veuillent nous suivre et non pas nous fuir, pour que, leur expliquant par les Ecritures ce que nous disons, nous puissions avec l'aide de Dieu les convertir au sein de la mère Eglise. C'est pourquoi, que ta fraternité les enflamme à la conversion par des monitions, autant qu'elle le peut avec l'aide de Dieu, et qu'elle ne permette pas à nouveau qu'ils soient inquiétés à cause de leurs célébrations ; qu'ils aient au contraire une entière liberté d'observer et de célébrer leurs festivités et leurs fêtes, comme ils l'on fait jusqu'ici.
 
 
 
 

SABINIEN : 13

septembre 604 - 22 févri

BONIFACE III : 19

février - 12 novembr

BONIFACE IV : 25 août

608 - 8 mai 615

DEUSDEDIT (Adéodat

Ier) : 19 octobre 61

BONIFACE V : 23

décembre 619 - 25 octob

HONORIUS Ier : 27

octobre 625-12 octobre

 

 

4ème concile de Tolède, commencé le 5 décembre 633 : chapitres.

Profession de foi trinitaire et christologique.

485
(Chap. 1) Conformément aux Ecritures divines et à la doctrine que nous avons reçues des saints Pères, nous confessons que le Père et le Fils et l'Esprit Saint sont d'une unique divinité et substance ; croyant en la trinité dans la diversité des personnes et prêchant l'unité dans la divinité, nous ne confondons pas les personnes et nous ne séparons pas non plus la substance. Nous disons que le Père n'a été engendré par personne, nous affirmons que le Fils n'a pas été fait par le Père, mais engendré ; de l'Esprit Saint nous confessons qu'il n'a été ni fait ni engendré, mais qu'il procède du Père et du Fils ; notre Seigneur Jésus Christ lui-même, le Fils de Dieu et créateur de tout, a été engendré avant les siècles de la substance du Père, dans les derniers temps, pour la Rédemption du monde, il est descendu du Père, lui qui n'a jamais cessé d'être avec le Père ; il s'est incarné en effet de l'Esprit Saint et de la sainte et glorieuse Vierge Marie, Mère de Dieu, et seul il est né d'elle ; le même Seigneur Jésus Christ, l'un de la sainte Trinité, a pris l'homme complet dans son âme et sa chair, sans péché, restant ce qu'il était, assumant ce qu'il n'était pas, égal au Père selon la divinité, moindre que le Père selon l'humanité, ayant en une unique personne les propriétés des deux natures ; il y avait en effet en lui deux natures, Dieu et homme : non pas deux fils et deux dieux, mais le même était une seule personne dans les deux natures ; il a enduré la Passion et la mort pour notre salut, non pas dans la force de la divinité, mais dans la faiblesse de l'humanité ; il est descendu aux enfers pour délivrer les saints qui y étaient retenus, et ayant vaincu le pouvoir de la mort, il est ressuscité ; monté ensuite aux cieux, il viendra dans l'avenir pour juger les vivants et les morts ; purifiés par sa mort et par son sang, nous avons obtenu la rémission des péchés, pour être ressuscités par lui au dernier jour dans la chair dans laquelle nous vivons maintenant, et dans la forme dans laquelle le Seigneur est ressuscité ; les uns recevront de lui la vie éternelle pour les mérites de la justice, les autres la condamnation à la peine éternelle pour leurs péchés. Telle est la foi de l'Eglise catholique, cette profession de foi nous la gardons et la tenons, et quiconque la gardera très fermement aura le salut éternel.
 

L'Apocalypse de Jean, Livre des saintes Ecritures.

486
(Chap. 17) L'autorité de nombreux conciles et les décrets synodiques des saints évêques romains attribuent le livre de l'Apocalypse à l'évangéliste Jean, et ont commandé qu'il soit reçu parmi les livres divins. Et parce qu'il en est beaucoup qui ne reçoivent pas son autorité et qui négligent de l'annoncer dans l'Eglise de Dieu, si quelqu'un désormais soit ne le reçoit pas, soit ne l'annonce pas dans l'Eglise durant les messes de Pâques à Pentecôte, il sera excommunié.
 

Lettre " Scripta fraternitatis " au patriarche Serge de

Constantinople, 634

Les deux volontés et opérations dans le Christ.

487
Sous la conduite de Dieu nous parviendrons à la mesure de la juste foi que les apôtres de la vérité ont répandue par la règle des saintes Ecritures : confessant que le Seigneur Jésus Christ, médiateur de Dieu et des hommes 1Tm 2,5 a opéré ce qui est divin moyennant l'humanité unie au Verbe de Dieu selon la nature (grec : selon l'hypostase) et que le même a opéré ce qui est humain par la chair assumée de façon ineffable et unique et remplie par la divinité de façon distincte (grec : sans distinction), sans confusion et sans changement... en sorte que manifestement, avec un très grand étonnement de l'esprit, on reconnaît que (la chair capable de souffrance) s'unit (à la divinité), tandis que les différences des deux natures demeurent de façon admirable...
C'est pourquoi nous confessons, également une seule volonté de notre Seigneur Jésus Christ, parce que de fait notre nature, non pas la faute, a été assumée par la divinité : à savoir cette nature qui a été créée avant le péché, et non celle qui a été viciée après la transgression. Le Christ en effet... conçu de l'Esprit Saint sans péché, est né de même sans péché de la Vierge sainte et immaculée, Mère de Dieu, sans avoir connu aucun contact avec la nature viciée... Car il n'y avait pas dans ses membres d'autre loi, ni une volonté différente et contraire au Sauveur, puisqu'il est né sans être soumis à la loi de l'humaine condition...
Que le Seigneur Jésus Christ, Fils et Verbe de Dieu " par qui tout a été fait " Jn 1,3 soit lui-même l'unique opérateur de la divinité et de l'humanité, les saintes Ecritures dans leur entier le démontrent clairement. Quant à savoir si en raison des oeuvres de la divinité et de l'humanité il faut dire ou concevoir une seule ou deux opérations dérivées, cela ne doit pas nous importer ; nous laissons cela aux grammairiens qui ont coutume de vendre aux petits enfants des termes acquis par dérivation. Quant à nous, nous n'avons pas appris des Ecritures que le Seigneur Jésus Christ et son Esprit Saint a une seule ou deux opérations, mais nous avons reconnu qu'il a opéré de façon multiforme.
 

Lettre " Scripta dilectissimi filii " à Serge de Constantinople.

Les deux opérations du Christ.

488
En ce qui concerne la doctrine de l'Eglise et ce que nous devons tenir et enseigner, à cause de la simplicité des hommes et pour mettre fin aux obscurités inextricables des controverses..., nous devons non pas définir une seule ou deux opérations dans le médiateur de Dieu et des hommes, mais confesser que les deux natures, unies d'une unité de nature dans l'unique Christ, opèrent et agissent chacune en lien avec l'autre, c'est-à-dire que la divine opère ce qui est de Dieu, et l'humaine accomplit ce qui est de la chair : enseignant que, sans division et sans confusion ni changement, la nature de Dieu s'est changée en l'homme, et la nature humaine en Dieu, mais confessant que les différences des natures demeurent intactes.
Voulant donc... écarter le scandale de l'invention nouvelle nous ne devons pas définir et prêcher une seule ou deux opérations, mais au lieu de l'unique opération qu'affirment certains, nous devons confesser en vérité l'unique Christ Seigneur qui opère dans les deux natures ; et au lieu des deux opérations, écartant le terme de double opération, il faut proclamer bien plutôt avec nous que les deux natures elles-mêmes, c'est-à-dire celle de la divinité et celle de la chair assumée, opèrent ce qui leur est propre dans la personne unique du Fils unique de Dieu Père, sans confusion, ni division, et sans changement.
 

6eme Concile de Tolède, commencé le 9 janvier 638.

La Trinité et le Fils de Dieu, le Sauveur fait chair.

490
Nous croyons et confessons la Trinité très sainte et toute- puissante, le Père et le Fils et l'Esprit Saint, un seul Dieu non solitaire, d'une seule essence, force, puissance, majesté, et d'une unique nature, inséparablement distincte dans les personnes, indistincte quant à l'essence dans la substance de la divinité, créatrice de toutes les créatures ; le Père, non engendré, incréé, est la source et l'origine de toute la divinité ; le Fils a été engendré, non créé, par le Père intemporellement avant toute créature sans commencement ; car le Père n'a jamais existé sans le Fils, ni le Fils sans le Père, cependant le Fils est Dieu à partir de Dieu Père, et le Père n'est pas Dieu à partir de Dieu Fils, le Père du Fils n'est pas Dieu à partir du Fils ; mais celui-ci est le Fils du Père et Dieu à partir du Père, égal en tout au Père, vrai Dieu de vrai Dieu ; l'Esprit Saint cependant n'est ni engendré ni créé, mais l'Esprit des deux qui procède du Père et du Fils ; et par là ils sont un par la substance, parce qu'un seul procède des deux. Mais dans cette Trinité il est une telle unité de substance qu'elle est dénuée de pluralité et qu'elle conserve l'égalité, et qu'elle n'est pas moindre en chacune des personnes qu'en toutes, ni plus grande en toutes qu'en chacune.

491
De ces trois personnes de la divinité, nous le confessons, seul le Fils, pour la Rédemption du genre humain, afin de supprimer les dettes du péché que nous avons contractées au commencement par la désobéissance d'Adam, est sorti du secret et du mystère du Père, et a assumé de Marie, la sainte toujours Vierge, l'homme sans péché, en sorte que le même Fils de Dieu Père est aussi Fils d'homme, Dieu parfait et homme parfait, en sorte que l'unique Christ est homme et Dieu en deux natures, un seul dans la personne, afin qu'à la Trinité ne vienne pas s'ajouter une quaternité si dans le Christ la personne était dédoublée. Il est donc inséparablement distinct du Père et de l'Esprit Saint par la personne, mais de l'homme assumé, il l'est par la nature, et notre Seigneur Jésus Christ est, comme nous l'avons dit, un seul de deux natures et dans une seule personne, égal au Père dans la forme de la divinité, moindre que le Père dans la forme d'esclave ; c'est à partir de là qu'il faut comprendre sa parole dans le Psaume Ps 22,11 : " Du sein de ma mère tu es mon Dieu ". Lui seul par conséquent est né de Dieu sans mère, et né de la Vierge sans père, et " Le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous " Jn 1,14 ; et bien que la Trinité entière ait coopéré à la formation de l'homme assumé, parce que les oeuvres de la Trinité sont inséparables, seul cependant il a assumé l'homme dans la singularité de la personne, non dans l'unité de la nature divine, en ce qui est propre au Fils, non en ce qui est commun à la Trinité ; car s'il avait mêlé l'une en l'autre la nature de l'homme et celle de Dieu, toute la Trinité aurait assumé le corps, puisqu'il est établi que la nature de la Trinité est une seule, mais non la personne.

492
Ce Seigneur Jésus Christ fut donc envoyé par le Père, prenant ce qu'il n'était pas, et ne perdant pas ce qu'il était, ne pouvant subir d'atteinte en raison de ce qui est sien, mortel en raison de ce qui est nôtre, et il est venu dans ce monde pour sauver les pécheurs et justifier ceux qui croient, et lui qui faisait des miracles, il fut livré en raison de nos forfaits, est mort pour notre expiation ; il est ressuscité pour notre justification ; par ses blessures nous sommes sauvés Is 53,5 , réconciliés par sa mort avec Dieu le Père, et ressuscités par sa Résurrection ; nous attendons aussi qu'il vienne à la fin des siècles, pour, en même temps que la résurrection de tous, donner aux justes leur récompense et aux impies leur châtiment, selon son très juste jugement.

493
Nous croyons aussi que l'Eglise catholique, sans tache dans son oeuvre ni ride Ep 5,23-27 dans la foi, est son corps, et qu'elle obtiendra le Règne avec sa Tête, Jésus Christ le tout-puissant, après que cette réalité corruptible aura revêtu l'incorruptibilité, et cette réalité mortelle l'immortalité 1Co 15,43 , afin que Dieu soit tout en tous', 1Co 15,28 .
Par cette foi les coeurs sont purifiés Ac 15,9 , par elle les hérésies sont extirpées, en elle l'Eglise tout entière séjourne déjà dans le Règne céleste et se glorifie tant qu'elle demeure dans le siècle présent ; et il n'est pas de salut dans une autre foi : " Car il n'y a sous le ciel aucun nom offert aux hommes dans lequel il faut que nous soyons sauvés " Ac 4,12
 
 
 
 

SEVERIN : 28 mai - 2 août 640

JEAN IV : 24 décembre 640-12 octobre 642

 

Lettre " Dominus qui dixit ", à l'empereur Constantin III

(Défense du pape Honorius), printemps 641.

La signification des paroles d'Honorius concernant les deux

volontés

496

Le patriarche Serge de bienheureuse mémoire a fait savoir au pontife de la ville de Rome susdit, de sainte mémoire (Honorius), que certains affirmaient qu'il y avait dans notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ deux volontés contraires ; ayant appris cela, ledit pape lui répondit que de même que notre Sauveur est une unité unique, de même aussi il a été conçu et est né miraculeusement au-dessus de tout genre humain. Et en raison de sa sainte économie incarnée, il enseignait que notre Rédempteur, de même qu'il est Dieu parfait est aussi homme parfait, pour que, né sans aucun péché, il rétablisse la noblesse de l'état originel que le premier homme avait perdu par la transgression. Il est donc né comme le second Adam, n'ayant aucun péché, ni du fait de la naissance, ni du fait de ses rapports avec les hommes ; car le Verbe fait chair dans la ressemblance avec la chair de péché a pris tout ce qui est nôtre, sans porter aucune culpabilité encourue de par la transmission de la transgression....
L'unique et seul médiateur sans péché de Dieu et des hommes est donc l'homme Christ Jésus 1Tm 2,5 , qui a été conçu et est né libre au milieu des morts. Dans l'économie de sa chair sainte il n'avait donc jamais deux volontés opposées, et jamais la volonté de sa chair n'a contredit la volonté de son esprit...
Puisque donc nous savons qu'en lui, lorsqu'il est né et qu'il était en rapport avec les hommes, il n'y avait absolument aucun péché, nous déclarons, comme il convient, et nous confessons en vérité une seule volonté dans l'humanité de son économie sainte, et nous ne prêchons pas deux volontés contraires, de l'esprit et de la chair, comme dans un simple homme, à la façon dont manifestement le prétendent dans leur délire certains hérétiques.

497
C'est de cette façon donc qu'il apparaît... qu'il (le pape Honorius) a écrit (à Serge), à savoir que dans notre Sauveur il n'y a d'aucune manière deux volontés opposées, c'est-à-dire dans ses membres Rm 7,23 puisqu'il n'a contracté aucun défaut de la transgression du premier homme.
Mais pour que nul, de moindre intelligence, ne blâme (Honorius) de ce qu'il ne parle que de la nature humaine et non pas également de la nature divine... celui qui en débat doit savoir qu'il s'agit d'une réponse donnée à une question dudit patriarche. Pour le reste aussi on a coutume d'appliquer l'aide de la médecine là où se trouve la blessure. Et le bienheureux Apôtre lui aussi, manifestement, l'a souvent fait lorsqu'il s'adaptait à l'habitude des auditeurs ; tantôt, lorsqu'il parle de la nature la plus éminente, il se tait totalement quant à la nature humaine ; tantôt, traitant de l'économie humaine, il ne touche pas le mystère de sa divinité...

498
Mon prédécesseur susdit disait donc, dans son enseignement sur le mystère de l'Incarnation du Christ,qu'il n'a pas existé en lui, comme en nous pécheurs, deux volontés contraires, de l'esprit et de la chair. Ce que certains ont retourné en leur propre conception, et ils ont pensé qu'il aurait enseigné une seule volonté de sa divinité et de son humanité, ce qui est totalement contraire à la vérité.
 
 
 
 

THEODORE Ier : 24 novembre 642 -

14 mai 649

MARTIN 1er : 5 juillet 649-17

juin 653 (16 septemb

 

Concile du Latran, 5-31 octobre 649.

a) Profession de foi.

500
 
 

Les deux volontés et opérations dans le Christ

(Texte Latin)
et de même que nous confessons ses deux natures unies sans confusion, de même aussi ses deux volontés naturelles, la divine et l'humaine, pour confirmer parfaitement et sans amoindrissement qu'un seul et même, Jésus Christ notre Seigneur et Dieu, est vraiment Dieu parfait et homme parfait en toute vérité, et qu'ainsi il a voulu et opéré divinement et humainement notre salut.

(texte grec)
et de même que nous confessons ses deux natures unies sans confusion ni division, de même conformément aux natures, deux volontés, la divine et l'humaine, ainsi que deux opérations naturelles, la divine et l'humaine, cela pour confirmer parfaitement et sans omission que le même et unique Jésus Christ, notre Seigneur et Dieu, est vraiment par nature Dieu parfait et homme parfait, à l'exception du péché, et qu'ainsi il voulait et opérait divinement et humainement notre salut.

501

b) Canons.

Condamnation d'erreurs concernant la Trinité et le Christ

Can. 1. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, le Père et le Fils et le Saint-Esprit, trinité dans l'unité et unité dans la trinité, c'est-à-dire un seul Dieu en trois hypostases consubstantielles et de même gloire, et pour les trois une seule et même divinité, nature, substance, puissance, Seigneurie, royauté, autorité, volonté, opération, incréée, sans commencement, inconcevable, immuable, créatrice de tous les êtres et qui les protège, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, le Père et le Fils et l'Esprit Saint, trinité dans l'unité et unité dans la trinité, c'est-à-dire un seul Dieu en trois hypostases consubstantielles et de même gloire, et pour les trois une seule et même divinité, nature, puissance, seigneurie, royauté, autorité, volonté, opération, souveraineté, incréée, sans commencement, sans limite, immuable, créatrice des êtres et qui les tient ensemble dans sa providence, qu'il soit condamné.

502
Can. 2. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable qu'un de la sainte, consubstantielle et adorable Trinité, Dieu le Verbe lui-même, est descendu du ciel, s'est incarné de l'Esprit Saint et de Marie toujours vierge, s'est fait homme dans la chair, a été crucifié pour nous, a été enseveli, est ressuscité le troisième jour, est monté au ciel et siège à la droite du Père ; reviendra avec la gloire du Père avec la chair prise par lui et animée par l'intellect, pour juger les vivants et les morts, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, que l'un de la sainte, consubstantielle et adorable Trinité, Dieu Verbe lui-même est descendu des cieux, s'est incarné de l'Esprit Saint et de Marie, la toute sainte, toujours vierge, s'est fait homme, a été crucifié dans la chair volontairement pour nous et notre salut, a souffert, a été enseveli, est ressuscité le troisième jour, est monté aux cieux et siège à la droite du Père, avec la chair qu'il a prise et qui est animée par l'intellect, pour juger les vivants et les morts, qu'il soit condamné.

503
Can. 3. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, Mère de Dieu la sainte, toujours vierge et immaculée Marie, puisque c'est en un sens propre et véritable Dieu Verbe lui-même, engendré de Dieu le Père avant tous les siècles, qu'elle a, dans les derniers temps, conçu du Saint-Esprit sans semence et enfanté sans corruption, sa virginité demeurant inaltérable aussi après l'enfantement, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, Mère de Dieu la sainte, toujours vierge, et immaculée Marie, puisque c'est en un sens propre et véritable Dieu Verbe lui-même, engendré de Dieu le Père avant tous les siècles, qu'elle a, dans les derniers temps, conçu du Saint-Esprit sans semence et enfanté sans corruption, sa virginité demeurant inaltérée aussi après l'enfantement, qu'il soit condamné.

504
Can. 4. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, deux naissances du seul et unique Jésus Christ, notre Seigneur et Dieu, aussi bien avant les siècles de Dieu le Père, incorporelle et éternelle, que de Marie, sainte et toujours vierge, Mère de Dieu, corporelle, à la fin des temps, et un seul et même Jésus Christ, notre Seigneur et Dieu, consubstantiel à Dieu Père selon la divinité, et, consubstantiel à l'homme et à la mère selon l'humanité, et le même capable de souffrir en la chair, ne pouvant souffrir en la divinité, limité en son corps, illimité en sa divinité, le même créé et incréé, terrestre et céleste, visible et intelligible, concevable et inconcevable, pour que par le même, à la fois homme complet et Dieu, fût restauré l'homme complet qui était tombé au pouvoir du péché, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, qu'il y a deux naissances du seul et unique Jésus Christ notre Seigneur, l'une avant les siècles, de Dieu le Père, incorporelle et éternelle, l'autre de Marie, sainte, toujours vierge, dans la chair, dans ces derniers temps, et un seul et même Jésus Christ notre Seigneur et Dieu, consubstantiel à Dieu le Père selon la divinité, consubstantiel à la Vierge et mère selon l'humanité, et le même capable de souffrir en la chair, ne pouvant souffrir en la divinité, limité en son corps, illimité en son esprit, le même incréé et créé, terrestre et céleste, visible et intelligible, concevable et inconcevable, pour que par le même, à la fois homme complet et Dieu, fût restauré l'homme complet qui était tombé au pouvoir du péché, qu'il soit condamné.

505
Can. 5. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, une seule nature incarnée du Dieu Verbe, dans ce sens qu'on dit que notre substance est devenue chair complètement et sans restriction dans le Christ Dieu, à la seule exception du péché, qu'il soit condamné.
(Texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, que " une seule nature du Dieu Verbe devenue chair " signifie, à travers l'expression " devenue chair ", la substance conforme à nous complètement et sans restriction dans le Christ Dieu lui-même, à la seule exception du péché, qu'il soit condamné.

506
Can. 6. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, que de deux et en deux natures, substantiellement unies, sans confusion et sans division, est un seul et même Seigneur et Dieu Jésus Christ, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, que de deux natures, divinité et humanité, et en deux natures, divinité et humanité, unies selon l'hypostase sans confusion et sans division, est un seul et même Seigneur et Dieu Jésus Christ, qu'il soit condamné.

507
Can.7. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, que la différence substantielle des natures est sauvegardée en lui sans confusion et sans division, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, que la différence substantielle des natures, après leur union ineffable par laquelle existe le seul et unique Jésus Christ, est sauvegardée en lui sans confusion et sans division, qu'il soit condamné.

508
Can. 8. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, que l'union substantielle des natures est reconnue en lui sans division et sans confusion, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, que l'union des natures selon la conjonction, ou, pour dire vrai, selon l'hypostase, à partir desquelles existe le seul et unique Christ, est reconnue en lui sans division et sans confusion, qu'il soit condamné.

509
Can. 9. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, que les propriétés naturelles de sa divinité et de son humanité sont sauvegardées en lui de façon constante et sans diminution, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, que les propriétés naturelles de la divinité du Christ sont sauvegardées en lui de façon constante et sans diminution pour confirmer vraiment qu'il est, le même, selon la nature, Dieu parfait et homme parfait, qu'il soit condamné.

510
Can. 10. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, deux volontés du même et unique Christ notre Dieu unies dans un même accord, la divine et l'humaine, du fait que par chacune de ses deux natures le même a voulu, par nature, notre salut, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, deux volontés du même et unique Christ Dieu, unies dans un plein accord, la divine et l'humaine, puisque selon chacune de ses deux natures il était, par nature, à même de vouloir notre salut, qu'il soit condamné.

511
Can. 11. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, deux opérations, unies dans un plein accord, du même et unique Christ notre Dieu, la divine et l'humaine, puisque selon chacune des deux natures il est, par nature, l'opérateur de notre salut, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, deux opérations du même et unique Christ Dieu, unies dans un plein accord, la divine et l'humaine, puisque selon chacune de ses deux natures il opère notre salut, qu'il soit condamné.

512
Can. 12. Si quelqu'un confesse, selon les hérétiques impies, une seule volonté et une seule opération du Christ notre Dieu, et par là supprime ce que confessent les saints Pères, et nie l'économie de celui qui est notre Sauveur, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un confesse, selon les hérétiques impies, une seule nature, une seule volonté, une seule opération de la divinité et de l'humanité du Christ, renversant ainsi ce que confessent les saints Pères et niant l'économie de celui qui est notre Sauveur, qu'il soit condamné.

513
Can. 13. Si quelqu'un selon les hérétiques impies, alors que dans le Christ Dieu deux volontés et deux opérations, la divine et l'humaine, sont sauvegardées substantiellement dans l'unité et enseignées pieusement par nos saints Pères, professe, contre la doctrine des saints Pères, une seule volonté et une seule opération, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un selon les hérétiques impies, en même temps que les deux volontés et opérations, la divine et l'humaine, qui en Christ Dieu sont sauvegardées substantiellement dans l'unité et confessées pieusement par nos saints Pères, commande de professer aussi, contre leur doctrine, une seule opération, qu'il soit condamné.

514
Can. 14. Si quelqu'un, selon les hérétiques impies, en même temps qu'une seule volonté et une seule opération professées par les hérétiques dans leur impiété, nie et repousse également les deux volontés ainsi que les deux opérations, c'est-à-dire la divine et l'humaine, qui dans le même Christ Dieu sont sauvegardées dans l'unité et enseignées par les saints Pères, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un, selon les hérétiques impies, en même temps qu'une seule volonté et une seule opération professées par les hérétiques dans leur impiété dans le Christ Dieu, nie et repousse également les deux volontés et les deux opérations, c'est-à-dire la divine et l'humaine, qui dans le même Christ sont sauvegardées physiquement dans l'unité et enseignées en lui de façon orthodoxe par les saints Pères, qu'il soit condamné.

515
Can. 15. Si quelqu'un, selon les hérétiques impies, considère dans sa folie l'opération divino-humaine que les grecs appellent " théandrique " comme une seule et même opération, mais ne la confesse pas, selon les saints Pères, comme double, c'est-à-dire divine et humaine, ou considère que cette nouvelle appellation " divino-humaine " désigne une seule opération, mais ne signifie pas l'union admirable et glorieuse des deux, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un, selon les hérétiques impies, considère dans sa folie l'opération théandrique comme une seule mais ne le confesse pas, selon les saints Pères, comme double, c'est-à-dire divine et humaine, ou considère que cette nouvelle appellation " théandrique " désigne une seule opération, mais ne signifie pas l'union admirable et surnaturelle des deux, qu'il soit condamné.

516
Can. 16. Si quelqu'un, selon les hérétiques impies, pour abolir les deux volontés et les deux opérations, c'est-à-dire la divine et l'humaine, qui en Christ sont sauvegardées substantiellement dans l'union et ont été enseignées pieusement par les saints Pères, lie dans sa folie des oppositions et des divisions au mystère de son économie, et pour cette raison ne rapporte pas les paroles évangéliques et apostoliques sur ce même Sauveur à la seule et même personne, et substantiellement le même Seigneur Jésus Christ notre Dieu, conformément au bienheureux Cyrille, pour qu'on voie qu'il est, le même, par nature Dieu et homme, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un, selon les hérétiques impies, pour abolir les deux volontés et les deux opérations, la divine et l'humaine, qui en Christ Dieu sont sauvegardées substantiellement dans l'union et sont enseignées pieusement par les saints Pères, introduit dans sa folie des oppositions et des divisions dans le mystère, et pour cette raison n'attribue pas les paroles des évangiles et des apôtres sur ce Sauveur au seul et même notre Seigneur Jésus Christ, conformément au bienheureux Cyrille, pour certifier que le même est par nature Dieu et vraiment homme, qu'il soit condamné.

517
Can. 17. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, tout ce qui a été transmis et prêché à la sainte Eglise de Dieu, catholique et apostolique, tant par les saints Pères eux- mêmes que par les cinq vénérables conciles universels, jusqu'au dernier détail, dans les mots et dans l'esprit, qu'il soit condamné.
(texte grec) . Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, tout ce qui a été transmis et prêché à la sainte Eglise de Dieu, catholique et apostolique, tant par les saints Pères eux-mêmes que par les cinq conciles oecuméniques reconnus, jusqu'au dernier détail, dans les mots et dans l'esprit, qu'il soit condamné.

518
Can. 18. Si quelqu'un ne rejette pas et n'anathématise pas selon les saints Pères, en accord avec nous et dans la même foi, de son âme et de sa bouche, tous ceux que la sainte Eglise de Dieu, catholique et apostolique - c'est-à-dire les cinq saints conciles universels et d'une manière concordante tous les Pères de l'Eglise éprouvés - rejette et anathématise comme hérétiques les plus abominables, avec tous leurs écrits impies, jusqu'au dernier détail,
(texte grec). Si quelqu'un ne rejette pas et n'anathématise pas selon les saints Pères, en accord avec nous et de la même foi, de son âme et de sa bouche, tous ceux que la sainte Eglise de Dieu, catholique et apostolique - c'est-à-dire les cinq saints conciles oecuméniques et tous les Pères de l'Eglise reconnus qui pensent de même - rejette et anathématise comme hérétiques impies, avec tous leurs écrits impies, jusqu'au dernier détail,

519
à savoir, Sabellius, Arius, Eunome, Macédonius, Apollinaire, Polémon, Eutychès, Dioscore, Timothée Aelure, Sévère, Théodose, Colluthus, Themistius, Paul de Samosate, Diodore, Théodore, Nestorius, le Perse Théodure, Origène, Didyme, Evagre et tous les autres hérétiques pris ensemble...
(texte grec) - à savoir, Sabellius, Arius, Eunome, Macédonius, Apollinaire, Polémon, Eutychès, Dioscore, Timothée Aelure, Sévère, Théodose, Colluthus, Themistius, Paul de Samosate, Diodore, Théodore, Nestorius, le Perse Théodure, Origène, Didyme, Evagre et tous les autres hérétiques pris ensemble...

520
si donc quelqu'un... ne rejette pas et n'anathématise pas les doctrines très impies de leur hérésie et ce qui a été écrit de façon impie par qui que ce soit en leur faveur ou pour les expliquer, ainsi que les dits hérétiques, à savoir Théodore, Cyrus, Serge, Pyrrhus et Paul... ou si quelqu'un considère comme condamné ou même déposé un de ceux qui ont été déposés et condamnés par ceux-là ou par d'autres qui leur sont semblables parce qu'il ne pense aucunement la même chose que ceux-là, mais confesse avec nous la doctrine des saints Pères, et s'il ne le considère pas, bien au contraire... comme un combattant pieux et orthodoxe de l'Eglise catholique et qu'il considère comme tels bien plutôt ces impies et leurs décisions détestables à ce sujet et leurs sentences nulles, sans effet et invalides, et plus encore impies, exécrables et réprouvées, qu'un tel homme soit condamné.
(texte grec) si donc quelqu'un... ne rejette pas et n'anathématise pas les doctrines très impies de leur hérésie et ce qui a été écrit de façon impie par qui que ce soit en leur faveur ou pour leur défense ainsi que les dits hérétiques, à savoir Théodore, Cyrus, Serge, Pyrrhus et Paul... ou si quelqu'un considère comme déposé ou même condamné un de ceux qui ont été déposés ou condamnés par ceux-là ou par d'autres qui pensent de même que ceux-là parce qu'il ne pense pas ce qu'ils pensent, mais confesse avec nous la doctrine des saints Pères, et s'il ne le considère pas, bien au contraire... comme un combattant pieux et orthodoxe de l'Eglise catholique et qu'il considère comme tels bien plutôt ces impies et leurs décisions injustes à ce sujet et leurs sentences vaines, sans effet et invalides, et plus encore impies, exécrables et réprouvées, qu'un tel homme soit condamné.

521
Can. 19. Si quelqu'un professe et pense manifestement ce que tiennent les hérétiques impies et qu'il dit dans son impudence vaine que tels sont les enseignements de la piété que ceux qui observent et servent la Parole - c'est-à- dire les cinq saints conciles universels - ont transmis depuis le commencement, et calomnie ainsi les saints Pères eux-mêmes et les cinq saints conciles susmentionnés afin de tromper les simples ou de défendre sa propre perfidie impie, qu'un tel homme soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un pense et enseigne manifestement ce que tiennent les hérétiques impies et qu'il dit dans sa précipitation insensée que tels sont les enseignements de la piété que ceux qui observent et servent la Parole - c'est-à-dire les cinq saints conciles oecuméniques - ont transmis depuis le commencement, et calomnie ainsi les saints Pères eux-mêmes et les cinq saints conciles oecuméniques susmentionnés afin de tromper les simples et de défendre sa propre foi erronée et impie, qu'un tel homme soit condamné.

522
Can. 20. Si quelqu'un selon les hérétiques impies, de quelque façon que ce soit... déplace de façon illicite les bornes que les saints Pères de l'Eglise catholique - c'est-à-dire les cinq saints conciles universels - ont déterminées de façon irrévocable et recherche de façon téméraire des nouveautés et des présentations d'une autre foi, ou des livres, ou des lettres, ou des écrits, ou des signatures, ou de faux témoignages, ou des synodes, ou des actes de débats, ou des ordinations vaines non reconnues par les canons ecclésiastiques, ou des délégations qui ne conviennent pas et sans fondement, et si d'une façon générale, comme ont coutume de faire les hérétiques, quelqu'un fait quelque chose d'autre par son activité diabolique et par des voies détournées et rusées contre les prédications pieuses des orthodoxes de l'Eglise catholique - c'est-à- dire de ses saints Pères et de ses synodes - afin de détruire la confession sincère de notre Seigneur et Dieu Jésus Christ, et qu'il persiste jusqu'à la fin, sans repentir, dans ces agissements impies, qu'un tel homme soit condamné pour les siècles des siècles, " et que tout le peuple dise : qu'il en soit ainsi ". Ps 106,48
(texte grec). Si quelqu'un selon les hérétiques impies, de quelque façon que ce soit... déplace de façon illicite les bornes que les saints Pères de l'Eglise catholique - c'est-à-dire les cinq saints conciles oecuméniques - ont déterminés de façon irrévocable et recherche de façon téméraire des nouveautés et des présentations d'une autre foi, ou des formules, ou des lois, ou des statuts, ou des livres, ou des rapports, ou des lettres, ou des écrits, ou des signatures, ou de faux témoignages, ou des synodes, ou des actes de débats, ou des impositions des mains vaines non reconnues par les canons ecclésiastiques, ou des délégations ou délégués sans légalité ou contraires aux canons, et si d'une façon générale, comme ont coutume de faire les hérétiques impies, quelqu'un fait quelque chose d'autre par son activité diabolique et par des voies détournées et rusées contre les prédications pieuses et orthodoxes de l'Eglise catholique - c'est-à-dire de ses Pères et de ses conciles - afin de détruire la confession sincère de notre Seigneur et Dieu Jésus Christ, et qu'il persiste jusqu'à la fin, sans repentir, dans ces agissements impies, qu'un tel homme soit condamné pour les siècles des siècles, " et que tout le peuple dise : qu'il en soit ainsi " Ps 106,48
 
 
 
 

EUGENE Ier : 10 août 654 - 2(3 ?)

juin 657

VITALIEN : 30 juillet 657 - 27

janvier 672

ADEODAT II : 11 avril 672-17 (16 ?)

juin 676

 

11ème " concile de Tolède, commencé le 7 novembre 675

profession de foi.

La Trinité divine.

525
(1) Nous confessons et nous croyons que la sainte et ineffable Trinité, Père, Fils et Esprit Saint, est un seul Dieu par nature, d'une seule substance, d'une seule nature, ainsi que d'une seule majesté et puissance.
(2) Et nous professons que le Père n'est ni engendré ni créé, mais qu'il est inengendré. Il ne tire en effet son origine de personne, lui de qui le Fils a reçu la naissance et l'Esprit Saint la procession. Il est donc lui-même source et origine de toute la divinité.
(3) Il est aussi le Père de sa propre essence, lui qui de son ineffable substance a engendré ineffablement le Fils, et cependant n'a pas engendré autre chose que ce qu'il est lui-même (lui, le Père, à savoir son essence ineffable, a engendré aussi de façon ineffable le Fils de sa substance) : Dieu (a engendré Dieu), la lumière, la lumière, de lui donc est " toute paternité au ciel et sur la terre " Ep 3,15

526
(4) Nous affirmons aussi que le Fils est né de la substance du Père sans commencement, avant les siècles et cependant il n'a pas été fait : car ni le Père n'a jamais existé sans le Fils, ni le Fils jamais sans le Père.
(5) Et cependant, le Père n'est pas du Fils comme le Fils du Père, parce que le Père n'a pas reçu du Fils la génération, mais le Fils l'a reçue du Père. Le Fils est donc Dieu issu du Père, mais le Père n'est pas Dieu issu du Fils. Père du Fils, il n'est pas Dieu par le Fils. Celui-ci est Fils du Père et Dieu par le Père. Le Fils est cependant égal en toutes choses à Dieu, le Père, parce qu'il n'a jamais ni commencé ni cessé de naître.
(6) Nous croyons aussi qu'il a une seule substance avec le Père ; c'est pourquoi on dit qu'il est homoousios au Père, c'est-à-dire de même substance que le Père ; en grec en effet homos signifie " un " et ousia " substance " ; les deux mots joints font " une seule substance ". On doit croire que le Fils a été engendré et qu'il est né non de rien ni d'une autre substance, mais du sein du Père, c'est-à-dire de sa substance.
(7) Eternel est donc le Père, éternel est le Fils. Si le Père a toujours été, il a toujours eu un Fils dont il était le Père ;c'est pourquoi nous confessons que le Fils est né du Père sans commencement.
(8) Cependant ce même Fils de Dieu, de ce qu'il a été engendré du Père, nous ne l'appelons pas une " partie de sa nature divisée ", mais nous affirmons que le Père parfait a engendré son Fils parfait sans diminution ni division, parce qu'il appartient à la divinité seule de n'avoir pas un Fils inégal.
(9) Ce Fils est Fils de Dieu par nature, non par adoption, et nous devons croire que le Père ne l'a engendré ni par volonté ni par nécessité, car en Dieu aucune nécessité n'existe et la volonté ne précède pas la sagesse.

527
(10) Nous croyons aussi que l'Esprit Saint, qui est la troisième personne dans la Trinité, est Dieu, un et égal au Père et au Fils, de même substance et aussi de même nature : il n'est cependant ni engendré ni créé, mais il procède de l'un et de l'autre, il est l'Esprit de tous deux.
(11) Nous croyons aussi que l'Esprit n'est ni inengendré, ni engendré, de sorte qu'on ne considère pas, si nous le disons inengendré, que nous affirmons deux Pères, ou si nous le disons engendré, que nous prêchons deux Fils ; cependant on ne dit pas qu'il est seulement l'Esprit du Père mais à la fois l'Esprit du Père et du Fils.
(12) Car il ne procède pas du Père vers le Fils ni ne procède du Fils pour sanctifier les créatures, mais il apparaît bien comme ayant procédé à la fois de l'un et de l'autre, parce qu'il est reconnu comme la charité ou la sainteté de tous deux.
(13) Nous croyons donc que le Saint-Esprit est envoyé par les deux, comme le Fils l'est par le Père ; mais il n'est pas considéré comme moindre que le Père et le Fils, à la manière dont le Fils atteste qu'il est moindre que le Père et l'Esprit Saint à cause de la chair qu'il a prise.

528
(14) Voici comment parler de la sainte Trinité : on doit dire qu'elle n'est pas triple mais trine. On ne peut dire justement que la Trinité soit en un seul Dieu mais qu'un seul Dieu est Trinité.
(15) Dans les noms des personnes qui expriment les relations, le Père est référé au Fils, le Fils au Père, le Saint-Esprit aux deux : quand on parle des trois personnes en considérant les relations, on croit cependant qu'ils sont une seule nature ou substance.
(16) Nous n'affirmons pas trois substances comme nous affirmons trois personnes, mais une seule substance et trois personnes.
(17) En effet, le Père est Père, non par rapport à lui-même mais par rapport au Fils ; le Fils est Fils, non par rapport à lui-même, mais par rapport au Père. De même, le Saint-Esprit ne se réfère pas par rapport à lui- même mais au Père et au Fils, parce qu'il est appelé l'Esprit du Père et du Fils.
(18) De même, quand nous disons " Dieu ", nous n'exprimons pas une relation à un autre, comme celle du Père au Fils ou du Fils au Père ou du Saint-Esprit au Père et au Fils mais " Dieu " est dit spécialement en référence à lui-même.

529
(19) Si on nous interroge sur chacune des personnes, nous devons confesser qu'elle est Dieu. On dit que le Père est Dieu, que le Fils est Dieu, que le Saint-Esprit est Dieu, chacun en particulier ; cependant ce ne sont pas trois dieux, mais un seul Dieu.
(20) De même, on dit que le Père est tout-puissant, que le Fils est tout- puissant, que le Saint-Esprit est tout-puissant ; cependant ce ne sont pas trois tout-puissants, mais un seul Tout-Puissant, comme nous professons une seule lumière et un seul principe.
(21) Nous confessons et croyons que chacune personne en particulier est pleinement Dieu et que toutes trois sont un seul Dieu : elles ont une divinité, une majesté, une puissance unique, indivisée, égale, qui ne diminue pas en chacun et qui n'augmente pas dans les trois ; car elle n'est pas moindre quand chaque personne est appelée Dieu en particulier ; elle n'est pas plus grande quand les trois personnes sont appelées un seul Dieu.

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(22) Cette sainte Trinité, qui est un seul vrai Dieu, n'est pas hors du nombre mais elle n'est pas enfermée dans le nombre. Dans les relations des personnes, le nombre apparaît ; dans la substance de la divinité, on ne peut saisir quelque chose qu'on puisse dénombrer. Il y a donc indication de nombre uniquement dans les rapports qu'elles ont entre elles, mais il n'y a pas pour elles de nombre, en tant qu'elles sont référées à elles-mêmes.
(23) Il faut donc un nom de nature à cette sainte Trinité, tel qu'il ne puisse être utilisé au pluriel dans les trois personnes. Pour cela nous croyons ce que l'Ecriture dit : " Grand est notre Seigneur et grande est sa puissance et sa sagesse n'a pas de nombre " Ps 147,5
(24) Ce n'est pas parce que nous disons que ces trois personnes sont un seul Dieu, que nous pouvons dire que le Père est le même que le Fils ou que le Fils est le Père, ou que celui qui est le Saint-Esprit est le Père ou le Fils.
(25) Car celui qui est le Fils n'est pas le Père, et celui qui est le Père n'est pas le Fils, ni le Saint-Esprit n'est celui qui est le Père ou le Fils ; cependant, le Père est cela même qu'est le Fils, le Fils cela même qu'est le Père, le Père et le Fils cela même qu'est le Saint-Esprit, c'est- à-dire un seul Dieu par nature.
(26) Car lorsque nous disons que le Père n'est pas celui-là même qui est le Fils nous nous référons à la distinction des personnes. Mais quand nous disons que le Père est cela même qu'est le Fils, le Fils cela même qu'est le Père, le Saint-Esprit cela même qu'est le Père et le Fils, nous exprimons que cela appartient à la nature ou à la substance par laquelle Dieu est, parce qu'ils sont substantiellement un : nous distinguons en effet les personnes, mais nous ne divisons pas la divinité.

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(27) Nous reconnaissons donc la Trinité dans la distinction des personnes ; l'unité, nous la professons à cause de la nature ou substance. Ces trois sont donc un comme nature, non comme personne.
(28) Cependant il ne faut pas concevoir ces trois personnes comme séparables, puisque nous croyons qu'aucune n'a jamais existé, n'a jamais accompli quelque oeuvre ni avant l'autre ni après l'autre ni sans l'autre.
(29) Elles sont inséparables en effet aussi bien en ce qu'elles sont qu'en ce qu'elles font, car entre le Père qui engendre, le Fils lui est engendré et l'Esprit Saint qui procède, nous ne croyons pas qu'il y ait quelque intervalle de temps par lequel celui qui engendre aurait précédé un moment l'engendré, ou l'engendré aurait manqué à celui qui engendre, ou le Saint-Esprit, en procédant, serait apparu comme venant après le Père et le Fils.
(30) C'est pourquoi nous déclarons et croyons cette Trinité inséparable et distincte. Nous parlons de trois personnes, selon ce qu'ont défini nos Pères, pour qu'elles soient connues comme telles, non pour qu'elles soient séparées.
(31) Car si nous considérons ce que la sainte Ecriture dit de la Sagesse : " Elle est la splendeur de la lumière éternelle " Sg 7,26 , de même que nous voyons la splendeur ne faire qu'un avec la lumière, inséparablement, de même nous confessons que le Fils ne peut être séparé du Père.
(32) De même que nous ne confondons pas ces trois personnes, dont la nature est une et inséparable, nous déclarons aussi qu'elles ne sont absolument pas séparables.

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(33) Car la Trinité elle-même a daigné nous montrer cela si clairement que, même dans les noms dont elle a voulu que chaque personne fut désignée, elle n'a pas permis qu'on comprenne l'une sans l'autre : le Père en effet ne peut être connu sans le Fils et le Fils n'est pas découvert sans le Père.
(34) La relation elle-même en effet, dans sa dénomination personnelle, empêche de séparer les personnes et, quand elle ne les nomme pas ensemble, elle les indique ensemble. Personne ne peut entendre l'un de ces noms qu'il ne soit forcé de comprendre aussi l'autre.
(35) Ces trois étant donc un et cet un étant trois, chaque personne garde cependant sa propriété. Le Père a l'éternité sans naissance, le Fils l'éternité avec la naissance, et le Saint-Esprit la procession sans naissance, avec l'éternité.
 
 
 

source: catho.org

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