Lettre " Nequaquam sine dolore " aux Arméniens
21 novembre 1321
926
Les âmes cependant de ceux qui meurent en état de péché
mortel ou avec le seul péché originel, descendent immédiatement
en enfer où elles reçoivent cependant des peines différentes
en des lieux différents.
931
Et encore (s 'il faut considérer comme hérétique)
d'affirmer à l'avenir avec obstination qu'on ne doit pas reconnaître
que notre Sauveur susdit et ses apôtres ont eu le droit d'user de
ce dont l'Ecriture sainte atteste qu'ils le possédaient, et qu'ils
n'avaient pas le droit de le vendre ou d'en faire don, ou de s'en servir
pour acquérir autre chose, alors que la sainte Ecriture atteste
qu'ils l'ont fait de ce qui a été mentionné, ou qu'ils
auraient pu faire comme elle le donne à entendre expressément
;
- étant donné qu'une telle affirmation, qui n'est pas
juste dans ses prémisses, inclut avec évidence ce qu'a été
leur usage et ce qu'ils ont fait, - et qu'en tout cas penser cela de l'usage
et des faits et gestes de notre Sauveur le Fils de Dieu est impie, contraire
à la sainte Ecriture et ennemi de la doctrine catholique - Nous
déclarons conformément au conseil de nos frères, que
cette affirmation obstinée doit être considérée
désormais à juste titre comme erronée et hérétique.
942
(2) - Le bienheureux apôtre Pierre n'était pas davantage
tête de l'Eglise que tous les autres apôtres, et n'avait pas
davantage d'autorité que les autres apôtres ; et le Christ
n'a laissé aucune tête à l'Eglise et n'a fait de personne
son vicaire.
943
(3) - I1 revient à l'empereur de corriger le pape et de le punir,
de l'instituer et de le destituer.
944
(4) - Tous les prêtres, que ce soit le pape, un archevêque
ou un simple prêtre, ont de par l'institution du Christ une autorité
et une juridiction égales ; mais ce que l'on a de plus que l'autre
correspond à ce que l'empereur a concédé en plus ou
en moins, et, de même qu'il l'a concédé, il peut le
révoquer.
945
(5) - Le pape ou l'Eglise prise tout entière ne peut pas punir
un homme, quelque scélérat qu'il soit, par une punition contraignante,
à moins que l'empereur leur en ait donné le pouvoir.
946
(Censure : les articles précités) ... Nous déclarons
par jugement qu'ils sont contraires à la sainte Ecriture et ennemis
de la foi catholique, hérétiques ou analogues à des
hérésies et erronés, et que les susdits Marsile et
Jean sont des hérétiques et même des hérésiarques
manifestes et notoires.
951
(1) - Comme on lui demandait un jour pourquoi Dieu n'avait pas produit
le monde plus tôt, il répondît alors, comme encore maintenant,
que Dieu n'avait pu produire le monde d'abord parce qu'une chose ne peut
pas agir avant d'être par conséquent, dès que Dieu
fut, il créa le monde.
952
(2) - De plus, on peut concéder que le monde a existé
de toute éternité.
953
(3) - De plus, en même temps et à la fois, dès
l'instant où Dieu fut et engendra le Fils, Dieu coéternel
et coégal en toute choses, il créa aussi le monde.
954
(4) - De plus, en toute oeuvre, même mauvaise, je dis mauvaise
aussi bien du mal de la peine que du mal de la faute se manifeste et brille
également la gloire de Dieu.
955
(5) - De plus, celui qui injurie un autre loue Dieu par le péché
même qu'il commet par ces injures, et il loue Dieu d'autant plus
qu'il injurie davantage et qu'il pèche plus gravement.
956
(6) - De plus, celui qui blasphème Dieu lui-même loue
Dieu
957
(7) - De plus, celui qui demande ceci ou cela demande le mal et demande
mal, parce qu'il demande la négation du bien et la négation
de Dieu, et prie Dieu de se nier soi-même.
958
(8) - Ceux qui cherchent ni les biens, ni les honneurs, ni l'agrément,
ni le plaisir, ni l'utilité, ni la dévotion intérieure,
ni la sainteté, ni la récompense, ni le Royaume des cieux,
mais ont, au contraire, renoncé à tout cela, comme à
tout ce qui est leur, dans ces hommes-là Dieu est honoré.
959
(9) - Je me suis demandé récemment si je voudrais recevoir
ou désirer quelque chose de Dieu. Je veux y penser très sérieusement,
parce que là où je serais en acceptant quelque chose de Dieu,
je serais sous lui ou son inférieur, tel un serviteur ou un esclave,
et lui-même, en donnant, serait comme un maître et ce n'est
pas ainsi que nous devons être dans la vie éternelle.
960
(10) - Nous sommes totalement transformés en Dieu et changés
en lui ; de la même manière que, dans le sacrement, le pain
est changé en corps du Christ, je suis changé en lui, parce
qu'il me fait son être un et non pas simplement semblable. Par le
Dieu vivant, il est vrai que là il n'y a plus aucune distinction.
961
(11) - Tout ce que Dieu le Père a donné à son
Fils unique dans la nature humaine, il me l'a donné tout entier.
Ici je n'excepte rien : ni l'union ni la sainteté. Il me l'a donné
tout entier comme il le lui a donné.
962
(12) - Tout ce que la sainte Ecriture dit du Christ se vérifie
intégralement de tout homme bon et divin.
963
(13) - Tout ce qui est propre à la nature divine est aussi en
totalité propre à l'homme juste et divin ; c'est pourquoi
cet homme opère tout ce que Dieu opère et il a, en commun
avec Dieu, créé le ciel et la terre et il est générateur
du Verbe éternel et Dieu ne saurait rien faire sans un tel homme.
964
(14) - L'homme bon doit conformer sa volonté à la volonté
de Dieu de telle façon qu'il veuille tout ce que Dieu veut : et
puisque Dieu veut, en quelque sorte, que j'aie péché, je
ne voudrais pas ne pas avoir commis de péchés, et c'est là
la vraie pénitence.
965
(15) - Si un homme avait commis mille péchés mortels
et que cet homme fût droitement disposé, il ne devrait pas
vouloir ne pas les avoir commis.
966
(16) - Dieu ne commande à proprement parler aucun acte extérieur.
967
(17) - L'acte extérieur n'est proprement ni bon, ni divin, et
ce n'est pas proprement Dieu qui l'opère ou le produit.
968
(18) - Portons le fruit non d'actes extérieurs qui ne nous rendent
pas bons, mais des actes intérieurs que fait et opère le
Père qui demeure en nous.
969
(19) - Dieu aime les âmes, non l'oeuvre extérieure.
970
(20) - L'homme bon est le Fils unique de Dieu.
971
(21) - L'homme noble est ce Fils unique de Dieu, que le Père
a engendré de toute éternité.
972
(22) - Le Père m'engendre comme son fils et le même fils.
Tout ce que Dieu opère, tout cela est un ; c'est pourquoi Il m'engendre
comme son fils, sans aucune distinction.
973
(23) - Dieu est Un sous toutes les formes et sous tous les rapports,
en sorte qu'il ne peut être trouvé en lui nulle multiplicité
qu'elle soit réelle ou de raison. Quiconque voit dualité
ou voit distinction ne voit pas Dieu, car Dieu est un, hors du nombre et
au-dessus du nombre et il ne fait nombre avec rien. Il en résulte
(à savoir dans un passage ultérieur) qu'il ne peut y avoir
et l'on ne peut concevoir aucune distinction en Dieu lui-même.
974 (24) - Toute distinction est étrangère à Dieu dans la nature et dans les personnes. La preuve en est que la nature est une et Un, et chaque personne est également une et ce même Un que la nature.
975
(25) - Lorsqu'il est dit : "Simon, m'aimes-tu plus que tous ceux-ci
?"Jn 21,15 le sens "plus que tu aimes ceux-ci" est bon, mais non
parfait. Car, dans le premier et le second, dans plus et moins, il y a
une gradation et un ordre, mais dans l'unité il n'y a ni gradation
ni ordre. Donc celui qui aime Dieu plus que son prochain aime bien, mais
pas encore parfaitement.
976
(26) - Toutes les créatures sont un pur néant ; je ne
dis pas qu'elles sont peu de chose ou quelque chose, mais qu'elles sont
un pur néant.
On a, de plus, reproché audit Eckhart d'avoir prêché
deux autres articles en ces termes :
977
(1) - il y a dans l'âme quelque chose qui est incréée
et incréable ; si l'âme entière était telle,
elle serait incréé et incréable ; et c'est cela l'intellect.
978
(2) - Dieu n'est ni bon, ni meilleur, ni le meilleur ; quand j'appelle
Dieu bon, je parle aussi mal que si j'appelais noir ce qui est blanc.
979 (Censure)... Parce que Nous... avons trouvé
que les quinze premiers articles mentionnés et aussi les deux derniers,
tant par les termes employés que par l'enchaînement de leurs
idées, contiennent des erreurs ou sont entachés d'hérésie
mais les onze autres, dont le premier commence par les mots " Dieu ne commande,
etc. 966 Nous les avons trouvés tout à fait malsonnants,
très téméraires et suspects d'hérésie,
bien que, moyennant force explications et compléments, ils puissent
prendre ou avoir un sens catholique :
pour que des articles de ce genre ou leur contenu ne puissent continuer
de corrompre les coeurs des gens simples qui les ont entendus,... Nous...
condamnons et réprouvons expressément comme hérétiques
les quinze premiers articles et les deux derniers, et comme malsonnants,
téméraires et suspects d'hérésie les onze autres
articles précités, et pareillement tous livres ou opuscules
contenant lesdits articles ou l'un d'entre eux...
980
En outre ... Nous tenons à faire savoir, ainsi qu'il appert
du protocole rédigé par la suite, que ledit Eckhart, confessant
à la fin de sa vie la foi catholique, révoqua quant a leur
sens et désavoua même les vingt- six articles précités
qu'il reconnut avoir prêchés, de même que toutes autres
choses écrites ou enseignées par lui... qui pourraient faire
adopter aux esprits des fidèles un sens hérétique
ou erroné et contraire à la vraie foi..., soumettant tant
sa personne que tous ses écrits et toutes ses paroles à la
décision du Siège apostolique, notre Siège.
991
Nous professons donc et Nous croyons que les âmes purifiées
séparées des corps sont rassemblées au ciel, dans
le Royaume des cieux et au paradis, avec le Christ dans la compagnie des
anges, et que, suivant la loi commune, elles voient Dieu et l'essence divine
face à face et clairement, autant que le permet l'état et
la condition de l'âme séparée.
Mais si de façon quelconque sur cette matière autre chose
avait été dit par Nous, ou dit autrement, Nous l'avons dit
dans la disposition de la foi catholique, et Nous affirmons l'avoir dit
ainsi en en traitant et en l'exposant, et Nous voulons que cela ait été
dit ainsi. De plus : si au sujet de ce qui a trait à la foi catholique,
à la sainte Ecriture ou aux bonnes moeurs, Nous avons dit d'autres
choses dans la prédication, l'explication, la doctrine, l'enseignement
ou d'une autre manière, Nous les approuvons pour autant qu'elles
consonnent avec la foi catholique, la détermination de l'Eglise,
la sainte Ecriture et les bonnes moeurs ; sinon Nous voulons que cela soit
tenu comme n'ayant pas été dit, et Nous ne l'approuvons d'aucune
manière, au contraire dans la mesure où cela n'était
pas en accord avec ce que Nous avons mentionné - la foi catholique,
la détermination de l'Eglise, la sainte Ecriture ou les bonnes moeurs,
ou l'une de ces choses - Nous le réprouvons ; et de la même
façon tout ce que Nous avons dit et écrit sur quelque matière
que ce soit, où que ce soit, en quelque lieu que ce soit, et quel
que soit ou qu'ait été notre état jusque- là,
Nous le soumettons à la détermination de l'Eglise et de nos
successeurs.
1001
et que cette vision de l'essence divine et sa jouissance font disparaître
en elles les actes de foi et d'espérance, dans la mesure où
la foi et l'espérance sont des vertus proprement théologiques
;
et que, après qu'une telle vision intuitive face à face
et une telle jouissance ont ou auront commencé, cette même
vision et cette même jouissance existent de façon continue,
sans interruption ni amoindrissement de cette vision et de cette intuition,
et demeurent sans fin jusqu'au jugement dernier, et après lui pour
toujours.
(Enfer. - Jugement général.) En outre nous définissons
que,
selon la disposition générale de Dieu, les âmes
de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent
aussitôt après leur mort en enfer, où elles sont tourmentées
de peines éternelles, et que néanmoins au jour du jugement
tous les hommes comparaîtront avec leurs corps "devant le tribunal
du Christ " pour rendre compte de leurs actes personnels, " afin que chacun
reçoive le salaire de ce qu'il aura fait pendant qu'il était
dans son corps, soit en bien, soit en mal " 2Co 5,10 .
1007
5. De même un maître des Arméniens du nom de Mechitriz,
ce qui se traduit par Paraclet, a de nouveau introduit et enseigné
que l'âme humaine de l'enfant est propagée à partir
de l'âme du père, comme le corps l'est à partir du
corps, et aussi un ange à partir de l'autre ; car puisque l'âme
humaine qui est douée de raison et l'ange qui est doué d'une
nature intellectuelle sont en quelque sorte des lumières spirituelles,
elles propagent par elles-mêmes d'autres lumières spirituelles.
1008
6. De même les Arméniens disent que les enfants qui naissent
de parents chrétiens après la Passion du Christ, s'ils meurent
avant d'être baptisés, vont au paradis terrestre dans lequel
se trouvait Adam avant le péché ; quant aux âmes des
enfants qui naissent de parents non chrétiens après la Passion
du Christ et qui meurent sans le baptême, elles vont aux lieux où
se trouvent les âmes de leurs parents.
1009
De même les Arméniens disent que les âmes des enfants
baptisés et les âmes des hommes très parfaits entreront
après le jugement général dans le Royaume des cieux
où elles seront libres de tout mal de cette vie servant de peine...
Cependant elles ne verront pas l'essence de Dieu, car aucune créature
ne peut la voir ; mais elles verront l'éclat de Dieu qui émane
de son essence de même que la lumière émane du soleil
et pourtant n'est pas le soleil.
1010
17. De même les Arméniens tiennent communément
qu'il n'y a pas de purgatoire des âmes dans l'autre monde puisque,
disent-ils, si le chrétien reconnaît ses péchés,
tous les péchés et les peines du péché lui
sont remis. Ils ne prient pas non plus pour les défunts, pour que
dans l'autre monde les péchés leur soient remis, mais ils
prient de façon générale pour tous les morts, comme
par exemple pour la bienheureuse Marie, les apôtres...
1011
18. De même les Arméniens croient et tiennent que le Christ
est descendu du ciel et s'est incarné pour le salut des hommes non
pas parce que les enfants nés d'Adam et d'Eve contractent d'eux,
après leur péché, le péché originel
dont ils sont sauvés par l'Incarnation et la mort du Christ - puisqu'ils
disent qu'il n'existe aucun péché de cette sorte dans les
fils d'Adam ; mais ils disent que le Christ s'est incarné et a souffert
pour le salut des hommes parce que par sa Passion les fils d'Adam qui ont
précédé ladite Passion ont été libérés
de l'enfer dans lequel ils se trouvaient, non pas en raison du péché
originel qui aurait été en eux, mais en raison de la gravité
du péché personnel des premiers parents. Ils croient aussi
que le Christ s'est incarné et a souffert pour le salut des enfants
nés après sa Passion parce que par sa Passion il a totalement
détruit l'enfer. ...
1012
19.... Ils affirment à ce point que... la concupiscence de la
chair est un péché et un mal, que même des parents
chrétiens, lorsqu'ils s'unissent maritalement, commettent un péché...,
puisqu'ils disent que l'acte matrimonial et même le mariage sont
un péché.
1013
40.... D'autres cependant disent que les évêques et les
prêtres des Arméniens ne font rien pour la rémission
des péchés, ni de façon principale, ni de façon
ministérielle, mais que seul Dieu remet les péchés
; les évêques et les prêtres n'interviennent pour l'effectuation
de cette rémission des péchés que parce qu'ils ont
reçu de Dieu le pouvoir de prononcer ces paroles et qu'ils disent
par conséquent, lorsqu'ils donnent l'absolution : " Que Dieu te
remette tes péchés", ou : "Je te remets tes péchés
sur terre, et que Dieu te les remette dans les cieux."
1014
42. De même les Arméniens disent et tiennent que seule
la Passion du Christ, sans aucun autre don de Dieu, même rendant
agréable à Dieu, suffit pour la rémission des péchés
et ils ne disent pas que pour opérer la rémission des péchés
est requise la grâce qui rend agréable à Dieu ou qui
justifie, ni non plus que dans les sacrements de la Loi nouvelle est donnée
la grâce qui rend agréable à Dieu.
1015
49. De même ils disent que si quelqu'un... prend une troisième
(femme), ou une quatrième et ainsi de suite, il ne peut pas être
absous par leur Eglise puisqu'ils disent qu'un tel mariage est de la fornication.
1016
58. De même les Arméniens disent et tiennent que pour
qu'un baptême soit vrai, trois choses sont requises, à savoir
de l'eau, du chrême... et l'eucharistie, de sorte que si quelqu'un
en baptisait un autre et disait "Je te baptise au nom du Père et
du Fils et de l'Esprit Saint, Amen", et qu'il ne serait pas oint ensuite
de chrême, il ne serait pas baptisé... Et de même Si
l'eucharistie ne lui était pas donnée, il ne serait pas baptisé.
1017
66. De même tous les Arméniens disent et tiennent communément
que par les paroles qui se trouvent dans leur canon de la messe, lorsqu'il
est dit par le prêtre : " Il prit du pain et rendit grâce,
le rompit et le donna à ses disciples élus se trouvant à
table : Prenez et mangez-en tous, ceci est mon Corps... ; de même
il prit le calice... en disant Prenez et buvez- en tous, ceci est mon Sang
... en rémission des péchés", le Corps et le Sang
du Christ ne sont pas réalisés, et qu'il n'ont pas non plus
l'intention de les réaliser, et qu'ils ne disent ces paroles que
par mode de récit, c'est-à-dire en récitant ce que
le Seigneur a fait lorsqu'il a institué le sacrement. Et après
lesdites paroles le prêtre dit beaucoup de prières qui se
trouvent dans leur canon, et après ces prières il arrive
à l'endroit où est dit ceci dans leur canon : " Nous t'adorons,
nous te supplions et te demandons, Dieu très bon, envoie sur nous
et sur ce don qui est présenté, l'Esprit qui t'est consubstantiel,
par lequel du pain qui a été béni tu feras vraiment
le Corps de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ - et ces paroles
le prêtre les dit trois fois, et ensuite le prêtre dit sur
le calice et le vin qui a été béni " Tu feras vraiment
le Sang de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ ", et ils croient
que c'est par ces paroles (appelées " épiclèse") que
sont réalisés le Corps et le Sang du Christ. ...
1018
67. De même les Arméniens ne disent pas qu'après
les paroles de consécration mentionnées ci-dessus s'est produite
une transsubstantiation du pain et du vin dans le vrai Corps et le vrai
Sang du Christ qui est né de la Vierge Marie, qui a souffert et
qui est ressuscité, mais ils tiennent que ce sacrement est une représentation,
ou une similitude ou une figure du vrai Corps et du vrai Sang du Seigneur
.. c'est pourquoi ils n'appellent pas le sacrement de l'autel Corps et
Sang du Christ, mais hostie, sacrifice ou communion.
1019
68. De même les Arméniens disent et tiennent que si un
prêtre ou un évêque ordonné se livre à
la fornication, même en secret, il perd le pouvoir d'accomplir tous
les sacrements et de les administrer.
1020
70. De même les Arméniens ne disent pas et ne tiennent
pas que le sacrement de l'eucharistie reçu dignement opère
la rémission des péchés en celui qui les reçoit,
ou la remise des peines dues pour le péché, ou que par lui
est donnée la grâce de Dieu ou son accroissement, mais ils
disent seulement que .. le Corps du Christ entre dans son corps et se change
en lui, de même que d'autres aliments se changent en celui qui a
été alimenté.
1026
Ce trésor il a voulu qu'il soit dispensé aux fidèles
pour leur salut par le bienheureux Pierre, porteur des clés au ciel,
et ses successeurs, ses vicaires sur terre, et que, pour des motifs justes
et raisonnables, afin de remettre tantôt partiellement tantôt
complètement la peine temporelle due au péché, il
soit appliqué miséricordieusement, en général
comme en particulier (comme ils estimeraient devant Dieu qu'il serait utile)
à ceux qui, vraiment pénitents, se seraient confessés.
1027
A l'abondance de ce trésor contribuent, nous le savons, les
mérites de la bienheureuse Mère de Dieu et de tous les élus,
du premier juste jusqu'au dernier, et il ne faut pas craindre qu'il s'épuise
ou qu'il diminue, aussi bien en raison des mérites infinis du Christ
(comme il a été dit) que parce que plus il y d'hommes amenés
à la justice lorsqu'on applique ce trésor, plus s'accroît
l'abondance des mérites.
1029
2... On ne peut pas, en raison de l'évidence susdite, inférer
ou conclure avec évidence d'une seule chose une autre chose, ou
du non-être de l'une le non- être de l'autre.
1030
3... Les propositions " Dieu est " et " Dieu n'est pas " signifient
totalement la même chose, bien que d'une autre manière.
1031
9... La certitude de l'évidence n'a pas de degrés.
1032
10... Nous n'avons pas la certitude de l'évidence au sujet d'une
substance matérielle qui est autre chose que notre âme.
1033
11... A l'exception de la certitude de la foi il n'y avait pas d'autre
certitude que la certitude du premier principe ou celle qui peut être
ramenée au premier principe.
1034
14... Nous ne savons pas de façon évidente qu'autre chose
que Dieu peut être la cause d'un effet quelconque - qu'une cause
quelconque, qui n'est pas Dieu, cause de façon efficace - qu'il
y a ou qu'il peut y avoir une cause efficiente naturelle quelconque.
1035
15... Nous ne savons pas avec évidence qu'un effet quelconque
est ou peut être produit de façon naturelle.
1036
17... Nous ne savons pas avec évidence qu'un sujet concourt
dans une production quelconque.
1037
21... Si une réalité quelconque est démontrée,
nul ne sait de façon évidente qu'elle ne dépasse pas
toutes les autres en excellence.
1038
22... Si une réalité quelconque est démontrée,
nul ne sait de façon évidente qu'elle n'est pas Dieu, si
par Dieu nous entendons l'être le plus excellent.
1039
25... Nul ne sait de façon évidente que ceci ne peut
pas être concédé de façon raisonnable : " Si
une réalité quelconque est produite, Dieu est produit."
1040
26... On ne peut pas montrer avec évidence que n'importe quelle
réalité n'est pas éternelle.
1041
30... Ces déductions ne sont pas évidentes : " Il existe
un acte d'intellection, donc il existe une intelligence. Il existe de vouloir,
donc il existe une volonté."
1042
31... On ne peut pas montrer avec évidence que tout ce qui apparaît
n'est pas vrai.
1043
32... Dieu et la créature ne sont pas quelque chose.
1044
39... L'univers est pleinement parfait en lui-même et en toutes
ses parties, et il ne peut pas exister d'imperfection, ni dans le tout,
ni dans les parties, et c'est pourquoi il faut que le tout aussi bien que
les parties soient éternels, et qu'ils ne passent pas du non-être
à l'être, ni inversement, parce qu'il résulte nécessairement
de cela de l'imperfection dans l'univers ou dans ses parties.
1045
40... Tout ce qui est dans l'univers est mieux lui-même que non
lui-même.
1046
42... La récompense des bons et la punition des mauvais se fait
par ceci que, lorsque les corps faits d'atomes sont séparés,
il reste un certain esprit appelé intellect, et un autre appelé
sens ; et de même que dans le bon ces esprits se trouvaient dans
la disposition la meilleure, de même ils se trouveront une infinité
de fois, conformément au fait que ces atomes se rencontreront une
infinité de fois ; et c'est en cela que le bon sera récompensé
; mais le mauvais sera puni parce que une infinité de fois, lorsque
se répétera la rencontre de ses atomes, il aura toujours
la disposition mauvaise. Ou bien, dit-il (Nicolas d'Autrecourt), on peut
admettre d'une autre façon que ces deux esprits des bons, lorsqu'on
dit que leur suppôt est détruit, deviennent présents
à un autre suppôt constitué d'atomes plus parfaits.
Et alors, du fait qu'un tel suppôt a plus de flexibilité et
de perfection, ce qui est intelligible vient à eux davantage qu'auparavant.
1047
43... Le fait d'être corruptible inclut un antagonisme une contradiction.
1048
53... Ceci est le premier principe, et aucun autre : " Si quelque chose
est, il est quelque chose. "
1049
58...Dieu peut commander à une créature rationnelle qu'elle
doit le haïr, et si elle obéit, elle a plus de mérite
que si elle l'aimait en raison d'un précepte, car elle le ferait
avec un effort plus grand et davantage contre sa propre inclination.
source: catho.org