3275
Telle nous l'a donnée Dieu, comme celle à qui, en la
choisissant comme la mère de son Fils, il a inspiré des sentiments
vraiment maternels qui ne sont qu'amour et pardon ; telle nous l'a montrée
Jésus Christ par son agir, en voulant librement être soumis
à Marie et lui obéir comme un fils à sa mère
; telle il l'a proclamée sur la croix, en confiant tout le genre
humain à sa sollicitude et à sa protection en la personne
du disciple Jean Jn 19,26 s ; telle enfin elle s'est présentée
elle-même, elle qui accepta de grand coeur l'héritage de l'immense
labeur laissé par son Fils mourant, et qui se mit aussitôt
à remplir son office maternel à l'égard de tous.
3277
2. Est-il permis d'offrir publiquement le sacrifice de la messe, ou
aussi de l'appliquer de façon privée, pour des fidèles
qui sans faute de leur part ont été brûlés,
et de même d'accepter des fondations à cette fin?
3278
3 Est-il permis de coopérer à la crémation des
corps, soit en donnant un ordre ou un conseil, soit en y apportant son
concours, comme dans le cas de médecins, de fonctionnaires ou d'ouvriers
qui accomplissent leur service dans un crématoire ? Ou cela est-il
au moins permis si cela se fait en cas de nécessité et pour
éviter un grave danger ?
4. Est-il permis de donner les sacrements à ceux qui coopèrent
ainsi s'ils ne veulent pas cesser cette coopération ou qu'ils affirment
ne pas le pouvoir ?
3279
Réponses : Pour 1. si après admonestation ils refusent
: non. Pour savoir s'il doit y avoir une admonestation ou non, on observera
les règles transmises par les auteurs éprouvés, en
veillant surtout à éviter le scandale.
Pour 2. Pour ce qui est de l'application publique de la messe: on pour
ce qui est de l'application privée : oui.
Pour 3. Il n'est jamais permis de coopérer formellement par
un ordre ou par un conseil. Il peut cependant être toléré
parfois une coopération matérielle dès lors que -
1. la crémation n'est pas considérée comme un signe
d'expression de la secte maçonnique, que - 2. rien n'y est contenu
qui de soi exprime directement et uniquement le rejet de la doctrine catholique
et l'approbation de la secte, et que - 3. il n'est pas établi que
les fonctionnaires et les ouvriers catholiques sont astreints ou appelés
à ce travail pour mépriser la religion catholique. Même
si au demeurant dans ces cas ils doivent être maintenus dans leur
bonne foi, ils doivent cependant être toujours exhortés à
ne pas chercher à coopérer à la crémation.
Pour 4 - A été clarifié dans ce qui précède.
Et on donnera le décret du 15/12/1886
3281
.. Le concile du Vatican a repris la doctrine des Pères lorsqu'il
renouvela le décret du concile de Trente concernant l'interprétation
de la Parole divine écrite, et qu'il déclara que sa volonté
était que "dans les matières de foi et de moeurs qui concernent
l'élaboration de la doctrine chrétienne, on doit tenir pour
véritable sens de la sainte Ecriture celui qu'a tenu et que tient
notre Mère la sainte Eglise, à laquelle il appartient de
juger du sens et de l'interprétation véritables des saintes
Ecritures ; et que, dès lors, il n'est permis à personne
d'interpréter cette sainte Ecriture contrairement à ce sens
ni non plus contrairement au consentement unanime des Pères" 1507,
3007.
3282
Par cette loi pleine de sagesse, l'Eglise n'arrête et ne contrarie
en rien la recherche de la science biblique : au contraire, elle la maintient
à l'abri de l'erreur et contribue puissamment à son progrès
véritable. En effet, chaque docteur privé voit ouvert devant
lui un vaste champ dans lequel, en suivant une direction sûre, il
pourra, dans son travail d'interprétation, combattre d'une façon
remarquable et avec profit pour l'Eglise. Dans les passages de la sainte
Ecriture en effet qui attendent encore une explication certaine et bien
définie, il pourra se faire, grâce à un dessein bienveillant
de la Providence divine, que le jugement de l'Eglise se trouve pour ainsi
dire mûri par une étude préparatoire ; mais pour les
passages déjà définis, le docteur privé pourra
jouer un rôle également utile, soit en les expliquant plus
clairement à la foule des fidèles ou de façon plus
ingénieuse aux hommes instruits, soit en les défendant plus
fortement contre les adversaires. ..
3283
Dans les autres questions, on suivra l'analogie de la foi et on prendra
pour norme suprême la doctrine catholique, telle qu'elle est reçue
de l'autorité de l'Eglise. ..
3284
Les saints Pères qui "après les apôtres, ont planté,
arrosé, bâti fait paître, nourri la sainte Eglise qui,
par eux, s'est développée", ont la plus haute autorité
chaque fois qu'ils expliquent tous, d'une seule manière, un texte
de la Bible concernant la doctrine de la foi et des moeurs : leur accord
en effet met nettement en relief que là est une tradition venant
des apôtres, selon la foi catholique. ..
(L'exégète) ne doit pas penser pour autant que la route
lui est fermée et qu'il ne peut pas, lorsqu'une juste cause existe,
aller plus loin dans ses recherches et ses explications, pourvu qu'il suive
religieusement le sage précepte donné par Augustin de ne
s'écarter en rien du sens littéral et comme évident,
à moins qu'il n'y ait quelque raison qui l'empêche de s'y
attacher ou qui rende nécessaire de l'abandonner. ...
Réponse : Pour 1-3 : oui; pour 4 : les missionnaires s'efforceront
de les instruire de la meilleure manière possible, sinon ils doivent
être baptisés sous condition.
Question : Le vin ainsi fabriqué peut-il être utilisé de façon sûre pour le saint sacrifice de la messe ?
Réponse (confirmée par le souverain pontife, le 7 août
: Au lieu du sucre extrait de la canne à sucre appelée dans
la langue du pays canna de assugar, il faut plutôt ajouter de l'alcool,
à condition seulement qu'il soit tiré du fruit de la vigne,
et que sa quantité, ajoutée à celle que le vin dont
il s'agit contient naturellement, n'excède pas une proportion de
douze pour cent ; ce mélange cependant doit être fait lorsque
ce qu'on appelle la fermentation tumultueuse a commencé de s'apaiser.
Réponse (confirmée par le Souverain pontife, le 7 août):
Pour 1. Dès lors que ... l'esprit-de-vin a été tiré
du fruit de la vigne, et que la quantité d'alcool à ajouter,
avec celle que le vin dont il s'agit contient naturellement, n'excède
pas une proportion de dix-sept ou dix-huit pour cent, et que le mélange
est fait lorsque ce qu'on appelle la fermentation tumultueuse a commencé
à s'apaiser, rien ne s'oppose à ce que ce vin soit utilisé
lors du sacrifice de la messe.
Pour 2. Cela est permis dès lors qu'une telle décoction
n'exclut pas la fermentation alcoolique, et que la fermentation elle-même
peut être obtenue de façon naturelle et qu'elle l'est effectivement.
3316
Or les paroles qui sont utilisées jusqu'à nos jours par
les anglicans comme la forme propre à l'ordination presbytérale,
à savoir "Reçois l'Esprit Saint", sont loin de signifier
de façon précise l'ordination au sacerdoce ou sa grâce,
et le pouvoir qui est principalement le pouvoir de "consacrer et d'offrir
le vrai corps et le vrai sang du Seigneur" 1771 dans ce sacrifice, qui
n'est pas "la simple commémoration du sacrifice accompli sur la
croix" 1753. Certes, à cette forme furent ajoutées plus tard
les mots "pour l'office et la charge de presbytre" ; mais cela donne à
penser plutôt que les anglicans eux- mêmes ont vu que cette
première forme était défectueuse et non appropriée
à la chose. Mais cette même addition, à supposer qu'elle
eût pu donner à la forme la signification requise, fut introduite
trop tard, puisqu'un siècle déjà s'était écoulé
depuis l'adoption de l'Ordinale Eduardianum car, la hiérarchie s'étant
éteinte, il n'y avait plus de pouvoir d'ordonner. ...
3317
(Ce numéro est subdivisé en 3 parties : 3317, 3317a,
3317b)
Il en va de même pour la consécration épiscopale.
En effet, la formule "Reçois l'Esprit Saint" non seulement fut complétée
trop tard par les mots "pour l'office et la charge d'évêque",
mais, Nous le dirons bientôt, ces mots doivent aussi être compris
autrement que dans le rite catholique. Et il ne sert de rien d'avoir recours
à la prière de la Préface Dieu tout-puissant, puisqu'on
en a également retranché les mots qui désignent le
sacerdoce suprême.
Certes, il n'y a pas lieu de rechercher ici si l'épiscopat est
un complément du sacerdoce ou un ordre distinct de celui-ci ou si
lorsqu'il est conféré per saltum, c'est-à-dire à
un homme qui n'est pas prêtre, il a un effet ou non. Mais il est
hors de doute, comme il ressort de l'institution même du Christ,
que (l'épiscopat) fait partie véritablement du sacrement
de l'ordre, et qu'il est sacerdoce à un degré éminent
; en effet, aussi bien dans le langage des saints Pères que dans
notre usage liturgique, il est appelé sacerdoce suprême, sommet
du ministère sacré.
Il en résulte ceci : étant donné que le sacrement
de l'ordre et le vrai sacerdoce du Christ ont été totalement
bannis du rite anglican, et que par conséquent dans la consécration
épiscopale de ce rite le sacerdoce n'est d'aucune manière
conféré, l'épiscopat ne peut pas non plus, et d'aucune
manière, être conféré vraiment et de façon
légitime, et cela d'autant plus que parmi les premières fonctions
de l'épiscopat il y a celle d'ordonner les ministres pour la sainte
eucharistie et le sacrifice.
3317a
Pour apprécier de façon juste et complète l'Ordinal anglican, outre ce qui a été critiqué pour certains de ses passages, rien n'est plus important que de considérer comme il convient dans quelles circonstances il a été composé et mis en vigueur publiquement. Il serait trop long de les passer toutes en revue, et cela n'est pas non plus nécessaire : l'histoire de cette époque en effet montre assez clairement quel esprit animait les auteurs de l'Ordinal à l'égard de l'Eglise catholique, quels appuis ils ont recherchés auprès de sectes hétérodoxes, et quel but ils poursuivaient.
Sachant très bien le lien nécessaire qui existe entre la foi et le culte, entre la règle de la foi et la règle de la prière, ils ont déformé de multiples manières l'Ordonnance de la liturgie dans le sens des erreurs des novateurs, et cela sous couvert de rétablir sa forme primitive. C'est pourquoi, dans tout l'Ordinal, non seulement il n'est fait aucune mention expresse du sacrifice, de la consécration, du sacerdoce et du pouvoir de consacrer et d'offrir le sacrifice ; mais encore les moindres traces de ces réalités qui subsistaient encore dans les prières du rite catholique qui n'ont pas été totalement rejetées, ont été supprimées et effacées avec ce soin que nous avons mentionné plus haut.
3317b
Le caractère originel et l'esprit de l'Ordinal, comme ils disent,
apparaissent ainsi d'eux-mêmes. Mais étant donné qu'il
comprenait ce défaut dès le commencement, et qu'il ne pouvait
d'aucune manière être valide pour l'ordination, il ne pouvait
pas être valide non plus dans la suite des temps, puisqu'il demeurait
tel quel. Et c'est en vain qu'ont agi ceux qui depuis l'époque de
Charles 1er se sont efforcés d'admettre quelque chose du sacrifice
et du sacerdoce et qui firent un ajout à l'Ordinal ; et de même
que c'est en vain que s'emploient un petit nombre d'anglicans qui se sont
réunis récemment et qui pensent que ce même Ordinal
peut être compris en un sens juste et y être ramené.
Ces efforts, disons-Nous, ont été et sont vains, et cela
pour cet autre motif également que si, dans l'Ordinal anglican tel
qu'il est maintenant, certaines expressions contiennent un double sens,
elles ne peuvent pas cependant prendre la signification qu'elles ont dans
le rite catholique. En effet, lorsqu'un rite a été adopté
dans lequel, nous l'avons vu, a été nié ou dénaturé
le sacrement de l'ordre, et dans lequel a été répudiée
toute mention de la consécration et du sacrifice, la formule "Reçois
l'Esprit Saint", c'est-à-dire l'Esprit qui, avec la grâce
du sacrement, est infusé dans l'âme, n'a plus de consistance
; et de même les expressions "pour l'office et la charge de presbytre"
ou "d'évêque" et d'autres semblables n'ont plus de consistance
et demeurent comme des mots sans la réalité qu'a instituée
le Christ.
3318
A ce défaut de forme très profond est lié un défaut
de cette intention qui est requise elle aussi de façon nécessaire
pour qu'il y ait sacrement. L'Eglise ne porte pas de jugement sur la pensée
ou l'intention, puisqu'il s'agit de quelque chose qui de soi est intérieur
; mais dans la mesure où elle est exprimée, elle doit en
juger. Lorsque donc quelqu'un, pour conférer ou administrer un sacrement,
utilise sérieusement et régulièrement la matière
et la forme requises, on considère, par le fait même, que
manifestement il a voulu faire ce que fait l'Eglise. C'est sur ce principe
que prend appui la doctrine selon laquelle il s'agit d'un sacrement véritable,
même lorsqu'il a été conféré par le ministère
d'un hérétique ou d'un non-baptisé, dès lors
qu'il l'a été selon le rite catholique.
En revanche, lorsque le rite est modifié dans le dessein néfaste
d'en introduire un autre, non reçu par l'Eglise, et de rejeter ce
que l'Eglise fait et qui, de par l'institution du Christ, fait partie de
la nature du sacrement, il est clair alors que non seulement l'intention
nécessaire pour le sacrement fait défaut, mais que bien plus
il y a là une intention contraire et opposée au sacrement.
3319
.. (Les consulteurs du Saint-Office) furent unanimes à reconnaître
que la cause proposée avait été depuis longtemps pleinement
instruite et jugée par le Siège apostolique... (Mais il Nous
a paru bon) que cela soit déclaré à nouveau en vertu
de notre autorité ...
C'est pourquoi,... confirmant et renouvelant (les décrets des
pontifes nos prédécesseurs), Nous prononçons et déclarons
par notre autorité, de notre propre mouvement et de science certaine,
que les ordinations conférées selon le rite anglican ont
été et sont absolument vaines et entièrement nulles.
3321
Il est impossible en effet de concevoir quelqu'un qui, pour réconcilier
les hommes avec Dieu, ait jamais pu ou puisse jamais réaliser une
oeuvre pareille à celle de Marie. C'est elle en effet qui a donné
le Sauveur aux hommes qui couraient à la perte éternelle,
à savoir lorsque par son assentiment admirable elle accueillit "au
nom de toute la nature humaine" l'annonce du Mystère de paix apporté
par l'ange sur la terre ; elle "de qui est né Jésus" Mt
1,16 sa mère en vérité, et, pour ce motif, la
digne médiatrice très agréée auprès
du Médiateur.
3323
Question : Une fécondation artificielle de la femme peut-elle
être mise en oeuvre ? -
Réponse (confirmée par le Souverain Pontife le 26 mars)
: n'est pas permis.
3334
2. Si, quelle que soit encore sa capacité d'attention, il ne
lui dit rien étant donné qu'on suppose d'un côté
qu'il ne lui manque pas la contrition, et que de l'autre il ne serait pas
prudent de parler avec lui de nos mystères.
3335
3. S'il a déjà perdu sa capacité d'attention et
qu'il ne lui dit rien.
Réponse (confirmée par le souverain pontife le 1er avril).
Pour 1 et 2. Non, c'est-à-dire qu'il n'est pas permis d'administrer
le baptême à de tels mahométans..., ni de façon
absolue, ni sous condition ; et on donnera les décrets du Saint-Office
à l'évêque de Québec du 25 janvier et du 10
mai 1703 2380-2382, et l'instruction du Saint-Office au vicaire apostolique
de Tche-Kiang du 1er août 1860 2835-2839.
Pour 3. Pour ce qui est des mahométans moribonds et déjà
privés de leurs sens, il faut répondre comme dans le décret
du Saint-Office du 18 septembre 1850 à l'évêque de
Perth, à savoir : "Si auparavant ils ont donné des signes
qu'ils veulent être baptisés, ou que dans l'état présent
ils ont manifesté cette même disposition par un signe ou d'une
autre manière, ils peuvent être baptisés sous condition,
dès lors cependant que le missionnaire en aura jugé ainsi
compte tenu de toutes les circonstances "
3337
2. Et lorsque l'étroitesse de la femme est telle qu'une naissance
prématurée n'est pas considérée comme possible
non plus, sera-t-il permis de provoquer un avortement ou de procéder
à une opération césarienne au moment opportun?
3338
3. Une laparotomie est-elle licite dans le cas d'une grossesse extra-utérine
ou d'embryons mal situés ?
Réponse (confirmée par le pape le 6 mai) .- Pour 1. L'accélération
de l'accouchement n'est pas illicite en elle-même, pourvu seulement
qu'il y soit procédé pour de justes causes, et au moment
et de la manière qui pourvoient à la vie de la mère
et de l'enfant selon le cours ordinaire.
Pour 2. Pour ce qui est de la première partie : non, conformément
au décret du 24 juillet 1895 concernant le caractère illicite
de l'avortement. - Mais pour ce qui concerne la deuxième partie,
rien ne s'oppose à ce que, au moment opportun, la femme dont il
s'agit se soumette à une opération césarienne.
Pour 3. En cas de nécessité contraignante, une laparotomie
destinée à extraire du sein de la mère des embryons
mal situés est licite, pourvu seulement que, dans la mesure du possible,
il soit veillé de façon sérieuse et appropriée
à la vie du foetus aussi bien que de la mère.
Cette expiation pour les mortels a été parfaite et absolue,
et ce n'est aucunement une autre, mais celle-là même, qui
est incluse dans le sacrifice eucharistique. Du fait en effet que le rite
sacrificiel devait être lié pour toujours à la religion,
ce fut le propos le plus divin du Sauveur que le sacrifice, consommé
une fois pour toutes sur la croix, devienne perpétuel et durable.
La raison de ce caractère perpétuel cependant est inhérente
à la très sainte eucharistie, laquelle ne livre pas une similitude
vaine ou seulement une commémoration de la réalité,
mais la réalité elle-même, bien que sous une espèce
dissemblable ; et c'est pourquoi toute l'efficience de ce sacrifice, soit
pour obtenir, soit pour expier, provient totalement de la mort du Christ.
3341
L'histoire de tous les temps passés est témoin de ce
que le Siège apostolique, à qui est confié non seulement
le magistère mais également le gouvernement de toute l'Eglise,
a été attaché de façon constante "à
la même doctrine, dans le même sens et dans la même pensée"
3020 mais que d'autre part il a toujours eu coutume de régler la
discipline de la vie de telle sorte que - ce qui est de droit divin demeurant
sauf - les moeurs et les usages des peuples divers qu'il embrasse ne soient
jamais négligés. Si le salut des âmes l'exigeait, qui
peut douter qu'il ne le ferait pas également maintenant.
Cependant, en décider n'appartient pas au gré de chacun,
presque toujours trompé par l'apparence du bon ; c'est à
l'Eglise qu'il doit revenir de porter un jugement. ..
3342
Tout magistère extérieur est rejeté comme superflu,
voire même comme peu utile, par ceux qui veulent s'efforcer d'obtenir
la perfection chrétienne : le Saint-Esprit, disent-ils, répand
aujourd'hui dans les âmes des fidèles des dons plus étendus
et plus abondants qu'aux temps passés, et il les enseigne et les
conduit sans intermédiaire, par une sorte d'instinct mystérieux.
...
3344
A cette conception des vertus naturelles s'en rattache étroitement
une autre, qui partage comme en deux genres l'ensemble des vertus : les
vertus passives, comme ils disent, et les vertus actives ; et ils ajoutent
que les premières convenaient davantage aux temps passés,
mais que les secondes correspondent davantage au temps présent.
...
Or que certaines vertus chrétiennes soient plus appropriées
que d'autres à notre époque, seul peut le prétendre
celui qui ne se souvient pas des paroles de l'Apôtre : "Ceux qu'il
a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à devenir
conformes à l'image de son Fils" Rm 8,29 .
Le maître et le modèle de toute sainteté est le
Christ ; c'est sur lui qu'il est nécessaire que se règlent
tous ceux qui désirent trouver place parmi les bienheureux. Or le
Christ ne change pas au cours des siècles, mais il est "le même
hier et aujourd'hui et dans les siècles" He 13,8 . C'est
donc pour les hommes de tous les temps que vaut cette parole : "Apprenez
de moi, car je suis doux et humble de coeur" Mt 11,29 et il n'est
pas une époque où le Christ ne se montre à nous comme
"devenu obéissant jusqu'à la mort" Ph 2,8 ; et l'affirmation
de l'Apôtre vaut, elle aussi, pour tous les temps : "Ceux qui sont
du Christ ont crucifié leur chair avec les vices et les concupiscences"
Ga 5,24 ..
3345
De cette sorte de mépris des vertus évangéliques
appelées à tort passives, on a pu facilement arriver également
à ce que les âmes soient peu à peu envahies par le
mépris de la vie religieuse. Et que cela soit commun aux partisans
des opinions nouvelles, Nous le concluons de certaines de leurs affirmations
concernant les voeux prononcés par les ordres religieux. Il disent
en effet que ces voeux sont très éloignés du génie
de notre époque dans la mesure où ils restreignent le champ
de la liberté humaine ; et qu'ils conviennent davantage aux âmes
faibles qu'aux âmes fortes, et aussi qu'ils ne contribuent pas au
progrès chrétien et au bien de la société humaine,
mais qu'au contraire ils y font obstacle et l'empêchent. ...
3346
De tout ce que Nous avons exposé jusqu'à présent,
il ressort donc clairement... que Nous ne pouvons pas approuver ces opinions
dont l'ensemble est désigné par plusieurs sous le nom "d'américanisme".
3351
Mais il faut considérer surtout ce que Jésus a affirmé
de sa puissance ... de sa propre bouche. Au proconsul romain qui l'interroge
: "Es-tu donc roi ?" il répond sans hésitation : "Tu le dis,
je suis roi" Jn 18,37 . Et la grandeur de ce pouvoir et l'universalité
de ce règne sont confirmées plus clairement encore par ces
paroles aux apôtres : "Tout pouvoir m'a été donné
dans le ciel et sur la terre" Mt 28,18 . Si donc tout pouvoir a
été donné au Christ, il s'ensuit nécessairement
que sa puissance est souveraine, absolue, soumise à la volonté
de personne, de sorte que rien ne lui est égal ou lui ressemble
; et parce qu'elle est donnée au ciel et sur la terre, il faut que
le ciel et la terre lui soient soumis.
Ce droit sans pareil et propre à lui seul, il l'a exercé
lorsqu'il commanda aux apôtres de propager sa doctrine, de réunir
les hommes en une seule Eglise par le bain du salut, et enfin d'imposer
des lois que nul ne peut méconnaître sans mettre en péril
son salut éternel.
3352
Mais ce n'est pas en cela que tout est fondé. Le Christ n'exerce
pas sa puissance en vertu d'un droit natif seulement, parce qu'il est le
Fils unique de Dieu, mais également en vertu d'un droit acquis.
Lui-même en effet "nous a arrachés à la puissance des
ténèbres" Col 1,13 , et de même "il s'est livré
lui-même pour la Rédemption de tous" 1Tm 2,6 . Lui
sont donc devenus un "peuple acquis" 1P 2,9 non seulement les catholiques
et tous ceux qui ont reçu régulièrement le baptême
chrétien, mais tous les hommes en particulier et tous ensemble.
..
La cause cependant et la raison pour laquelle les infidèles
eux-mêmes sont soumis au pouvoir de Jésus Christ, saint Thomas
l'enseigne de façon explicite. En effet, après avoir examiné
si son pouvoir judiciaire s'étend à tous les hommes et affirmé
que "le pouvoir judiciaire découle de la dignité royale",
il conclut clairement : "Toutes les réalités sont soumises
au Christ en raison de son pouvoir, même si tout ne lui est pas encore
soumis en ce qui concerne la réalisation de ce pouvoir." Ce pouvoir
du Christ et cette puissance sont exercés par la vérité,
par la justice, et surtout par la charité. III 59,4
Questions :1. Un baptême administré avec une telle eau
est-il valide de façon certaine ou douteuse ?
2. Est-il permis, pour éviter tout danger de maladie, d'administrer
le baptême avec une telle eau ?
3. Est-il permis d'utiliser également cette eau lorsqu'on peut
utiliser de l'eau pure sans aucun danger de maladie?
Réponse (confirmée par le souverain pontife le 23 août)
: Pour 1. Sera traité dans 2.
Pour 2. Cela est permis lorsqu'il existe un véritable danger
de maladie.
Pour 3. Non.
Réponse (confirmée par le souverain pontife) : Non. excepté
cependant le cas, qu'il ne faut pas admettre facilement, ni à la
légère, où, le sentiment de l'Eglise n'y répugnant
pas et son jugement étant réservé, il est prouvé
par de solides arguments que l'hagiographe a voulu, non pas donner une
histoire vraie et proprement dite, mais sous l'apparence et la forme de
l'histoire, proposer une parabole, une allégorie ou un sens quelconque
différent du sens proprement littéral ou historique des mots.
3376
Cependant la piété s'étant affaiblie, et plus
tard surtout le venin du jansénisme s'étant répandu
partout, on commença à discuter au sujet des dispositions
qu'il fallait apporter pour s'approcher de la communion fréquente
et quotidienne ; c'était à qui en réclamerait comme
nécessaires de plus grandes et de plus difficiles. Il en résulta
que très peu de personnes furent jugées dignes de recevoir
chaque jour la sainte eucharistie et de puiser dans ce sacrement si salutaire
des effets plus abondants : les autres devant se contenter de communier
ou une fois par an, ou tous les mois, ou tout au plus chaque semaine. On
en vint à une sévérité telle que des catégories
entières de personnes, comme les marchands ou les gens mariés,
furent exclues de la sainte table.
3377
D'autres cependant se jetèrent dans le sentiment contraire.
Jugeant que la communion quotidienne est de précepte divin, et pour
qu'aucun jour ne passât sans qu'on reçût la sainte communion,
ils furent d'avis, entre autres choses contraires à la coutume de
l'Eglise, qu'il fallait recevoir la sainte eucharistie même le vendredi
saint, et ils la distribuaient ce jour-là.
3378
Le Saint-Siège ne manqua pas à son devoir sur ce point
2090- 2095 , 2323. .. Toutefois le venin du jansénisme qui s'était
introduit même parmi les bons, sous prétexte d'honneur et
de vénération dus à l'eucharistie, ne disparut pas
complètement. Même après les déclarations du
Saint- Siège les discussions sur les dispositions requises pour
bien recevoir fréquemment la sainte communion ont continué
; il arriva que certains théologiens, même de bon renom, aient
pensé qu'il ne fallait permettre la communion fréquente que
rarement et sous de nombreuses conditions.
3379
La Congrégation du concile .. a établi et décrété
ce qui suit :
1 - la communion fréquente et quotidienne doit être rendue
accessible à tous les fidèles de quelque classe ou de quelque
condition qu'ils soient, en sorte que nul, s'il est en état de grâce
et s'il s'approche de la sainte table avec une intention droite, ne puisse
en être écarté.
3380
2 - L'intention droite consiste à s'approcher de la sainte table,
non par habitude ou par vanité, ou pour des raisons humaines, mais
pour satisfaire à la volonté de Dieu, s'unir à lui
plus intimement par la charité et, grâce à ce remède
divin, combattre ses défauts et ses infirmités.
3381
3. Bien qu'il soit très désirable que ceux qui usent
de la communion fréquente et quotidienne soient exempts de péchés
véniels au moins pleinement délibérés et qu'ils
n'y soient pas portés, il suffit néanmoins qu'ils n'aient
aucune faute mortelle, avec le ferme propos de ne plus pécher à
l'avenir. ...
3382
4 ... Il faut veiller à faire précéder la sainte
communion d'une préparation diligente et à la faire suivre
d'une action de grâces convenable, suivant les forces, la condition
et le devoirs de chacun.
3383
5 .... Il importe de demander conseil à son confesseur. Que
les confesseurs cependant se gardent de priver de la communion fréquente
et quotidienne une personne qui est en état de grâce et qui
s'en approche avec une intention droite. ...
3386
II. Les mariages mixtes qui sont contractés par des catholiques
avec des hérétiques ou des schismatiques sont et demeurent
gravement prohibés, à moins qu'il existe une raison canonique
juste et grave, que les cautions prescrites aient été données
de part et d'autre sans conditions et selon les formes, et que la partie
catholique ait alors obtenu régulièrement la dispense de
l'empêchement de religion mixte.
Cependant, même si une dispense a été obtenue,
ces mariages devront être célébrés dans tous
les cas devant l'Eglise en présence du curé et de deux ou
trois témoins, de sorte que commettront un grave délit ceux
qui contractent devant un ministre acatholique ou devant le seul magistrat
civil, ou d'une autre manière clandestine. Bien plus, si des catholiques
font appel à l'intervention d'un ministre acatholique pour la célébration
de tels mariages ou s'ils l'acceptent, ils commettent un autre délit
et encourent des censures canoniques.
3387
Cependant nous voulons également que dans toutes les provinces
et dans tous les lieux de l'Empire allemand, y compris dans ceux qui selon
les décisions des congrégations romaines étaient soumis
jusqu'ici de façon certaine à l'effet invalidant du chapitre
Tametsi, les mariages mixtes qui ont été contractés
sans que soit observée la forme tridentine, ou (ce qu'à Dieu
ne plaise) qui le seront désormais, soient considérés
comme pleinement valides dès lors qu'aucun autre empêchement
canonique ne s'y oppose, et qu'il n'y a pas eu avant le jour de la fête
de Pâques de cette année de jugement de nullité pour
empêchement de clandestinité, et que l'accord mutuel des époux
a perduré jusqu'au jour dit - et cela nous le déclarons,
le définissons et le décrétons de façon expresse.
3388
III . Mais pour que les juges ecclésiastiques disposent d'une
norme sûre, nous déclarons, définissons et décrétons
la même chose, aux mêmes conditions, et avec les mêmes
restrictions, à propos des mariages des non- catholiques, qu'ils
soient hérétiques ou schismatiques, qui ont été
contractés jusqu'ici ou qui désormais seront contractés
entre eux dans les mêmes régions en dehors de l'observance
de la forme tridentine ; en sorte que si l'un des conjoints non- catholiques
ou les deux se convertissent à la foi catholique, ou qu'est présentée
devant le tribunal ecclésiastique une controverse concernant le
mariage de deux non-catholiques liée à la question de la
validité d'un mariage conclu ou à conclure avec un catholique,
ces mariages, toutes choses étant égales, devront être
tenus de même comme valides sans restrictions.
3395
Question 2 : L'authenticité mosaïque du Pentateuque réclame-t-
elle nécessairement que tout l'ouvrage ait été rédigé
de telle sorte que l'on doive tenir pour certain que Moïse a écrit
de sa propre main ou dicté à des secrétaires tout
l'ouvrage et chacune de ses parties ? Ou encore peut-on admettre l'hypothèse
de ceux qui estiment que Moïse, après avoir conçu lui-même
son oeuvre sous l'inspiration divine, en aurait confié la rédaction
à un ou plusieurs secrétaires qui, toutefois, auraient fidèlement
rendu sa pensée et n'auraient rien écrit contre sa volonté,
ni rien omis ; et qu'enfin cet ouvrage ainsi composé et approuvé
par le même Moïse, auteur principal et inspiré, aurait
été publié sous son nom ?
Réponse : Non, pour la première partie ; oui, pour la
seconde
3396
Question 3 : Peut-on admettre, sans porter atteinte à l'authenticité
mosaïque du Pentateuque, que Moïse, pour composer son ouvrage,
s'est servi de sources, documents écrits ou traditions orales, auxquels,
suivant le but particulier qu'il se proposait et sous l'inspiration divine,
il a fait quelques emprunts, prenant tantôt les mots eux-mêmes,
et tantôt le sens, résumant ou amplifiant, et les insérant
dans son ouvrage?
Réponse : Oui.
3397
Question 4 : Peut-on admettre - l'authenticité mosaïque
et l'intégrité du Pentateuque étant sauvegardées
quant à la substance - que cet ouvrage, à travers de si longs
siècles, a subi quelques modifications, par exemple : des additions
faites après la mort de Moïse par un auteur inspiré,
des gloses des explications intercalées dans le texte ; des mots
et des tournures vieillis, traduits en un langage plus moderne ; enfin
des leçons fautives imputables à des erreurs de copistes,
et qu'il appartient à la critique d'examiner et d'apprécier
conformément à ses principes ?
Réponse : Oui, le jugement de l'Eglise étant réservé.
3399
Question 2 : Les raisons internes qui se tirent du texte du quatrième
évangile considéré séparément, du témoignage
de l'auteur et de la parenté manifeste de cet évangile avec
la première épître de l'apôtre Jean, doivent-
elles être considérées comme confirmant la tradition
qui attribue indubitablement à ce même apôtre le quatrième
évangile ?
En outre, les difficultés qui proviennent de la comparaison
de cet évangile avec les trois autres peuvent-elles étant
donné la diversité du temps, du but, des auditeurs pour qui
ou contre qui l'auteur a écrit, se résoudre raisonnablement
comme l'ont fait, en divers endroits, les saints Pères et les exégètes
catholiques ?
Réponse : Oui, sur les deux points.
3400
Question 3 : Nonobstant la pratique constamment en vigueur, dès
les premiers temps, dans toute l'Eglise, d'arguer du quatrième évangile
comme d'un document proprement historique, néanmoins en raison du
caractère particulier de cet évangile et de l'intention manifeste
de l'auteur de mettre en lumière et de défendre la divinité
du Christ au moyen des actes mêmes et des discours du Seigneur, ne
peut-on pas dire que les faits racontés dans le quatrième
évangile ont été inventés, en tout ou en partie,
en manière d'allégories ou de symboles doctrinaux, et que
les discours du Seigneur ne sont pas proprement et véritablement
ceux du Seigneur lui-même mais des compositions théologiques
de l'écrivain, bien que placés dans la bouche du Seigneur
?
Réponse : Non.
3402
2. L'interprétation des livres saints par l'Eglise n'est certes
pas à mépriser, mais elle est soumise au jugement plus exact
et à la correction des exégètes.
3403
3. Les jugements et les censures ecclésiastiques portés
contre l'exégèse libre et scientifique permettent de voir
que la foi proposée par l'Eglise contredit l'histoire, et que les
dogmes catholiques ne peuvent réellement pas être accordés
avec les origines plus vraies de la religion chrétienne.
3404
4. Le magistère de l'Eglise ne peut décider du sens authentique
de la sainte Ecriture, même par des définitions dogmatiques.
3405
5. Puisque dans le dépôt de la foi sont contenues seulement
les vérités révélées, il n'appartient
d'aucune manière à l'Eglise de porter un jugement au sujet
des affirmations des disciplines humaines.
3406
6. Dans la définition des vérités, l'Eglise enseignée
et l'Eglise enseignante collaborent de telle façon qu'il ne reste
à l'Eglise enseignante qu'à sanctionner les conceptions communes
de l'Eglise enseignée.
3407
7. Lorsque l'Eglise proscrit des erreurs, elle ne peut exiger des fidèles
aucun assentiment qui leur fasse adopter le jugement qu'elle a émis.
3408
8. Il faut considérer comme exempts de toute faute ceux qui
tiennent pour rien les condamnations prononcées par la Sacrée
Congrégation de l'Index ou par d'autres Sacrées Congrégations
romaines.
3410
10. L'inspiration des livres de l'Ancien Testament consiste en ce que
les écrivains d'Israël ont transmis les doctrines sous un point
de vue qui était peu ou pas connu des païens.
3411
11. L'inspiration divine ne s'étend pas à toute l'Ecriture
sainte de manière à prémunir contre toute erreur toutes
et chacune de ses parties.
3412
12. Si l'exégète veut s'adonner utilement aux études
bibliques, il doit d'abord mettre de côté toute opinion préconçue
sur l'origine surnaturelle de l'Ecriture, et ne pas l'interpréter
autrement que les autres documents purement humains.
3413
13. Les paraboles évangéliques ont été
arrangées avec art par les évangélistes eux-mêmes
et par les chrétiens de la deuxième et de la troisième
génération, qui purent ainsi rendre compte du fruit minime
de la prédication du Christ auprès des juifs.
3414
14. Dans plusieurs récits, les évangélistes n'ont
pas tant rapporté ce qui est vrai que ce que, même faux, ils
ont considéré comme plus profitable à leurs lecteurs.
3415
15. Les évangiles ont été enrichis d'additions
et de corrections continuelles jusqu'à la constitution définitive
du canon; il n'y est resté dès lors qu'une trace légère
et incertaine de la doctrine du Christ.
3416
16. Les récits de Jean ne sont pas à proprement parler
de l'histoire, mais une contemplation mystique de l'Evangile ; les discours
contenus dans cet évangile sont des méditations théologiques
sur le mystère du salut, dépourvues de vérité
historique.
3417
17. Le quatrième évangile a exagéré les
miracles, non seulement pour qu'ils apparaissent plus extraordinaires,
mais aussi pour qu'ils soient rendus plus capables de signifier l'oeuvre
et la gloire du Verbe incarné.
3418
18. Jean réclame pour lui d'avoir été le témoin
du Christ ; en réalité, il n'est pourtant qu'un admirable
témoin de la vie chrétienne ou de la vie du Christ dans l'Eglise,
à la fin du 1er siècle.
3419
19. Des exégètes hétérodoxes ont exprimé
plus fidèlement le véritable sens des Ecritures que des exégètes
catholiques.
3421
21. La Révélation, qui est l'objet de la foi catholique,
n'a pas été achevée par les apôtres.
3422
22. Les dogmes que l'Eglise présente comme révélés
ne sont pas des vérités tombées du ciel, mais une
interprétation de faits religieux que l'esprit humain s'est donnée
par un laborieux effort.
3423
23. Il peut exister et il a existé en fait une opposition entre
les faits racontés dans la sainte Ecriture et les dogmes de l'Eglise
qui s'appuient sur eux ; si bien que la critique peut rejeter comme faux
des faits que l'Eglise croit comme très certains.
3424
24. On ne doit pas blâmer l'exégète qui pose des
prémisses desquelles il résulte que des dogmes sont historiquement
faux ou douteux, du moment qu'il ne nie pas directement les dogmes eux-mêmes.
3425
25. L'assentiment de la foi repose en dernière analyse sur un
ensemble de probabilités.
3426
26 Les dogmes de foi sont à garder uniquement selon leur signification
pratique, c'est-à-dire comme norme préceptive de l'action,
mais non comme norme de la croyance.
3428
28. Jésus, lorsqu'il exerçait son ministère, ne
parlait pas dans l'intention d'enseigner qu'il était le Messie,
et ses miracles ne visaient pas à prouver qu'il l'était.
3429
29. On peut considérer que le Christ que montre l'histoire est
très inférieur au Christ qui est l'objet de la foi.
3430
30. Dans tous les textes évangéliques le terme "Fils
de Dieu" équivaut seulement au terme "Messie", mais il ne signifie
nullement que le Christ est vraiment et par nature Fils de Dieu.
3431
31. La doctrine concernant le Christ que livrent Paul, Jean et les
conciles de Nicée, d'Éphèse et de Chalcédoine
n'est pas celle que Jésus a enseignée, mais celle que la
conscience chrétienne a de Jésus.
3432
32. Le sens naturel des textes évangéliques ne peut être
mis d'accord avec ce que nos théologiens enseignent sur la conscience
et la science infaillible de Jésus Christ.
3433
33. Il est évident pour quiconque n'est pas guidé par
des opinions préconçues, ou bien que Jésus a professé
une erreur sur la venue prochaine du Messie, ou bien que la majeure partie
de sa doctrine, contenue dans les évangiles synoptiques, est dépourvue
d'authenticité.
3434
34. La critique ne peut attribuer au Christ une science absolument
illimitée, à moins de faire l'hypothèse, difficile
à concevoir historiquement et contraire au sens moral, que le Christ
en tant qu'homme a possédé la science de Dieu et que, néanmoins,
il n'a pas voulu communiquer la connaissance de tant de choses à
ses disciples et à la postérité.
3435
35. Le Christ n'a pas toujours eu conscience de sa dignité messianique.
3436
36. La Résurrection du Sauveur n'est pas proprement un fait
de l'ordre historique, mais un fait de l'ordre purement surnaturel, ni
démontré ni démontrable, que la conscience chrétienne
a peu à peu fait découler d'autres données.
3437
37. La foi dans la Résurrection du Christ a, au commencement,
moins porté sur le fait même de la résurrection que
sur la vie immortelle du Christ auprès de Dieu.
3438
38. La doctrine de la mort expiatrice du Christ n'est pas évangélique
mais paulinienne seulement.
3440
40. Les sacrements avaient leur origine dans le fait que les apôtres
et leurs successeurs ont interprété une idée et une
intention du Christ sous la stimulation et la poussée des circonstances
et des événements.
3441
41. Les sacrements visent seulement à rappeler à l'esprit
des hommes la présence toujours bienfaisante du Créateur.
3442
42. La communauté chrétienne a introduit la nécessité
du baptême, en l'adoptant comme un rite nécessaire et en y
joignant les obligations de la profession chrétienne.
3443
43. L'usage de conférer le baptême aux enfants est une
évolution disciplinaire, et c'est une des raisons pour lesquelles
le sacrement s'est divisé en deux :le baptême et la pénitence.
3444
44. Rien ne prouve que le rite du sacrement de confirmation ait été
employé par les apôtres : la distinction formelle des deux
sacrements, baptême et confirmation, n'appartient pas du tout à
l'histoire du christianisme primitif.
3445
45. Dans ce que Paul rapporte de l'institution de l'eucharistie 1Co
11,23-25 tout n'est pas à comprendre de façon historique.
3446
46. Il n'existait pas dans la primitive Eglise le concept du pécheur
réconcilié par l'autorité de l'Eglise, mais l'Eglise
ne s'est habituée que très lentement à ce concept.
Bien plus, même après que la pénitence eut été
reconnue comme une institution de l'Eglise, elle ne fut pas appelée
du nom de sacrement, parce qu'on aurait dû le tenir pour un sacrement
infamant.
3447
47. Les paroles du Seigneur : "Recevez l'Esprit Saint ; ceux à
qui vous remettrez les péchés, ils seront remis, et ceux
à qui vous les retiendrez, ils seront retenus" Jn 20,22-23 ne
se rapportent nullement au sacrement de pénitence malgré
ce qu'il a plu aux Pères de Trente d'affirmer.
3448
48. Jacques, dans son épître Jc 5,14-15 , n'a pas
l'intention de promulguer un sacrement du Christ, mais de recommander une
pieuse coutume, et si, par hasard, il voit dans cette coutume un moyen
de grâce, il ne l'entend pas avec la rigueur des théologiens
qui fixèrent la notion et le nombre des sacrements.
3449
49. La Cène chrétienne prenant peu à peu l'allure
d'une action liturgique, ceux qui avaient coutume de la présider
acquirent le caractère sacerdotal.
3450
50. Les anciens qui avaient la charge de veiller sur les assemblées
des chrétiens furent institués prêtres et évêques
par les apôtres pour pourvoir à l'ordre rendu nécessaire
par l'accroissement des communautés, mais non à proprement
parler pour perpétuer la mission et le pouvoir des apôtres.
3451
51. Le mariage n'a pu devenir que tardivement un sacrement de la loi
nouvelle ; car pour que le mariage soit considéré comme un
sacrement, il était nécessaire que précède
le plein développement de la doctrine de la grâce et des sacrements.
3453
53. La constitution organique de l'Eglise n'est pas immuable, mais
la société chrétienne est soumise à une évolution
perpétuelle, tout comme la société humaine.
3454
54. Les dogmes, les sacrements, la hiérarchie, tant pour ce
qui touche leur notion que pour ce qui touche leur réalité,
ne sont que des interprétations et des développements de
la pensée chrétienne qui ont développé et perfectionné
un germe minime caché dans l'Evangile.
3455
55. Simon Pierre n'a jamais même soupçonné que
la primauté lui avait été confiée dans l'Eglise.
3456
56. L'Eglise romaine est devenue la tête de toutes les Eglises
non par une disposition de la Providence divine, mais du fait de circonstances
purement politiques.
3457
57. L'Eglise se montre hostile aux progrès des sciences naturelles
et théologiques.
Le caractère immuable des vérités religieuses.
3458
58. La vérité n'est pas plus immuable que l'homme lui-même,
puisqu'elle se développe avec lui, en lui et par lui.
3459
59. Le Christ n'a pas enseigné un corps de doctrine déterminé
applicable à tous les temps et à tous les hommes, mais il
a plutôt commencé un mouvement religieux adapté ou
à adapter à divers temps et à divers lieux.
3460
60. La doctrine chrétienne en ses commencements était
juive, mais par des évolutions successives elle est devenue tout
d'abord paulinienne, puis johannique, et enfin hellénique et universelle.
3461
61. On peut dire sans paradoxe qu'aucun chapitre de l'Ecriture, depuis
le premier chapitre de la Genèse jusqu'au dernier de l'Apocalypse,
ne contient une doctrine vraiment identique à celle que l'Eglise
présente sur le même sujet et que pour cette raison aucun
chapitre de l'Ecriture n'a le même sens pour le critique et pour
le théologien.
3462
62. Les principaux articles du Symbole des apôtres n'avaient
pas pour les chrétiens des premiers temps la même signification
qu'ils ont pour les chrétiens de notre temps.
3463
63. L'Eglise se montre incapable de défendre efficacement la
morale évangélique, parce qu'elle est obstinément
attachée à des doctrines immuables qui ne peuvent s'accorder
aux progrès contemporains.
3464
64. Le progrès des sciences demande que soient réformés
les concepts de la doctrine chrétienne concernant Dieu, la Création,
la Révélation, la personne du Verbe incarné, la Rédemption.
3465
65. Le catholicisme d'aujourd'hui ne peut pas s'accorder avec la vraie
science, à moins de se transformer en christianisme non dogmatique,
c'est-à-dire en un protestantisme large et libéral.
3466
66. Censure du souverain pontife : "Sa Sainteté a approuvé
et confirmé le décret des éminents pères, et
ordonné que toutes et chacune des propositions relevées ci-dessus
soient tenues pour réprouvées et proscrites par tous."
3469
Mariage. III. Seuls sont valides les mariages qui ont été
contractés devant le curé ou l'Ordinaire du lieu, ou devant
un prêtre délégué par l'un ou l'autre, et devant
deux témoins au moins. ..
3470
VII. Lorsqu'il y a péril de mort et qu'il n'est pas possible
d'avoir le curé ou l'Ordinaire du lieu, ou un prêtre délégué
par l'un ou par l'autre, pour pacifier la conscience ou, si nécessaire,
légitimer les enfants, le mariage peut être contracté
validement et licitement devant n'importe quel prêtre et deux témoins.
3471
VIII. S'il devait arriver que dans une région il n'est pas possible
d'avoir le curé ou l'Ordinaire du lieu ou un prêtre délégué
par eux devant qui le mariage pourrait être célébré,
et que cet état de choses dure déjà depuis un mois,
le mariage peut être contracté validement et licitement si
le consentement est émis de façon formelle par les époux
devant deux témoins.
3472
XI.- Par. 1. Les lois qui précèdent obligent tous ceux
qui sont baptisés dans l'Eglise catholique et ceux qui s'y sont
convertis de l'hérésie ou du schisme (même si les uns
ou les autres l'ont ensuite abandonné) chaque fois qu'ils contractent
entre eux des fiançailles ou des mariages.
3473
Par. 2. Elles valent également pour les mêmes catholiques
que ci-dessus s'ils contractent des fiançailles ou un mariage avec
des non- catholiques, qu'ils soient baptisés ou non, même
après l'obtention de la dispense de l'empêchement de religion
mixte ou de disparité du culte ; à moins que pour un lieu
ou une région particulière le Saint-Siège ait statué
autrement.
3474
Par. 3. Si des non-catholiques, baptisés ou non, contractent
entre eux, ils ne sont tenus nulle part d'observer la forme catholique
des fiançailles et du mariage.
3506
Question 2 : L'opinion suivant laquelle Isaïe et les autres prophètes
n'auraient annoncé que des événements imminents ou
prochains peut- elle se concilier avec les prophéties - surtout
les prophéties messianiques et eschatologiques - que ces mêmes
prophètes ont certainement formulées longtemps à l'avance,
et avec le sentiment commun des saints Pères affirmant de concert
que les prophètes ont également prédit des faits qui
ne devaient s'accomplir qu'après de longs siècles?
Réponse : Non
3507
Question 3 : Peut-on admettre que les prophètes, non seulement
lorsqu'ils censuraient la dépravation humaine et annonçaient
la Parole divine en vue de ceux qui les entendaient, mais encore lorsqu'ils
annonçaient des événements à venir, ont toujours
dû s'adresser non pas à des auditeurs futurs, mais à
des auditeurs présents et dans une situation pareille à la
leur, de manière à pouvoir être pleinement compris
par ceux-ci, et que, en conséquence, la seconde partie du livre
d'Isaïe Is 40-66 , dans laquelle le prophète adresse
des paroles de consolation, comme s'il vivait au milieu d'eux, non pas
à des juifs dans la même situation qu'Isaïe mais à
des juifs gémissant dans l'exil de Babylone, ne peut avoir pour
auteur Isaïe lui-même, mort depuis longtemps, mais doit être
attribué à un prophète inconnu partageant l'existence
des exilés ?
Réponse : Non.
3508
Question 4 : L'argument philologique, tiré de la langue et du
style, en vertu duquel on conteste l'identité d'auteur du livre
d'Isaïe, doit-il être jugé de telle force qu'il oblige
un homme grave, versé dans la connaissance de la méthode
critique et de la langue hébraïque, à admettre pour
ce même livre une pluralité d'auteurs ?
Réponse Non.
3509
Question 5 : Produit-on de solides arguments pouvant, même pris
collectivement, démontrer que le livre d'Isaïe ne doit pas
être attribué au seul Isaïe, mais à deux et même
à plusieurs auteurs ?
Réponse : Non.
3513
Question 2 : Est-il possible, malgré le caractère et
la forme historique du livre de la Genèse, le lien particulier qui
existe entre les trois premiers chapitres et entre ceux-ci et les chapitres
suivants, les multiples témoignages des Ecritures aussi bien de
l'Ancien que du Nouveau Testament, l'opinion presque unanime des saints
Pères et l'opinion traditionnelle, transmise également par
le peuple israélite, que l'Eglise a toujours tenue, d'enseigner
que les trois chapitres précités de la Genèse ne contiennent
pas des narrations de choses véritablement arrivées, c'est-à-dire
qui correspondent à la réalité objective et à
la vérité historique, mais sont soit des fables empruntées
aux mythes et aux cosmogonies des peuples anciens et adaptées par
l'auteur sacré à la doctrine monothéiste après
expurgation de toute erreur polythéiste, soit des allégories
ou des symboles dépourvus du fondement de la réalité
objective et qui ont été proposés sous l'apparence
de l'histoire pour inculquer des vérités religieuses et philosophiques,
soit enfin des légendes pour une part historiques et pour une part
inventées qui ont été composées librement en
vue de l'instruction et de l'édification des âmes?
Réponse : Non pour les deux parties.
3514
Question 3 : Est-il possible en particulier de mettre en doute le sens
littéral historique lorsqu'il s'agit de faits racontés dans
ces mêmes chapitres qui touchent au fondement de la religion chrétienne,
comme sont, entre autres, la création de toutes choses faite par
Dieu au commencement du temps ; la création particulière
de l'homme ; la formation de la première femme à partir du
premier homme ; l'unité du genre humain ; le bonheur originel des
premiers parents dans l'état de justice d'intégrité
et d'immortalité ; le commandement donné par Dieu à
l'homme pour éprouver son obéissance ; la transgression du
précepte divin, à l'instigation du diable sous la forme du
serpent ; la déchéance des premiers parents de cet état
primitif d'innocence ; ainsi que la promesse du Rédempteur à
venir?
Réponse: Non.
3515
Question 4 : Dans l'interprétation des passages de ces chapitres
que les Pères et les docteurs ont compris de diverse manière
sans transmettre quelque chose de certain et de défini est-il permis,
le jugement de l'Eglise étant sauf et l'analogie de la foi étant
sauvegardée, de suivre et de défendre l'opinion que chacun,
avec prudence, aura considérée comme juste?
Réponse: Oui.
3516
Question 5 : Toutes les choses et chacune, c'est-à-dire les
mots et les phrases, qui figurent dans les chapitres précités,
doivent-elles toujours et nécessairement être entendues au
sens propre, de sorte qu'il n'est jamais permis de s'en écarter,
même lorsqu'il apparaît que les façons de parler ont
été utilisées de façon impropre, métaphorique
ou analogique, et que la raison interdit de tenir le sens propre ou que
la nécessité contraint à l'abandonner?
Réponse: Non.
3517
Question 6: Le sens littéral et historique étant présupposé,
est-il possible de mettre en oeuvre, de façon sage et utile, une
interprétation allégorique et prophétique de certains
passages de ces mêmes chapitres, conformément à l'exemple
lumineux des saints Pères et de l'Eglise elle-même?
Réponse: Oui.
3518
Question 7 : Bien que lors de la composition du premier chapitre de
la Genèse, l'intention de l'auteur sacré n'ait pas été
d'enseigner de manière scientifique la constitution interne des
réalités visibles et l'ordre complet de la création,
mais plutôt celle de transmettre à son peuple une connaissance
populaire telle que le permettait le langage commun de l'époque,
et qui était adaptée aux sens et aux capacités des
hommes, faut-il, dans l'interprétation de ces choses, rechercher
exactement et constamment le caractère propre du discours scientifique
?
Réponse: Non.
3519
Question 8 : Dans cette désignation et cette distinction des
six jours dont il est question dans le premier chapitre de la Genèse,
le mot yôm (jour) peut-il être compris aussi bien au sens propre,
comme un jour naturel, que dans un sens impropre, comme un certain laps
de temps, et est-il permis de discuter de cette question entre exégètes?
Réponse : Oui.
3522
Question 2 : La concordance entre le texte hébreu et le texte
grec d'Alexandrie et d'autres versions anciennes, permet-elle d'affirmer
à bon droit que les titres des Psaumes qui précèdent
le texte hébraïque sont plus anciens que la traduction dite
des LXX, et que par conséquent ils proviennent, sinon directement
des auteurs des Psaumes eux-mêmes, du moins d'une tradition juive
ancienne ?
Réponse: Oui.
3523
Question 3 : Les titres des Psaumes précités, témoins
de la tradition juive, peuvent-ils raisonnablement être mis en doute
lorsqu'il n'y a pas de raison importante à l'encontre de leur authenticité?
Réponse: Non.
3524
Question 4 : Si on considère les témoignages de la sainte
Ecriture, qui ne sont pas rares, concernant le talent naturel, éclairé
par le don gracieux de l'Esprit Saint, qu'avait David de composer des chants
religieux, les dispositions établies par lui pour le chant liturgique
des Psaumes, le fait que les Psaumes lui sont attribués aussi bien
dans l'Ancien Testament que dans le Nouveau et dans les titres qui depuis
longtemps sont placés avant les Psaumes, ainsi que l'accord des
juifs, des Pères et des docteurs de l'Eglise, est-il raisonnablement
possible de nier que David est l'auteur principal des chants du Psautier,
ou au contraire, d'affirmer qu'un petit nombre seulement de chants doivent
être attribués à ce même chantre royal ?
Réponse : Non pour les deux parties.
3525
Question 5 : Est-il possible en particulier de nier l'origine davidique
de ces Psaumes qui dans l'Ancien et le Nouveau Testament sont cités
expressément sous le nom de David, et parmi lesquels il faut mentionner
surtout le Psaume 2 : "Pourquoi cette agitation des nations?" Ps 2 ;
le Psaume 15 "Garde-moi Seigneur" Ps 16 ; le Psaume 17 : "Je veux
t'aimer, Seigneur, ma force" Ps 18 ; le Psaume 30 : "Heureux ceux
dont les iniquités sont remises" Ps 31 ; le Psaume 68 : "Dieu,
sauve-moi" Ps 69 ; le Psaume 109 : "Le Seigneur dit à mon
Seigneur"? Ps 110
Réponse: Non.
3526
Question 6 : Est-il possible d'admettre l'opinion de ceux qui affirment
que parmi les Psaumes du Psautier il en est certains qui ont pour auteur
David ou d'autres et qui, pour des raisons liturgiques ou musicales, du
fait de la fatigue des scribes ou pour d'autres raisons encore, ont été
divisés en plusieurs ou réunis en un ; et de même qu'il
est d'autres Psaumes, comme "Pitié pour moi Seigneur" Ps 51 ,
qui pour être mieux adaptés aux circonstances historiques
ou aux festivités du peuple juif, ont été légèrement
retravaillés ou modifiés, par la suppression ou l'addition
de l'un ou l'autre verset, étant sauve cependant l'inspiration du
texte sacré tout entier ?
Réponse : Oui pour les deux parties.
3527
Est-il possible de soutenir comme vraisemblable l'opinion de ceux des
auteurs récents qui, s'appuyant seulement sur des indices internes
ou par une interprétation moins juste du texte sacré, se
sont efforcés de démontrer qu'un nombre assez important de
Psaumes a été composé après les époques
d'Esdras et de Néhémie, ou même à l'époque
des Maccabées ?
Réponse: Non.
3528
Question 8 : Etant donné les témoignages multiples des
livres saints du Nouveau Testament et l'accord unanime des Pères,
ou aussi ce que disent des auteurs du peuple juif, faut-il reconnaître
plusieurs Psaumes prophétiques et messianiques qui ont prédit
la venue, le Règne, le sacerdoce, la Passion, la mort et la Résurrection
du Libérateur à venir ; et pour cette raison faut-il rejeter
absolument l'opinion de ceux qui mettent en cause le caractère prophétique
et messianique des Psaumes, et qui limitent ces oracles relatifs au Christ
à la seule prédiction du sort futur du peuple élu?
Réponse : Oui pour les deux parties.
3531
II. Pour la première confession et la première communion
il n'est pas nécessaire qu'il y ait une connaissance pleine et parfaite
de la doctrine chrétienne. L'enfant devra cependant ensuite continuer
à apprendre graduellement le catéchisme entier, suivant la
capacité de son intelligence.
3532
III. La connaissance de la religion requise chez l'enfant pour qu'il
se prépare convenablement à la première communion
est qu'il comprenne, selon ses capacités, les nécessaires
mystères de la foi qui sont autant de moyens, et qu'il sache distinguer
le pain eucharistique du pain ordinaire et corporel, afin de s'approcher
de la très sainte eucharistie avec la dévotion que comprend
son âge.
3533
IV. L'obligation de précepte de la confession et de la communion,
qui touche l'enfant, retombe sur ceux-là surtout qui sont chargés
de lui, c'est-à-dire les parents, le confesseur, les instituteurs
et le curé. Mais c'est au père ou à ceux qui le remplacent
et au confesseur qu'il appartient suivant le Catéchisme romain d'admettre
l'enfant à la première communion.
3534
VI. Ceux qui ont la charge des enfants doivent mettre tout leur soin
à les faire approcher fréquemment de la sainte table après
leur première communion et, s'il est possible, même tous les
jours, comme le désirent le Christ Jésus et notre Mère
l'Eglise 3375-3383, et qu'ils le fassent avec la dévotion que comprend
leur âge.
3535
VII. La coutume de ne pas admettre à la confession ou de ne
jamais absoudre les enfants qui ont atteint l'âge de raison est tout
à fait à réprouver.
3536
VIII. C'est un abus tout à fait détestable que de ne
pas donner le viatique et l'extrême-onction aux enfants parvenus
à l'âge de raison et de les enterrer suivant le rite des tout-petits.
3538
Et d'abord, je professe que Dieu, principe et fin de toutes choses,
peut être certainement connu, et par conséquent aussi, démontré
à la lumière naturelle de la raison "par ce qui a été
fait" Rm 1,20 , c'est-à-dire par les oeuvres visibles de
la création, comme la cause par les effets.
3539
Deuxièmement, j'admets et je reconnais les preuves extérieures
de la Révélation, c'est-à-dire les faits divins, particulièrement
les miracles et les prophéties comme des signes très certains
de l'origine divine de la religion chrétienne et je tiens qu'ils
sont tout à fait adaptés à l'intelligence de tous
les temps et de tous les hommes, même ceux d'aujourd'hui.
3540
Troisièmement, je crois aussi fermement que l'Eglise, gardienne
et maîtresse de la Parole révélée, a été
instituée immédiatement et directement par le Christ en personne,
vrai et historique, lorsqu'il vivait parmi nous, et qu'elle a été
bâtie sur Pierre, chef de la hiérarchie apostolique, et sur
ses successeurs pour les siècles.
3541
Quatrièmement, je reçois sincèrement la doctrine
de la foi transmise des apôtres jusqu'à nous toujours dans
le même sens et dans la même interprétation par les
pères orthodoxes ; pour cette raison, je rejette absolument l'invention
hérétique de l'évolution des dogmes, qui passeraient
d'un sens à l'autre, différent de celui que l'Eglise a d'abord
professé. Je condamne également toute erreur qui substitue
au dépôt divin révélé, confié
à l'Epouse du Christ, pour qu'elle garde fidèlement, une
invention philosophique ou une création de la conscience humaine,
formée peu à peu par l'effort humain et qu'un progrès
indéfini perfectionnerait à l'avenir.
3542
Cinquièmement, je tiens très certainement et professe
sincèrement que la foi n'est pas un sentiment religieux aveugle
qui émerge des ténèbres du subconscient sous la pression
du coeur et l'inclination de la volonté moralement informée,
mais qu'elle est un véritable assentiment de l'intelligence à
la vérité reçue du dehors, de l'écoute, par
lequel nous croyons vrai, à cause de l'autorité de Dieu souverainement
véridique, ce qui a été dit, attesté et révélé
par le Dieu personnel, notre Créateur et notre Seigneur.
3543
Je me soumets aussi, avec la révérence voulue, et j'adhère
de tout mon coeur à toutes les condamnations, déclarations,
prescriptions, qui se trouvent dans l'encyclique Pascendi (3475-3500) et
dans le décret Lamentabili 3401- 3466, notamment sur ce qu'on appelle
l'histoire des dogmes.
3544
De même, je réprouve l'erreur de ceux qui affirment que
la foi proposée par l'Eglise peut être en contradiction avec
l'histoire, et que les dogmes catholiques, au sens où on les comprend
aujourd'hui, ne peuvent être mis d'accord avec une connaissance plus
exacte des origines de la religion chrétienne.
3545
Je condamne et rejette aussi l'opinion de ceux qui disent que le chrétien
savant revêt une double personnalité, celle du croyant et
celle de l'historien, comme s'il était permis à l'historien
de tenir ce qui contredit la foi du croyant, ou de poser des prémices
d'où il suivra que les dogmes sont faux ou douteux, pourvu que ces
dogmes ne soient pas niés directement.
Je réprouve également la manière de juger et d'interpréter l'Ecriture sainte qui, dédaignant la tradition de l'Eglise, l'analogie de la foi et les règles du Siège apostolique, s'attache aux inventions des rationalistes et adopte la critique textuelle comme unique et souveraine règle, avec autant de dérèglement que de témérité.
3547
Je rejette en outre l'opinion de ceux qui tiennent que le professeur
des disciplines historico-théologiques ou l'auteur écrivant
sur ces questions doivent d'abord mettre de côté toute opinion
préconçue, à propos, soit de l'origine surnaturelle
de la tradition catholique, soit de l'aide promise par Dieu pour la conservation
éternelle de chacune des vérités révélées
; ensuite, que les écrits de chacun des Pères sont à
interpréter uniquement par les principes scientifiques, indépendamment
de toute autorité sacrée, avec la liberté critique
en usage dans l'étude de n'importe quel document profane.
3548
Enfin, d'une manière générale, je professe n'avoir
absolument rien de commun avec l'erreur des modernistes qui tiennent qu'il
n'y a rien de divin dans la tradition sacrée, ou, bien pis, qui
admettent le divin dans un sens panthéiste, si bien qu'il ne reste
plus qu'un fait pur et simple, à mettre au même niveau que
les faits de l'histoire : les hommes par leurs efforts, leur habileté,
leur génie continuant, à travers les âges, l'enseignement
inauguré par le Christ et ses apôtres.
3549
Enfin, je garde très fermement et je garderai jusqu'à
mon dernier soupir la foi des Pères sur le charisme certain de la
vérité qui est, qui a été et qui sera toujours
"dans la succession de l'épiscopat depuis les apôtres", non
pas pour qu'on tienne ce qu'il semble meilleur et plus adapté à
la culture de chaque âge de pouvoir tenir, mais pour que "jamais
on ne croie autre chose, ni qu'on ne comprenne autrement la vérité
absolue et immuable prêchée depuis le commencement par les
apôtres.
3550
Toutes ces choses, je promets de les observer fidèlement, entièrement
et sincèrement, et de les garder inviolablement, sans jamais m'en
écarter ni en enseignant ni de quelque manière que ce soit
dans ma parole et dans mes écrits. J'en fais le serment ; je le
jure. Qu'ainsi Dieu me soit en aide et ces saints Evangiles.
3554
de même on met en doute de façon très imprudente
que les dogmes sacrés concernant le Purgatoire et la Conception
immaculée de la bienheureuse Vierge Marie aient été
reconnus par les saints hommes des siècles antérieurs ;
3555
... au sujet de la constitution de l'Eglise .. est renouvelée
tout d'abord l'erreur condamnée depuis longtemps par notre prédécesseur
Innocent X 1999, et qui insinue que Saint Paul doit être considéré
comme un frère égal en tout à Saint Pierre ; - ensuite
avec non moins de fausseté est manifestée la conviction selon
laquelle l'Eglise catholique n'était pas, aux premiers siècles,
le gouvernement d'un seul, c'est-à-dire une monarchie ; ou que la
primauté de l'Eglise romaine ne s'appuie pas sur les arguments valides.
3556
Mais .. la doctrine catholique au sujet du très saint sacrement
de l'eucharistie n'est pas laissée intacte non plus, lorsqu'il est
enseigné sans ménagement qu'on pourrait admettre la conception
qui tient que chez les Grecs les paroles consécratoires n'ont pas
d'effet à moins que soit prononcée cette prière qu'ils
appellent épiclèse, alors que pourtant on sait que l'Eglise
n'a aucunement le droit d'innover en quoi que ce soit s'agissant de la
substance même des sacrements et il n'est pas moins malsonnant qu'ils
tiennent pour valide la confirmation conférée par n'importe
quel prêtre 2522.
(Censure : rejetées comme de) graves erreurs.
3562
Question 2 : Faut-il considérer comme suffisamment fondée
par la voix de la Tradition l'opinion selon laquelle Matthieu a précédé
dans sa rédaction les autres évangélistes et qu'il
a composé le premier évangile dans la langue maternelle alors
utilisée par les juifs de Palestine à qui cette oeuvre était
destinée ?
Réponse : Oui pour les deux parties.
3563
Question 3 : Est-il possible de déplacer la rédaction
de ce texte original au delà de l'époque de la destruction
de Jérusalem, de sorte que les prédictions qu'on y lit au
sujet de cette destruction auraient été écrites après
l'événement ; ou le témoignage d'Irénée
qu'on a coutume d'alléguer, et dont l'interprétation est
incertaine et controversée, doit-il être considéré
comme ayant un poids tel qu'il oblige à rejeter l'opinion de ceux
qui estiment qu'il est davantage conforme à la Tradition que cette
rédaction soit intervenue avant même la venue de Paul dans
la ville ?
Réponse : Non pour les deux parties.
3564
Question 4 : Peut-on soutenir au moins comme probable l'opinion de
certains modernes selon lesquels Matthieu n'aurait pas été
composé, au sens propre et restreint du terme, l'évangile
tel qu'il nous est transmis, mais seulement une collection de dits et de
paroles du Christ qu'un autre auteur, anonyme, dont ils font le rédacteur
de l'évangile lui- même, aurait utilisé comme sources
?
Réponse : Non.
3565
Question 5 : Etant donné que tous les Pères et les écrivains
ecclésiastiques, et l'Eglise elle-même depuis ses commencements,
ont utilisé seulement comme étant canonique le texte grec
de l'évangile connu sous le nom de Matthieu - ceux-là mêmes
qui ont transmis expressément que Matthieu a écrit dans sa
langue naturelle n'étant pas exceptés - peut-on prouver avec
certitude que quant à la substance l'évangile grec est identique
à cet évangile-là qui a été élaboré
par ce même apôtre dans sa langue maternelle ?
Réponse: Oui.
3566
Question 6 : Etant donné que l'auteur du premier évangile
poursuit un dessein principalement théologique et apologétique,
c'est-à-dire vise à montrer aux juifs que Jésus est
le Messie annoncé par les prophètes et né de la race
de David, et que de surcroît, dans la manière de disposer
les faits et les dits qu'il raconte et rapporte, il ne suit pas toujours
l'ordre chronologique, est-il permis d'en déduire que ceux-ci ne
doivent pas être reconnus comme vrais ; ou peut-on affirmer également
que les récits des actions et des paroles de Jésus qu'on
lit dans l'évangile auraient subi un changement ou une adaptation
sous l'influence des prophéties de l'Ancien Testament et de l'état
plus développé de l'Eglise, et qu'ils ne seraient donc pas
conformes à la vérité historique ?
Réponse : Non pour les deux parties.
3567
Question 7 : Faut-il en particulier considérer comme dépourvues
d'un fondement solide les opinions de ceux qui mettent en doute l'authenticité
historique des deux premiers chapitres dans lesquels sont racontées
la généalogie et l'enfance du Christ, ainsi que certaines
déclarations de grande importance en matière dogmatique,
comme celles qui ont trait à la primauté de Pierre Mt
16,17-19 , à la forme du baptême transmise aux apôtres
avec la mission universelle de prêcher Mt 28,19 ss., à
la profession de foi des apôtres en la divinité du Christ
Mt 14,33 , et d'autres semblables qui apparaissent comme affirmées
de façon particulière chez Matthieu ?
Réponse : Oui.
source: catho.org