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Symboles
et Définitions de la Foi Catholique - Denzinger
La Trinité
803
Nous condamnons donc et nous réprouvons l'opuscule ou traité
que l'abbé Joachim a publié contre maître Pierre Lombard
au sujet de l'unité ou de l'essence de la Trinité, l'appelant
hérétique et insensé à cause de ce qu'il a
dit dans ses sentences : " Il y a une réalité suprême
qui est Père et Fils et Saint-Esprit, et celle-ci n'engendre pas,
n'est pas engendrée et ne procède pas ".
D'où il affirme que celui-ci a érigé en Dieu non
pas tant une trinité qu'une quaternité, c'est-à-dire
trois personnes et en quelque sorte une quatrième qui serait cette
essence commune, alors qu'il professe manifestement qu'il n'y a aucune
réalité, ni essence, ni substance, ni nature qui soit Père
et Fils et Saint-Esprit, bien qu'il concède que Père et Fils
et Saint-Esprit sont une seule essence, une seule substance et une seule
nature. Mais il reconnaît qu'une telle unité n'est ni vraie
ni propre, mais en quelque sorte collective et analogique, de la même
manière qu'on dit que beaucoup d'hommes sont un seul peuple et beaucoup
de fidèles une seule Eglise, conformément à ce qui
est dit : " La multitude des croyants était un seul coeur et une
seule âme " Ac 4,32 et " Celui qui s'attache à Dieu
est un seul esprit " 1Co 6,17 avec lui ; et encore: " Celui qui
arrose et celui qui plante ne font qu'un " 1Co 3,8 ; et tous " nous
sommes un seul corps dans le Christ " Rm 12,5 ; et encore, dans
le livre des Rois : " Ton peuple et mon peuple sont une même chose
" 1R 22,5 ; Vulgate ; voir Rt 1,16 .
Mais pour fonder cette affirmation il a surtout recours à ce
que le Christ dit des fidèles dans l'Evangile : " Je veux Père,
qu'en nous ils soient un comme nous aussi nous sommes un, afin qu'ils soient
parfaitement un " Jn 17,22 ss.. En effet, dit-il, les fidèles
du Christ ne sont pas un, c'est-à- dire une seule réalité
qui serait commune à tous ; ils sont seulement un, c'est- à-dire
une seule Eglise à cause de l'unité de la foi catholique
et un seul Royaume à cause de l'union dans une charité indissoluble.
De la même manière, on lit dans l'épître canonique
de Jean : " Car ils sont trois qui rendent témoignage dans le ciel,
le Père et le Verbe et le Saint-Esprit, et ces trois sont un " 1Jn
5,7 ; et Jean ajoute aussitôt : " Et ils sont trois qui rendent
témoignage sur la terre, l'esprit, l'eau et le sang, et ces trois
sont un " 1Jn 5,8 selon ce qu'on trouve dans certains manuscrits.
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Quant à nous, avec l'approbation du saint concile universel,
nous croyons et confessons avec maître Pierre qu'il y a une seule
réalité suprême, qui ne peut être saisie ni dite,
qui est véritablement Père et Fils et Saint- Esprit, les
trois personnes ensemble et chacune d'elles en particulier. C'est pourquoi
il y a en Dieu seulement Trinité et non pas quaternité, parce
que chacune des trois personnes est cette réalité, c'est-à-dire
la substance, l'essence et la nature divine. Elle seule est le principe
de toutes choses, en dehors duquel aucun autre principe ne peut être
trouvé. Et cette réalité n'engendre pas, n'est pas
engendrée et ne procède pas, mais c'est le Père qui
engendre, le Fils qui est engendré et le Saint-Esprit qui procède,
en sorte qu'il y a distinction dans les personnes et unité dans
la nature.
805
Donc "bien que le Père soit autre, autre le Fils, autre le Saint-Esprit,
il n'a cependant pas une autre réalité", mais ce qu'est le
Père, le Fils l'est et le Saint-Esprit, absolument la même
chose, en sorte que, conformément à la foi orthodoxe et catholique,
nous croyons qu'ils sont consubstantiels. En effet, le Père, en
engendrant le Fils de toute éternité, lui a donné
sa substance, ce même Fils en témoigne : "Ce que m'a donné
le Père est plus grand que tout" Jn 10,29
Et on ne peut pas dire qu'il lui a donné une partie de sa substance
et en a retenu une partie pour lui-même, puisque la substance du
Père est indivisible, étant absolument simple. Mais on ne
peut pas dire que le Père a transféré sa substance
dans le Fils en l'engendrant, comme s'il l'avait donnée à
un fils sans la retenir pour lui-même : autrement il aurait cessé
d'être substance. Il est donc clair que le Fils, en naissant, a reçu
la substance du Père sans aucune diminution de celle-ci et que,
ainsi, le Père et le Fils ont la même substance et, ainsi
encore, sont une même réalité le Père et le
Fils et aussi le Saint- Esprit qui procède de l'un et de l'autre.
806
Donc, lorsque la Vérité prie le Père pour ses
fidèles en disant: "Je veux
qu'eux-mêmes soient un en nous comme nous sommes un" Jn 17,22
, ce mot "un" est pris pour les fidèles en ce sens qu'il signifie
l'union de la charité dans la grâce, et pour les personnes
divines en ce sens qu'est soulignée l'unité de l'identité
dans la nature, comme le dit ailleurs la Vérité : "Soyez
parfaits comme votre Père céleste est parfait". Mt 5,48
, comme s'il était dit plus clairement : "Soyez parfaits, de
la perfection de la grâce", " comme votre Père céleste
est parfait " de la perfection de la nature, chacun à sa manière.
Car si grande que soit la ressemblance entre le Créateur et la créature,
on doit encore noter une plus grande dissemblance entre eux.
Si quelqu'un ose donc défendre ou approuver sur ce point l'affirmation
ou la doctrine du susdit Joachim, qu'il soit réfuté par tous
comme hérétique.
807
Cependant nous ne voulons en rien par cela faire tort au monastère
de Flore, qui a été institué par Joachim lui-même,
parce que l'institution en est régulière et l'observance
salutaire. Et cela d'autant plus que ce même Joachim nous a fait
remettre tous ses écrits afin qu'ils soient approuvés ou
corrigés par le jugement du Siège apostolique, dictant une
lettre, signée de sa main, dans laquelle il confesse ferment tenir
la foi que tient l'Eglise romaine, mère et maîtresse de tous
les fidèles par la disposition du Seigneur.
808
Nous réprouvons aussi et condamnons l'opinion extravagante de
l'impie Amalric, dont le père du mensonge a tellement aveuglé
l'esprit que sa doctrine ne doit pas tant être regardée comme
hérétique que comme insensée.
Chap. 3. A propos des hérétiques (Vaudois).
La nécessité de la mission canonique.
809
Parce que " certains ", selon ce que dit l'Apôtre, " ayant les
apparences de la piété, mais en reniant la force " 2Tm
3,5 , s'arrogent le droit de prêcher, alors que le même
Apôtre dit : "Comment prêcheront-ils s'ils ne sont pas envoyés
?" Rm 10,15 , tous ceux à qui cela a été défendu
ou qui n'ont pas été envoyés, et qui oseraient usurper,
en public ou en privé, l'office de la prédication sans autorisation
donnée par le Siège apostolique ou par l'évêque
catholique du lieu " 761, seront frappés d'excommunication ; s'ils
ne viennent pas promptement à résipiscence, ils seront châtiés
par une autre peine appropriée.
Chap. 4. L'insolence des Grecs envers les Latins.
Le mépris à l'égard des rites sacramentels de l'Eglise
latine.
810
Bien que nous voulions encourager et honorer les Grecs qui, de nos
jours, reviennent à l'obéissance du Siège apostolique
en acceptant, autant que nous le pouvons dans le Seigneur, leurs habitudes
et leurs rites, nous ne voulons ni ne devons pourtant pas tolérer
chez eux ce qui met les âmes en danger et déroge à
l'honnêteté ecclésiastique. En effet, après
que l'Eglise grecque avec certains complices et partisans se fut soustraite
à l'obéissance au Siège apostolique, les Grecs se
sont mis à abominer tellement les Latins que, entre autres pratiques
impies marquant leur mépris à leur égard, s'il arrivait
que des prêtres latins célèbrent sur leurs autels,
ils ne voulaient eux- mêmes offrir le saint sacrifice sur ces autels
avant de les avoir d'abord lavés, comme s'ils avaient été
souillés par ce seul fait. Et même, dans une audace téméraire,
ces mêmes Grecs osaient rebaptiser ceux qui avaient été
baptisés par les Latins ; et nous avons appris que, encore maintenant,
certains ne craignent pas de le faire.
Voulant donc écarter de l'Eglise de Dieu un si grand scandale,
sur le conseil du saint concile, nous ordonnons absolument qu'ils n'osent
plus désormais agir ainsi, se conformant, en fils obéissants,
à leur mère la sainte Eglise romaine, afin qu'il y ait "un
seul troupeau et un seul pasteur" Jn 10,16 .
Si quelqu'un devait agir de cette façon, il serait frappé
du glaive de l'excommunication et déposé de tout office et
bénéfice ecclésiastique.
Chap. 5. Le rang des patriarches.
La prééminence du Siège romain.
811
Renouvelant les anciens privilèges des sièges patriarcaux,
avec l'approbation du saint concile universel, nous prescrivons ce qui
suit : après l'Eglise romaine qui, le Seigneur en disposant ainsi,
détient la primauté du pouvoir ordinaire sur toutes les autres
Eglises en tant que mère et maîtresse de tous les chrétiens,
l'Eglise de Constantinople détiendra la première place, celle
d'Alexandrie la deuxième, celle d'Antioche la troisième,
celle de Jérusalem la quatrième.
Chap. 21. L'obligation de se confesser, le secret de la confession,
la réception de la communion à Pâques.
L'obligation de la confession annuelle et de la communion Pascale.
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Tout fidèle de l'un et l'autre sexe, après avoir atteint
l'âge de raison, confessera personnellement et fidèlement
tous ses péchés au moins une fois par an à son curé,
s'appliquera, dans la mesure de ses forces, d'accomplir la pénitence
qui lui sera imposée, recevant avec respect au moins à Pâques
le sacrement de l'eucharistie, à moins que, sur le conseil de son
curé et pour quelque raison valable, il juge qu'il lui faut s'en
abstenir pour un temps ; sinon, il sera empêché d'entrer dans
l'église de son vivant et sera privé de sépulture
chrétienne à sa mort, afin que personne ne puisse avoir d'excuse
pour son ignorance.
Si quelqu'un veut, pour une juste cause, confesser ses péchés
à un autre prêtre, il devra d'abord demander et obtenir la
permission de son curé, puisque autrement cet autre prêtre
ne pourrait l'absoudre ou le lier.
813
Que ce prêtre soit un homme de discernement et prudent afin que,
comme un médecin expérimenté, il répande le
vin et l'huile sur les plaies du blessé Lc 10,14 s'enquérant
diligemment des circonstances concernant et le pécheur et le péché
; il comprendra ainsi, avec prudence, quels conseils il doit lui donner,
quel remède apporter en usant de moyens divers pour guérir
le malade.
814
Il prendra grandement garde de ne jamais trahir le pécheur par
un mot, un signe ou de quelque manière ; mais s'il a besoin d'un
avis plus éclairé, il le demandera prudemment sans rien révéler
de la personne ; car si quelqu'un osait révéler un péché
qui lui a été découvert au tribunal de la pénitence,
nous décrétons, non seulement qu'il doit être déposé
du ministère sacerdotal, mais encore qu'il soit voué, à
perpétuité, à faire pénitence dans un monastère
de stricte observance.
Chap. 22. Les malades doivent veiller à leur âme avant de
veiller à leur corps.
Moyens interdits pour rétablir la santé.
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En outre l'âme étant beaucoup plus précieuse que
le corps, nous défendons sous peine d'anathème qu'un médecin
conseille à un malade pour le salut du corps quelque chose qui deviendrait
un danger pour l'âme.
Chap. 41. La nécessité de la bonne foi pour la prescription.
La bonne foi nécessaire pour la prescription.
816
Parce que " tout ce qui ne procède pas de la foi est péché
" Rm 14,23 , nous définissons cela par sentence synodale
: sans bonne foi, aucune prescription n'est valide, qu'elle soit canonique
ou civile, puisque, d'une manière générale, on doit
déroger à toute constitution et à toute coutume qui
ne peuvent être observées sans péché mortel.
Il faut donc que celui qui prescrit n'ait à aucun moment conscience
d'avoir une chose appartenant à autrui.
Chap. 51. L'interdiction des mariages clandestins.
Les mariages clandestins ne sont pas permis.
817
Suivant les pas de nos prédécesseurs, nous interdisons
formellement les mariages clandestins, défendant aussi que n'importe
quel prêtre ose être présent à de tels mariages.
C'est pourquoi, étendant une coutume propre à certains lieux
à tous les autres, nous statuons que, lorsque des mariages doivent
être contractés, ils seront publiquement annoncés dans
les églises par les prêtres, dans un délai convenable
fixé à l'avance, au cours duquel celui qui en aurait la volonté
et la capacité pourrait opposer un empêchement légitime.
Néanmoins les prêtres rechercheront eux-mêmes si quelque
empêchement fait obstacle au mariage. ...
Chap. 62. Les reliques des saints.
Usage indigne des reliques.
818
La religion chrétienne est trop souvent dénigrée
parce que certains exposent des reliques des saints pour les vendre ou
en faire ostention n'importe où. Pour que cela ne se produise pas
à l'avenir, nous statuons par le présent décret que
les reliques anciennes ne soient plus exposées hors de leur reliquaire
ni montrées pour être vendues. Quant à celles qui ont
été nouvellement trouvées, que personne ne les vénère
publiquement si elles n'ont pas été auparavant approuvées
par l'autorité du pontife romain. A l'avenir, que les responsables
ne permettent pas que ceux qui viennent dans leurs églises en vue
de vénérer des reliques ne soient trompés par de vaines
fictions ou de faux documents, comme on a eu l'habitude de le faire en
plusieurs lieux en vue d'un gain.
Abus concernant les indulgences.
819
... Parce que, par suite d'indulgences indiscrètes ou superflues
que ne craignent pas d'octroyer certains prélats, le pouvoir des
clés de l'Eglise est méprisé et la satisfaction pénitentielle
est privée de sa force, nous décrétons que, lorsque
est dédiée une basilique, l'indulgence ne dépassera
pas un an... ; ensuite, lors de l'anniversaire de la dédicace, que
la rémission pour les pénitences imposées ne dépasse
pas quarante jours. Nous ordonnons que les lettres d'indulgence, qui sont
accordées pour des raisons variées, doivent aussi se conformer
à ce nombre de jours, puisque le pontife romain, qui détient
la plénitude du pouvoir, a l'habitude de suivre cette règle
en ce domaine.
Chap. 63. Simonie.
820
... En de nombreux endroits de nombreuses personnes - semblables aux
vendeurs de colombes dans le Temple - commettent de honteuses et exécrables
exactions et extorsions pour la consécration des évêques,
la bénédiction des abbés et l'ordination des clercs.
On tarifie ce qui doit être payé à celui- ci ou à
celui- là, à tel ou tel autre ; et, comble de perdition,
certains s'efforcent de justifier cette honte et cette dépravation
au nom d'une coutume observée de longue date.
Voulant donc abolir un si grand abus, nous réprouvons totalement
une telle coutume dont le vrai nom est corruption ; nous statuons formellement
que, pour la collation ou la réception des ordres, personne n'ose
exiger et extorquer quelque chose sous quelque prétexte que ce soit
; sinon, aussi bien celui qui aura reçu que celui qui aura donné
une telle somme absolument interdite sera condamné avec Guéhazi
2R 5,20-27 et Simon Ac 8,9-24 .
HONORIUS III : 18 juillet
1216 - 18 mars 1227
Lettre " Perniciosus valde " à l'archevêque Olaf d'Uppsala,
13
décembre 1220.
L'eau mêlée au vin lors du sacrifice de la messe.
822
Comme nous l'avons entendu, un abus très pernicieux s'est développé
dans ta région, à savoir que lors du sacrifice on utilise
une plus grande quantité d'eau que de vin : car selon la coutume
bien fondée de l'ensemble de l'Eglise, il faut utiliser plus de
vin que d'eau. C'est pourquoi Nous ordonnons à ta fraternité
par lettre apostolique que désormais tu ne le fasses plus, et que
tu n'admettes pas que cela se fasse dans ta province.
GREGOIRE IX : 19 mars 1227 - 22
août 1241
Lettre " Ab Aegyptiis argentea " aux théologiens de Paris, 7
juillet 1228.
Le maintien de la terminologie et de la tradition théologiques.
824
Il appartient certes à l'intelligence théologique de
présider comme l'homme en quelque sorte à n'importe quelle
faculté et, comme l'esprit le fait pour la chair, d'exercer son
pouvoir sur elle et de la diriger dans la voie de la droiture en sorte
qu'elle ne s'égare pas. ...
En vérité nous sommes frappés intérieurement
de douleur dans notre coeur Gn 6,6 et saturés de l'amertume
de l'absinthe Lm 3,15 de ce que... certains chez vous .. s'occupent
avec ardeur à déplacer par des nouveautés impies,
" les bornes posées par les Pères " Pr 22,28 ; en
effet, la compréhension de l'Ecriture céleste qui est délimitée,
de par les efforts des saints Pères, par les bornes de l'interprétation
qu'il n'est pas seulement téméraire mais impie de transgresser,
ils la tournent en doctrine philosophique concernant les choses naturelles,
de manière à faire montre de leur Science et non pas pour
le profit des auditeurs, en sorte qu'ils n'apparaissent pas comme des hommes
qui enseignent Dieu ou des théologiens, mais comme des hommes qui
médisent de Dieu.
En effet, bien qu'ils doivent exposer la doctrine de Dieu selon les
traditions reconnues des saints et non pas avec des armes charnelles, mais
avec des armes " dont la puissance vient de Dieu, capables de détruire
toute puissance hautaine qui se dresse contre la connaissance de Dieu et
de faire captive toute pensée pour l'amener à obéir
au Christ " 2Co 10,4 s, séduits par des doctrines diverses
et étrangères He 13,9 , ils font de la tête
la queue Dt 28,13 Dt 28,44 et contraignent la reine à se
mettre au service de la servante, c'est-à-dire ce qui est céleste
au service des doctrines terrestres, en attribuant à la nature ce
qui appartient à la grâce. De fait, s'occupant des choses
de la nature plus qu'il ne convient, revenus... aux éléments
faibles et pauvres du monde et les servant à nouveau Ga 4,9 ,
comme des faibles en Christ ils se nourrissent " de lait et non d'une nourriture
solide " He 5,12 et ils ne semblent pas avoir fortifié leur
coeur par la grâce He 13,9 ; c'est pourquoi, " dépouillés
des dons gratuits et blessés dans leurs dons naturels ", ils ne
se remémorent pas cette parole de l'Apôtre... : " Evite les
nouveautés et les expressions impies et les opinions d'une science
mensongère ; pour l'avoir recherchée, certains se sont écartés
de la foi " 1Tm 6,20 s...
Et lorsqu'ils s'efforcent plus qu'il ne convient de prouver la foi
par la raison naturelle, ne la rendent-ils pas en quelque sorte inutile
et vaine ? Car " la foi n'a pas de mérite si la raison humaine lui
fournit la preuve ". La nature en effet croit ce qu'elle a compris, mais
la foi saisit ce qui est cru par sa propre force et par la compréhension
que lui donne la grâce, elle qui pénètre avec audace
et témérité ce que l'intelligence naturelle est incapable
d'atteindre.
Lettre " Consultationi tuae " à l'archevêque de Bari, 12
Novembre 1231.
Le caractère sacramentel reçu dans l'ordination.
825
A ta consultation nous répondons ainsi : ceux qui ont reçu
les ordres sacrés en dehors des temps fixés ont reçu
sans aucun doute le caractère ; après qu'une pénitence
appropriée leur aura été imposée pour cette
transgression, tu pourras admettre qu'ils exercent leur ministère
dans les ordres reçus.
Lettre " Presbyter et diaconus " à l'évêque Olaf de
Lund, 9
décembre 1232.
Matière et forme de l'ordination.
826
Lorsque le presbytre et le diacre sont ordonnés, ils reçoivent
l'imposition des mains par contact corporel, selon le rite établi
par les apôtres 1Tm 4,14 1Tm 5,22 2Tm 1,6 Ac 6,6 ; mais si
cela a été omis, il n'y a pas lieu de le réitérer
d'une quelconque manière, mais au temps fixé pour conférer
ces ordres on suppléera prudemment ce qui a été omis
par erreur. Cependant les mains doivent être levées lorsque
la prière est répandue sur la tête de l'ordinand.
Décret fragmentaire "Si condiciones", entre 1227 et 1234.
L'invalidité d'un mariage sous condition.
827
Lorsque sont insérées des conditions contraires à
la substance du mariage, par exemple si l'un dit à l'autre " je
contracte (mariage) avec toi si tu évites d'engendrer des descendants
", ou " jusqu'à ce que j'en trouve une autre plus digne par l'honneur
ou la fortune ", ou " si tu te livres à l'adultère contre
rétribution ", le contrat de mariage, tout bienvenu qu'il puisse
être, est dépourvu d'effet ; cependant d'autres conditions
ajoutées au mariage, si elles sont déshonnêtes ou irréalisables,
doivent être tenues pour non ajoutées en raison de la faveur
(du droit) dont il jouit.
Lettre " Naviganti vel " au frère R., entre 1227 et 1234.
Usure.
828
Quelqu'un qui prête une somme d'argent déterminée
à un autre qui se rend à un marché, par terre ou par
mer, et qui, parce qu'il accepte un risque pour lui- même, entend
recevoir quelque chose au-delà du capital, doit (ne doit pas ? )
être considéré comme usurier.
De même celui qui donne dix sols pour qu'à un autre moment
lui soient rendues autant de mesures de grain, de vin et d'huile à
propos desquelles, même si elles valent alors davantage, on peut
douter avec vraisemblance si au moment du paiement elles vaudront plus
ou moins, ne doit pas à cause de cela être considéré
comme usurier.
En raison de ce doute est excusé également celui qui
vend du drap, du grain, du vin, de l'huile et d'autres marchandises pour
recevoir davantage pour elles à un moment donné que ce qu'elles
valent au moment même (du contrat), à condition cependant
de n'avoir pas été sur le point de les vendre à un
autre moment du contrat.
Lettre " Cum sicut ex " à l'archevêque Sigurd de Trondheim
(Norvège), 8 juillet
La matière du baptême.
829
Etant donné que, comme nous l'avons appris de ton rapport, il
arrive parfois que par manque d'eau des enfants de ton pays soient baptisés
avec de la cervoise, nous te répondons par la présente que
puisque selon l'enseignement de l'Evangile on doit renaître d'eau
et d'Esprit Saint Jn 3,5 , ceux qui ont été baptisés
avec de la cervoise doivent être considérés comme n'ayant
pas été baptisés de façon régulière.
CELESTIN IV : 25 octobre -
10 novembre 1241
INNOCENT IV : 25 juin 1243 -
7 décembre 1254
1er concile de LYON (13ème oecuménique) 28 juin-17juillet
1245
Lettre "Sub catholicae professione" à l'évêque de Tusculum,
légat du Siège apostolique auprès des Grecs, 6 mars
1254.
Les rites et les doctrines qui doivent être inculqués aux
Grecs.
830
Par 3 (autres Par. 4). 1. A ce sujet notre réflexion nous a
conduit à décider que les Grecs de ce royaume (Chypre), pour
ce qui est des onctions qui sont habituellement faites en lien avec le
baptême, doivent suivre et observer la coutume de l'Eglise romaine.
2. Mais si le rite ou la coutume qu'ils disent être les leurs
- à savoir d'oindre entièrement le corps de ceux qui doivent
être baptisés - ne peut pas être supprimé ou
écarté sans scandale, on le tolérera puisqu'il importe
peu pour l'effet ou l'efficacité du baptême que cela soit
fait ou non.
3. De même il importe peu qu'ils baptisent dans de l'eau froide
ou de l'eau chaude, puisque selon leurs dires le baptême a sa vertu
et son effet dans les deux cas.
831
4 (Par 5). Seuls les évêques cependant doivent marquer
le front des baptisés avec le chrême, puisque cette onction
ne doit être conférée que par les évêques.
Car, ainsi qu'on peut le lire, seuls les apôtres, dont les évêques
tiennent la place, ont conféré l'Esprit Saint par l'imposition
des mains que représente la confirmation ou la chrismation du front
Ac 8,14-25 .
5. Les différents évêques peuvent également
confectionner le chrême dans leurs Eglises le jour de la Cène
du Seigneur et selon la forme de l'Eglise, c'est-à-dire avec du
baume et de l'huile d'olive. Car dans l'onction avec le chrême est
conféré le don de l'Esprit Saint. Et de fait, comme un peut
le lire, la colombe qui désigne l'Esprit Saint lui-même a
ramené dans l'arche un rameau d'olivier. Mais si à ce sujet
les Grecs préfèrent garder leur rite ancien, à savoir
que le patriarche avec les archevêques et ses évêques
suffragants, et les archevêques avec leurs suffragants, confectionnent
ensemble le chrême, cette coutume qui est la leur doit être
tolérée.
832
6. Mais personne ne doit être simplement oint d'une onction par
les prêtres ou les confesseurs à la place de la satisfaction
lors de la pénitence.
833
7. Mais selon la parole de l'apôtre Jacques Jc 5,14 s
l'extrême-onction doit être conférée aux malades.
834
8 (Par. 6). En outre, lorsqu'ils ajoutent de l'eau, soit froide, soit
chaude, soit tiède, lors du sacrifice de l'autel, les Grecs doivent
suivre leur coutume s'ils le veulent, pourvu qu'ils croient et confessent
que, la forme du canon étant respectée, le sacrifice est
réalisé de la même manière à partir des
deux.
9. Mais qu'ils ne conservent pas l'eucharistie consacrée le
jour de la Cène du Seigneur durant toute l'année en prétextant
les malades, c'est- à-dire pour leur donner la communion en la prenant
de là. Cependant il leur sera permis de consacrer le corps du Christ
pour ces malades et de le conserver durant quinze jours, pas davantage,
pour que du fait d'une conservation plus longue les espèces ne risquent
pas d'être altérées, et de devenir moins aptes à
être consommées : même si la vérité et
l'efficacité demeurent toujours pleinement les mêmes et qu'elles
ne disparaissent jamais du fait d'une durée plus longue ou du temps
qui passe.
835
18 (Par. 14) Pour ce qui est de la fornication commise par un célibataire
avec une célibataire, on ne doit absolument pas douter qu'il s'agit
d'un péché mortel, puisque l'Apôtre assure qu'aussi
bien les fornicateurs que les adultères sont exclus du Royaume de
Dieu 1Co 6,9 s.
836
19 (Par. 15). En outre nous voulons et prescrivons expressément
que désormais les évêques grecs doivent conférer
sept ordres conformément à l'usage de l'Eglise romaine, puisqu'on
lit que jusqu'à présent ils ont négligé ou
omis trois des ordres mineurs chez les ordinands. Mais ceux qui ont déjà
été ordonnés de cette manière par eux, en raison
de leur trop grand nombre ils seront tolérés dans les ordres
reçus ainsi.
837
20 (Par. 16). Mais parce que selon l'apôtre une femme est libérée
de sa loi après la mort du mari, de sorte qu'elle est entièrement
libre d'épouser dans le Seigneur qui elle veut Rm 7,2 1Co 7,39
, les Grecs ne doivent aucunement blâmer ou condamner les secondes
et les troisièmes noces, et même d'autres, mais ils doivent
bien plutôt les reconnaître entre personnes qui par ailleurs
peuvent être unies licitement par un mariage.
21. Cependant les prêtres ne doivent en aucun cas bénir
ceux qui se marient une seconde fois.
838
(Le sort des défunts) 23 (Par. 18). Enfin puisque la Vérité
affirme dans l'Evangile que si quelqu'un a blasphémé contre
l'Esprit Saint il ne lui sera pas pardonné, ni dans ce monde ni
dans le monde à venir Mt 12,32 - ce qui nous fait comprendre
que certains sont déliés de leur faute dans le siècle
présent, mais d'autres dans le siècle à venir- et
que l'Apôtre dit que " le feu éprouvera l'oeuvre de chacun
selon ce qu'elle est " et que " celui dont l'oeuvre est consumée
en subira la perte, mais que lui-même sera sauvé, mais comme
à travers le feu " 1Co 13,15 et puisqu'on dit que les Grecs
eux-mêmes croient et affirment en toute vérité et sans
aucun doute que les âmes de ceux qui meurent après avoir reçu
la pénitence, mais sans l'avoir accomplie, ou qui meurent sans péché
mortel mais avec des péchés véniels et minimes, sont
purifiés après la mort et peuvent être aidés
par les suffrages de l'Eglise, étant donné qu'ils disent
qu'aucun nom certain et déterminé ne désigne chez
leurs docteurs le lieu d'une telle purification, et puisque selon la tradition
et l'autorité des saints Pères nous l'appelons " purgatoire
", Nous voulons que désormais il soit appelé ainsi chez eux.
En effet ce feu temporaire purifie les péchés, non toutefois
les péchés mortels ou capitaux qui n'auraient pas d'abord
été remis par la pénitence, mais les péchés
légers et minimes qui pèsent encore sur eux après
leur mort, même s'ils ont été pardonnés pendant
la vie.
839
24. (Par. 19). Mais si quelqu'un meurt sans pénitence en état
de péché mortel, il ne fait pas de doute qu'il sera tourmenté
pour toujours par les feux de l'enfer éternel.
25 (Par. 20). Mais les âmes des petits enfants qui meurent après
le bain du baptême et celles des adultes qui meurent en état
de charité, qui ne sont ni retenus par un péché ni
tenus à telle ou telle satisfaction pour leur péché,
passent immédiatement dans la patrie éternelle.
ALEXANDRE IV : 12 décembre
1254 - 25 mai 126
Constitution " Romanus Pontifex de summi, " 5 octobre 1256.
Erreurs de Guillaume de Saint-Amour au sujet des moines mendiants
840
(L'écrit de Guillaume) a été lu par eux de façon
attentive et examiné mûrement et avec rigueur, et il nous
en a été fait une relation complète ; parce que nous
avons appris qu'on y trouve manifestement certaines choses fausses et condamnables.
contre le pouvoir et l'autorité du pontife romain et de ses
coévêques,
841
et contre ceux qui, à cause de Dieu, mendient dans la pauvreté
la plus rigoureuse, en surmontant ainsi le monde avec ses biens par une
indigence volontaire ;
842
d'autres choses aussi contre ceux qui, animés d'un zèle
ardent pour le salut des âmes et soucieux des études sacrées,
opèrent dans l'Eglise de Dieu de nombreux progrès spirituels
et y portent beaucoup de fruit ;
843
certaines contre l'état salutaire des moines pauvres, ou mendiants,
que sont nos chers fils les frères prêcheurs et les frères
mineurs qui, dans la force de l'Esprit, abandonnent le siècle avec
ses richesses et n'aspirent de toutes leurs forces qu'à la seule
patrie céleste ;
ainsi que plusieurs autres choses inconvenantes et dignes par conséquent
d'être rejetées et vouées à l'infamie pour toujours
;
844
et parce que cet écrit a été également
la source d'un grand scandale, qu'il a donné lieu à beaucoup
de trouble et qu'il a causé également des dommages aux âmes,
puisqu'il a détourné les fidèles de la dévotion
qui leur était familière, de leur libéralité
habituelle en matière d'aumône, ainsi que de la conversion
et de l'entrée en religion :
sur le conseil de nos frères et en vertu de l'autorité
apostolique Nous rejetons et condamnons pour toujours comme inique, sacrilège
et exécrable l'écrit qui commence ainsi : " Ecce videntes
clamabunt foris ", et qui porte le titre " Tractatus brevis de periculis
novissimorum temporum " et les enseignements et les doctrines qu'il contient.
Nous les condamnons comme erronés, faux et impies..
URBAIN IV : 29 août
1261 - 2 octobre 12
Bulle " Transiturus de hoc mundo ", 11 août 1264.
L'eucharistie comme mémorial du Christ.
846
Or lors de l'institution de ce sacrement il dit lui-même aux
apôtres : " Faites ceci en mémoire de moi " Lc 22,19 ,
afin que ce sacrement sublime et vénérable soit pour nous
un mémorial éminent et insigne de l'amour extraordinaire
par lequel il nous a aimés. Un mémorial admirable, dis-je...
dans lequel nous obtenons sûrement une aide pour la vie et pour la
mort. C'est là le mémorial...salvifique dans lequel nous
faisons mémoire avec gratitude de notre Rédemption, dans
lequel nous sommes éloignés du mal et confortés dans
le bien, et progressons dans la croissance des vertus et des grâces,
dans lequel en vérité nous progressons de par la présence
corporelle du Sauveur lui-même.
D'autres réalités dont nous faisons mémoire, nous
les embrassons par l'esprit et par l'intelligence, mais nous n'en possédons
pas pour autant la présence réelle. Mais dans cette commémoration
sacramentelle du Christ, Jésus Christ nous est présent, certes
sous une autre forme, mais dans sa propre substance. Avant de monter au
ciel il dit en effet aux apôtres et à leurs successeurs :
" Voici, je suis avec vous jusqu'à la consommation des siècles
" Mt 28,20 et il les conforta par la promesse bienfaisante qu'il
demeurera et sera aussi avec eux d'une présence corporelle.
L'Eucharistie, aliment de l'âme.
847
Dépassant toute plénitude de largesse, allant au-delà
de toute mesure de l'amour, il se distribua en nourriture. O libéralité
unique et admirable, où le donateur devient le don, et où
ce qui est donné est pleinement identique à celui qui donne
! ...
Il s'est donc donné en nourriture pour que l'homme, qui avait
été abattu par la mort, fût relevé par une nourriture
à la vie... Manger a blessé et manger a guéri. Voici
que de là où est née la blessure est venu aussi le
remède, et de là où la mort s'est introduite est sortie
aussi la vie. De ce manger- là en effet il est dit : " Du jour où
tu en mangeras, de mort tu mourras " Gn 2,17 mais de ce manger-ci
on peut lire : " Celui qui aura mangé de ce pain vivra à
jamais " Jn 6,52 ...
Ce fut aussi une libéralité qui convient et un acte approprié
que le Verbe éternel de Dieu, qui est l'aliment et le réconfort
de la créature raisonnable, s'étant fait chair se soit donné
en nourriture à la chair et au corps de la créature raisonnable,
c'est-à-dire à l'homme...Ce pain est consommé, mais
il n'est pas épuisé ; il est mangé, mais il n'est
pas changé, car il n'est nullement transformé en celui qui
le mange, mais s'il est reçu dignement, celui qui le reçoit
lui est conformé.
CLEMENT IV : 5 Février 1265-29
novembre 1268.
Lettre " Quanto sincerius " à l'archevêque Maurin de Narbonne,
28 octobre 1267.
La présence réelle du Christ dans l'eucharistie.
849
(Nous avons appris que tu...) as dit que le corps très saint
de notre Seigneur Jésus Christ ne se trouve pas substantiellement
sur l'autel, mais seulement comme ce qui est signifié l'est sous
le signe, et que tu as ajouté qu'il s'agit là d'une opinion
souvent entendue à Paris. Mais cette affirmation s'est répandue...
et lorsque enfin elle est parvenue jusqu'à Nous, elle Nous a scandalisé
au plus haut point ; et il n'a pas été facile pour Nous de
croire que tu as dit de telles choses qui contiennent une hérésie
manifeste et dérogent à la vérité de ce sacrement
dans lequel la foi s'accomplit d'autant plus utilement qu'elle dépasse
les sens, qu'elle tient captive l'intelligence, et qu'elle soumet la raison
à ses lois...
Tiens fermement ce que l'Eglise tient en commun... à savoir
que sous les espèces du pain et du vin, après que les paroles
sacrées ont été dites par la bouche du prêtre,
conformément au rite de l'Eglise, le corps et le sang de notre Seigneur
Jésus Christ sont présents vraiment, réellement et
substantiellement, bien que selon le lieu il se trouve au ciel.
GREGOIRE X : 1er
septembre 1271 - 10 janv
2e concile de LYON (14e oecuménique) 7 mai - 17 juillet 1274.
2e session, 18 mai 1274 : constitution sur la Trinité
souveraine et la foi cat
La procession du Saint-Esprit.
850
Nous professons avec fidélité et dévotion que
le Saint-Esprit procède éternellement du Père et du
Fils, non pas comme deux principes, mais comme d'un seul principe, non
pas par deux spirations, mas par une seule et unique spiration. C'est ce
que la sainte Eglise romaine, mère et maîtresse de tous les
fidèles, a jusqu'à maintenant professé, prêché
et enseigné ; c'est ce qu'elle tient fermement, prêche, professe
et enseigne ;c'est là l'immuable et véritable doctrine des
Pères et des Docteurs orthodoxes, aussi bien latins que grecs.
Mais parce que certains, en raison d'une ignorance de la vérité
irréfutable affirmée plus haut, sont tombés dans diverses
erreurs, nous-mêmes désireux de fermer la route à des
erreurs de ce genre, avec l'approbation du saint concile, nous condamnons
et réprouvons tous ceux qui oseraient nier que le Saint-Esprit procède
éternellement du Père et du Fils, ou qui même, dans
une audace téméraire, iraient jusqu'à affirmer que
le Saint-Esprit procède du Père et du Fils comme de deux
principes et non comme d'un seul.
4e session, 6 juillet 1274, lettre de l'empereur Michel au
pape Grégoire X.
Profession de foi de l'empereur Michel Paléologue.
851
(Profession de foi). Nous croyons la sainte Trinité, Père,
Fils et Esprit Saint, un seul Dieu tout-puissant, et que, dans la Trinité,
toute la divinité est également essentielle, consubstantielle,
également éternelle, également toute-puissante, qu'il
y a en elle une seule volonté, une seule puissance, une seule majesté,
qu'elle est le créateur de toutes les créatures, de qui,
en qui, par qui sont toutes les choses qui sont dans le ciel et sur la
terre, visibles, invisibles, corporelles et spirituelles. Nous croyons
que chacune des personnes dans la Trinité est vraiment, pleinement
et parfaitement Dieu.
852
Nous croyons le Fils de Dieu, Verbe de Dieu, né éternellement
du Père, consubstantiel, également tout-puissant et égal
en tout au Père en la divinité : né dans le temps,
du Saint-Esprit et de Marie toujours vierge, avec une âme raisonnable.
Il a deux naissances, une naissance éternelle, du Père, une
naissance temporelle, de sa mère. Vrai Dieu et vrai homme, proprement
et parfaitement en l'une et l'autre nature ; ni fils adoptif, ni fils en
apparence, mais un seul et unique Fils de Dieu, en deux natures, et de
deux natures, la divine et l'humaine, dans l'unité d'une seule personne,
incapable de souffrir et immortel par sa divinité, mais qui dans
son humanité, a souffert une vraie Passion corporelle, pour nous
et pour notre salut ; il est mort, a été enseveli, est descendu
aux enfers, et, et le troisième jour, est ressuscité des
morts, sa chair étant vraiment ressuscitée, quarante jours
après sa Résurrection, avec sa chair ressuscitée et
son âme. Il est monté au ciel et il siège à
la droite de Dieu le Père, d'où il viendra juger les vivants
et les morts et rendra à chacun selon que ses oeuvres auront été
bonnes ou mauvaises.
853
Nous croyons aussi le Saint-Esprit, pleinement, parfaitement et vraiment
Dieu, procédant du Père et du Fils, égal en tout et
consubstantiel, également tout-puissant, également éternel,
en tout comme le Père et le Fils. Nous croyons que cette sainte
Trinité n'est pas trois dieux, mais un unique Dieu tout- puissant,
éternel, invisible et immuable.
854
Nous croyons aussi que l'Eglise, sainte, catholique et apostolique,
est la seule vraie, dans laquelle se donne un saint baptême et la
véritable rémission de tous les péchés. Nous
croyons aussi à la vraie résurrection de cette chair qui
est maintenant nôtre, et à la vie éternelle. Nous croyons
aussi qu'il y a un seul auteur du Nouveau et de l'Ancien Testament, de
la Loi, des prophètes et des apôtres, le Dieu et Seigneur
tout-puissant.
855
(Ajouts particuliers contre les erreurs des Orientaux).
Telle est la vraie foi catholique que, dans les articles ci- dessus, tient
et prêche la sainte Eglise romaine. Mais en raison de diverses erreurs
que certains ont introduites par ignorance et d'autres par malice, elle
dit et prêche : Ceux qui, après le baptême, tombent
dans le péché, ne doivent pas être rebaptisés,
mais obtiennent le pardon de leur péchés par une vraie pénitence.
856
(Le sort des défunts) Que si, vraiment pénitents, ils
sont morts dans la charité, avant d'avoir satisfait, par de dignes
fruits de pénitence, pour ce qu'ils ont commis ou omis, leurs âmes
sont purifiés après la mort par des peines purgatoires et
purifiantes, comme l'a expliqué notre frère Jean (Parastron,
o.f.m.). Pour adoucir ces peines, les intercessions des fidèles
vivants leur sont utiles, à savoir le sacrifice de la messe, les
prières, les aumônes et les autres oeuvres de piété
que les fidèles ont coutume de faire pour d'autres fidèles
selon les institutions de l'Eglise.
857
Pour les âmes de ceux qui, après avoir reçu le
saint baptême, n'ont contracté absolument aucune souillure
du péché, pour celles aussi qui, après avoir contracté
la souillure du péché ont été purifiées,
soient lorsqu'elles demeuraient encore dans leurs corps, soit après
s'en être dépouillées, comme on l'a dit plus haut,
elles sont immédiatement reçues dans le ciel.
858
Pour les âmes de ceux qui meurent en état de péché
mortel ou avec le seul péché originel, elles descendent immédiatement
en enfer, où elles reçoivent cependant des peines inégales.
859
La même sainte Eglise romaine croit et affirme fermement que
néanmoins, au jour du jugement, tous les hommes comparaîtront
avec leur corps devant le tribunal du Christ pour y rendre compte de leurs
actions Rm 14,10 s.
860
La même sainte Eglise romaine tient et enseigne encore qu'il
y a sept sacrements de l'Eglise : le baptême, dont on a parlé
plus haut ; un autre est le sacrement de la confirmation, que les évêques
confèrent par l'imposition des mains en oignant les baptisés
; un autre la pénitence ; un autre est l'Eucharistie, un autre le
sacrement de l'ordre, un autre le mariage, un autre l'extrême-onction
qui, selon la doctrine du bienheureux Jacques, est administrée aux
malades.
La même Eglise romaine fait le sacrement de l'eucharistie avec
du pain azyme ; elle tient et enseigne que, dans ce sacrement, le pain
est vraiment transsubstantié en corps et le vin en sang de notre
Seigneur Jésus Christ.
Sur le mariage, elle tient qu'un homme n'a pas le droit d'avoir simultanément
plusieurs épouses, ni une femme plusieurs maris. Quand le mariage
légitime est rompu par la mort d'un des conjoints, elle déclare
que les secondes et, ensuite, les troisièmes noces sont successivement
licites, si ne s'y oppose pas un autre empêchement canonique pour
quelque raison.
861
Cette même sainte Eglise romaine possède aussi la primauté
et autorité souveraine et entière sur l'ensemble de l'Eglise
catholique. Elle reconnaît sincèrement et humblement l'avoir
reçue, avec la plénitude du pouvoir, du Seigneur lui-même,
en la personne du bienheureux Pierre, chef ou tête des apôtres,
dont le pontife romain est le successeur. Et comme elle doit, avant les
autres, défendre la vérité de la foi, ainsi les questions
qui surgiraient à propos de la foi doivent être définies
par son jugement. N'importe quel accusé peut en appeler à
elle, dans les affaires qui relèvent des tribunaux d'Eglise ; et
dans toutes les causes qui touchent à la juridiction ecclésiastique,
on peut recourir à son jugement. A elle sont soumises toutes les
Eglises, dont les prélats lui rendent obéissance et révérence.
Sa plénitude de pouvoir est si établie qu'elle admet les
autres Eglises à partager sa sollicitude. Cette même Eglise
romaine a honoré beaucoup d'Eglises, et surtout les Eglises patriarcales,
de divers privilèges, sa prérogative étant cependant
toujours sauve dans les conciles généraux comme en d'autres
occasions.
INNOCENT V : 21
janvier-22 juin 1276
ADRIEN V : 11
juillet-18 août 1276
JEAN XXI : 8 septembre
1276-20 mai 1277
NICOLAS III : 25 novembre
1277-22 août 1280
MARTIN IV : 22 février
1281-28 mars 1285
HONORIUS IV : 2 avril
1285-3 avril 1287
NICOLAS IV : 22 février
1288-4 avril 1292
CÉLESTIN V : 5 juillet-13
décembre 1294
BONIFACE VIII : 24 décembre
1294-11 octobre 1303
Bulle " Saepe sanctam ecclesiam ", 1er Août 1296.
Erreurs de la secte laïque du nouvel Esprit
866
Nous avons appris en effet que certaines personnes - même de
sexe féminin - qui s'érigent contre la sainte Eglise catholique,
enseignent qu'elles auraient les clés pour lier et délier,
qu'elles entendent les confessions et absolvent les péchés,
qu'elles tiennent des assemblées, non seulement de jour mais de
nuit, dans lesquelles elles s'entretiennent de leurs absurdités...
et qu'elles ont l'audace de prêcher ; abusant de la tonsure cléricale,
contrairement au rite de l'Eglise, elles prétendent donner le Saint-Esprit
par l'imposition des mains et qu'il ne faudrait manifester (compléter
: 'de révérence' ? 'd'obéissance' ?) qu'à Dieu
seul et non à quelqu'un d'autre, quelle que soit sa condition, sa
dignité et son état. Elles affirment également plus
efficaces les prières présentées par des personnes
au corps totalement dénudé ;... et nient qu'il y ait dans
ladite Eglise le pouvoir de lier et de délier... C'est pourquoi
nous déclarons cette secte...condamnée et hérétique.
Bulle " Antiquorum habet ", 22 février 1300.
Indulgences.
868
Une relation digne de foi des anciens rapporte qu'à ceux qui
se rendaient à la vénérable basilique des princes
des apôtres de la Ville, étaient accordées de grandes
rémissions et indulgences des péchés.
Nous donc... qui considérons toutes et chacune de ces rémissions
et de ces indulgences comme légitimes et bienvenues, nous les confirmons
et les approuvons en vertu de l'autorité apostolique...
Confiants en la miséricorde de Dieu tout-puissant et dans les
mérites et l'autorité de ces mêmes apôtres, sur
le conseil de nos frères et en vertu de la plénitude du pouvoir
apostolique, à tous ceux qui... se rendent avec respect dans ces
basiliques, qui ont vraiment fait pénitence et se sont confessés,...
dans la présente année et dans chaque centième année
qui suivra, nous concéderons et nous concédons un pardon
non seulement large et plénier, mais le plus plénier, de
tous leurs péchés.
Bulle " Unam sanctam ", 18 novembre 1302.
L'unicité de l'Eglise
870
La foi nous oblige instamment à croire et à tenir une
seule sainte Eglise catholique et en même temps apostolique, et nous
la croyons fermement et la confessons simplement, elle hors de laquelle
il n'y a pas de salut ni de rémission des péchés...
; elle représente l'unique corps mystique
corps dont
le Christ est la tête, Dieu cependant étant celle du Christ.
En elle il y a " un seul Seigneur, une seule foi, et un seul baptême
" Ep 4,5 . Unique en effet fut l'arche de Noé au temps du
déluge, qui préfigurait l'unique Eglise ; achevée
à une coudée, elle avait un seul pilote et chef, à
savoir Noé, et hors d'elle, nous l'avons lu, tout ce qui subsistait
sur terre fut détruit.
871
Nous la vénérons également comme l'unique, car
le Seigneur dit dans le prophète : " Dieu, délivre mon âme
de l'épée, et des pattes du chien mon unique " Ps 22,2
. Car il a prié à la fois pour l'âme, c'est-à-dire
pour lui-même, la tête, et pour le corps, puisque le corps
il l'a appelé l'unique, c'est-à-dire l'Eglise, à cause
de l'unité de l'époux, de la foi, des sacrements, et de la
charité de l'Eglise. Elle est cette " tunique sans couture " Jn
19,23 du Seigneur qui n'a pas été déchirée,
mais tirée au sort.
872
C'est pourquoi cette Eglise une et unique n'a qu'un seul corps, une
seule tête, non pas deux têtes comme pour un monstre, à
savoir le Christ et le vicaire du Christ, Pierre, et le successeur de Pierre,
car le Seigneur dit à Pierre lui- même : " Pais mes brebis
" Jn 21,17 . Il dit " mes " en général, et non telle
ou telle en particulier, d'où l'on comprend que toutes lui ont été
confiées. Si donc les Grecs ou d'autres disent qu'ils n'ont pas
été confiés à Pierre et à ses successeurs,
il leur faut reconnaître qu'ils ne font pas partie des brebis du
Christ, car le Seigneur dit lui-même en Jean : " il y a un seul bercail,
un seul et unique pasteur " Jn 10,16 .
Le pouvoir spirituel de l'Eglise.
873
Les paroles de l'Evangile nous l'enseignent : en elle et en son pouvoir
il y a deux glaives, le spirituel et le temporel Lc 22,38 Mt 26,52 ..
Les deux sont donc au pouvoir de l'Eglise, le glaive spirituel et le
glaive matériel. Cependant l'un doit être manié pour
l'Eglise, l'autre par l'Eglise. L'autre par la main du prêtre, l'un
par la main du roi et du soldat, mais au consentement et au gré
du prêtre. Or il convient que le glaive soit sous le glaive, et que
l'autorité temporelle soit soumise au pouvoir spirituel... Que le
pouvoir spirituel doive l'emporter en dignité et en noblesse sur
toute espèce de pouvoir terrestre, il nous faut le reconnaître
d'autant plus nettement que les réalités spirituelles ont
le pas sur les temporelles... Comme la Vérité l'atteste :
il appartient au pouvoir spirituel d'établir le pouvoir terrestre,
et de le juger s'il n'a pas été bon...
Si donc le pouvoir terrestre dévie, il sera jugé par
le pouvoir spirituel ; et si un pouvoir spirituel inférieur dévie,
il le sera par celui qui lui est supérieur ; mais si le pouvoir
suprême dévie, c'est par Dieu seul et non par l'homme qu'il
pourra être jugé, comme l'atteste l'Apôtre : " L'homme
spirituel juge de tout, et n'est lui-même jugé par personne
" 1Co 2,15 .
874
Cette autorité cependant, bien que donnée à un
homme et exercée par un homme, n'est pas un pouvoir humain, mais
bien plutôt divin. Donné à Pierre de la bouche de Dieu,
confirmé pour lui et ses successeurs dans le Christ lui- même
qu'il a confessé, lui, le roc, lorsque le Seigneur dit à
Pierre lui-même : "Tout ce que tu lieras", etc. Mt 16,19 .
Quiconque par conséquent résiste à ce pouvoir ordonné
par Dieu, "résiste à ce que Dieu a ordonné" Rm
13,2 , à moins qu'il n'imagine, comme Manès, deux principes,
ce que nous jugeons faux et hérétique, car au témoignage
de Moïse ce n'est pas dans les principes, mais " dans le principe
(que) Dieu a créé le ciel et la terre " Gn 1,1 .
875
En conséquence nous déclarons, disons et définissons
qu'il est absolument nécessaire au salut, pour toute créature
humaine, d'être soumise au pontife romain.
BENOIT XI : 22 octobre
1303-7 juillet 13
Constitution, " Inter cunctas sollicitudines " 17 février 1304.
La réitération de la confession.
880
Même s'il... n'est pas nécessaire de confesser à
nouveau les péchés, Nous n'en demandons pas moins de façon
ferme - car en raison de la honte qui représente une grande partie
de la pénitence, Nous considérons qu'il est salutaire que
soit réitérée la confession des mêmes péchés
- que les frères (prêcheurs et mineurs) admonestent eux-mêmes
les pénitents et les exhortent dans leurs prédications à
se confesser au moins une fois l'an à leurs prêtres, en expliquant
que cela fait partie sans aucun doute du progrès des âmes.
CLEMENT V : 5 juin 1305-20
avril 1314
Concile de VIENNE (15e oecuménique) 16 octobre 1311-6 mai 1312
3e session, 6 mai 1312.
a) Constitution "Ad nostrum qui".
Erreurs des Bégards et des Béguines concernant l'état
de
perfection.
891
(1) Dans la vie présente l'homme pourrait atteindre un degré
de perfection si élevé qu'il serait rendu incapable de pécher
et ne pourrait davantage progresser dans la grâce. Car, disent-ils,
si quelqu'un pouvait toujours progresser, il pourrait devenir plus parfait
que le Christ.
892
(2)L'homme ne doit ni jeûner ni prier après avoir atteint
ce degré de perfection, car la sensualité est alors si parfaitement
soumise à l'esprit et à la raison, que l'homme peut librement
consentir au corps ce qui lui plaît.
893
(3) Ceux qui ont atteint le degré mentionné de perfection
et de liberté de l'esprit ne sont pas soumis à l'obéissance
humaine et ne sont pas obligés d'obéir aux préceptes
de l'Eglise, car, disent-ils, " là où est l'Esprit du Seigneur,
là est la liberté " 2Co 3,17 .
894
(4) L'homme peut atteindre dans la vie présente la béatitude
finale dans toute sa perfection comme il l'obtiendra dans la vie bienheureuse.
895
(5) Toute âme intellectuelle est en elle-même naturellement
bienheureuse et l'âme n'a pas besoin de la lumière de la gloire
qui l'élève pour voir Dieu et en jouir dans la béatitude.
896
(6) La pratique des actes de vertu est le fait de l'homme imparfait
et l'âme parfaite donne congé aux vertus.
897
(7) Embrasser une femme, lorsque la nature n'y incline pas, est un
péché mortel, mais l'acte charnel, lorsque la nature y incline,
n'est pas un péché surtout lorsque celui qui le pratique
est tenté.
898
(8) Ils ne doivent pas se lever au moment de l'élévation
du corps du Christ Jésus, ni lui manifester de la révérence,
car ils affirment que ce serait pour eux une imperfection de descendre
de la pureté et de l'élévation de leur contemplation
pour accorder une pensée au ministère ou au sacrement de
l'eucharistie ou à la Passion de l'humanité du Christ.
899
(Censure) Nous condamnons cette secte en même temps que ses erreurs,
Nous les réprouvons complètement et Nous interdisons avec
la plus grande rigueur que quelqu'un à l'avenir les soutienne, les
approuve ou les défende.
b) Constitution " Fidei catholica ".
Erreurs attribuée à Pierre Olivi.
900
(Les deux natures du Christ.) En adhérant fermement au fondement
de la foi catholique, auquel personne ne peut en substituer un autre, selon
le témoignage de l'apôtre 1Co 3,11 , Nous confessons
ouvertement avec la sainte Mère Eglise que le Fils unique de Dieu,
qui subsiste éternellement avec le Père en tout ce en quoi
le Père existe comme Dieu, a assumé dans le temps et dans
le sein virginal, en l'unité de son hypostase et personne, les parties
de notre nature qui lui sont en même temps unies, par lesquelles
lui, qui existe en lui-même comme vrai Dieu, est devenu vrai homme,
à savoir un corps humain passible et une âme intellective
ou rationnelle, informant véritablement par elle- même et
de manière essentielle le corps lui-même.
901
(Le côté transpercé du Christ). Nous confessons
aussi que non seulement le Verbe de Dieu lui-même a voulu être
cloué sur une croix dans la nature ainsi assumée et y mourir
pour accomplir le salut de tous, mais aussi que, après avoir rendu
son esprit, il a enduré que son côté fût transpercé
par une lance, afin que, du flot d'eau et de sang qui s'en écoulait
Jn 19,34 , fût formée la sainte Mère Eglise,
unique, immaculée et vierge, épouse du Christ à l'image
d'Eve qui a été formée à partir du côté
du premier homme endormi pour devenir son épouse Gn 2,21 s,
de sorte que, à la figure du premier et ancien Adam qui, selon l'Apôtre,
"est la figure de celui qui était à venir" Rm 5,14 ,
à savoir dans le Christ.
Telle est, dis-je, la vérité appuyée par le témoignage
de cet aigle très grand que le prophète Ezéchiel Ez
1,4-28 a vu voler au-dessus des autres animaux évangéliques,
c'est-à-dire le bienheureux Jean, apôtre et évangéliste,
qui, en décrivant la réalité et l'ordre de ce mystère,
dit dans son évangile : "Lorsqu'ils arrivèrent à Jésus,
après avoir constaté qu'il était mort, ils ne lui
brisèrent pas les jambes, mais l'un des soldats lui ouvrit le côté
avec sa lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l'eau. Et celui
qui a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai,
et lui sait qu'il a dit la vérité afin que vous croyiez"
Jn 19,33-35 .
Attentif à ce témoignage autorisé et à
l'explication que les Pères et docteurs ont donnée de l'observation
apostolique, avec l'approbation du saint concile, Nous déclarons
que l'apôtre et évangéliste Jean, déjà
mentionné, a respecté l'ordre exact des faits dans ce qui
précède, en relatant qu'un des soldats ouvrit avec sa lance
le côté du Christ, alors que celui-ci était déjà
mort.
902
(L'âme forme du corps). De plus, avec l'approbation du saint
concile, Nous rejetons comme étant erronée et ennemie de
la foi toute doctrine ou position qui affirme témérairement
ou qui met en doute que la substance de l'âme rationnelle ou intellective
n'est pas vraiment et par elle-même forme du corps humain, et, pour
que la vérité de l'authentique foi catholique soit connue
de tous et que soit barrée la route conduisant à toutes les
erreurs et que personne ne s'y engage, Nous définissons que doit
être considéré comme hérétique quiconque
osera désormais affirmer, soutenir ou tenir avec entêtement
que l'âme rationnelle ou intellective n'est pas forme du corps humain
par elle-même et par essence.
903
(l'effet du baptême). Pour cette raison, tous doivent fidèlement
confesser qu'un unique baptême régénère tous
ceux qui sont baptisés dans le Christ comme il n'y a qu'un seul
Dieu et une seule foi Ep 4,5 , et que, célébré
dans l'eau au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, Nous croyons
qu'il est un remède parfait pour le salut aussi bien pour les adultes
que pour les enfants.
904
Au vrai, en ce qui concerne l'effet du baptême chez les enfants,
il se trouve des théologiens qui ont eu des opinions contraires,
certains affirmant que, par l'efficacité du baptême, la faute
était remise aux enfants, mais que la grâce ne leur était
pas conférée ; d'autres au contraire que, par le baptême,
la faute leur était remise et que les vertus et la grâce informante
leur étaient infusées à l'état d'habitus 780.
Considérant l'efficacité générale de la
mort du Christ, qui est également appliquée à tous
les baptisés par le baptême, Nous avons décidé
que la deuxième opinion, qui affirme que la grâce informante
et les vertus sont conférées aux enfants comme aux adultes
par le baptême, doit être retenue comme plus probable et conforme
aux affirmations des saints et des docteurs modernes en théologie.
c) Constitution "Ex gravi ad Nos".
L'usure
906
... Si quelqu'un tombe dans cette erreur au point d'avoir la présomption
d'affirmer avec entêtement que ce n'est pas un péché
de pratiquer l'usure, Nous décidons qu'il doit être puni comme
hérétique.
d) Constitution "Exivi de paradiso".
Erreur concernant l'obligation du voeu de pauvreté (franciscaine).
908
Il a surgi parmi les frères une question qui n'est pas peu scrupuleuse,
à savoir s'ils sont tenus, en vertu de la règle qu'ils professent,
à un usage pauvre, restreint et parcimonieux des biens : certains
d'entre eux croient et disent que, de même qu'ils ont complètement
abandonné par voeu le droit de propriété sur les choses,
de même la restriction et la parcimonie les plus grandes leur sont
enjointes quant à leur usage ; au contraire, d'autres affirment
qu'ils ne sont pas obligés par leur profession à un usage
qui ne serait pas exprimé dans la règle, bien qu'ils soient
tenus à un usage modéré selon la tempérance,
qui leur convient encore davantage qu'aux autres chrétiens.
Désireux donc d'apporter le repos aux consciences desdits frères
et de mettre un terme à leurs disputes, Nous disons par mode de
déclaration que les Frères mineurs sont tenus, en vertu de
leur profession, à cet usage restreint et pauvre qui est contenu
dans leur règle, et selon le mode d'obligation contenue ou précisée
dans la règle pour ledit usage. Nous jugeons présomptueux
et téméraire de dire, comme certains semblent l'affirmer,
qu'il est hérétique de considérer que l'usage pauvre
est inclus ou n'est pas inclus dans le voeu de pauvreté évangélique.
JEAN XXII : 7 août
1316-4 décembre 1334
Constitution " Gloriosam Ecclesiam ", 23 janvier 1318.
L'Eglise et les sacrements, contre les Fraticelles.
910
Par 12 .... Lesdits fils de la témérité et de
l'impiété sont tombés, comme le rapportent des indications
dignes de foi, à un tel point de pauvreté de l'esprit qu'ils
pensent de façon impie contre la vérité la plus éminente
et la plus salutaire de la foi chrétienne, qu'ils méprisent
les sacrements vénérables de l'Eglise et que, poussés
par le désir de la voir rapidement ruinée, ils cherchent,
remplis d'une fureur aveugle, à ébranler la glorieuse primauté
de l'Eglise romaine auprès de toutes les nations.
911
Par. 14. La première erreur donc qui sort de leur officine remplie
de ténèbres invente deux Eglises, l'une charnelle, écrasée
par les richesses, débordant de richesses et souillée de
méfaits, et sur laquelle règnent, disent- ils, le pontife
romain et les autres prélats inférieurs ; l'autre spirituelle,
pure de par sa frugalité, ornée de vertus, ceinte par la
pauvreté, dans laquelle ils se trouvent seuls avec leurs pareils,
et à laquelle ils président également eux-mêmes
de par le mérite d'une vie spirituelle, si du moins l'on peut faire
crédit à leurs mensonges.
912
Par. 16. La deuxième erreur qui souille la conscience de ces
gens arrogants clame très haut que les vénérables
prêtres et les autres serviteurs de l'Eglise sont dénués
à ce point du pouvoir de juridiction et d'ordre, qu'ils ne peuvent
ni porter des sentences, ni accomplir les sacrements, ni instruire et enseigner
le peuple qui leur est soumis, et ils prétendent que sont privés
de tout pouvoir ecclésiastique ceux dont ils voient qu'ils sont
étrangers à leur perfidie, puisque c'est auprès d'eux
seuls (selon leurs divagations) que demeure la sainteté de la vie
spirituelle et de ce fait l'autorité ; et en cela ils suivent l'erreur
des donatistes.
913
Par. 18. Leur troisième erreur conspire avec l'erreur des vaudois,
puisque les uns comme les autres affirment qu'on ne doit jurer dans aucun
cas, et enseignent que sont souillés par la tache d'un péché
mortel et voués au châtiment ceux qui se trouveraient liés
par les obligations d'un serment.
914
Par. 20. Le quatrième blasphème de ces impies, qui jaillit
de la source empoisonnée des vaudois susdits, invente que des prêtres
qui ont été ordonnés de façon régulière
et légitime selon le rite de l'Eglise, mais qui sont chargés
de quelque méfait, ne peuvent accomplir ou conférer les sacrements
de l'Eglise.
915
Par. 22. La cinquième erreur aveugle à ce point l'esprit
de ces hommes, qu'ils affirment que l'Evangile est accompli en eux seuls
dans le temps présent, et que jusqu'ici (selon leurs divagations)
il était voilé, voire totalement éteint.
916
Par. 24. Il est bien d'autres choses encore, dit-on, que ces hommes
présomptueux déblatèrent contre le vénérable
sacrement du mariage, beaucoup d'autres choses qu'ils affabulent au sujet
du cours des temps et de la fin du monde, beaucoup de choses que dans leurs
mensonges déplorables ils répandent dans le peuple au sujet
de la venue de l'Antichrist dont ils affirment qu'elle est imminente. Tout
cela, que nous considérons pour partie comme hérétique,
pour partie comme malsain, pour partie comme inventé, Nous pensons
qu'il faut le condamner avec ceux qui en sont les auteurs, plutôt
que de l'évoquer ou de le réfuter par écrit.
Constitution " Vas electionis " 24 juillet 1321.
Erreurs de Jean de Polliaco concernant la juridiction en
matière de confession
921
(1) - Celui qui s'est confessé à des frères qui
ont la faculté générale d'entendre des confessions,
est tenu de confesser à nouveau à son prêtre propre
les mêmes péchés qu'il a confessés.
922
(2) - Aussi longtemps que vaut la prescription Omnis utriusque sexus
du concile général 812, le pontife romain ne peut pas faire
que des paroissiens ne soient pas tenus de confesser tous leurs péchés
au moins une fois l'an à leur prêtre propre dont il est dit
qu'il est le curé de la paroisse ; pas même Dieu ne pourrait
le faire puisque comme il l'a dit, cela implique une contradiction.
923
(3) - Le pape ne peut pas donner un pouvoir général d'entendre
les confessions, et pas même Dieu, sans que celui qui s'est confessé
à quelqu'un qui possède une faculté générale
soit tenu de se confesser à nouveau à son prêtre propre
dont il dit (comme cela est présupposé) qu'il est le curé
de la paroisse.
924
(Censure) : ... Nous avons reconnu que les articles précités
contiennent une doctrine qui n'est pas saine, mais très dangereuse
et contraire à la vérité. Ces articles, le même
maître Jean... les a rétractés tous, sans exception.
Tous ces articles et chacun d'entre eux Nous les condamnons et les rejetons,
sur le conseil de nos frères, en vertu de notre autorité
apostolique, comme étant faux, erronés, s'éloignant
de la saine doctrine, et Nous assurons que la doctrine qui leur est contraire
est vraie et catholique...
source: catho.org
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Alexis@JesusMarie.com