617
Car le Père, vrai Dieu, est vraiment et proprement Père,
qui à partir de lui- même, c'est-à-dire de sa substance,
a engendré en dehors du temps et sans commencement le vrai Fils,
coéternel, consubstantiel et coégal à lui.
Et le Fils, vrai Dieu, est vraiment et proprement Fils, qui a été
engendré du Père tous les siècles. ... Et jamais le
Père n'a été sans le Fils, ni le Fils sans le Père.
...
Et l'Esprit Saint, vrai Dieu, est vraiment et proprement Esprit Saint
: ni engendré, ni créé, mais procédant en dehors
du temps et inséparablement du Père et du Fils. Il a été,
est et sera toujours consubstantiel, coéternel et égal au
Père et au Fils. Et jamais le Père ou le Fils n'a été
sans l'Esprit Saint, ni l'Esprit Saint sans le Père et le Fils.
Et c'est pourquoi les oeuvres de la Trinité sont toujours inséparables,
et il n'y a dans la Trinité rien de divers, de dissemblable ou d'inégal
rien n'est divisé dans la nature, rien
n'est confondu dans les personnes, rien n'est plus grand ou plus petit,
rien n'est antérieur ou postérieur, rien n'est supérieur
; mais une puissance unique et égale, une même majesté,
pour toujours, coéternelle et consubstantielle....
622
Chap. 2. Nous avons perdu le libre arbitre dans le premier homme et
nous l'avons reçu par le Christ notre Seigneur, et le libre arbitre,
nous l'avons pour le bien, prévenu et aidé par la grâce,
et le libre arbitre, nous l'avons pour le mal, abandonné par la
grâce. Mais le libre arbitre nous l'avons, parce qu'il est libéré
par la grâce et guéri de la corruption par la grâce.
623
Chap. 3. Dieu tout-puissant veut que " tous les hommes " sans exception
" soient sauvés " 1Tm 2,4 , bien que tous ne soient pas sauvés.
Que certains se sauvent, c'est le don de celui qui sauve ; que certains
se perdent, c'est le salaire de ceux qui se perdent.
624
Chap. 4. De même qu'il n'y a eu, qu'il n'y a ou qu'il n'y aura
aucun homme dont la nature n'ait été assumée dans
le Christ Jésus notre Seigneur, de même il n'y a, il n'y a
eu et il n'y aura aucun homme pour qui il n'ait pas souffert, bien que
tous pourtant ne soient pas rachetés par le mystère de sa
Passion. Que tous ne soient pas rachetés par le mystère de
sa Passion ne concerne ni la grandeur ni l'abondance du rachat, mais la
partie des infidèles et de ceux qui ne croient pas de cette foi
qui " agit par la charité " Ga 5,6 ; car la coupe du salut
de l'humanité, faite de notre faiblesse et de la puissance divine,
contient bien ce qui est utile à tous ; mais si l'on n'y boit pas,
on n'est pas guéri.
626
Can. 2. Nous tenons fidèlement que "Dieu sait et a su par avance
de toute éternité et le bien que feraient les bons, et le
mal que commettraient les méchants", car nous avons la parole de
l'Ecriture qui dit : " Dieu éternel qui connais les choses cachées,
qui connais toutes choses avant qu'elles soient " ; et il nous plaît
de tenir qu'"il a su par avance, absolument, que les bons seraient bons
par sa grâce, et qu'ils recevraient par cette même grâce
les récompenses éternelles ; qu'il a su par avance que les
méchants seraient mauvais par leur propre malice, et qu'ils seraient
condamnés par sa justice au châtiment éternel " ; comme
selon le Psalmiste : " Parce que Dieu a la puissance et le Seigneur la
miséricorde qui rend à chacun selon ses oeuvres " Ps 62,12
ss., et comme il en va dans la doctrine apostolique : " A ceux qui
par la persévérance à bien faire recherchent gloire,
honneur et incorruptibilité, la vie éternelle ; mais a ceux
qui par révolte n'acquiescent pas à la vérité,
mettant leur confiance dans l'injustice, colère et indignation,
tribulation et angoisse pour toute âme humaine qui commet le mal
" Rm 2,7-10 .
Dans le même sens le même dit ailleurs : " Dans la révélation
de notre Seigneur Jésus Christ depuis le ciel avec les anges de
sa puissance, tirant vengeance dans un feu de flammes de ceux qui ne connaissent
pas Dieu et qui n'obéissent pas à l'Evangile de notre Seigneur
Jésus Christ, qui subiront des peines éternelles dans la
ruine,...lorsqu'il viendra pour être glorifié en ses saints
et pour être admiré dans tous ceux qui auront cru "2Th
1,7-10
627
Au reste la prescience de Dieu n'a imposé à aucun méchant
une nécessité qui l'eût empêché d'être
autre, mais ce que celui-ci serait de par sa propre volonté, en
tant que Dieu qui sait toutes choses avant qu'elles soient, il l'a su par
avance eu raison de sa majesté toute-puissante et immuable. " Nous
ne croyons pas non plus que quelqu'un est condamné en raison d'un
jugement qu'il (Dieu) a porté par avance, mais qu'il l'est en raison
de sa propre iniquité ". " Et ces méchants ne périssent
pas parce qu'ils n'ont pas pu être bons, mais parce qu'ils n'ont
pas voulu être bons et que par leur vice ils sont demeurés
dans la masse de damnation, soit par démérite originel, soit
aussi par démérite actuel ".
628
Can. 3. Au sujet de la prédestination également nous
avons décidé, et nous nous y tenons fidèlement, selon
l'autorité apostolique qui dit : " Le potier n'a-t-il pas le pouvoir
de faire de la même masse une masse destinée à être
un vase noble, et un autre destiné à un usage vil ? " Rm
9,21 , en ajoutant aussitôt : " Si donc Dieu voulant montrer
sa colère et manifester sa puissance, a supporté avec beaucoup
de patience les vases de colère prêts ou préparés
pour la perdition, afin de montrer les richesses de sa grâce dans
les vases de miséricorde qu'il a préparés pour la
gloire " Rm 9,22 ss. : nous affirmons avec confiance la prédestination
des élus à la vie, et la prédestination des impies
à la mort ; dans l'élection cependant de ceux qui doivent
être sauvés la miséricorde de Dieu précède
le mérite, tandis que dans la damnation de ceux qui doivent périr
le démérite précède le juste jugement de Dieu.
" Par la prédestination Dieu a seulement déterminé
ce que lui-même ferait soit par miséricorde gratuite, soit
par juste jugement ", selon l'Ecriture qui dit : " Il a fait ce qui sera
" Is 45,11 8; chez les méchants cependant il a su par avance
leur malice, parce qu'elle provient d'eux ; il ne l'a pas prédestinée,
parce qu'elle ne provient pas de lui.
629
Mais la peine qui suit leur démérite, en tant que Dieu
qui voit tout par avance, il l'a sue et destinée à l'avance
parce qu'il est juste, lui, auprès de qui se trouve, comme le dit
Saint Augustin, pour absolument toute chose aussi bien un jugement fixé
qu'une prescience certaine. A cela correspond la parole du Sage : " Les
jugements sont préparés pour les moqueurs et les masses qui
frappent pour les corps des insensés " Pr 19,29 .
De cette immuabilité de la prescience et de la prédestination
de Dieu, par laquelle auprès de lui les choses futures sont déjà
advenues, la parole de l'Ecclésiaste peut elle aussi bien se comprendre
: " J'ai reconnu que toutes les oeuvres que Dieu a faites demeurent pour
toujours. Nous ne pouvons rien ajouter ni rien retrancher de ce que Dieu
a fait pour qu'on le craigne " Qo 3,14 . " Mais qu'il y ait des
hommes prédestinés au mal par la puissance divine ", de telle
sorte que pour ainsi dire ils ne puissent pas être autre chose, "
non seulement nous ne le croyons pas, mais s'il en est qui voulaient croire
une chose aussi mauvaise, avec toute notre détestation ", comme
aussi le concile d'Orange, " nous leur disons : anathème " 397.
630
Chap. 4. De même au sujet de la Rédemption par le sang
du Christ : en raison de la très grande erreur qui a surgi à
ce sujet, au point que certains, comme leurs écrits l'indiquent,
définissent qu'il a été versé également
pour ces impies qui, depuis le commencement du monde jusqu'à la
Passion du Seigneur, sont morts dans leur impiété et ont
été punis de la damnation éternelle, et cela contre
cette parole prophétique : " Je serai ta mort, ô mort, je
serai ton fléau, en fer " Os 13,14 , nous avons décidé
qu'il faut tenir et enseigner simplement et fidèlement selon la
vérité de l'Evangile et des apôtres que nous devons
tenir que ce prix a été donné pour ceux-là
seulement dont notre Seigneur lui-même dit : " De même que
Moïse a élevé le serpent dans le désert, de même
le Fils de l'homme doit être élevé pour que tout homme
qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle.
Dieu en effet a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils
unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas, mais
ait la vie éternelle " Jn 3,14-16 , et l'Apôtre dit
: " Le Christ a été offert une fois pour toutes pour enlever
les péchés de beaucoup " He 9,28 .
631
Quant aux - (quatre chapitres qui ont été imprudemment
acceptés par le concile de nos frères, en raison de leur
inutilité et même de leur nocivité, et de l'erreur
contraire à la vérité ; mais aussi aux autres) - dix-
neuf chapitres, résultant de raisonnements ineptes et qui - même
si on s'en vante - ne s'appuient sur aucune érudition séculière,
dans lesquels on trouve davantage une invention du diable qu'un argument
quelconque de la foi : nous les éloignons totalement de l'ouïe
pieuse des fidèles, et pour que ceux-ci soient gardés en
tout de telles choses et d'autres semblables, nous les interdisons par
l'autorité du Saint-Esprit ; nous estimons aussi que ceux qui introduisent
des nouveautés doivent être châtiés pour n'être
pas frappés plus sévèrement encore.
632
De même nous croyons qu'il faut tenir très fermement que
toute la multitude des fidèles qui a été régénérée
" de l'eau et de l'Esprit Saint " Jn 3,5 , qui par là a été
vraiment incorporée à l'Eglise et, selon la doctrine apostolique,
baptisée dans la mort du Christ Rm 6,3 a été
lavée de ses péchés dans son sang ; car il n'aurait
pas pu y avoir de vraie régénération en eux s'il n'y
avait pas eu aussi une vraie Rédemption ; il n'y a rien en effet
dans les sacrements de l'Eglise qui soit vain, rien qui soit trompeur,
mais tout est vrai et soutenu par sa vérité et sa sincérité.
Toutefois de cette multitude même des fidèles et des rachetés,
les uns sont sauvés par un salut éternel, parce que par la
grâce de Dieu ils sont demeurés fidèles dans sa Rédemption,
portant dans leur coeur la parole du Seigneur lui- même : " Celui...
qui aura persévéré jusqu'à la fin, celui-là
sera sauvé " Mt 10,22 Mt 24,13 ; les autres, qui n'ont pas
voulu demeurer dans le salut de la foi qu'ils ont reçue au début,
et qui ont préféré annuler la grâce de la Rédemption
par une doctrine ou une vie dépravées plutôt que de
la conserver, ne parviennent d'aucune manière à la plénitude
du salut et à l'obtention de la béatitude éternelle.
Rm 6,3 Ga 3,27 He 10,22 He 26,28 .
633
Chap.6. De même au sujet de la grâce par laquelle sont
sauvés ceux qui croient, et sans laquelle la créature raisonnable
n'a jamais vécu de façon bienheureuse, et au sujet du libre
arbitre blessé par le péché dans le premier homme
mais rétabli et guéri par la grâce du Seigneur Jésus,
nous confessons de la façon la plus ferme et d'une foi pleine cela
même que les saints Pères sur l'autorité des saintes
Ecritures nous ont enseigné à tenir, ce qu'ont professé
le concile africain 222 et celui d'Orange 370-397, ce que les très
bienheureux pontifes du Siège apostolique 238-249 ont tenu par la
foi catholique, et au sujet de la nature et de la grâce également
nous ne nous permettons d'aucune manière d'aller dans une autre
direction.
Quant aux arguties ineptes et aux commérages de vieilles femmes
1Tm 4,7 et quant à la bouillie des disciples de Scot qui
répugne jusqu'à la nausée à la pureté
de la foi - en ce qui en ces temps très dangereux et difficiles,
et pour augmenter encore notre labeur, s'est accru de façon misérable
et déplorable jusqu'à rompre la charité -, nous le
rejetons complètement pour que les esprits chrétiens n'en
soient pas corrompus et ne dévient pas de la simplicité et
de la pureté de la foi qui est dans le Christ Jésus 2Co
11,3 et dans la charité du Christ nous exhortons la charité
fraternelle à réfréner son ouïe en se gardant
de telles choses.
636
Chap. 2. (8) Quant à ceux qui disent que notre Rédempteur
et Seigneur Jésus Christ et Fils de Dieu a enduré la Passion
de la croix selon la divinité, ce qui est impie et exécrable
pour des esprits catholiques, qu'ils soient anathèmes.
639
Où donc avez-vous lu que les empereurs, vos prédécesseurs,
auraient pris part aux assemblées synodales à l'exception
peut-être de celles dans lesquelles il a été traité
de la foi, qui est universelle, qui est commune à tous, qui ne concerne
pas seulement les clercs, mais également les laïcs et en fait
tous les chrétiens ?... Plus une plainte est adressée au
jugement d'une autorité supérieure, plus il faut se tourner
vers une instance plus élevée, jusqu'à ce que, pas
à pas, on parvienne à ce Siège dont le jugement est
soit modifié en mieux par lui-même, si l'importance de l'affaire
l'exige, soit réservé, sans interrogation, au seul jugement
de Dieu.
640
En outre, si vous ne Nous écoutez pas, il en résultera
que nécessairement vous serez pour Nous tels que notre Seigneur
prescrit de considérer ceux qui dédaignent écouter
l'Eglise de Dieu ; d'autant plus que les privilèges de l'Eglise
romaine, confirmés par la bouche du Christ dans le bienheureux Pierre,
disposés dans l'Eglise elle-même, reconnus depuis les temps
anciens, célébrés par les saints synodes universels,
et vénérés constamment par toute l'Eglise, ne peuvent
d'aucune manière être diminués, limités et modifiés,
car le fondement que Dieu a posé, une entreprise humaine ne peut
pas l'écarter et ce que Dieu a établi tient de façon
ferme et solide... Ces privilèges donc, conférés à
cette sainte Eglise par le Christ qui n'ont pas été conférés
par les synodes, mais seulement célébrés et vénérés
par eux... Nous contraignent et Nous poussent à " avoir la sollicitude
de toutes les Eglises " de Dieu 2Co 11,28 ..
641
Car puisque selon les canons le jugement des instances inférieures
doit être déféré à l'autorité
supérieure pour être annulé ou confirmé, il
est manifeste que le jugement du Siège apostolique, pour lequel
il n'y a pas d'autorité plus grande, ne doit être réexaminé
par personne 232, " et qu'il n'est permis à personne de juger de
son jugement. Car les canons ont voulu qu'on fasse appel auprès
de lui de toutes les parties du monde ; mais il n'est permis à personne
de faire appel de son jugement "...
Si donc on admet que ce qui a trait au jugement de l'évêque
de Rome ne doit plus être examiné - car la coutume le veut
elle aussi -, nous ne nions pas que le jugement de ce Siège puisse
être modifié en mieux lorsque quelque chose lui a échappé,
ou que lui-même, compte tenu des circonstances et du moment, ou en
raison d'une grave nécessité, avait décidé
d'ordonner quelque chose de façon exceptionnelle, car l'excellent
apôtre Paul a lui aussi, comme nous le lisons, fait certaines choses
de façon exceptionnelle qu'ensuite, nous le savons, il a réprouvées
; mais dans le cas seulement où celle-ci, à savoir l'Eglise
romaine, après examen attentif, a ordonné que cela soit fait,
et non quand elle-même a refusé que ce qui a été
bien défini soit examiné à nouveau...
642
Quant à vous, nous le demandons, ne portez pas préjudice
à l'Eglise de Dieu : car elle, elle ne porte aucun préjudice
à votre empire puisque, au contraire, elle supplie la divinité
éternelle pour sa stabilité, et qu'elle prie, avec une dévotion
incessante, pour votre conservation et votre salut. Ne vous arrogez pas
ce qui lui revient : ne cherchez pas à lui enlever ce qui a été
commis à elle seule : car vous le savez, autant il ne convient pas
à un clerc, à un homme au service de Dieu, de se mêler
aux affaires du siècle, autant assurément un homme chargé
des affaires de ce monde doit rester à l'écart des choses
sacrées.
Enfin Nous ignorons absolument comment ceux à qui il est permis
seulement de présider aux choses humaines et non aux choses divines,
osent juger ceux qui s'occupent de ces choses divines. Cela a existé
avant la venue du Christ, lorsque certains étaient de façon
exemplaire à la fois rois et prêtres; l'histoire sainte rapporte
que saint Melchisédech l'a été Gn 14,18 et
cela le diable l'a imité dans ses membres, lui qui toujours cherche
à revendiquer pour lui-même, de façon tyrannique, ce
qui revient au culte divin, de sorte que les empereurs païens furent
appelés en même temps " Souverains pontifes ". Mais dès
que l'on fut parvenu à celui qui est à la fois le roi et
le pontife véritable, l'empereur ne s'est plus arrogé les
droits du pontificat, ni le pontife le nom impérial.
Car le même " médiateur de Dieu et des hommes, l'homme
Christ Jésus " 1Tm 2,5 a séparé les fonctions
des deux pouvoirs selon des activités propres et des dignités
distinctes - voulant qu'elles soient portées vers le haut par leur
propre - humilité, et non pas ramenées vers les profondeurs
par l'orgueil humain - en sorte que les empereurs aient besoin des pontifes
pour la vie éternelle et que les pontifes fassent usage des lois
de l'empereur pour le cours des affaires purement temporelles : afin que
l'activité spirituelle soit loin des incursions charnelles, et que
donc celui qui est au service de Dieu ne se mêle d'aucune manière
des affaires séculières 2Tm 3,4 et que d'autre part
l'on ne voie pas présider aux affaires divines celui qui est mêlé
aux affaires séculières ; en sorte que tout à la fois
il soit pourvu à la modestie des deux ordres, afin qu'ils ne s'élèvent
pas en s'appuyant sur l'un et l'autre, et que la fonction soit adaptée
à chaque fois à ce que sont les actions.
645
Chap. 71. Personne, aussi impur qu'il soit, ne peut rendre impurs les
sacrements divins, qui sont le remède qui purifie de toutes les
souillures. De même un rayon de soleil qui passe par les cloaques
et les latrines ne peut pas en recevoir de souillure ; aussi, quelle que
soit la qualité du prêtre, il ne peut pas polluer ce qui est
saint ; c'est pourquoi, jusqu'au moment où il sera rejeté
par un jugement des évêques, on doit recevoir de lui la communion,
car lorsque les méchants procurent un bien, c'est à eux-mêmes
seulement qu'ils portent un tort, et une torche qui est allumée
cause certes une perte à elle- même, mais aux autres elle
donne la lumière dans les ténèbres... Recevez donc
avec intrépidité le mystère du Christ de tout prêtre,
car tout est purifié dans la foi.
646
Chap. 104. Vous dites que dans votre patrie beaucoup ont été
baptisés par un juif - vous ne savez pas s'il est chrétien
ou païen - et vous demandez quelle conduite avoir à leur sujet.
Si ceux-ci ont été vraiment baptisés au nom de la
sainte Trinité ou seulement au nom du Christ, comme nous le lisons
dans les Actes des Apôtres 1Co 2,38 1Co 19,5 (car c'est là
une seule et même chose comme l'expose Ambroise), il est établi
qu'ils ne doivent pas être baptisés à nouveau ; mais
d'abord il faut rechercher si ce juif était chrétien ou païen,
ou s'il est devenu chrétien ensuite, encore que nous croyions qu'il
ne faut pas négliger ce que le bienheureux Augustin dit du baptême
: " Nous l'avons déjà assez démontré, dit-il,
le baptême qui est consacré par les paroles de l'Evangile
n'est pas mis en jeu par l'erreur du ministre qui a sur le Père,
le Fils ou le Saint-Esprit une opinion différente de ce qu'enseigne
la doctrine céleste ", et à nouveau : " Il en est aussi dans
ce nombre certains qui mènent une vie scandaleuse ou même
qui traînent dans l'hérésie ou dans les superstitions
des gentils ; et pourtant même là " le Seigneur connaît
les siens " 2Tm 2,19 . Car dans cette ineffable prescience de Dieu,
beaucoup de ceux qui paraissent au- dehors sont au-dedans ".
Et dans un autre passage : " Même des esprits assez lents comprennent,
comme je le pense, que nulle perversité humaine, du ministre ou
du sujet, ne peut faire violence au baptême du Christ " ; et encore
: " Quelqu'un qui est séparé peut transmettre, comme quelqu'un
qui est séparé peut posséder, mais transmettre de
manière funeste ; quant à celui à qui il transmet,
il peut recevoir pour son salut si lui-même ne reçoit pas
en étant séparé.
Can. 1. Désireux de marcher sans encombre sur la voie droite
et royale de la justice divine, nous devons garder comme flambeaux toujours
brillants, illuminant nos pas qui vont à la suite de Dieu, les ordonnances
et la pensée des saints Pères.
(Version grecque abrégée : " VGA " - 1. Désireux
de marcher sans encombre sur la voie droite et royale de la justice divine,
nous devons garder comme des flambeaux toujours brillants les ordonnances
et la pensée des saints Pères ;
651
C'est pourquoi, à l'instar du grand et très sage Denys,
nous les regardons et les considérons comme une seconde Parole divine
; et de même, à leur sujet, nous chantons avec le plus vif
empressement, avec le divin David : " Le commandement lumineux de Dieu,
clarté pour les yeux ". Ps 19,9 Ps 119,105 Pr 6,23 Is 26,9 ..
C'est en effet à la lumière qu'à juste titre sont
comparées les recommandations et les interdictions des canons divins,
c'est grâce à eux que l'on distingue le meilleur du pire,
et que l'on discerne ce qui est utile et profitable de ce qui n'est pas
utile mais nuisible.
652
Donc, les règles qui ont été transmises à
la sainte Eglise catholique et apostolique tant par les saints et très
illustres apôtres que par les conciles oecuméniques et locaux
des orthodoxes, ou même par n'importe quel Père porte- parole
de Dieu et docteur de l'Eglise, nous déclarons les observer et les
garder.
Réglant sur eux nos moeurs et notre propre vie, nous décrétons
que l'ensemble des prêtres ainsi que ceux qui sont comptés
sous le nom de chrétiens, son canoniquement soumis aux peines et
condamnations, et, à l'opposé, aux réintégrations
et aux justifications qui ont été définies par ces
règles ;
de fait, à conserver les traditions que nous avons reçues
oralement ou par écrit des saints qui brillèrent autrefois,
le grand Apôtre nous exhorte ouvertement . ( VGA - donc les règles
qui ont été transmises à la sainte Eglise catholique
et apostolique tant par les saints et très illustres apôtres
que par les conciles oecuméniques orthodoxes ou locaux, ou même
par un Père porte-parole de Dieu et docteur de l'Eglise, nous déclarons
les observer et les garder. De fait, à conserver les traditions
que nous avons reçues oralement ou par écrit des saints qui
brillèrent autrefois, le grand apôtre Paul nous exhorte ouvertement
2Th 2,15 .)
654
En effet, de même que, grâce aux paroles qui se composent
des syllabes contenues dans le livre, nous parvenons tous au salut, de
même, grâce à l'action que ces images exercent par leurs
couleurs, tous, les savants aussi bien que les ignorants, tirent un utile
parti de ce qu'ils ont sous les yeux. En effet, ce qui est dit dans les
syllabes, l'expression qui emploie les couleurs le proclame et le rehausse
;
et il convient, conformément à la raison et à
la plus antique tradition, à cause de l'honneur - parce qu'il renvoie
aux modèles eux- mêmes - qu'indirectement les images soient
honorées, et vénérées comme le livre sacré
des saints évangiles et la figure de la précieuse croix.
(VGA - En effet, de même que, grâce aux paroles contenues dans
le livre, tous parviennent au salut, de même grâce à
l'action que ces images exercent par leurs couleurs, tous, les savants
aussi bien que les ignorants, tirent un utile parti de ce qu'ils ont sous
les yeux. En effet, ce qui est dit dans les syllabes, l'écriture
en couleurs elle aussi le proclame et le représente par les couleurs).
655
Donc, si quelqu'un ne vénère pas l'image du Christ Sauveur,
il n'en verra pas non plus la forme, quand il viendra dans la gloire de
son Père pour être glorifié et glorifier ses saints
2Th 1,10 ; qu'il soit tenu à l'écart de sa communion
et de sa gloire. (VGA - Donc si quelqu'un ne vénère pas l'image
du Christ Sauveur, il ne verra pas non plus sa forme lors de la deuxième
venue).
656
Il en sera de même pour qui ne vénère pas l'image
de Marie sa mère immaculée et mère de Dieu. Nous peignons
en outre les images des saints anges, comme la divine Ecriture les représente
par des mots ; nous honorons et vénérons aussi les images
des apôtres dignes de tant de louanges, des prophètes, des
martyrs, des hommes consacrés, et de tous les saints.
Que ceux qui ne se conduisent pas ainsi soient anathèmes au
nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit. (VGA - Nous honorons et
vénérons de même l'image de sa mère immaculée
et les images des saints anges comme la divine Ecriture les représente
par des mots, et aussi celles de tous les saints ; et que tous ceux qui
ne se conduisent pas ainsi soient anathèmes).
658
C'est pourquoi ce saint concile oecuménique ... anathématise
d'une voix puissante les inventeurs et fauteurs d'une telle impiété,
ainsi que ceux qui partagent leur point de vue ;
le concile définit et promulgue qu'absolument personne ne doit
posséder ni conserver d'une quelconque manière les textes
des auteurs de cette impiété.
Si quelqu'un a l'audace d'agir à l'encontre de ce grand et saint
concile, qu'il soit anathème, et exclu de la foi et de la religion
chrétiennes. ( VGA - C'est pourquoi ce saint concile oecuménique
anathématise d'une voix puissante les auteurs d'une telle impiété,
ainsi que ceux qui partagent leur point de vue.
Si quelqu'un à l'avenir a l'audace de dire le contraire, qu'il
soit anathème.
660
Can. 17. (lat.) Par ailleurs, nous avons rejeté loin de nos
oreilles comme une affirmation odieuse ce propos tenu par des ignorants
: un synode ne peut être tenu sans la présence d'un archonte.
En effet, jamais les saints canons n'ont prescrit la présence des
princes séculiers aux synodes, mais seulement celle des évêques.
Aussi constatons-nous que les archontes n'ont jamais participé aux
conciles, à l'exception des conciles oecuméniques : en effet
il ne faut pas que les archontes séculiers soient témoins
de ce qui arrive parfois aux prêtres de Dieu. (VGA - 12 Il est venu
à nos oreilles qu'un synode ne peut pas être tenu sans la
présence de l'archonte. Mais jamais les saints canons ne prescrivent
que les archontes séculiers soient présents aux synodes,
mais seulement les évêques. Aussi nous ne constatons pas non
plus qu'ils aient été présents, à l'exception
des conciles oecuméniques : en effet, il ne faut pas que les archontes
séculiers soient témoins de ce qui arrive aux prêtres
de Dieu).
662
Quiconque donc montrera assez de présomption et d'audace pour
adresser par écrit ou sans écrit des insultes au siège
de Pierre, le premier des apôtres, comme l'ont fait Photius et Dioscore,
subira une condamnation pareille et identique à la leur. ( VGA -
13. Quiconque montrera assez d'audace pour adresser par écrit
ou sans écrit des insultes au siège de Pierre, le premier
des apôtres, comme l'ont fait Photius et Dioscore, subira une condamnation
identique à la leur).
663
Si quelqu'un jouissant de quelque pouvoir séculier, ou si quelque
puissant tente de chasser du Siège apostolique le susdit pape ou
l'un des autres patriarches, qu'il soit anathème.
664
De plus, si l'on réunit un concile oecuménique, et s'il
apparaît quelque contestation à propos de la sainte Eglise
des Romains, ou quelque controverse, il faut, respectueusement et avec
la révérence voulue, s'informer sur le point litigieux, puis
adopter une solution dont on tire profit ou dont les autres tirent profit,
mais ne jamais , avoir l'audace de prononcer une sentence contre les souverains
pontifes de l'ancienne Rome. ( VGA - Mais si l'on réunit un concile
oecuménique et s'il apparaît quelque contestation à
propos de l'Eglise des romains, on peut, avec prudence et avec la révérence
voulue, s'informer sur le point litigieux, et trouver de l'aide ou aider,
mais ne jamais avoir l'audace de porter une accusation contre les Evêques
de l'ancienne Rome).
(En raison de la déposition de Jean XII (4/12/963) et de
Benoît V (23/6/964) la liste des papes est scindée. Etant
donné qu'il y a controverse sur le point de savoir quel est chaque
fois le pape légitime. on indique les deux )
(Déposé pour la première lois en 1044 après
avoir retrouvé son siège à deux reprises. en 1045
et en 1047, il fut déposé à nouveau )
681
Je crois également que le Fils de Dieu Père, le Verbe
de Dieu, qui est né du Père de toute éternité
avant tous les temps, consubstantiel au Père en tout, de même
toute-puissance et coégal en divinité, est né, dans
le temps, de l'Esprit Saint, de Marie toujours vierge, avec une âme
rationnelle ; il a deux nativités, l'une éternelle du Père,
l'autre temporelle de la mère ; il a deux volontés et deux
opérations ; il est vrai Dieu et vrai homme, propre dans chacune
des natures et parfait, n'ayant subi ni mélange ni division ; ni
fils adoptif, ni être imaginaire ; Dieu unique et un, Fils de Dieu
en deux natures, mais dans la singularité d'une unique personne
; impassible et immortel en divinité, il a cependant souffert dans
l'humanité pour nous et pour notre salut d'une vraie passion de
la chair et a été enseveli ; et il st ressuscité des
morts le troisième jour d'une vraie Résurrection de la chair
; pour la confirmer il a mangé avec les disciples, non pas par besoin
de nourriture, mais uniquement par sa volonté et sa puissance ;
le quarantième jour après la Résurrection il est monté
au ciel avec la chair avec laquelle il est ressuscité et avec l'âme,
et il siège à la droite du Père ; de là, le
dixième jour, il a envoyé l'Esprit Saint et de là
il viendra, comme il est monté, pour juger les vivants et les morts,
et il rétribuera chacun selon ses oeuvres.
682
Je crois aussi en l'Esprit Saint, pleinement, parfaitement et vraiment
Dieu, qui procède du Père et du Fils, égal et coessentiel
en tout au Père et au Fils, de même toute-puissance et de
même éternité en tout, qui a parlé par les prophètes.
683
Cette Trinité sainte et indivise, non pas trois dieux, mais
en trois personnes et en une unique nature ou essence, un seul Dieu tout-
puissant, éternel, invisible et sans changement, je la crois et
la confesse en professant vraiment que le Père est non engendré,
le Fils unique engendré, l'Esprit Saint ni engendré ni non
engendré, mais procédant du Père et du Fils.
684
(Divers :) Je crois que la sainte Eglise catholique et apostolique
est l'unique vraie Eglise, dans laquelle est donné l'unique baptême
et la vraie rémission de tous les péchés. Je crois
aussi en la vraie résurrection de cette chair que je porte maintenant,
et en la vie éternelle.
685
Je crois également que le Dieu et Seigneur tout-puissant Est
l'unique auteur de l'Ancien et du Nouveau Testament, de la Loi, des prophètes
et des apôtres ; que Dieu a prédestiné seulement les
choses bonnes, mais qu'il a su à l'avance les bonnes et les mauvaises.
Je crois et je professe que la grâce de Dieu prévient et suit
l'homme, de telle sorte cependant que je ne dénie pas le libre arbitre
à la créature raisonnable. Je crois et je proclame que l'âme
n'est pas une partie de Dieu mais qu'elle est créée de rien
et que sans le baptême elle est soumise au péché originel.
686
En outre j'anathématise toute hérésie qui se lève
contre la sainte Eglise catholique, et de même quiconque aura cru
qu'il faut considérer comme ayant autorité d'autres écritures
que celles que l'Eglise catholique reçoit, ou qui les aura vénérées.
Je reçois à tous les égards les quatre conciles
et les vénère comme les quatre Evangiles ; car l'Eglise universelle
se tient dans les quatre parties du monde fermement établies sur
eux, comme sur une pierre quadrangulaire 472... De la même manière
je reçois et je vénère les trois autres conciles...
Tout ce que les sept conciles susdits, saints et universels, ont tenu et
ont approuvé, je le tiens et l'approuve, et tous ceux qu'ils ont
anathématisés, je les anathématise.
692
(Par 2) Pour ce qui est de ceux qui ont été ordonnés
par des simoniaques, non pour de l'argent mais gratuitement - car cette
question a été débattue depuis longtemps -, nous dénouons
tout noeud de doute en ce que nous ne permettons pas qu'à l'avenir
quelqu'un ait encore des doutes au sujet de ce chapitre. ... Ceux qui jusqu'ici
ont été consacrés gratuitement par des simoniaques...,
nous permettons qu'ils demeurent dans les ordres qu'ils ont reçus.
Cependant en vertu de l'autorité des saints apôtres Pierre
et Paul, nous interdisons de toutes les manières qu'un de nos successeurs
tire ou établisse une règle pour lui-même ou pour quelqu'un
de cette permission que nous avons donnée : car ce n'est pas l'autorité
des Pères anciens qui a promulgué cela en l'ordonnant ou
en le concédant, mais c'est la détresse trop grande du temps
qui nous a contraint à le permettre.
693
(Par 3) Pour le reste, si quelqu'un désormais permet qu'il soit
consacré par quelqu'un dont il ne doute pas qu'il est simoniaque,
celui qui consacre aussi bien que celui qui est consacré ne doivent
pas faire l'objet d'une sentence de condamnation inégale, mais tous
deux doivent être déposés, faire pénitence,
et demeurer privés de leur dignité.
694
(Par. 5) L'évêque Nicolas à tous les évêques
: Nous avons émis un décret au sujet de la triple hérésie
simoniaque : à savoir au sujet des simoniaques qui ordonnent ou
qui ont été ordonnés de façon simoniaque, des
simoniaques qui ont été ordonnés de façon simoniaque
par des non-simoniaques, et des simoniaques qui ont été ordonnés
de façon non simoniaque par des simoniaques :
Les simoniaques qui ont été ordonnés ou qui ordonnent
de façon simoniaque doivent être déchus de leur degré
conformément aux canons ecclésiastiques. De même les
simoniaques qui ont été ordonnés de façon simoniaque
par des non- simoniaques doivent être écartés de la
même manière de l'office acquis de mauvaise manière.
Quant aux simoniaques qui ont été ordonnés de façon
non simoniaque par des simoniaques, nous concédons en raison des
nécessités du temps que par miséricorde ils peuvent
demeurer dans leur office par imposition des main.
source: catho.org