www.JesusMarie.com
Alexis@JesusMarie.com
Symboles
et Définitions de la Foi Catholique - Denzinger
128
Castration
1. Si quelqu'un a subi de la part de médecins une opération
qu'il reste dans le clergé ; mais si quelqu'un s'est châtré
lui-même, alors qu'il était en bonne santé, il convient
qu'il cesse d'être rangé dans le clergé, et à
l'avenir on ne devra admettre aucun de ceux qui auront agi ainsi. Mais,
de même que ce qui vient d'être dit ne regarde évidemment
que ceux qui font la chose de propos délibéré et qui
osent se châtrer eux-mêmes, de même, si certains ont
été rendus eunuques par des barbares ou par leurs maîtres
et que par ailleurs ils se trouvent dignes, ceux-là, la règle
ecclésiastique les admet dans le clergé.
2. Soit par nécessité, soit à cause des instances
de quelques personnes, plusieurs choses contraires à la règle
ecclésiastique se sont produites ; ainsi, on a accordé le
bain spirituel et avec le baptême, la dignité épiscopale
ou sacerdotale à des hommes qui avaient à peine passé
de la vie païenne à la foi, et qui n'avaient été
instruits que pendant très peu de temps ; il est juste qu'à
l'avenir on n'agisse plus ainsi, car il faut du temps au catéchumène
(en vue du baptême) et après le baptême une plus longue
épreuve (en vue des ordres). Elle est sage la parole de l'Apôtre
disant 1Tm 3,6 que l'évêque ne soit pas néophyte,
de peur que par orgueil il ne tombe dans le jugement et dans le piège
du démon. Si dans la suite un clerc se rend coupable d'une faute
grave, constatée par deux ou trois témoins, il doit cesser
d'appartenir au clergé. Celui qui agit contre cette ordonnance et
qui se montre désobéissant à l'égard de ce
grand concile est en danger de perdre sa cléricature.
3. Le grand Concile défend absolument aux évêques,
aux prêtres, aux diacres, en un mot à tous les membres du
clergé d'avoir (avec eux) une personne du sexe, à moins que
ce soit une mère, une soeur, une tante, ou enfin les seules personnes
qui échappent à tout soupçon.
4. L'évêque doit être établi par tous ceux
(les évêques) de l'éparchie (province) , si une nécessité
urgente, ou la longueur du chemin s'y oppose, trois (évêques)
au moins doivent se réunir et procéder à la cheirotonie
(sacre), munis de la permission écrite des absents. La confirmation
de ce qui s'est fait revient de droit dans chaque éparchie, au métropolitain.
5. Pour ce qui est des excommuniés clercs ou laiques, la sentence
portée par les évêques de chaque province doit avoir
force de loi, conformément à la règle prescrivant
que celui qui a été excommunié par l'un ne doit pas
être admis par les autres. Il faut cependant s'assurer que l'évêque
n'a pas porté cette sentence d'excommunication par étroitesse
d'esprit, par esprit de contradiction ou par quelque sentiment de haine.
Afin que cet examen puisse avoir lieu, il a paru bon d'ordonner que dans
chaque province, on tînt deux fois par an un concile, qui se composera
de tous les évêques de la province ; ils feront toutes les
enquêtes nécessaires pour que chacun voie que la sentence
d'excommunication a été justement portée pour une
désobéissance constatée et jusqu'à ce qu'il
plaise à l'assemblée des évêques d'adoucir ce
jugement. Ces conciles devront se tenir l'un avant le carême, pour
que, ayant éloigné tout sentiment peu élevé,
nous puissions présenter à Dieu une offrande agréable;
et le second dans l'automne.
Viatique pour les mourants
129
13. A l'égard de ceux qui achèvent leur route ici-bas,
la loi ancienne et canonique sera encore observée maintenant, de
sorte que celui qui achève sa route ne soit pas privé du
dernier et du plus nécessaire viatique, Si, dans un état
désespéré, il obtient la communion avec l'Eglise et
participe à l'offrande, et qu'ensuite il soit à nouveau compté
au nombre des vivants, il se tiendra parmi ceux qui ont communion la prière
seule. En général, pour n'importe quel mourant demandant
de participer à l'eucharistie, que l'évêque après
vérification lui donne part (à l'offrande).
14. Le saint et grand Concile ordonne que les catéchumènes
qui ont failli soient seulement 'audientes' pendant trois ans ; ils pourront
ensuite prier avec les autres catéchumènes.
15. Les troubles nombreux et les divisions ont fait trouver bon d'abolir
la coutume qui, contrairement à la règle, s'est établie
dans certains pays, c'est- à-dire de défendre aux évêques,
aux prêtres et aux diacres de passer d'une ville dans une autre.
Si quelqu'un osait agir contre la présente ordonnance et suivre
l'ancien errement, la translation serait frappée de nullité,
et il devrait revenir dans l'Eglise pour laquelle il avait été
ordonné évêque ou prêtre.
16. Les prêtres, les diacres, ou en général les
clercs qui, par légèreté, et n'ayant plus sous les
yeux la crainte de Dieu, abandonnent au mépris des lois ecclésiastiques,
leur Eglise, ne doivent, en aucune façon, être reçus
dans une autre ; on doit les forcer de toutes manières à
revenir dans leur diocèse, et s'ils s'y refusent, on doit les excommunier.
Si quelqu'un ose, pour ainsi dire, voler un sujet qui appartient à
un autre (évêque) et s'il ose ordonner ce clerc pour sa propre
Eglise sans la permission de l'évêque auquel appartient ce
clerc, l'ordination sera non avenue.
17. Comme plusieurs clercs, remplis d'avarice et d'un esprit d'usure
et oubliant la parole sacrée : " Il n'a pas donné son argent
à intérêt " Ps 15,5 , exigent en véritables
usuriers un taux d'intérêt par mois, le saint et grand Concile
décide que si quelqu'un, après la publication de cette ordonnance,
prend des intérêts pour n'importe quel motif, ou fait ce métier
d'usurier de n'importe quelle autre manière, ou s'il réclame
la moitié et plus, ou s'il se livre à quelque autre manière
de gain scandaleux, celui-là doit être chassé du clergé
et son nom rayé de la liste.
18. Il est venu à la connaissance du saint et grand Concile
que, dans certains endroits et dans certaines villes, des diacres distribuaient
l'Eucharistie aux prêtres, quoiqu'il soit contraire aux canons et
à la coutume de faire distribuer le Corps du Christ à ceux
qui offrent le sacrifice par ceux qui ne peuvent l'offrir; le Concile a
appris également que quelques diacres recevaient l'Eucharistie,
même avant des évêques. Tout cela doit cesser ; les
diacres doivent se tenir dans les limites de leurs attributions, se souvenir
qu'ils sont les serviteurs des évêques, et ne viennent qu'après
les prêtres. Ils ne doivent recevoir la communion qu'après
les prêtres, ainsi que l'ordre l'exige, que ce soit un évêque
ou un prêtre qui la leur distribue. Les diacres ne doivent pas non
plus s'asseoir parmi les prêtres, cela est contre la règle
et contre l'ordre. Si quelqu'un refuse d'obéir aux présentes
prescriptions, il sera suspendu du diaconat.
Lettre synodale aux Egyptiens
L'hérésie d'Arius
130
(Chap. 1, n 2) Avant toutes choses, on examina ce qui concerne l'impiété
et l'iniquité d'Arius et de ses partisans et à l'unanimité
il a été jugé bon de frapper d'anathème son
opinion impie, les paroles et les expressions blasphématoires dont
il se servait pour blasphémer le Fils de Dieu, en disant qu' " il
vient du néant ", qu' " avant d'avoir été engendré
il n'était pas " qu'" il était un temps où il n'était
pas " et en disant que le Fils de Dieu était de par sa libre volonté
capable du mal comme de la vertu et en l'appelant un et créé
et un être fait. Tout cela, le saint concile l'a frappé d'anathème,
ne supportant même pas d'entendre l'énormité de cette
opinion impie, de cette déraison et de ces paroles de blasphème.
Autres canons du 1er Concile de Nicée
( ces textes n'apparaissent pas dans DENZINGER )
131
6. Que l'ancienne coutume en usage en Egypte, dans la Lybie et la Pentapole
soit maintenue, c'est-à-dire que l'évêque d'Alexandrie
conserve juridiction sur toutes (ces provinces), car il y a le même
rapport que pour l'évêque de Rome. On doit de même conserver
aux Eglises d'Antioche et des autres éparchies (provinces) leurs
anciens droits. Il est bien évident que, si quelqu'un est devenu
évêque sans l'approbation du métropolitain, le Concile
lui ordonne de renoncer à son épiscopat. Mais l'élection
ayant été faite par tous avec discernement et d'une manière
conforme aux règles de l'Eglise, si deux ou trois font opposition
par pur esprit de contradiction, ce sera la majorité qui l'emportera.
7. Comme la coutume et l'ancienne tradition portent que l'évêque
d'Aelia doit être honoré, qu'il obtienne la préséance
d'honneur sans préjudice cependant de la dignité qui revient
à la métropole.
MARC : 18 janvier - 7 octobre 336
JULES Ier : 6 février 337-12 avril 352
Lettre aux Antiochiens, 341.
La prééminence du Siège romain.
132
(22).Car s'il y a eu, comme vous le dites, faute de leur part, il fallait
juger l'affaire selon les canons de l'Eglise et non pas comme il a été
fait. Vous deviez nous écrire à tous, afin que soit décrété
par tous ce qui était juste. Il s'agissait d'évêques;
et d'Eglises qui ne sont pas n'importe lesquelles, mais des Eglises qui
ont été gouvernées par les apôtres eux-mêmes.
Au sujet de l'Eglise d'Alexandrie, pourquoi ne nous a-t-on pas écrit
? Ignorez- vous donc que la coutume était qu'on nous écrive
d'abord, et que de là soit proclamé ensuite ce qui était
juste. Si une suspicion pesait sur l'évêque d'Alexandrie,
il aurait fallu en prévenir l'Eglise d'ici.
Concile de Serdique, vers 343.
Ordonnance des Eglises et prééminence du Siège
romain
133
(Recension latine)
Can. 3a L'évêque Ossius dit : cela aussi (..doit être
ajouté..): qu'aucun évêque ne voyage d'une province
à une autre province dans laquelle se trouvent des évêques,
à moins qu'il n'y soit invité par ses frères, de manière
que nous n'ayons pas l'air d'avoir fermé la porte de la charité.
A cela aussi il faut pourvoir : si dans une province un évêque
devait avoir un litige avec un autre évêque, son frère,
qu'aucun des deux n'appelle à l'aide des évêques d'une
autre province. Mais si un évêque a été condamné
dans une cause et s'il pense que sa cause est bonne pour être jugée
à nouveau, honorons s'il vous plaît la mémoire du très
saint apôtre Pierre : que ceux qui ont examiné la cause, ou
bien les évêques qui résident dans la province voisine,
écrivent à l'évêque de Rome ; et si celui-ci
juge qu'il faut réviser le procès, qu'il soit révisé
et qu'il : donne des juges. Si par contre il estime la cause telle qu'on
ne doive pas reprendre ce qui a été fait, ce qu'il aura décidé
sera confirmé. Cela plaît-il à tous ? Le synode répondit
: oui.
(recension grecque)
3. L'évêque Ossius dit : cela aussi doit être ajouté,
qu'aucun évêque ne voyage de sa province à une autre
province dans laquelle se trouvent des évêques, à moins
qu'il y soit invité par ses frères, de manière que
nous n'ayons pas l'air de fermer les portes de la charité.
Il faut pourvoir de même à ce que si dans une province
un évêque devait avoir un litige avec son frère et
coévêque, aucun des deux n'appelle à l'aide des évêques
d'une autre province pour arbitrer. Mais s'il apparaît qu'un des
évêques a été condamné dans une cause
et s'il pense que sa cause n'est pas une cause mauvaise mais bonne pour
être jugée à nouveau, honorons s'il plaît à
Votre Charité la mémoire de l'apôtre Pierre : que ceux
qui ont prononcé le jugement écrivent à (Jules) l'évêque
de Rome, pour que les évêque voisins de la province, si nécessaire,
renouvellent le jugement, et il doit nommer des arbitres. Mais s'il ne
peut pas être montré que la cause est telle qu'elle requiert
une reprise de la procédure, le jugement prononcé ne doit
pas être suspendu, mais celui qui l'a été doit demeurer
en l'état.
134
(Recension latine)
(Isid. 5) L'évêque Gaudentius dit : s'il vous en convient
il faut ajouter à cette décision que vous avez prise et qui
est pleine de sainteté : si un évêque a été
déposé par le jugement évêques qui résident
dans le voisinage et qu'il a déclaré qu'il devait traiter
l'affaire qui dans la ville de Rome, alors après l'appel de celui
qui a été considéré comme déposé,
un autre évêque ne doit absolument pas être ordonné
à sa place dans la même cathèdre tant que la cause
n'aura pas été arrêtée par un jugement de l'évêque
de Rome.
(recension grecque)
L'Evêque Gaudentius dit : s'il semble bon, il est nécessaire
d'ajouter à cette décision que tu as prise et qui est pleine
de pure charité : si un évêque a été
déposé par le jugement des évêques qui résident
dans le voisinage et qu'il déclare qu'il lui revient encore une
fois de se défendre, aucun autre ne doit être établi
dans la cathèdre avant que l'évêque des Romains en
décidé et arrêté une disposition.
135
(Recension latine) ( Can. 3b ) (Isid.)
L'évêque Ossius dit : or il a plu que, si un évêque
a été accusé et si les évêques de la
région assemblés l'ont jugé et déchu de son
rang, et s'il apparaît qu'il a fait appel et s'est réfugié
auprès du bienheureux évêque de l'Eglise romaine, et
si ce dernier a voulu qu'il soit entendu et qu'il a pensé qu'il
était juste de renouveler l'examen, qu'il daigne écrire à
ces évêques qui sont dans la province voisine de sa frontière
pour qu'ils examinent tout soigneusement et qu'ils décident selon
ce qui leur semblera véridique, à leur foi.
Mais si quelqu'un , demande que la cause soi entendue à nouveau
et décide par sa supplique l'évêque de Rome à
envoyer un presbytre a latere, il sera dans le pouvoir de l'évêque
de décider ce qu'il veut ou ce qu'il estime nécessaire :
s'il décide qu'il fallait envoyer des presbytres qui jugeraient
en même temps que les évêques avec l'autorité
de celui qui les aura envoyés, ce sera laissé à sa
convenance. Mais s'il croit que les évêques suffisaient pour
mettre un terme à et l'affaire, il fera selon ce qu'il aura jugé
en son très sage conseil.
(Recension grecque)
5. L'évêque Ossius dit : il a plu que si un évêque
a été dénoncé et si les évêques
de la région assemblés l'ont déchu de son rang et
si comme accusé il s'est réfugié auprès du
bienheureux évêque de l'Eglise des Romains, et si celui- ci
veut l'entendre et pense qu'il est juste de renouveler l'examen de l'affaire,
qu'il daigne écrire à ces évêques qui sont voisins
de la province pour qu'ils examinent tout consciencieusement et avec soin,
et qu'ils prononcent un jugement selon ce qui leur semblera véridique,
à leur foi.
Mais si quelqu'un demande que sa cause soit entendue à nouveau
et qu'il apparaît qu'il décide par sa supplique l'évêque
des romains à envoyer des presbytres a latere, ce sera dans le pouvoir
de l'évêque si cela lui semble juste ; et s'il décide
qu'il est nécessaire d'en envoyer pour juger en même temps
que les évêques avec l'autorité de celui qui les aura
envoyés, qu'il décide aussi cela. Mais s'il croit que les
évêques suffisent pour examiner l'affaire et pour juger l'évêque,
il doit faire selon ce qui semblera juste en son très sage conseil.
Les évêques répondirent : oui à ce qui fut dit.
lettre du concile de Serdique. 'Quod semper' au pape Jules
1er,
vers 343.
La prééminence du Siège romain
136
Ce qui apparaîtra le meilleur et comme convenant le mieux, c'est
ceci : que de toutes les diverses provinces les prêtres du Seigneur
fassent rapport à la tête, c'est-à-dire au Siège
de l'apôtre Pierre.
LIBERE : 17 mai 352-24 septembre 366
Condamnation d'Athanase et professions de foi
138
a) Lettre " Studens paci " aux Evêques d'Orient.
Dans le souci de la paix et de la concorde entre les Eglises, après
avoir reçu la lettre écrite par Votre Charité à
l'évêque Jules de bienheureuse mémoire au sujet de
la personne d'Athanase et des autres, et suivant la tradition des prédécesseurs,
j'ai envoyé en députation les presbytres de la ville de Rome,
Lucius, Paul et Helianus à Alexandrie, auprès d'Athanase
susnommé, pour qu'il vienne à Rome afin que soit établi
en sa présence à son encontre ce qui correspond à
la discipline de l'Eglise. Je lui ai fait transmettre également
par les presbytres susdits une lettre dans laquelle il était dit
que, s'il ne venait pas, il devait savoir qu'il serait exclu de la communion
avec l'Eglise romaine. A leur retour, les presbytres rapportèrent
qu'il refusait de venir. Finalement je me suis conformé à
la lettre de Votre Charité, que vous nous avez adressée au
sujet dudit Athanase, et cette lettre que j'ai composée dans le
souci de l'unanimité avec vous, doit vous faire savoir que je suis
en paix avec vous tous et avec tous les évêques de l'Eglise
catholique, mais que ledit Athanase est exclu de la communion avec moi,
c'est-à-dire de la communion avec l'Eglise romaine, et de l'échange
des lettres ecclésiastiques.
b) 1ère profession de foi de Sirmium (351) souscrite
par
Libère en 357.
139
Nous croyons en un seul Dieu, le Père tout-puissant, celui qui
a créé et fait toute chose, de qui toute paternité
tient son nom, au ciel et sur la terre (voir Ep 3,15 ) ;
et en son Fils unique, notre Seigneur Jésus Christ, engendré
du Père avant tous les siècles, Dieu de Dieu, lumière
de lumière, par qui tout a été fait, au ciel et sur
la terre, les choses visibles et invisibles ; il est Verbe et Sagesse,
lumière véritable et vie ; devenu homme à cause de
nous dans les derniers jours, et né de la sainte Vierge, et crucifié,
et mort et enseveli ; et ressuscité d'entre les morts le troisième
jour enlevé au ciel, assis à la droite du Père ; et
qui viendra à la consommation du temps pour juger les vivants et
les morts et donner à chacun selon ses oeuvres ; son Règne
est sans fin et continue pour l'éternité des siècles
; car il demeurera assis à ta droite du Père, non seulement
dans ce siècle, mais aussi dans le siècle à venir
; et en l'Esprit Saint, c'est-à-dire au Paraclet qu'il avait promis
aux apôtres d'envoyer après sa montée aux cieux, et
qu'il envoya pour les enseigner et les exhorter en toutes choses ; et par
lui sont sanctifiées aussi les âmes de ceux qui croient sincèrement
en lui.
140
1. Mais ceux qui disent que le Fils vient du néant, ou d'une
autre hypostase, et non de Dieu, qu'il fut un temps ou une durée
où il n'était pas, la sainte Eglise catholique les tient
pour étrangers à elle.
2. A nouveau nous disons, si quelqu'un dit que le Père et le
Fils sont deux dieux, qu'il soit anathème.
3. Et si quelqu'un dit que le Christ, comme Fils de Dieu, est Dieu
avant tous les temps, mais ne confesse pas qu'il a aidé Dieu dans
la création de toutes choses, qu'il soit anathème.
4. Si quelqu'un ose dire que le non-engendré ou une partie de
lui est né de Marie, qu'il soit anathème.
5. Si quelqu'un dit que le Fils est avant Marie selon la prescience,
et non qu'engendré du Père avant les siècles il est
auprès de Dieu, et que par lui toutes choses ont été
faites, qu'il soit anathème.
6. Si quelqu'un dit que la substance de Dieu se dilate ou se contracte,
qu'il soit anathème.
7. Si quelqu'un dit que la substance de Dieu dilatée fait le
Fils, ou appelle Fils la dilatation de sa substance, qu'il soit anathème.
8. Si quelqu'un appelle le Fils de Dieu Verbe intérieur ou proféré,
qu'il soit anathème.
9. Si quelqu'un dit que le fils de Marie est seulement un homme, qu'il
soit anathème.
10. Si quelqu'un, nommant celui qui est de Marie Dieu et homme, entend
par là le Dieu non engendré, qu'il soit anathème.
11. Si la parole " Je suis Dieu, le premier, et je suis après
tout cela, et en dehors de moi il n'est pas de Dieu " Is 44,6 qui
a été dite pour l'anéantissement des idoles et de
ceux qui ne sont pas des dieux, quelqu'un la conçoit à la
manière des juifs en excluant l'unique engendré de Dieu avant
les siècles, qu'il soit anathème.
12. Si quelqu'un entend " le Verbe est devenu chair " Jn 1,14 et
pense que le Verbe a été changé en chair, ou dit qu'il
a pris chair en se soumettant à un changement, qu'il soit anathème.
13. Si quelqu'un entend que le Fils unique de Dieu a été
crucifié et dit que la divinité a subi une corruption, ou
une souffrance, ou un changement, ou une diminution, ou un anéantissement,
qu'il soit anathème.
14. Si quelqu'un dit que la parole " Faisons l'homme " (Gn 1,26
n'a
pas été dite par le Père au Fils, mais que Dieu a
parlé lui-même à lui- même, qu'il soit anathème.
15. Si quelqu'un dit que ce n'est pas le Fils qui a été
vu par Abraham Gn 18,1-22 mais le Dieu non engendré ou une
partie de celui-ci, qu'il soit anathème.
16. Si quelqu'un dit que ce n'est pas le Fils qui a lutté avec
Jacob comme un homme Gn 32,25 -31, mais le Dieu non engendré
ou une partie de celui-ci, qu'il soit anathème.
17. Si quelqu'un ne comprend pas la parole " Le Seigneur fit pleuvoir
du feu du Seigneur " Gn 19,24 du Père et du Fils, mais dit
que lui-même a fait pleuvoir de lui-même, qu'il soit anathème.
18. Si quelqu'un entend que le Père est Seigneur et que le Fils
est Seigneur et que le Père et le Fils sont Seigneur, et, parce
que le Seigneur fit (pleuvoir) du Seigneur, parle de deux dieux, qu'il
soit anathème. Car nous ne plaçons pas le Fils au même
rang que le Père, mais disons qu'il est subordonné au Père.
Car le Fils n'est pas desçendu sur Sodome sans la volonté
du Père, et il n'a pas fait pleuvoir de lui-même, mais du
Seigneur, c'est-à- dire sous l'instigation du Père ; et il
n'est pas assis à la droite de lui même, mais il entend le
Père qui dit : 'Assieds-toi à ma droite' Ps 110,1 .
19. Si quelqu'un dit que le Père et le Fils et le Saint-Esprit
sont une seule personne, qu'il soit anathème.
20. Si quelqu'un qui appelle l'Esprit Saint Paraclet dit qu'il est
le Dieu non engendré, qu'il soit anathème.
21. Si quelqu'un ne dit pas, comme le Seigneur nous l'a enseigné,
que le Paraclet est un autre que le Fils, car il dit : " Et le Père
vous enverra un autre Paraclet que je demanderai " Jn 14,16 , qu'il
soit anathème.
22. Si quelqu'un dit que l'Esprit Saint est une partie du Père
et du Fils, qu'il soit anathème.
23. Si quelqu'un appelle le Père et le Fils et le Saint-Esprit
trois dieux, qu'il soit anathème.
24. Si quelqu'un dit que le Fils de Dieu a été fait selon
la volonté de Dieu comme l'une des créatures, qu'il soit
anathème.
25. Si quelqu'un dit que le Fils a été engendré
contre la volonté du Père, qu'il soit anathème. Car
ce n'est pas forcé, par une nécessité de la nature,
sans le vouloir, que le Père a engendré le Fils ; mais aussitôt
qu'il l'a voulu, il l'a montré engendré de lui-même,
en dehors des temps et impassible.
26. Si quelqu'un appelle le Fils non engendré et sans commencement,
en parlant ainsi de deux êtres non engendrés, et en faisant
deux dieux, qu'il soit anathème. Car la tête, qui est le principe
de tout, est le Fils ; et la tête qui est le principe du Christ,
est Dieu ; de cette manière nous ramenons tout avec piété
par le Fils à l'unique principe de tout qui est sans commencement.
27. Et à nouveau nous exprimons ensemble avec soin le sens de
la doctrine chrétienne, et nous disons : si quelqu'un ne dit pas
que le Christ Dieu, Fils de Dieu, était avant tous les temps, coopérateur
du Père pour la création de toutes choses, mais qu'il dit
que c'est au moment où il est né de Marie qu'il a été
appelé Christ et Fils et qu'il a reçu commencement de l'être
divin, qu'il soit anathème.
c) Lettre " Pro deifico " aux évêques d'Orient,
printemps 357.
141
(Lettre de Libère :) (1) En raison de la crainte qui est l'oeuvre
de Dieu : votre foi sainte est connue de Dieu et des hommes de bonne volonté
Lc
2,14 . Comme le dit la Loi : jugez de façon juste, fils des
hommes Ps 58,2 je n'ai pas défendu Athanase, mais parce que
l'évêque Jules, mon prédécesseur d'heureuse
mémoire l'avait accueilli, j'ai craint d'être considéré
comme ayant manqué à mes devoirs en quelque façon.
Mais dès que j'ai reconnu, lorsqu'il a plu à Dieu que vous
l'avez condamné à juste titre, j'en suis venu rapidement
à être en accord avec vos jugements. De même j'ai fait
porter par notre frère Fortunatien à l'empereur Constance
une lettre à son sujet, c'est-à-dire au sujet de sa condamnation.
Athanase se trouvant donc exclu de la communion avec nous tous et ses lettres
ne devant plus être reçues par moi, je dis que je suis dans
la paix et l'unanimité avec vous tous et avec tous les évêques
d'Orient, c'est-à-dire de toutes les provinces.
(2) Pour que vous sachiez mieux encore que dans ma lettre j'exprime
la vraie foi : parce que mon seigneur et frère Démophile
a daigné dans sa bienveillance exposer votre foi catholique qui
a été discutée, exposée et acceptée
à Sirmium par de nombreux frères et coévêques
(c'est par là l'hérésie arienne, j'ai noté
cela, non l'apostat, Libère ce qui suit :) par tous ceux qui étaient
présents, je l'ai acceptée volontiers (saint Hilaire l'anathématise
: que je t'anathématise aussi, Libère et tes consorts), je
ne l'ai contredite en rien, et j'y ai donné mon assentiment ; je
la suis et je la tiens (une deuxième fois anathème, et une
troisième fois, traître Libère). J'ai donc cru devoir
prier votre sainteté, puisque vous me voyez à présent
être en accord avec vous en tout, de daigner oeuvrer d'un commun
effort à ce que je sois libéré de l'exil, et que je
revienne au siège qui m'a été confié par Dieu.
d) Lettre " Quia scio " à Ursace, Valens et Germinius,
357.
142
(1) Puisque je sais que vous êtes des fils de la paix et que
vous aimez la concorde et l'unanimité, pour cette raison, non pas
sous l'effet d'une contrainte - Dieu m'en est témoin - mais pour
le bien de la paix et de la concorde que l'on préfère au
martyre, je me tourne vers vous par cette lettre, très chers frères
dans le Seigneur. Que votre prudence sache qu'Athanase qui était
évêque de l'Eglise d'Alexandrie (a été condamné
par moi) avant que, selon la lettre des évêques d'Orient (j'écrive)
à la cour du saint empereur (qu')il a été exclu également
de la communion avec l'Eglise romaine, comme en est témoin tout
le presbyterium de l'Eglise romaine. C'est là la seule raison pour
laquelle j'ai paru envoyer de façon tardive seulement une lettre
à son sujet à nos frères et coévéques
orientaux, afin que mes légats, que j'avais envoyés de la
ville de Rome à la cour, et les évêques qui furent
déportés, et nous-mêmes avec eux, soient rappelés
si possible de l'exil.
(2) Mais je veux aussi que vous sachiez que j'ai demandé au
frère Fortunatien (de transmettre) au très clément
empereur la lettre (que j'ai faite aux évêques d'Orient, pour
qu'ils sachent eux-mêmes aussi qu'avec eux je suis séparé
de la communion avec Athanase. Je crois que pour le bien de la paix sa
piété la recevra avec gratitude... Que Votre Charité
reconnaisse que j'ai fait cela d'un coeur bienveillant et innocent. C'est
pourquoi je me tourne vers vous par cette lettre et je vous adjure par
le Dieu tout-puissant et par le Christ Jésus son Fils, notre Dieu
et Seigneur, de daigner) vous présenter (auprès du très
clément empereur) Constance Auguste et de le prier que, pour le
bien de la paix et de la concorde dans lesquelles sa piété
trouve toujours sa joie, il veuille me faire revenir à l'Eglise
qui m'a été confiée par Dieu, pour que durant le temps
de sa vie l'Eglise romaine ne souffre d'aucun tourment.
e) Lettre " Non doceo " à Vincentius, 357.
143
(2)J'ai cru devoir faire savoir à ta Sainteté qu'au sujet
de ce conflit je me suis éloigné de la personne d'Athanase,
et que j'ai envoyé à nos frères et coévêques
d'Orient une lettre à son sujet. C'est pourquoi, puisque nous aussi,
selon la volonté de Dieu, nous sommes en paix avec tous, tu voudras
bien rendre visite à tous les évêques de Campanie et
le leur faire savoir. Avec une lettre de vous, faites parvenir un écrit
de leur part à l'empereur très clément au sujet de
l'unanimité et de la paix avec nous, de sorte que je puisse moi
aussi être libéré de la tristesse. ... Nous sommes
en paix avec tous les évêques d'Orient et avec vous. ...
DAMASE Ier : 1er OCTOBRE 366 - 11
DECEMBRE 384
Fragments de lettres à des évêques d'Orient
vers 374.
Trinité
144
Pour cette raison, frères, cette Jéricho qui est la figure
des voluptés du siècle, s'écroule sous les clameurs
et ne se relève plus, parce que tous, d'une seule bouche, nous disons
que la Trinité est d'une unique puissance, d'une unique majesté,
d'une unique divinité, d'une unique ousie, si bien que nous disons
qu'il est une puissance inséparable et cependant trois personnes,
qui ne reviennent pas à elles-mêmes et ne sont pas diminuées,...
mais qui demeurent toujours ; et aussi qu'il n'est pas de degrés
de puissance, ni de temps de provenance différents, que le Verbe
n'est pas proféré en sorte que nous écarterions la
génération, ni imparfait en sorte qu'il manquerait à
sa personne la nature du Père ou la plénitude de la divinité
; et aussi que le Fils n'est pas dissemblable par l'oeuvre, ni dissemblable
par la puissance ou dissemblable en tout point, ni non plus qu'il tient
son existence d'ailleurs, mais qu'il est né de Dieu non pas comme
un faux Dieu, mais qu'il a été engendré vrai Dieu
du vrai Dieu, vraie lumière de la vraie lumière, si bien
qu'on ne le considère ni comme diminué, ni comme dissemblable,
car l'unique engendré a la splendeur de la lumière éternelle
Sg
7,26 , parce que dans l'ordonnance de la nature la lumière ne
peut pas être sans l'éclat, ni l'éclat sans la lumière
; il est aussi l'image du Père, car qui l'a vu a vu aussi le Père
Jn
14,9 ; le même, pour notre Rédemption, est sorti de la
Vierge pour naître homme complet pour l'homme complet qui avait péché.
C'est pourquoi nous affirmons que le Fils de Dieu a pris aussi l'homme
complet.
145
Nous professons également que l'Esprit Saint est incréé
et d'une unique majesté, d'une unique ousie, d'une unique puissance
avec Dieu Père et notre Seigneur Jésus Christ. Et il ne mérite
pas l'injure d'être une créature, lui qui a été
envoyé pour créer, comme l'assurait le saint prophète
en disant : " Envoie ton Esprit, et elles seront créées "
Ps
103,30 . Ensuite un autre affirma de même : " L'Esprit divin
qui m'a fait " (voir Jb 33,4 ). Car on ne doit pas séparer
quant à la divinité celui qui est uni dans l'opération
et dans la rémission des péchés.
L'incarnation, contre les apollinaristes
146
Nous nous étonnons certes de ce qu'on dise de certains des nôtres
que bien qu'ils semblent avoir une intelligence orthodoxe de la Trinité,
ils ne pensent pas juste cependant... au sujet du sacrement de notre salut.
On affirme en effet qu'ils disent que notre Seigneur et Sauveur a pris
de la Vierge Marie un homme incomplet, c'est-à-dire sans esprit.
Hélas, quel voisinage, dans cette conception, avec les ariens !
Ces derniers disent que la divinité est incomplète dans le
Fils de Dieu, les premiers affirment de façon mensongère
que l'humanité est incomplète dans le Fils de l'homme. Mais
si un homme incomplet a été pris, incomplet est notre salut,
parce que ce n'est pas l'homme tout entier qui a été sauvé.
Et pourquoi aura été dite cette parole du Seigneur : " Le
Fils de l'homme est venu sauver ce qui était perdu " Mt 18,11
?
Tout entier, c'est-à-dire dans l'âme et dans le corps, dans
l'esprit et dans toute la nature de sa substance. Si donc l'homme tout
entier était perdu, il était nécessaire que ce qui
était perdu fût sauvé ; mais s'il a été
sauvé sans l'esprit, alors il apparaîtra, contre la foi de
l'Evangile, que ce n'est pas tout ce qui était perdu qui a été
sauvé ; or à un autre endroit le Sauveur lui-même dit
: vous vous irritez contre moi parce que j'ai guéri tout l'homme
(voir Jn 7,23 ). Du reste c'est bien dans l'esprit de l'homme que
la faute originelle et la totalité de la perdition ont leur lieu.
Car si le sens qui fait choisir le bien et le mal n'avait pas péri
d'abord, il ne mourrait pas : comment donc admettre que n'aurait pas dû
être sauvé entièrement ce dont on reconnaît qu'il
a péché en tout premier ? Quant à nous, qui savons
que nous avons été sauvés complètement et parfaitement,
conformément à la profession de foi de l'Eglise catholique,
nous professons que Dieu parfait a assumé un homme complet.
L'Esprit Saint et l'incarnation du Verbe
147 De même qu'en toutes choses nous tenons
inviolable la foi de Nicée, sans en détourner les mots ou
en fausser le sens, que nous croyons en la Trinité d'une essence
coéternelle et unique, et que nous ne séparons en rien l'Esprit
Saint mais le vénérons avec le Père et le Fils, parfait
en tout, en pouvoir, en honneur, en majesté et en divinité,
de même nous avons confiance que la plénitude du Verbe de
Dieu, non pas proféré mais né, non pas qui demeure
dans le Père en sorte qu'il n'est pas, mais qui est parfait et subsiste
d'éternité en éternité, a pris et sauvé
le pécheur complet, c'est-à-dire en sa totalité.
Lettre " Per filium meum " à l'évêque Paulin d'Antioche,
375.
L'incarnation du Verbe divin
148
...Il faut confesser que la Sagesse elle-même, le Verbe, le Fils
de Dieu, a pris le corps, l'âme et l'esprit, c'est-à-dire
l'Adam tout entier, et, pour parler plus expressément, tout notre
vieil homme à l'exception du péché. De même
qu'en confessant qu'il a pris un corps humain nous ne lui ajoutons pas
par là les passions vicieuses des hommes, de même en disant
qu'il a pris l'âme et l'esprit de l'homme nous ne disons pas par
là qu'il a été soumis au péché des pensées
humaines. Mais si quelqu'un affirme que le Verbe a pris la place de l'esprit
humain dans la chair du Seigneur, l'Eglise catholique l'anathématise,
comme aussi ceux qui confessent deux fils dans le Sauveur, l'un avant l'Incarnation,
et l'autre après avoir pris chair de la Vierge, et qui ne confessent
pas le même Fils de Dieu avant et après.
Lettre " Oti te apostolike cathedra " aux évêques d'Orient,
vers 375
Condamnation de l'apollinarisme
149
vous devez donc savoir que depuis longtemps nous avons condamné
l'infâme Timothée, le disciple d'Apollinaire l'Hérétique,
en même temps que sa doctrine impie, et nous ne croyons aucunement
que ce qu'il a laissé ait une influence quelconque à l'avenir.
... Le Christ en effet, le Fils de Dieu notre Seigneur, a donné
par sa propre Passion au genre humain le salut en toute sa plénitude,
afin de libérer de tout péché tout l'homme pris dans
les péchés. Si donc quelqu'un dit qu'il avait une part moindre
à la divinité ou à l'humanité, il se montre
lui-même rempli de l'esprit du diable, comme le fils de la géhenne.
Pourquoi donc me demandez-vous à nouveau la condamnation de Timothée
? Il a été condamné ici également par jugement
du Siège apostolique... en même temps que son maître
Apollinaire...
1er concile de CONSTANTINOPLE (2e concile Oecuménique)
mai-30 juillet 381
Profession de foi de Constantinople.
150
(Version grecque)
Nous croyons en un seul , Dieu Père tout-puissant, créateur
du ciel et de la terre, de toutes les choses visibles et invisibles,
et en un seul Seigneur Jésus Christ, le Fils de Dieu, l'unique
engendré, qui a été engendré du Père
avant tous les siècles, lumière de lumière, vrai Dieu
de vrai Dieu, engendré non pas créé, consubstantiel
au Père, par qui tout a été fait ;
qui à cause de nous les hommes et à cause de notre salut
est descendu des cieux, s'est incarné de l'Esprit Saint et de la
Vierge Marie et s'est fait homme ; a été crucifié
pour nous sous Ponce Pilate, a souffert et a été enseveli,
est ressuscité le troisième jour selon les Ecritures et est
monté aux cieux, siège à la droite du Père
et reviendra en gloire juger les vivants et les morts : et son Règne
n'aura pas de fin ;
et en l'Esprit Saint, qui est Seigneur et donne la vie, qui procède
du Père, qui avec le Père et le Fils est coadoré et
coglorifié, qui a parlé par les prophètes : en une
seule sainte Eglise, catholique et apostolique. Nous confessons un seul
baptême pour la rémission des péchés ; nous
attendons la résurrection des morts et la vie du monde à
venir. Amen.
(Version latine)
Je crois en un seul Dieu Père tout-puissant créateur
du ciel et de la terre, de toutes les choses visibles et invisibles.
Et en un seul Seigneur Jésus Christ, le Fils unique de Dieu,
et né du Père avant tous les siècles, Dieu de Dieu,
lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré
non pas créé, consubstantiel au Père, par qui tout
a été fait ;
qui à cause de nous les hommes et à cause de notre salut
est descendu des cieux, s'est incarné de l'Esprit Saint de la Vierge
Marie et s'est fait homme ; il a même été crucifié
pour nous sous Ponce Pilate, a souffert et a été enseveli,
est ressuscité le troisième jour selon les Ecritures et est
monté au ciel ; il siège à la droite du Père
et reviendra en gloire juger les vivants et les morts ; et son Règne
n'aura pas de fin.
Et en l'Esprit Saint, qui est Seigneur et donne la vie, qui procède
du Père et du Fils, qui avec le Père et le Fils est également
coadoré et coglorifié, qui a parlé par les prophètes.
Et en une seule sainte Eglise catholique et apoostolique. Je confesse un
seul baptême pour la rémission des péchés. Nous
attendons la résurrection des morts et la vie du monde à
venir. Amen
Canons, 9 juillet 381.
Condamnation de diverses hérésies
151
1. Ne pas abroger la foi des 318 Pères réunis à
Nicée en Bithynie, mais que celle-ci demeure en vigueur : et anathématiser
toute hérésie : particulièrement celle des Eunomiens,
c'est à dire des Anoméens, celle des Ariens ou Eudoxiens,
celle des Semi-Ariens ou Pneumatomaques, celle des Sabelliens, celle des
Marcelliens, celle des Photiniens et celle des Apollinaristes.
2. Que les évêques d'un diocèse n'interviennent
pas dans les Eglises qui leur sont étrangères ni ne mettent
de désordre dans les Eglises, mais que, conformément aux
canons, l'évêque d'Alexandrie administre seulement les affaires
de l'Egypte, les évêques de l'Orient, seulement celles du
diocèse oriental, en maintenant les prérogatives reconnues
par les canons de Nicée à l'Eglise d'Antioche ; que les évêques
du diocèse d'Asie administrent seulement les affaires de l' Asie,
ceux du Pont, seulement celles du Pont, et ceux de la Thrace, seulement
celles de la Thrace. S'ils ne sont pas appelés, les évêques
ne sortiront pas de leur diocèse pour imposer les mains ou pour
d'autres fonctions ecclésiastiques. Si on observe ce canon, il est
clair que le synode de l'éparchie est compétent dans son
éparchie, selon les déterminations de Nicée. Quant
aux Eglises de Dieu qui sont parmi les peuples barbares, il convient qu'elles
soient administrées selon la coutume mise en vigueur par les Pères.
3. L'Evêque de Constantinople doit avoir la primauté d'honneur
après l'évêque de Rome, car cette ville est la nouvelle
Rome.
4. A propos de Maxime le Cynique et des désordres qui, à
cause de lui, se sont produits à Constantinople, (nous déclarons)
que Maxime n'a jamais été et qu'il n'est pas évêque,
ni que ceux qu'il a ordonnés à quelque degré du clergé
ne l'ont été ; tout ce qui a été fait à
son égard ou qu'il a fait lui-même est sans valeur.
Concile de Rome. 382.
a) " Tomus Damasi " ou profession de foi à l'évêque
Paulin
d'Antioche, 152
Trinité et Incarnation
152
Parce que après le concile de Nicée a surgi cette erreur,
et que certains osèrent dire d'une bouche sacrilège que l'Esprit
Saint a été fait par le Fils :
153
(1) Nous anathématisons ceux qui ne proclament pas en toute
liberté qu'il possède une seule puissance, une seule substance
avec le Père et le Fils.
154
(2) Nous anathématisons aussi ceux qui suivent l'erreur de Sabellius,
en disant que le Père est le même que le Fils.
155
(3) Nous anathématisons Arius et Eunomius qui, égaux
en impiété quoique différents dans leurs paroles,
affirment que le Fils et le Saint- Esprit sont des créatures.
156
(4) Nous anathématisons les macédoniens qui, issus de
la racine d'Arius, n'ont pas modifié la perfidie mais seulement
le nom.
157
(5) Nous anathématisons Photin qui renouvelle l'hérésie
d'Ebion et qui professe que le Seigneur Jésus Christ est seulement
de Marie.
158
(6) Nous anathématisons ceux qui affirment deux Fils, existant
l'un avant les siècles, et l'autre après l'assomption de
la chair de la Vierge.
159
(7) Nous anathématisons ceux qui disent que le Verbe de Dieu
a habité dans une chair humaine à la place d'une âme
raisonnable spirituelle, parce que le Fils et Verbe de Dieu n'a pas été
dans son corps à la place d'une âme raisonnable et spirituelle,
mais c'est notre âme (raisonnable et spirituelle) que, sans péché,
il a prise et sauvée.
160
(8) Nous anathématisons ceux qui affirment que le Verbe, le
Fils de Dieu, est une extension ou une contraction, et séparé
du Père, sans substance, et qu'il aura une fin.
161
(9) Ceux aussi qui sont allés d'Eglise en Eglise, nous les tenons
pour exclus de la communion avec nous jusqu'à ce qu'ils soient retournés
dans les cités où ils ont été établis
d'abord. Et si quelqu'un, lorsqu'un autre a émigré, a été
ordonné à sa place de son vivant, celui qui a quitté
sa cité sera sans dignité sacerdotale jusqu'au moment où
son successeur reposera dans le Seigneur.
162
(10) Si quelqu'un ne dit pas que le Père est toujours, que le
Fils est toujours, que le Saint-Esprit est toujours, il est hérétique.
163
(11) Si quelqu'un ne dit pas que le Fils est né du Père,
c'est- à-dire de sa substance divine, il est hérétique.
164
(12) Si quelqu'un ne dit pas que le Fils de Dieu est vrai Dieu, comme
son Père est vrai Dieu, qu'il peut tout, qu'il sait tout et qu'il
est égal au Père, il est hérétique.
165
(13) Si quelqu'un dit que le Fils, quand il était sur la terre
dans la chair, n'était pas avec le Père aux cieux, il est
hérétique.
166
(14) Si quelqu'un dit que dans la souffrance de la croix c'est Dieu
qui ressentait la douleur, et non la chair et l'âme dont le Christ,
Fils de Dieu, s'était revêtu - la forme d'esclave qu'il avait
prise, comme dit l'Ecriture (voir Ph 2,7 ) il est dans l'erreur.
167
(15) Si quelqu'un ne dit pas qu'il siège à la droite
du Père dans la chair dans laquelle il viendra juger les vivants
et les morts, il est hérétique.
168
(16) Si quelqu'un ne dit pas que l'Esprit Saint est vraiment et proprement
du Père comme le Fils, qu'il est de la substance divine et qu'il
est vrai Dieu, il est hérétique.
169
(17) Si quelqu'un ne dit pas que le Saint-Esprit peut tout qu'il sait
tout, qu'il est partout, comme le Fils et le Père il est hérétique.
170
(18) Si quelqu'un dit que le Saint-Esprit est une créature ou
qu'il a été fait par le Fils, il est hérétique.
171
(19) Si quelqu'un ne dit pas que le Père a fait toutes choses,
c'est-à-dire, les visibles et les invisibles, par le Fils et le
Saint-Esprit, il est hérétique.
172
(20) Si quelqu'un ne dit pas que le Père, le Fils et le Saint
Esprit ont une seule divinité, un seul pouvoir, une seule majesté,
une seule puissance, une seule gloire et souveraineté, un seul Royaume,
une seule volonté et une seule vérité il est hérétique.
173
(21) Si quelqu'un ne dit pas que sont vraies les trois Personnes du
Père, du Fils et du Saint-Esprit, qu'elles sont égales, toujours
vivantes, contenant toutes les choses visibles et invisibles, puissantes
sur tout, jugeant tout, vivifiant tout créant tout, conservant tout,
il est hérétique.
174
(22) Si quelqu'un ne dit pas que le Saint-Esprit doit être adoré
par toute créature, comme le Fils et le Père, il est hérétique.
175
(23) Si quelqu'un pense de façon juste à propos du Père
et du Fils, mais ne pense pas de façon juste à propos de
l'Esprit, il est hérétique, parce que tous les hérétiques
qui pensent mal au sujet du Fils de Dieu et de l'Esprit Saint se trouvent
dans l'impiété des juifs et des païens,
176
(24) Si quelqu'un, en disant que le Père est Dieu, que son Fils
est Dieu et que le Saint-Esprit est Dieu, partage, et veut dire ainsi des
dieux et non pas Dieu, à cause de l'unique divinité et puissance,
que nous croyons et savons appartenir au Père, au Fils et au Saint-Esprit
; s'il excepte le Fils ou l'Esprit Saint, en estimant que seul le Père
doit être dit Dieu, et que c'est ainsi qu'il croit en un seul Dieu,
il est hérétique en tous ces points ; il est même juif.
Car le nom de dieux a été disposé et donné
par Dieu à tous les anges et à tous les saints.
Mais pour le Père, le Fils et l'Esprit Saint, leur unique et
égale divinité fait que ce n'est pas l'appellation de dieux,
mais de Dieu, qui nous est montrée et indiquée pour que nous
y croyions. Car nous sommes baptisés uniquement dans le Père,
le Fils et l'Esprit Saint et non pas au nom des archanges ou des anges,
comme les hérétiques ou les juifs ou même les païens
insensés.
177
Tel est le salut des chrétiens : croyant à la Trinité,
c'est-à- dire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, baptisés
en elle, nous devons croire fermement qu'elle est une seule et vraie divinité
et puissance, majesté et substance.
b) " Decretum Damasi "
Le Saint-Esprit
178
Tout d'abord il faut traiter de l'Esprit septiforme qui repose sur
le Christ. L'Esprit de sagesse : le Christ est la force de Dieu et la sagesse
de Dieu 1Co 1,24 L'Esprit d'intelligence : Je te donnerai l'intelligence
et je t'instruirai dans la voie dans laquelle tu marcheras Ps 31,8 .
L'Esprit de conseil : Et son nom sera appelé messager du grand conseil
Is 9,6 LXX. L'Esprit de force : comme plus haut, force de Dieu et
sagesse de Dieu 1Co 1,24 L'Esprit de science: en raison de l'éminence
de la science du Christ Jésus Ep 3,19 Ph 3,8 , l'envoyé.
L'Esprit de vérité : Moi je suis la voie, la vie et la vérité
Jn 14,6 . L'Esprit de crainte (de Dieu) : Le commencement de la
sagesse est la crainte de Dieu Ps 110,10 Pr 9,10 .
Multiforme cependant est la distribution des noms du Christ : Seigneur,
parce que Esprit ; Verbe, parce que Dieu ; Fils, parce que unique né
du Père ;... prophète, parce qu'il a révélé
les choses futures ; " l'Esprit Saint en effet n'est pas l'Esprit du Père
seulement, ou du Fils seulement, mais l'Esprit du Père et du Fils
; il est écrit en effet : si quelqu'un aime le monde, l'Esprit du
Père n'est pas en lui (voir 1Jn 2,15 Rm 8,9 ) ; de même
il est écrit : quiconque ' n'a pas l'Esprit du Christ, celui-là
ne lui appartient pas' Rm 8,9 c'est par cette nomination du Père
et du Fils qu'est reconnu l'Esprit Saint " dont le Fils lui-même
dit dans l'Evangile : l'Esprit Saint procède du Père Jn
15,26 et : il recevra de ce qui est à moi et il vous l'annoncera
Jn 16,14
Le canon de la sainte écriture
179
Il nous faut maintenant parler des divines Ecritures, de ce que reçoit
l'Eglise catholique universelle et de ce qu'elle doit éviter.
On commence par l'ordre de l'Ancien Testament. Genèse, un livre
; Exode, un livre ; Lévitique, un livre ; Nombres, un livre ; Deutéronome,
un livre ; Josué, un livre ; Juge un livre ; Ruth, un livre ; Rois,
quatre livres ; Paralipomènes, deux livres ; 150 Psaumes (psautier),
un livre ; Salomon, trois livres ; Proverbes, un livre ; Ecclésiaste,
un livre ; Cantique des Cantiques, un livre ; encore Sagesse, un livre
; Ecclésiastique, un livre.
Puis l'ordre des prophètes. Isaïe, un livre ; Jérémie,
un livre, avec Cinoth, c'est-à-dire ses Lamentations ; Ezéchiel
un livre ; Daniel, un livre ; Osée, un livre ; Amos, un livre ;
Michée, un livre ; Joël, un livre ; Abdias, un livre ; Jonas,
un livre ; Nahum, un livre ; Habacuc, un livre ; Sophonie, un livre ; Aggée,
un livre ; Zacharie, un livre ; Malachie, un livre.
Puis l'ordre des histoires. Job, un livre ; Tobie, un livre ; Esdras,
deux livres ; Esther, un livre ; Judith, un livre ; Maccabées, deux
livres.
Puis l'ordre des Ecritures du Nouveau et éternel Testament,
que l'Eglise sainte et catholique (romaine) reçoit (et vénère).
Evangiles (quatre livres) : un livre selon Matthieu ; un livre selon Marc
; un livre selon Luc ; un livre selon Jean
(de même les Actes des Apôtres, un livre.)
Les épîtres de (l'apôtre) Paul, au nombre de quatorze
: une aux Romains ; deux aux Corinthiens ; une aux Ephésiens ; deux
aux Thessaloniciens ; une aux Galates ; une aux Philippiens ; une aux Colossiens
; deux à Timothée ; une à Tite ; une à Philémon
; une aux Hébreux.
De même l'Apocalypse, livre un.
Et les Actes des Apôtres, un livre (voir plus haut).
Puis les épîtres canoniques, au nombre de sept : deux
de l'apôtre Pierre ; une épître de l'apôtre Jacques
; une épître de l'apôtre Jean ; deux épîtres
de l'autre Jean, le presbytre ; une épître de l'ap6tre Jude,
le zélote. Fin du canon du Nouveau Testament.
SIRICE : décembre 384 (12 janvier
385 ?)-26 novembre
Lettre " Directa ad decessorem " à l'évêque Himère
de
Tarragone, 10 février 385.
Prééminence et autorité doctrinale de l'évêque
de Rome
181
(Introduction, Par. 1)... Nous ne refusons pas à ta demande
la réponse qui convient, puisque eu égard à Notre
charge, Nous n'avons pas la liberté de pouvoir dissimuler ou taire
quelque chose, puisque plus qu'à tous Nous incombe le zèle
pour la religion chrétienne. Nous portons les charges de tous ceux
qui peinent, et plus encore : les porte en Nous le bienheureux apôtre
Pierre dont Nous croyons avec confiance qu'il Nous protège et Nous
garde en toutes choses comme l'héritier de son ministère...
182
(Chap. 15, Par 20) Maintenant Nous encourageons encore et encore le
propos de ta fraternité d'observer les canons et de garder les décrets
édictés, pour que ce que Nous avons écrit en réponse
à ta demande, tu fasses en sorte que cela soit porté à
la connaissance de tous nos coévêques, et non pas de ceux-là
seulement qui se trouvent dans ta province ; mais ce qui a été
déterminé par Nous selon une ordonnance salutaire doit être
envoyé aussi, accompagné de ta lettre, à tous les
évêques de Carthage, de la Bétie, de Lusitanie et de
Galice. Et bien qu'aucun prêtre du Seigneur n'ait la liberté
d'ignorer les décisions du Siège apostolique ou les déterminations
vénérables des canons, il pourra être néanmoins
très utile et - compte tenu de l'ancienneté de ton sacerdoce
- très glorieux pour ta Charité, que ce qui t'a été
écrit à titre spécial en termes généraux
soit porté, par ton souci de l'unanimité, à la connaissance
de tous nos frères : afin que qui a été édicté
par Nous, non pas de façon inconsidérée mais de façon
circonspecte, avec une grande prudence et longue réflexion, demeure
inviolé, et qu'à l'avenir soit fermée la voie des
excuses, laquelle ne pourra plus être ouverte à personne auprès
de Nous.
Baptême des hérétiques
183
(Chap. 1,Par 2) (Tu as fait savoir)...que beaucoup de ceux qui ont
été baptisés par les ariens impies se hâtent
vers l'Eglise catholique, et que certains parmi nos frères veulent
les baptiser à nouveau : cela n'est pas permis ; car que cela se
fasse, l'Apôtre l'interdit (voir Ep 4,5 He 6,4 ), les canons
s'y opposent, et les décrets généraux envoyés
aux provinces par mon prédécesseur Libère d'heureuse
mémoire après l'annulation du concile de Rimini l'interdisent
aussi. Nous les recevons dans la communauté des catholiques avec
les novatiens et d'autres hérétiques, comme cela été
décidé au synode, par la seule invocation de l'Esprit septiforme
et moyennant l'imposition des mains de l'évêque - ce qui est
observé également par tout l'Orient et l'Occident ; vous
aussi vous ne devez pas désormais vous écarter de ce chemin,
si vous ne voulez pas être séparés de la communauté
avec nous par une sentence synodale.
La nécessité du baptême
184
(Chap. 2, Par 3) Sans vouloir cependant amoindrir le respect sacré
qui s'attache à Pâques, Nous prescrivons d'administrer sans
délai le baptême aux enfants qui, du fait de leur âge,
ne peuvent pas encore parler, ou aux personnes qui se trouvent dans une
nécessité quelconque de recevoir le saint baptême,
de peur qu'il ne s'ensuive un détriment pour nos âmes si,
par suite de notre refus de la fontaine du salut à ceux qui le désiraient,
certains mourants venaient à perdre le Royaume et la vie. Quiconque
de même se trouve menacé d'un naufrage, d'une invasion ennemie,
ou de quelque maladie mortelle, qu'il soit admis, aussitôt qu'il
le demande, au bénéfice de la régénération
sollicitée. L'erreur jusqu'ici dans ce domaine doit suffire ; à
présent que tous les prêtres s'en tiennent à la règle
susdite, s'ils ne veulent pas être arrachés à la solidité
du roc apostolique sur lequel le Christ a construit toute l'Eglise.
Le célibat des clercs
185
(Chap. 7, Par 8). Nous avons appris en effet que beaucoup de prêtres
du Christ et de lévites, longtemps après leur consécration,
ont procréé une descendance aussi bien de leur propre mariage
que d'un commerce honteux, et qu'ils défendent leur méfait
en prétextant qu'on lit dans l'Ancien Testament que la permission
d'engendrer est accordée aux prêtres et aux ministres.
(Contre cet argument le pontife romain objecte :) (Par 9) Pourquoi
a-t-il même été enjoint aux prêtres d'habiter
loin de leur maison, au temple, l'année de leur tour de service
? Pour la raison qu'ils ne devaient avoir de commerce charnel pas même
avec leurs femmes, de manière à briller par la pureté
de leur conscience et à offrir ainsi un sacrifice agréable
à Dieu.
(Par 10) C'est pourquoi après nous avoir illuminé par
sa venue, le Seigneur Jésus atteste à son tour dans l'Evangile
qu'il est venu accomplir la Loi et non l'abolir Mt 5,17 . Et pour
cette raison il a voulu que la forme de l'Eglise dont il est l'Epoux, brille
de la splendeur de la chasteté, de manière qu'il puisse la
trouver... " sans tache ni ride " (Ep 5,27) au jour du jugement, lorsqu'il
viendra à nouveau. Par la loi indissoluble de ces dispositions nous
sommes tous liés, prêtres et lévites, pour que du jour
de notre ordination nous consacrions nos coeurs et nos corps à la
sobriété et à la chasteté, de sorte que nous
plaisions au Seigneur notre Dieu dans les sacrifices que nous offrons quotidiennement.
3eme concile de
Carthage, 28 août 397
Le canon des saintes Ecritures
186
(Il a été décidé).qu'en dehors des Ecritures
canoniques rien ne doit être lu dans l'Eglise sous le nom de divines
Ecritures. Or sont écritures canoniques : Genèse, Exode,
Lévitique, Nombres, Deutéronome, Jésus Nave, Juges,
Ruth, quatre livres des Rois, deux livres des Chroniques, Job, le Psautier
de David, cinq livres de Salomon, douze livres des Prophètes, Esaïe,
Jérémie, Daniel, Ezéchiel, Tobie, Judith, Esther,
deux livres d'Esdras, deux livres des Maccabées.
Quant au Nouveau Testament : quatre livres des évangiles, un
livre des Actes des Apôtres, treize épîtres de l'apôtre
Paul, du même une aux Hébreux, deux de Pierre, trois de Jean
(voir Can. 179 , une de Jacques, une de Jude, l'Apocalypse de Jean. (est
ajouté dans un manuscrit :)... l'Eglise d'outre-mer doit être
consultée pour la confirmation de ce canon.
ANASTASE Ier : 27 novembre
399-402 (19 décembre 40
1er. concile de Tolède,
septembre 400 (405 ?)
a) Chapitre
La consécration du chrême
187
Can. 20. (1) Bien qu'on observe presque partout qu'en dehors de l'évêque
personne ne consacre le chrême, parce qu'on dit qu'en certains lieux
ou certaines provinces des presbytres consacrent le chrême, il a
été décidé néanmoins qu'à partir
de ce jour aucun autre en dehors de l'évêque ne consacre le
chrême et le distribue aux diocèses, et cela de la manière
suivante : de chaque église des diacres ou des sous-diacres seront
envoyés à l'évêque avant le jour de Pâques,
pour qu'on puisse disposer le jour de Pâques du chrême consacré
et distribué par l'évêque. (2) L'évêque
a le droit sans nul doute de consacrer le chrême à tout moment,
mais absolument rien ne doit être fait sans que l'évêque
le sache ; or il a été décrété que le
diacre ne fait pas la chrismation, mais que le presbytre la fait en l'absence
de l'évêque, et en sa présence si celui-ci l'en a chargé.
b) " Symbolum Toletanum " (400) " et sa forme plus longue
comme " Libellus in modum symboli " de l'évêque Pastor de
Palencia (477).
Profession de foi contre les erreurs des priscillianistes
188
Nous croyons en l'unique vrai Dieu, le Père et le Fils et l'Esprit
Saint, le créateur des choses visibles et invisibles, par qui tout
a été fait au ciel et sur la terre. Celui-ci est l'unique
Dieu et celle-ci est l'unique Trinité du nom divin (de la substance
divine). (Mais) le Père n'est pas le Fils lui-même, mais il
a un Fils qui n'est pas le Père. Le Fils n'est pas le Père,
mais il est le Fils de Dieu de (la) nature (du Père). Et l'Esprit
est le Paraclet, qui n'est ni le Père lui-même ni le Fils,
mais qui procède du Père (et du Fils). Le Père est
donc non engendré, le Fils est engendré, le Paraclet n'est
pas engendré mais procède du Père (et du Fils). C'est
le Père dont on a entendu la voix du haut des cieux : celui-ci est
mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis ma complaisance ; écoutez-le
Mt 17,5 2P 1,17 voir Mt 3,17 . C'est le Fils qui dit : je
suis sorti du Père, et je suis venu de Dieu dans ce monde (voir
Jn 16,28 . C'est le Paraclet lui-même (l'Esprit Paraclet)
dont le Fils dit : si je ne pars pas vers le Père le Paraclet ne
viendra pas à vous Jn 16,7 . Cette Trinité distincte
dans les personnes est une seule substance, vertu, puissance, majesté
(unie par sa vertu et sa puissance et sa majesté), indivisible et
sans différence; en dehors d'elle (nous le croyons) il n'est pas
de nature divine, soit d'un ange, soit d'un esprit, soit d'une puissance
dont on puisse croire qu'elle est Dieu,
189
Ce Fils de Dieu par conséquent, Dieu, né du Père
avant tout commencement, a été sanctifié dans le sein
de la bienheureuse Vierge Marie (le sein de la Vierge Marie), et d'elle,
engendré sans la semence d'un homme, il a pris une humanité
véritable (c'est-à-dire que deux natures, à savoir
de la divinité et de la chair, se sont unies totalement en une seule
personne) à savoir le (notre) Seigneur Jésus Christ (Et)
il n'avait pas un corps maginaire ou fait d'une simple forme (d'un fantôme),
mais entier (et vrai) : Et il a eu faim et a eu soif, et a ressenti la
douleur et a pleuré, et a ressenti toutes les blessures du corps
(a supporté toutes les injures du corps). A la fin il a été
crucifié (par les juifs), est mort et a été enseveli,
(et) le troisième jour il est ressuscité ; après cela
il a conversé avec les (ses) disciples et le quarantième
jour (après la résurrection) il est monté aux cieux
(au ciel). Ce Fils de l'homme est appelé également " Fils
de Dieu ", " mais le Fils de Dieu est appelé " Dieu , " non " Fils
de l'homme " ( Mais le Fils de Dieu, Dieu, est appelé Fils de l'homme
).
190
Mais nous croyons en la résurrection de la chair humaine (qu'il
y aura une résurrection pour la chair humaine). Mais l'âme
de l'homme n'est pas une substance divine ou une part de Dieu, mais une
créature qui n'est pas tombée de par la volonté divine
(nous l'appelons une créature qui a été créée
par la volonté divine).
191
1. Mais (donc) si quelqu'un dit et (ou) croit que ce n'est pas par
le Dieu tout-puissant que ce monde et tous ses agencements ont été
faits, qu'il soit anathème.
192
2. Si quelqu'un dit et (ou) croit que Dieu le père est même
que le Fils ou le Paraclet, qu'il soit anathème.
193
3. Si quelqu'un... croit que le Dieu Fils (Fils de Dieu) est le même
que le Père ou le Paraclet, qu'il soit anathème.
194
4. Si quelqu'un... croit que le Paraclet Esprit est le Père
ou le Fils, qu'il soit anathème.
195
5. Si quelqu'un... croit que l'homme Jésus Christ n'a pas été
assumé par le Fils de Dieu (que seule la chair, sans une âme,
a été prise par le Fils de Dieu), qu'il soit anathème.
196
6 Si quelqu'un... croit que le Fils de Dieu a souffert comme Dieu (le
Christ ne peut pas être né), qu'il soit anathème.
197
7. Si quelqu'un... croit que l'homme Jésus Christ était
un homme impassible (la divinité du Christ était sujette
au changement et à la souffrance), qu'il soit anathème.
198
8. Si quelqu'un... croit qu'autre est le Dieu de la Loi ancienne, autre
celui des évangiles, qu'il soit anathème.
199
9. Si quelqu'un... croit que le monde a été fait par
un autre Dieu que (et non pas par) celui dont il est écrit : au
commencement Dieu a fait le ciel et la terre (voir Gn 1,1 )qu'il
soit anathème.
200
10. Si quelqu'un... croit que les corps humains ne ressusciteront pas
après la mort, qu'il soit anathème.
201
11. Si quelqu'un.., croit que l'âme humaine est une portion de
Dieu ou de la substance de Dieu, qu'il soit anathème.
202
12. Si quelqu'un croit qu'en dehors des Ecritures que l'Eglise catholique
a reçues, d'autres doivent être tenues comme ayant autorité
ou s'il les vénère (si quelqu'un... croit qu'en dehors des
Ecritures que l'Eglise catholique reçoit, d'autres doivent être
considérées comme ayant autorité ou être vénérées),
qu'il soit anathème.
203
(13. Si quelqu'un... croit qu'il y a dans le Christ une seule nature
de la divinité et de la chair, qu'il soit anathème.).
204
(14. Si quelqu'un... croit qu'il existe quelque chose qui peut s'étendre
au- dehors de la Trinité divine, qu'il soit anathème.)
205
(15. Si quelqu'un estime qu'on doit croire à l'astrologie ou
aux mathématiques (sic !), qu'il soit anathème.(voir Can.460).
206
(16. Si quelqu'un... croit que les mariages qui sont tenus pour licites
selon la Loi divine, sont abominables, qu'il soit anathème.)
207
(17. Si quelqu'un... croit que ce n'est pas seulement pour mortifier
le corps qu'il faut s'abstenir de la chair des oiseaux ou des bêtes
qui sont donnés pour qu'on s'en nourrisse, qu'il soit anathème.)
208
(18. Si quelqu'un adhère aux erreurs de la secte de Priscillien
ou qu'il les professe, de sorte que dans le baptême salutaire il
fait autre chose, contre le siège de saint Pierre, qu'il soit anathème.)
Lettre " Dat mihi " à l'évêque Venerius de Milan, vers
401.
La question de l'orthodoxie du pape Libère.
209
Une très grande joie m'est donnée par le fait, qui est
l'oeuvre du Christ, que l'Italie victorieuse dans tout l'univers, enflammée
d'un zèle et d'un empressement divins, a gardé intègre
la foi transmise par les apôtres et établie par les anciens,
et cela au moment, il est vrai, où Constance de divine mémoire
a régné victorieux sur l'univers, et que la faction arienne
n'a pu insinuer aucune hérésie et introduire ainsi ses souillures,
parce que notre Dieu, nous le croyons, a veillé à ce que
cette foi sainte et immaculée ne soit pas altérée
par le blasphème d'hommes infâmes : cette foi qui avait été
examinée et définie lors de la rencontre du synode de Nicée
par de Saints hommes et par des évêques déjà
réunis dans le repos des saints. Pour elle ils ont volontiers accepté
l'exil, ceux qui alors se sont montrés de saints évêques,
à savoir Denys, à cause de cela serviteur de Dieu, un homme
instruit par l'enseignement divin, et ceux de sainte mémoire qui
ont suivi son exemple, Libère, l'évêque de l'Eglise
romaine, de même Eusèbe de Verceil, Hilaire de Gaule, pour
ne pas parler de ceux, nombreux, qui ont pu préférer être
fixés sur la croix plutôt que de blasphémer Dieu le
Christ comme y poussait l'hérésie arienne, ou d'appeler le
Fils de Dieu, Dieu le Christ, une créature du Seigneur.
( Suit la condamnation des livres d'Origène d'Alexandrie Traduits
en latin par Ruffin, voir 353 )
INNOCENT Ier : 21 (22 ?)
décembre 402 -12 mars
Lettre " Etsi tibi " à l'évêque Victrice de Rouen,
15 février 404.
Baptême des hérétiques
211
(Chap. 8, Par 11) (Il est bon de veiller)... à ce que ceux qui
viennent des novatiens ou des montanistes soient reçus seulement
par l'imposition des mains ; car bien que l'ayant été par
des hérétiques, ils ont cependant été baptisés
au nom du Christ.
Lettre " Consulenti tibi " à l'Evêque Exupère de Toulouse,
20
février 405
212
La réconciliation au moment de la mort
(Chap. 2)... Il a été demandé comment il faut se comporter
à l'égard de ceux qui, après le baptême, se
sont livrés sans relâche à la volupté charnelle
et qui, à la fin de leur vie demandent à la fois la pénitence
et la réconciliation dans la communion.
A leur endroit la prescription ancienne est plus sévère
; l'autre, récente, plus douce, par mesure de miséricorde.
En effet suivant l'ancienne coutume on tenait à ce que leur soit
accordée la pénitence, mais que la communion soit refusée.
En effet, en ces temps lointains où les persécutions étaient
fréquentes l'on refusait à bon droit la communion, de peur
qu'en raison d'une paix obtenue trop facilement, les fidèles sûrs
de leur réconciliation ne se laissent aller plus encore à
l'apostasie ; mais la pénitence leur était accordée
pour ne pas tout leur refuser, et la dureté des temps rendait le
pardon plus difficile.
Mais après que notre Seigneur eut rendu la paix à ses
Eglises et que la terreur fut passée, l'on décida d'accorder
la communion aux mourants - laquelle sera comme un viatique, grâce
à la miséricorde divine, pour ceux qui vont trépasser,
pour ne pas donner l'impression de suivre la dureté et la rigueur
de l'hérétique Novatien qui niait la possibilité du
pardon. On accordera donc la communion avec la pénitence in extremis
: ainsi les hommes dont nous avons parlé, au moins à leurs
derniers instants, et avec le consentement de notre Seigneur, seront défendus
contre la damnation éternelle.
Le canon des saintes Ecritures et les livres apocryphes
213
(Chap. 7) Les livres qui ont été reçus dans le
canon sont indiqués dans un bref appendice. C'est là (ce)
que tu as désiré te voir indiquer :
Cinq livres de Moïse, c'est-à-dire Genèse, Exode,
Lévitique, Nombres, Deutéronome, et un de Josué, un
des Juges, quatre livres des Rois, en même temps Ruth, seize livres
des Prophètes, cinq livres de Salomon, le Psautier.
De même les livres des histoires : un livre de Job, un de Tobie,
un d'Esther, un de Judith, deux des Maccabées, deux d'Esdras, deux
des Chroniques.
De même ceux du Nouveau Testament : quatre des évangiles,
13 (14) épîtres de l'apôtre Paul, trois épîtres
de Jean, deux épîtres de Pierre, (une épître
de Jude), une épître de Jacques, les Actes des Apôtres,
l'Apocalypse de Jean.
Quant au reste, qui figure soit sous le nom de Matthieu ou sous celui
de Jacques le Mineur, soit sous celui de Pierre et de Jean, ce qui a été
écrit par un certain Leukios, (ou sous le nom d'André, ce
qui l'a été par les philosophes Xenocharides et Léonidas,)
ou sous le nom de Thomas, et s'il existe d'autres écrits, non seulement
il faut le rejeter, mais comme tu le sais, le condamner.
Lettre " Magna me gratulatio ". à Rufus et à d'autres évêques
de Macédoine, 13 d
La forme du baptême
214
(On explique pourquoi selon les canons 8 et 19 de Nicée Can.127-128
il faut rebaptiser les paulianistes qui reviennent à l'Eglise mais
non les novatiens :)
(Chap. 5, Par 10) Qu'il existe une distinction entre ces deux hérésies,
la raison le fait apparaître, car les paulianistes ne baptisent pas
du tout au nom du Père et du Fils et de l'Esprit Saint, et les novatiens
baptisent dans ces mêmes noms redoutables et vénérables,
et chez eux jamais n'a été mise en cause l'unité de
la puissance divine, c'est-à-dire du Père et du Fils et de
l'Esprit Saint.
Lettre " Si instituta ecclesiastica " à l'évêque Decentius
de
Gubbio, 19 mars 41
Le ministre de la confirmation.
215
(Chap. 3, Par 6) Pour ce qui est de la confirmation des enfants, on
sait qu'elle ne doit pas être faite par un autre que l'évêque.
Les presbytres en effet, bien que prêtres du second rang, n'ont pas
le degré suprême du pontificat. Que ce pontificat revienne
seulement aux évêques, pour qu'ils Consignent ou transmettent
l'Esprit Paraclet, non seulement la coutume de l'Eglise l'atteste, mais
également ce passage des Actes des Apôtres qui rapporte que
Pierre et Jean furent envoyés pour transmettre l'Esprit Saint à
ceux qui étaient déjà baptisés (voir Ac
8,14-17 ). Aux presbytres en effet il est permis, lorsqu'ils baptisent
soit sans l'évêque, soit en présence de l'évêque,
d'oindre les baptisés de chrême, mais qui aura été
consacré par l'évêque ; mais non de signer le front
avec cette même huile, ce qui revient aux seuls évêques
lorsqu'ils transmettent l'Esprit Paraclet. Les paroles cependant je ne
puis les dire, pour ne pas sembler révéler (le mystère)
plutôt que de répondre à une demande.
Onction des malades
216
(Chap. 8, Par. II) Puisque ta charité a voulu consulter au sujet
de ceci comme du reste, mon fils, le diacre Célestin, a ajouté
dans sa lettre que ta charité mentionnait ce qui est écrit
dans l'épître de saint Jacques : " Quelqu'un parmi vous est-il
malade? Qu'il appelle les presbytres de l'Eglise et qu'ils prient sur lui,
après l'avoir oint d'huile au nom du Seigneur. La prière
de la foi sauvera le patient et le Seigneur le relèvera. S'il a
commis des péchés, ils lui seront remis " Jc 5,14-15 .
Il n'y a pas de doute qu'il faille l'entendre et le comprendre des fidèles
malades qui peuvent être oints de l'huile sainte du chrême,
laquelle étant confectionnée par l'évêque, il
est permis non seulement aux prêtres, mais aussi à tous les
chrétiens d'en user pour faire l'onction, dans leurs nécessités
personnelles, ou celles des leurs.
Par ailleurs, cette addition nous semble superflue : on se demande
si l'évêque peut faire ce qui est certainement permis aux
presbytres. Car la raison pour laquelle on parle des presbytres est que
les évêques, empêchés par d'autres occupations,
ne peuvent se rendre chez tous les malades. Mais si un évêque
en a la possibilité, et s'il juge que quelqu'un mérite d'être
visité par lui, il peut le bénir et lui faire l'onction du
chrême sans difficulté, puisque c'est lui qui fait le chrême.
On ne peut en faire l'onction sur les pénitents, parce qu'elle est
de l'ordre du sacrement. Car ceux auxquels on refuse les autres sacrements,
comment penser qu'on puisse leur en concéder un de cette espèce
?
In requirendis, aux évêques du concile de Carthage, 27 janvier
417.
La prééminence du Siège de Rome
217
(Chap. 1) En Nous consultant sur les choses divines ... fidèles
aux exemples de la tradition ancienne, ...vous avez affirmé la vigueur
de votre esprit religieux de la vraie façon, pas moins maintenant
où vous demandez conseil qu'auparavant lorsque vous vous êtes
prononcés, vous qui avez approuvé de vous en rapporter à
notre jugement, sachant ce qui est dû au Siège apostolique,
puisque Nous tous qui sommes établis en cette place désirons
suivre l'Apôtre de qui est issu l'épiscopat et toute l'autorité
de ce nom. C'est en le suivant que Nous avons appris à condamner
le mal comme à approuver ce qui est louable, comme ce que vous avez
estimé dans la vigilance de votre office sacerdotal, à savoir
qu'on ne doit pas fouler aux pieds les ordonnances des Pères ; car
ceux-ci, dans une pensée plus divine qu'humaine, avaient décrété
que n'importe quelle affaire à traiter, fût-ce des provinces
les plus éloignées et les plus retirées, ne serait
pas considérée comme finie avant d'avoir été
portée à la connaissance de ce Siège, pour qu'il confirmât
de toute son autorité les justes sentences et que les autres Eglises
- comme les eaux qui jaillissent de leur source originelle et qui s'écoulent
dans toutes les régions du monde par de purs ruisseaux venus de
la source non corrompue - reçoivent de lui ce qu'elles prescriront
et sachent qui elles doivent purifier et qui, souillé d'une fange
ineffaçable, ne recevra pas l'eau digne des corps purs.
Lettre " Inter ceteras Ecclesiae Romanae " à Silvanus
et aux autre pères du concile de Milève, 27 janvier 417.
La prééminence du Siège romain
218
(Chap. 2) Avec diligence donc, et comme il convient, vous avez consulté
les arcanes de la charge apostolique - de la charge, dis-je, de celui à
qui appartient " en dehors des choses extérieures, la sollicitude
de toutes les Eglises " 2Co 11,28 - au sujet de la position à
tenir dans des questions douteuses, et vous vous êtes conformé
en cela à ce qui est la règle ancienne, laquelle, vous le
savez, a toujours été observée avec moi par l'univers
entier... Pourquoi avez-vous aussi confirmé cela par votre agir,
si ce n'est parce que vous savez que des réponses coulent toujours
de la source apostolique dans toutes les provinces, pour ceux qui en font
la requête ? Surtout chaque fois qu'est débattue une affaire
de foi, je pense que tous nos frères et coévêques ne
doivent en référer Pierre, c'est-à-dire au garant
de son nom et de sa charge, comme l'a fait maintenant Votre Charité
pour demander ce qui peut être profitable à toutes les Eglises
ensemble dans le monde entier. Elles doivent en effet devenir plus prudentes,
lorsqu'elles voient que, selon la relation du double synode, les inventeurs
du mal sont séparés de la communion de par les déterminations
de notre jugement.
La nécessité du baptême
219
(Chap. 5) ... que les petits enfants peuvent, même sans la grâce
du baptême, jouir des récompenses de la vie éternelle,
cela est stupide au plus haut point. Si, en effet, ils ne mangent pas la
chair du Fils de l'homme et ne boivent pas son sang, ils n'auront pas la
vie en eux (voir Jn 6,53 ). Ceux qui soutiennent que ces enfants
l'auront sans être renés, me paraissent vouloir rendre vain
le baptême lui-même, en prêchant qu'ils ont ce que la
foi professe ne pouvoir leur être conféré que par le
baptême.
Si donc, comme ils le veulent, il n'y a aucune fâcheuse conséquence
à ne pas renaître, il leur faut aussi professer que les saintes
eaux de la nouvelle naissance ne servent à rien. Mais, la vérité
peut avoir rapidement raison de la doctrine erronée de ces hommes
vains avec les paroles que le Seigneur dit dans l'Evangile : " Laissez
venir à moi les petits enfants et ne les empêchez pas ; car
c'est à leurs pareils qu'appartient le Royaume des cieux. (voir
Mt
19,14 Mc 10,14 Lc 18,16 .
ZOSIME : 18 mars 417-26
décembre 418
Lettre "Quamvis Patrum" au concile de Carthage, 21 mars 418.
L'autorité doctrinale de l'évêque de Rome
221
(N. 1) Bien que la tradition des pères ait reconnu au Siège
apostolique une telle autorité que personne n'a osé mettre
en cause son jugement, et qu'elle ait toujours observé cela par
des canons et des règles, et que, par ses lois, la discipline ecclésiastique
en vigueur jusqu'ici manifeste au nom de Pierre, dont elle descend elle-même,
la révérence qui convient : ...(3) Bien que donc Pierre soit
l'origine d'une telle autorité et que les décrets suivants
de tous les anciens confirment que l'Eglise romaine est affermie par toutes
les lois et coutumes aussi bien humaines que divines - et vous ne l'ignorez
pas, mais vous l'avez appris, frères très chers, et comme
prêtres vous devez savoir que Nous en dirigeons la région
et que nous détenons aussi le pouvoir de son nom - : (4) et alors
que Nous aurions une telle autorité que personne ne pourrait débattre
encore une fois de notre décision, Nous n'avons rien fait cependant
que Nous n'aurions pas, de notre propre mouvement, porté à
votre connaissance par notre lettre ; concédant cela à la
fraternité et consultant ensemble, non pas parce que Nous n'aurions
pas su ce qui doit être fait, ou que Nous aurions fait quelque chose
qui déplairait parce que cela irait contre l'utilité de l'Eglise,
mais Nous voulions avoir traité ensemble avec vous à son
sujet (de Célestin qui est accusé).
15eme (ou 16eme) concile de Carthage, commencé le 1er mai 418.
Péché originel
222
Can. 1, Il a été décidé par tous les évêques.,.
rassemblé au saint concile de Carthage : Quiconque dit qu'Adam,
premier homme, a été créé mortel de telle sorte
que, qu'il péchât ou non, il devait mourir corporellement,
c'est-à-dire que quitter son corps ne serait pas une conséquence
du péché mais une nécessité de nature, qu'il
soit anathème.
223
Can. 2. Il a été décidé de même :
Quiconque nie que les tout- petits doivent être baptisés,
ou dit que c'est pour la rémission des péchés qu'on
les baptise, mais qu'ils n'ont rien, eux du péché originel
d'Adam que le bain de la régénération aurait à
expier, ce qui a pour conséquence que pour eux la formule du baptême
" en rémission des péchés " , n'a pas un sens vrai
mais faux, qu'il soit anathème. Car on ne peut pas comprendre autrement
ce que dit l'Apôtre : " Par un seul homme, le péché
est entré dans le monde, et par le péché, la mort,
et ainsi la mort a passé dans tous les hommes, tous ayant péché
en lui " Rm 5,12 sinon de la manière dont l'Eglise catholique
répandue par toute la terre l'a toujours compris. C'est en effet
à cause de cette règle de foi que même les tout-petits,
qui n'ont pas pu commettre encore par eux-mêmes quelque péché,
sont cependant vraiment baptisés en rémission des péchés
pour que la régénération purifie en eux ce que la
génération leur a apporté.
224
Can. 3. Il a été décidé de même :
Quiconque dit que le Seigneur a dit " Dans la maison de mon Père
il y a plusieurs demeures " Jn 14,2 pour qu'on comprenne qu'il y
a dans le Royaume des cieux un certain lieu, se trouvant au milieu ou ailleurs,
où vivent bienheureux les petits enfants qui ont quitté cette
vie sans le baptême sans lequel ils ne peuvent pas entrer dans le
Royaume des cieux qui est la vie éternelle, qu'il soit anathème.
Car puisque le Seigneur dit : " A moins que quelqu'un soit rené
d'eau et d'Esprit Saint, il n'entre pas dans le Royaume des cieux " Jn
3,5 : quel catholique doutera que sera un compagnon du diable celui
qui n'a pas mérité d'être cohéritier du Christ
? Celui en effet qui n'est pas à droite se trouvera sans nul doute
placé à gauche.
Grâce
225
Can. 3. Il a été décidé de même :
Quiconque dit que la grâce de Dieu, qui justifie l'homme par notre
Seigneur Jésus Christ, vaut uniquement pour la rémission
des péchés déjà commis, mais non pour aider
à n'en plus commettre, qu'il soit anathème.
226
Can. 4. De même : Quiconque dit que cette même grâce
de Dieu par notre Seigneur Jésus Christ nous aide à ne plus
pécher en ce sens seulement qu'elle nous révèle et
nous ouvre l'intelligence des commandements, en sorte que nous sachions
ce que nous devons désirer et ce que nous devons éviter,
mais qu'elle ne nous donne nullement l'amour et la force de faire aussi
ce que nous avons reconnu comme notre devoir, qu'il soit anathème.
Car, puisque l'Apôtre dit : " La science enfle, mais la charité
édifie " 1Co 8,1 , il est très impie de croire que
nous avons la grâce du Christ pour la science qui enfle et que nous
ne l'avons pas pour la charité qui édifie, puisque c'est
également un don de Dieu de savoir ce que nous devons faire et d'avoir
l'amour pour le faire. Ainsi, la charité qui édifie empêche
que la science ne nous enfle. Comme il est écrit de Dieu : " Il
enseigne la science à l'homme " Ps 94,10 , il est aussi écrit
: " La charité vient de Dieu " 1Jn 4,7 .
227
Can. 5. 11 a été décidé de même :
Quiconque dit que la grâce de la justification nous est précisément
donnée pour pouvoir accomplir plus facilement par elle ce que nous
devons faire par notre libre arbitre, en sorte que, si la grâce n'était
pas donnée, nous pourrions pourtant, quoique avec moins de facilité,
observer sans elle les commandement de Dieu, qu'il soit anathème.
Lorsqu'il parle du fruit des commandements, le Seigneur ne dit pas
: " Sans moi, vous pouvez le faire plus difficilement ", mais: " Sans moi,
vous ne pouvez rien faire " Jn 15,5 .
228
Can. 6. Il a été décidé de même :
l'apôtre saint Jean dit : " Si nous disons que nous n'avons pas de
péché, nous nous abusons nous-mêmes et la vérité
n'est pas en nous. 1Jn 1,8 . Quiconque pense qu'il faut l'entendre
ainsi : c'est humilité que l'on doit dire que nous avons le péché,
mais non parce que c'est la vérité, qu'il soit anathème.
Car l'apôtre ajoute immédiatement : " Si nous confessons nos
péchés il est assez fidèle et juste pour remettre
nos péchés et nous purifier de toute injustice " 1Jn 1,9
.
Ce passage fait suffisamment voir que cela n'est pas dit seulement par
humilité mais aussi en vérité. Car l'apôtre
pouvait dire : " Si disons : nous n'avons pas de péché, nous
nous vantons et l'humilité n'est pas en nous " Mais en disant :
" Nous nous abusons et la vérité n'est pas en nous ", il
montre assez que celui qui se déclare sans péché ne
dit pas le vrai, mais le faux.
229
Can. 7. Il a été décidé de même :
Quiconque dit que, dans la prière du Seigneur, les saints disent
: " Remets-nous nos dettes " Mt 6,12 non pour eux- mêmes,
puisqu'ils n'ont déjà plus besoin de faire cette demande,
mais pour les autres de leur peuple qui sont pécheurs, et que c'est
la raison pour laquelle chacun des saints ne dit pas : " Remets-moi mes
dettes " mais " Remets-nous nos dettes " ce qui fait comprendre que le
juste demande plus pour autrui que pour lui-même qu'il soit anathème.
Ce saint et ce juste était l'apôtre saint Jacques, quand il
disait : " Tous, nous péchons en bien des choses " Jc 3,2 Pourquoi
ajouter " tous " sinon pour que le mot soit d'accord avec le Psaume où
se lit : " N'entre pas en jugement avec ton serviteur. car nul vivant n'est
justifié devant toi " Ps 143,2 ; et dans la prière
du très sage Salomon : " Il n'y a aucun homme qui n'ait péché
" 1R 8,46 et dans le livre du saint homme Job : " Il suspend l'activité
des hommes, pour que tout homme reconnaisse sa faiblesse Jb 37,7 ;
également le saint et juste Daniel, lorsqu'il disait au pluriel
: " Nous avons péché et nous avons commis l'iniquité
" , et d'autres paroles qu'il confesse dans la vérité et
l'humilité ; pour qu'on ne pense pas, comme certains le croient,
qu'il parle alors non pas de ses péchés, mais plutôt
de ceux de son peuple, il ajoute: " Quand... je priais et que je confessais
mes péchés et les péchés de mon peuple " au
Seigneur, mon Dieu, il n'a pas voulu dire " nos péchés "
mais il a dit les " péchés de son peuple " et les " siens
" car, prophète, il voyait par avance qu'il se trouverait des hommes
qui le comprendraient bien mal.
230
Can. 8. Il a été décidé de même :
Ces paroles de la prière du Seigneur où nous disons : " Remets-nous
nos dettes " Mt 6,12 , tous ceux qui veulent que les saints les
disent par humilité et non en vérité, qu'ils soient
anathèmes. Qui donc admettrait que quelqu'un qui prie mente, non
seulement aux hommes, mais au Seigneur lui-même, en déclarant
de ses lèvres qu'il veut qu'il lui soit pardonné, et qui
dit en son coeur qu'il n'a pas de dettes à se faire remettre.
Epistula tractoria aux Eglises orientales, entre juin et août 418.
Le péché originel
231
Le Seigneur est fidèle dans ses paroles Ps 145,13 , et
son baptême, en sa réalité et en ses paroles, c'est-à-dire
par ce qui est fait, par la confession de foi et par la vraie rémission
des péchés, contient la même plénitude pour
tout sexe, tout âge et toute condition de l'homme. Nul en effet ne
devient libre s'il n'est esclave du péché, et ne peut être
dit sauvé que celui qui auparavant était véritablement
captif du péché, comme il est écrit : " Si le Fils
vous a libérés, vous serez vraiment libres ". Jn 8,36
.
Par lui en effet nous renaissons spirituellement, par lui nous sommes crucifiés
au monde. Par sa mort est déchiré ce décret de mort
(voir Col 2,14 ) qui a été contracté par propagation,
et qui a été introduit par Adam pour nous tous et transmis
à toute âme - décret auquel tous ceux, sans exception,
qui sont nés sont soumis avant d'être libérés
par le baptême.
BONIFACE Ier : 29 décembre
418-4 septembre 422
Lettre " Retro maioribus " à l'évêque Rufus de Thessalie,
11
mars 422.
La prééminence du Siège romain
232
(Chap. 2).. Nous avons envoyé au synode (de Corinthe)... des
directives écrites pour que tous les frères comprennent qu'on
ne doit pas débattre à nouveau de ce que nous avons jugé.
Jamais en effet il n'a été permis de traiter à nouveau
de ce qui a été décidé une fois par le Siège
apostolique.
Lettre " Institutio " aux évêques de Thessalie, 11 mars 422.
La prééminence du Siège romain
233
(Chap. 1). L'institution de l'Eglise universelle naissante prit son
départ dans le titre d'honneur du bienheureux Pierre en qui consiste
son gouvernement et son couronnement. C'est de sa source en effet qu'a
coulé la discipline dans toutes les Eglises, lorsque la vénération
de la religion croissait déjà. Les préceptes du concile
de Nicée n'attestent rien d'autre ; il n'a pas osé en effet
établir quelque chose au-dessus de lui, car il voyait que rien ne
pouvait être placé au-dessus de son rang, et enfin il savait
que tout lui était accordé par la parole du Seigneur. Cette
(Eglise romaine) est donc avec certitude pour toutes les Eglises répandues
par le monde entier comme la tête de ses membres ; si quelqu'un se
sépare d'elle, qu'il soit éloigné de la religion chrétienne,
puisqu'il a cessé de se trouver dans ce même assemblage.
Lettre " Manet beatum " à Rufus et aux autres évêques
de
Macédoine, etc., 11 mar
La prééminence du Siège romain
234
Demeure au bienheureux apôtre Pierre, de par la parole du Seigneur,
la sollicitude reçue de lui pour l'ensemble de l'Eglise, laquelle,
comme il le sait, a été fondée sur lui selon le témoignage
de l'Evangile. Et jamais une position d'honneur ne peut être exempte
de soucis, puisqu'il est sûr que toutes choses dépendent de
sa réflexion. ... Qu'il n'arrive pas aux prêtres du Seigneur
que l'un d'entre eux tombe dans la faute de tenter quelque chose par une
usurpation nouvelle, et qu'il devienne l'ennemi des décisions des
anciens, alors qu'il sait qu'il a pour rival en particulier celui auprès
de qui notre Christ a placé le souverain sacerdoce ; et quiconque
se dresse pour l'outrager ne pourra être un habitant du Royaume des
cieux. " A toi, dit-il, je donnerai les clés du Royaume des cieux
" Mt 16,19 dans lequel nul n'entrera sans la faveur du portier.
235
Puisque le lieu l'exige, recensez s'il vous plaît les déterminations
des canons, et vous trouverez quel est après l'Eglise romaine le
deuxième siège, et quel est le troisième. ... Jamais
personne n'a levé la main avec audace contre l'éminence apostolique
dont il n'est pas permis de réviser le jugement, personne ne s'est
dressé contre elle s'il ne voulait pas être jugé. Les
dites grandes Eglises observent les dignités par les canons : celles
d'Alexandrie et d'Antioche (voir le 1er concile de Nicée, can. 6)
; car elles ont connaissance du droit de l'Eglise. Elles observent, dis-je,
les décisions des anciens, en accordant leur bonne grâce en
toutes choses comme ils reçoivent cette grâce en retour :
celle dont ils savent qu'ils Nous la doivent dans le Seigneur qui est notre
paix.
Mais puisque la chose le demande, on montrera par des documents que
les Eglises des Orientaux surtout, dans les grandes affaires qui rendaient
nécessaire un débat de plus grande ampleur, ont toujours
consulté le Siège romain et lui ont demandé aide chaque
fois que cela était nécessaire.
(suivent des exemples d'appels et de requêtes dans l'affaire
d'Athanase et de Pierre d'Alexandrie, de l'Eglise d'Antioche, de Nectaire
de Constantinople et des Orientaux séparés au temps d'Innocent
Ier.)
CELESTIN Ier : 10
septembre 422 - 27 juil
Lettre Cuperemus quidem aux évêques des provinces de Vienne
et de Narbonne, 26 juillet 428.
La réconciliation à l'heure de la mort
236
2) Nous avons appris que la pénitence était refusée
aux mourants, et que l'on ne répondait pas aux désirs de
ceux qui, au moment de leur mort, désiraient qu'on vienne en aide
à leur âme par ce remède. Nous restons horrifiés,
nous l'avouons, devant l'impiété de ceux qui osent mettre
en doute la bonté de Dieu. Comme si Dieu ne pouvait pas secourir
tous les pécheurs qui se tournent vers lui, à n'importe quel
moment, et comme s'il ne pouvait pas délivrer l'homme, chancelant
sous le poids de ses péchés, du fardeau dont il souhaite
être débarrassé. Je vous le demande : que signifie
ceci , sinon apporter une nouvelle mort à celui qui va mourir et
tuer son ame, en se comportant de telle sorte qu'elle ne puisse plus être
purifiée ? Or Dieu est toujours disposé au pardon ; il invite
à la pénitence et déclare : " Le pécheur, quel
que soit le jour où il se sera converti, son péché
ne lui sera plus imputé " Ez 33,16 . ... Puisque c'est Dieu
qui sonde les coeurs, il ne faut refuser à aucun moment la pénitence
à qui la demande. ...
Lettre " Apostolici verba ". aux évêques de Gaule. mai 431.
L'autorité d'Augustin.
237
Chap. 2. Augustin, homme de sainte mémoire par sa vie et ses
mérites, nous l'avons toujours eu en communion avec nous et jamais
ne fût-ce que la rumeur d'une suspicion ne l'a atteint ; et nous
nous souvenons qu'il avait en son temps un si grand savoir, qu'auparavant
déjà mes prédécesseurs l'ont toujours considéré
comme faisant partie des maîtres les meilleurs.
Chapitres pseudo-célestiniens ou " Indiculus ".
La grâce
238
Puisque certains, qui tirent gloire du nom de catholiques, en demeurant
par méchanceté ou par ignorance, dans les idées condamnées
des hérétiques, osent s'opposer aux pieux argumentateurs,
et que, tout en condamnant sans hésitation Pélage et Célestius,
ils accusent faussement nos maîtres d'avoir dépassé
la mesure nécessaire et qu'ils déclarent vouloir uniquement
suivre et reconnaître ce que le très saint Siège du
bienheureux apôtre Pierre a, par le ministère de ses évêques,
sanctionné et enseigné contre les ennemis de la grâce
de Dieu, il a fallu rechercher exactement le jugement des chefs de l'Eglise
romaine sur l'hérésie qui avait surgi de leur temps, et les
idées qu'ils ont estimé nécessaire d'avoir sur la
grâce de Dieu contre les très néfastes défenseurs
du libre arbitre. Nous y avons joint aussi quelques sentences des conciles
africains : celles que les évêques Apostoliques ont certainement
faites leurs en les approuvant. Pour que donc ceux qui doutent en quelque
point puissent s'instruire plus complètement, nous publions, en
un bref résumé (Indiculus), les constitutions des saints
pères. Celui qui n'est pas trop porté à la dispute
pourra reconnaître que le résultat de toutes ces discussions
est inclus dans les phrases brèves des autorités alléguées
et qu'il ne lui reste plus motif à contredire, s'il croit et dit
avec les catholiques.
239
Chap. 1. Dans la prévarication d'Adam, tous les hommes ont perdu
leur pouvoir naturel et leur innocence, et aucun ne peut, par son libre
arbitre, remonter de l'abîme de cette ruine si la grâce du
Dieu qui fait miséricorde ne le relève, comme le déclare
le pape Innocent, d'heureuse mémoire, dans son épître
au concile de Carthage : " Victime un jour de son libre arbitre, en usant
de ses biens inconsidérément, l'homme tombe dans les profondeurs
de la prévarication, où il s'enfonce, et il ne trouve rien
qui puisse lui permettre d'en sortir. Trompé pour toujours par sa
liberté, il demeurerait écrasé sous le poids de cette
ruine si ensuite ne le relevait, par sa grâce, la venue du Christ,
qui a lavé tout péché passé dans le bain du
baptême par la purification d'une nouvelle naissance ".
240
Chap. 2. Personne n'est bon par soi-même, si celui qui seul est
bon ne le fait participer à lui-même. C'est ce que nous déclare
dans la même lettre la sentence du même pape : " Pourrons-nous
désormais attendre quelque chose de bon d'esprits qui pensent qu'ils
doivent leur bonté à eux-mêmes, sans regarder celui
dont ils reçoivent chaque jour la grâce, dans la confiance
où ils sont de pouvoir l'obtenir sans lui ? "
241
Chap. 3. Personne, même renouvelé par la grâce du
baptême, n'est capable de surmonter les embûches du diable,
ni de vaincre les concupiscences de la chair, s'il ne reçoit de
l'aide quotidienne de Dieu la persévérance dans une bonne
vie. C'est ce que confirme la doctrine du même pasteur dans ces mêmes
pages où il dit: " Bien que Dieu ait racheté l'homme de ses
péchés passés, parce
qu'il sait qu'il y aura des moyens de le redresser, même après
ces fautes, en donnant chaque jour ces remèdes sans lesquels, si
nous ne nous appuyons pas avec confiance sur eux, nous ne pourrons en aucune
façon vaincre nos erreurs humaines. Il est en effet nécessaire
que, comme nous sommes vainqueurs avec son aide, sans son aide, nous soyons
vaincus ".
242
Chap. 4. Que personne n'use de son libre arbitre, sinon grâce
au Christ, le même maître l'a déclaré dans la
lettre envoyée au concile de Milève 219 : " Prends garde
enfin, perverse doctrine d'esprits très pervertis, que sa liberté
même a si bien trompé le premier homme que, tandis qu'il s'est
servi plus mollement de son frein, sa présomption l'a fait tomber
dans la prévarication. Il n'eût pu en être délivré
si, dans le dessein de le régénérer, la venue du Christ
n'avait restauré l'état de la liberté première
".
243
Chap. 5. Tous les efforts, toutes les oeuvres et tous les mérites
des saints doivent être rapportés à la gloire et à
la louange de Dieu. Personne ne lui plaît sinon grâce à
ce qu'il a donné lui-même. C'est vers cette idée que
nous dirige l'autorité décisive du pape Zosime, d'heureuse
mémoire, lorsque, écrivant aux évêques de l'univers
entier, il dit : " Pour nous, c'est par une motion divine (tous les biens
doivent être en effet rapportés à leur auteur, de qui
ils proviennent) que nous avons tout remis à la conscience de nos
frères et collègues les évêques ". Les évêques
d'Afrique vénérèrent avec tant d'honneur cette parole,
où rayonnait la lumière d'une très sincère
vérité, qu'ils écrivirent ainsi à leur auteur
: " Cette phrase des lettres que vous avez pris soin d'envoyer à
toutes les provinces, en disant : " Pour nous, c'est par une motion divine,
etc. ", nous avons considéré que vous la disiez pour pourfendre
rapidement, comme en passant, avec le glaive dégainé de la
vérité, ceux qui exaltent la liberté du libre arbitre
contre l'aide de Dieu. Qu'avez-vous fait avec un si libre arbitre sinon
tout rapporter à notre humble conscience ? Et cependant, vous avez
vu avec sincérité et sagesse que vous faisiez cela par une
motion divine, et vous l'avez dit avec véracité et courage.
C'est pourquoi, puisque " la volonté est préparée
par le Seigneur " Pr 8,35 LXX ; voir Can.374, lui-même touche
les coeurs de ses fils par ses inspirations paternelles, pour qu'ils fassent
quelque bien. " Car tous ceux qu'anime l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu
" Rm 8,14 ; ainsi, nous ne pensons pas que notre libre arbitre nous
manque et nous ne doutons pas que, dans chacun des bons mouvements de la
volonté humaine, l'aide du Saint-Esprit ne soit prévalente
".
244
Chap. 6. Dieu agit dans le coeur des hommes et dans le libre arbitre
lui- même, de sorte qu'une sainte pensée, un pieux dessein
et tout mouvement de volonté bonne viennent de Dieu : nous pouvons
quelque bien grâce à celui sans lequel nous ne pouvons rien
Jn
15,5 . Le même docteur, Zosime, nous a formés à
le dire, lorsqu'il parlait aux évêques de l'univers entier
du secours de la grâce divine : " Y a-t-il donc un temps, dit-il,
où nous n'ayons pas besoin de son secours ? En tout acte, toute
situation, toute pensée, tout mouvement, notre aide et protecteur
doit être invoqué ". C'est orgueil, pour la nature humaine,
de se targuer de quelque chose, alors que l'Apôtre proclame : " Ce
n'est pas contre des adversaires de chair et de sang que nous avons à
lutter, mais contre les principautés et les puissances de l'air,
contre les esprits du mal des espaces célestes " Ep 6,12 .
Et comme il dit encore : " Malheureux homme que je suis ! Qui me délivrera
de ce corps qui me voue à la mort ? La grâce de Dieu par notre
Seigneur Jésus Christ " Rm 7,24 . Et encore : " C'est par
la grâce de Dieu que je suis ce que je suis, et sa grâce envers
moi n'a pas été stérile ; mais j'ai travaillé
plus qu'eux tous : pas moi, mais la grâce de Dieu qui est avec moi
" 1Co 15,10 .
245
Chap. 7. Nous acceptons aussi comme un bien propre, pour ainsi dire,
du Siège apostolique, ce qui a été décidé
dans les décrets du concile de Carthage (418) dans son troisième
chapitre : " Quiconque dit que la grâce de Dieu, qui justifie l'homme
par notre Seigneur Jésus-Christ, vaut uniquement pour la rémission
des péchés déjà commis, mais non pour aider
à n'en plus commettre, qu'il soit anathème. "
Et de nouveau dans le quatrième chapitre : " Quiconque dit que
la grâce de Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ nous aide
à ne plus pécher en ce sens seulement qu'elle nous révèle
et nous ouvre l'intelligence des commandements, en sorte que nous sachions
ce que nous devons désirer et ce que nous devons éviter,
mais qu'elle ne nous donne nullement l'amour et la force de faire aussi
ce que nous avons reconnu comme notre devoir, qu'il soit anathème.
Car, puisque l'Apôtre dit " La science enfle, mais la charité
édifie " 1Co 8,1 il est très impie de croire que nous
avons la grâce du Christ pour la science qui enfle et que nous ne
l'avons pas pour la charité qui édifie, puisque c'est également
un don de Dieu de savoir ce que nous devons faire et d'avoir l'amour pour
le faire. Ainsi la charité qui édifie empêche que la
science nous enfle. Comme il est écrit de Dieu : " Il enseigne la
science à l'homme " Ps 94,10 , il est aussi écrit
: " La Charité vient de Dieu " 1Jn 4,7 .
Et de même au cinquième chapitre : " Quiconque dit que
la grâce de la justification nous est précisément donnée
pour pouvoir accomplir plus facilement par elle ce que nous devons faire
par notre libre arbitre, en sorte que, si la grâce n'était
pas donnée, nous pourrions pourtant, quoique avec moins de facilité,
observer sans elle les commandements de Dieu, qu'il soit anathème.
Lorsqu'il parle du fruit des commandements, le Seigneur ne dit pas " Sans
moi vous pouvez le faire plus difficilement ", mais : " Sans moi, vous
ne pouvez rien faire " 1Jn 15,5 .
246
Chap. 8. Outre ces décisions inviolables du très saint
Siège apostolique par lesquelles nos saints pères, en rejetant
l'orgueil de cette néfaste nouveauté, ont enseigné
que les commandements de la bonne volonté, l'accroissement des efforts
louables et la persévérance en eux jusqu'à la fin
sont à attribuer à la grâce du Christ, considérons
aussi les mystères des prières dites par les prêtres.
Transmis par les apôtres, ils sont célébrés
uniformément dans le monde entier et dans toute l'Eglise catholique,
pour que la loi de la prière constitue la loi de la foi.
Lorsque ceux qui président aux saintes assemblées accomplissent
la mission qui leur a été confiée, ils présentent
à la clémence divine la cause du genre humain et, toute l'Eglise
gémissant avec eux, ils demandent et ils prient pour que la foi
soit donnée aux infidèles, pour que les idolâtres soient
délivrés des erreurs qui les laissent sans Dieu, pour que
le voile qui couvre le coeur des Juifs disparaisse, et que la lumière
de la vérité luise sur eux, pour que les hérétiques
se repentent et acceptent la foi catholique, pour que les schismatiques
reçoivent l'esprit d'une charité ranimée, pour qu'à
ceux qui sont tombés soient donnés les remèdes de
la pénitence, pour qu'enfin aux catéchumènes conduits
aux sacrements de la régénération soit ouvert le palais
de la miséricorde céleste.
Ces demandes ne sont pas adressées à Dieu formellement
ni vainement : les faits le montrent effectivement. Car Dieu daigne attirer
nombre de victimes de toutes sortes d'erreurs ; " arrachés à
la puissance des ténèbres, il les fait passer dans le Royaume
de son Fils bien-aimé " Col 1,13 et, " de vases de colère
", il en fait " des vases de miséricorde " Rm 9,22-23 . Tout
cela est si fortement ressenti comme l'oeuvre de Dieu que l'action de grâces
continuelle et la louange de sa gloire sont adressées à Dieu
qui fait ces choses, pour avoir illuminé et corrigé ces hommes.
247
Chap. 9. Contemplons aussi d'un regard diligent ce que la sainte Eglise
fait uniformément pour les baptisés dans le monde entier.
Quand des enfants ou des adolescents viennent au sacrement de la régénération,
ils n'accèdent pas à la fontaine de vie avant que l'esprit
immonde n'ait été expulsé d'eux par les exorcismes
et les exsufflations des prêtres ; afin que soit vraiment mis en
lumière comment " le prince de ce monde est jeté dehors "
Jn
12,31 comment " d'abord l'homme fort est ligoté " Mt 12,29
, comment ensuite " on lui prend ses biens " Mc 3,27 passés
en possession du vainqueur qui " a emmené captive la captivité
" Ep 4,8 et qui " fait des dons aux hommes " Ps 68,19
248
Ces règles de l'Eglise et ces preuves fondées sur l'autorité
divine nous ont tellement confirmés, avec l'aide du Seigneur, que
nous professons que Dieu est l'auteur de tous les bons mouvements et des
bonnes actions, de tous les efforts et de toutes les vertus qui, depuis
les commencements de la foi, nous font tendre vers Dieu. Nous ne doutons
pas que sa grâce prévienne tous les mérites de l'homme.
Par lui, nous commençons à " vouloir " et à " faire
" quelque bien Ph 2,13
Cette aide et ce secours de Dieu n'enlèvent certes pas le libre
arbitre, mais ils le libèrent, pour que d'obscur il soit lumineux,
de pervers il soit droit, de languissant il soit sain, d'imprudent il soit
sage. Si grande est en effet la bonté de Dieu pour tous les hommes
qu'il veut que nos mérites soient ses propres dons, et qu'il nous
donnera une récompense éternelle pour ce qu'il nous a prodigué.
Il agit en nous pour que nous voulions et fassions ce qu'il veut, et il
ne souffre pas que demeure en nous inactif ce qu'il nous a donné
pour nous en servir. non pas pour le négliger. afin que nous soyons
aussi les coopérateurs de la grâce de Dieu. Si nous voyons
quelque chose s'alanguir en nous par suite de notre lâcheté,
recourons instamment à celui qui guérit toutes nos langueurs
et rachète notre vie de la mort Ps 103,3-4 , lui à
qui nous disons chaque jour : " Ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous
du mal " Mt 6,13
249
Chap. 10. Pour les points plus profonds et plus difficiles des questions
qui se posent, et qu'ont traitées au plus large ceux qui ont résisté
aux hérétiques, nous n'osons pas les mépriser, pas
plus que nous ne jugeons nécessaire de les alléguer, car
pour confesser la grâce de Dieu, à l'oeuvre miséricordieuse
de qui rien absolument ne saurait échapper, nous croyons suffisant
ce que ces écrits nous ont enseigné, en accord avec les règles
du Siège apostolique déjà mentionnées, si bien
que nous ne considérons plus comme catholique ce qui se présenterait
comme contraire aux sentences déterminées ci-avant.
Concile d'EPHESE (3e Oecuménique)
22 juin -
septembre 431
1ere session des cyrilliens, 22 juin 431.
a) 2eme lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius
source: catho.org
www.JesusMarie.com
Alexis@JesusMarie.com