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Symboles
et Définitions de la Foi Catholique - Denzinger
Concile du Latran, 7 mars 1110.
Pillage des naufragés et simonie.
706
Can. 9 . Quiconque pille les biens des naufragés, qu'il soit
exclu du seuil de l'Eglise comme les pillards et les fratricides.
707
Can. 10 . Ce qui a été décidé pour les
simoniaques, nous aussi nous le confirmons selon le jugement du Saint-Esprit
de par notre autorité apostolique. (2) Aussi tout ce qui été
acquis, soit dans les ordres sacrés, soit dans les affaires ecclésiastiques,
moyennant la promesse ou le don d'argent, nous décidons que cela
est nul et ne peut jamais avoir aucune valeur. (4) Quant à ceux
qui sciemment ont accepté d'être consacrés - ou mieux
: profanés- par des simoniaques, nous déclarons leur consécration
totalement nulle.
708
Can. 15 . Nous prescrivons également que pour le chrême,
le baptême et la sépulture rien ne sera jamais exigé.
GELASE II : 24.1.1118 - 28.1.1119
CALIXTE II : 2.2.1119 - 13.12.1124
1er concile du LATRAN (9e oecuménique)
18-27 mars-(6 avril ?)1123
Canons, 27 mars 1123
Simonie, célibat, investiture.
710
Can. 1 " Suivant l'exemple des saints Pères ", et renouvelant
le devoir de notre charge, .nous défendons de toute manière,
par l'autorité du Siège apostolique, que l'on ordonne ou
promeuve qui que ce soit dans l'Eglise de Dieu pour de l'argent. Si quelqu'un
a obtenu dans l'Eglise ordination ou promotion de cette manière,
qu'il soit totalement privé de la dignité obtenue.
711
Can. 3 (autres 7). Nous interdisons absolument aux prêtres, aux
diacres et aux sous-diacres d'avoir sous leur toit des concubines ou des
épouses et de cohabiter avec d'autres femmes, à l'exception
de celles dont le concile de Nicée (Can.3) a permis qu'elles habitent
avec eux en raison seulement des nécessités, à savoir
la mère, la soeur, la tante paternelle ou maternelle ou d'autres
femmes semblables, ne pouvant donner lieu à aucun soupçon
justifié.
712
Can.4 (autres 8). En outre, conformément à l'ordonnance
du bienheureux pape Etienne, nous statuons que les laïcs, si religieux
qu'ils soient, n'ont aucun pouvoir de disposer en quoi que ce soit des
biens ecclésiastiques ; mais, selon les Canons des apôtres
(can.38, autres 39), que l'évêque ait la charge de toutes
les affaires ecclésiastiques et les dispense comme sous le regard
de Dieu. (Autres can. 9) Si donc l'un des princes ou des autres laïcs
s'était arrogé le droit de disposer, de donner ou de posséder
des biens ecclésiastiques, qu'il soit regardé comme sacrilège.
HONORIUS II :15.12.1124 - 13.2.1130
INNOCENT II :14.2.1130 - 24.9.1143
2e concile du LATRAN (10ème oecuménique)
commencé le 4 avril 1139
Simonie et usure
715
Can. 2. Si poussé par l'exécrable passion de l'avarice
quelqu'un a acquis à prix d'argent une prébende, un prieuré,
un doyenné, un honneur ou une promotion ecclésiastique ou
quelque réalité sacrée de l'Eglise, comme le saint
chrême, l'huile sainte, la consécration d'autels ou d'églises,
il sera privé de l'honneur mal acquis ; et acheteur aussi bien que
vendeur et intermédiaire seront frappés d'infamie. Et ni
pour la subsistance, ni sous le couvert de quelque coutume, rien ne sera
exigé de personne avant ou après, et le bénéficiaire
lui-même ne donnera rien, car c'est de la simonie ; mais il jouira
librement et sans aucune atténuation de la dignité et du
bénéfice qui lui ont été conférés.
716
Can. 13. Détestable et scandaleuse au regard des lois divines
et humaines et rejetée par l'Ecriture dans l'Ancien et le Nouveau
Testament est l'insatiable rapacité des usuriers : aussi la condamnons-nous
et l'excluons- nous de toute consolation de l'Eglise, ordonnant qu'aucun
archevêque, aucun évêque ou abbé de quelque ordre
que ce soit ou aucun clerc ordonné n'ose admettre des usuriers aux
sacrements sans une extrême prudence. Qu'ils soient tenus pour infâmes
toute leur vie et privés de sépulture ecclésiastique
s'ils ne viennent pas à résipiscence.
Fausse pénitence et existence des sacrements.
717
Can. 22. " Parmi d'autres, une chose trouble profondément la
sainte Eglise : la fausse pénitence ; nous demandons donc à
nos frères dans l'épiscopat et aux prêtres de ne pas
souffrir que les âmes des laïcs soient trompées par les
fausses pénitences et ainsi enchaînées en enfer. Il
appert qu'il y a fausse pénitence lorsque, méprisant la plupart
des péchés, on ne fait pénitence que d'un seul, ou
lorsqu'on ne le fait que d'un seul sans renoncer à un autre. Aussi
est-il écrit : " Celui qui a observé toute la loi, mais trébuche
sur un seul point, devient coupable de tous " Jc 2,10 , c'est-à-dire
en ce qui concerne la vie éternelle. En effet, qu'il ait été
impliqué dans tous les péchés, ou qu'il persiste seulement
dans un seul, il ne franchira pas la porte de la vie éternelle.
Il y a aussi fausse pénitence lorsque le pénitent ne
renonce pas à une charge curiale ou commerciale qu'il ne peut en
aucune manière exercer sans péché, ou si la haine
habite son coeur, ou s'il ne rend pas satisfaction à celui qu'il
a offensé, ou si étant offensé il ne pardonne pas
à l'offenseur, ou si l'on prend les armes contre la justice ".
718
Can. 23. " Quant à ceux qui, sous couleur de religion, condamnent
le sacrement du corps et du sang du Seigneur, le baptême des enfants,
le sacerdoce, et les autres ordres ecclésiastiques ainsi que le
lien des mariages légitimes, nous les chassons de l'Eglise de Dieu
et les condamnons comme hérétiques, et nous ordonnons qu'ils
soient soumis à la contrainte des pouvoirs séculiers. Nous
lions aussi par le lien de la même condamnation ceux qui prennent
leur défense. "
Concile de Sens. commencé le 2 juin 1140 (1141 ?).
Erreurs de Pierre Abélard.
721
1. Le Père est la puissance pleine, le Fils a une certaine puissance,
l'Esprit Saint n'est aucune puissance.
722
2. L'Esprit Saint n'est pas de la substance du Père, mais l'âme
du monde.
723
3. Le Christ n'a pas assumé la chair pour nous libérer
du joug du diable.
724
4. Ni le Dieu-et-homme, ni cette personne qu'est le Christ n'est la
troisième personne de la Trinité.
725
5. Le libre arbitre suffit par lui-même pour un certain bien.
726
6. Dieu peut faire seulement ce qu'il fait, et permettre ce qu'il permet,
ou seulement de cette manière ou à ce moment et non autrement.
727
7. Dieu ne doit ni ne peut empêcher le mal.
728
8. D'Adam nous n'avons pas contracté la faute, mais seulement
la peine.
729
9. Ceux-là n'ont pas péché qui ont crucifié
le Christ sans le savoir.
730
10. Ce qui est fait par ignorance ne doit pas être imputé
à faute.
731
11. Dans le Christ il n'y avait pas l'esprit de la crainte du Seigneur.
732
12. Le pouvoir de lier et de délier a été donné
seulement aux apôtres, et non à leurs successeurs.
733
13. De par les oeuvres, l'homme ne devient ni meilleur ni pire.
734
14. Au Père, parce qu'il n'est d'aucun autre, appartient au
sens propre et spécial la toute-puissance, mais non pas également
la sagesse et la bonté.
735
15. La crainte religieuse également est exclue de la vie future.
736
16. Le diable suscite des inspirations par l'apposition de pierres
ou d'herbes.
737
17. La venue à la fin des siècles pourrait être
attribuée au Père.
738
18. L'âme du Christ n'est pas descendue aux enfers par elle-
même, mais seulement par sa puissance.
739
19. Ni l'oeuvre ni la volonté, ni la concupiscence ni le plaisir
qui la meut n'est péché, et nous ne devons pas vouloir qu'elle
soit éteinte.
Lettre " Apostolicam Sedem " à l'évêque de Crémone,
date incertaine.
Le baptême de désir
741
Le presbytre dont tu as dit qu'il a fini ses jours sans l'eau du baptême,
nous affirmons sans hésiter que puisqu'il a persévéré
dans la foi de la sainte Mère l'Eglise et dans la profession du
nom du Christ, il a été libéré du péché
originel et a obtenu la joie de la patrie céleste. Lis en outre
le huitième livre De civitate Dei d'Augustin où on lit entre
autres : " Le baptême est administré de façon invisible
lorsque ce n'est pas le mépris de la religion mais la barrière
de la nécessité qui l'exclut ". Ouvre également le
livre du bienheureux Ambroise De obitu Valentiani qui affirme la même
chose. Les questions s'étant donc apaisées, tiens les conceptions
des Pères docteurs, et fais présenter constamment dans ton
Eglise des prières et des offrandes pour le presbytre que tu as
mentionné.
CELESTIN II : 26 septembre
1143-8 mars 1144
LUCIUS II : 12 mars 1144-15
février 1145
EUGENE III : 15 février
1145-8 juillet 1153
Concile de Reims, commencé le 21 mars ll48
La Trinité divine
745
" Au sujet du premier (chapitre) seulement le pontife romain décida,
afin qu'aucun concept en théologie n'opère une séparation
entre nature et personne, et afin qu'on ne parle pas de Dieu comme " essence
divine " au sens d'un ablatif seulement, mais également au sens
d'un nominatif. "
ANASTASE IV : 12 juillet 1153-3
décembre 1154.
ADRIEN IV : 4 décembre 1154-1er
septembre 1159.
ALEXANDRE III : 7 septembre
1159-30 août 1181
Concile de Tours, commencé le 19 mai 1163.
747
Le prêt à intérêt.
(Chap. 2) Plusieurs parmi les clercs, et nous le disons avec peine, parmi
ceux également qui par la profession et l'habit ont quitté
le siècle présent, reculent certes devant le prêt à
intérêt usuel parce qu'il est plus clairement condamné,
mais prennent en gage les biens de ceux qui sont dans le besoin et auxquels
ils ont prêté de l'argent, et en perçoivent les fruits
produits au-delà du capital prêté.
C'est pourquoi l'autorité du concile général a
décrété que désormais nul qui est établi
dans le clergé ne doit avoir l'audace de pratiquer cette sorte de
prêt à intérêt ou une autre. Et si quelqu'un
jusqu'ici a reçu en gage le bien de quelqu'un après lui avoir
donné de l'argent selon cette clause ou avec cette condition, il
doit restituer son bien au débiteur sans condition si, déduction
faite des dépenses, il a déjà perçu son capital
des fruits produits. Et s'il a un déficit, après qu'il l'a
perçu, le bien doit être restitué libre à son
maître.
Mais si après ce décret il devait y avoir quelqu'un du
clergé qui persévère dans ces gains usuraires détestables,
que son office ecclésiastique soit en péril, à moins
qu'il ne se soit agi d'un bénéfice de l'Eglise qu'il aura
pensé devoir racheter de cette manière de la main d'un laïc.
Lettre "Ex litteris tuis" au sultan qui réside à Iconium,
1169.
748
Le corps de Marie non corrompu après sa mort.
(Marie) en effet a conçu sans déshonneur, a donné
naissance sans douleur, et s'en est allée d'ici sans corruption,
selon la parole de l'ange, ou mieux : de Dieu par l'ange, pour qu'il soit
manifeste qu'elle est pleine et non demi-pleine de grâce, et que
Dieu, le Fils, accomplisse fidèlement le commandement ancien qu'il
avait jadis enseigné, à savoir d'honorer le père et
la mère, et pour que la chair virginale du Christ qui a été
assumée de la chair de la mère vierge n'en diffère
pas totalement.
Lettre " Cum in nostra " à l'archevêque Guillaume de Sens,
28
mai 1170.
749
L'erreur de Pierre Lombard concernant l'humanité du Christ.
Lorsque jadis tu as été établi dans ta charge en notre
présence, nous t'avons enjoint de vive voix de réunir auprès
de toi, à Paris, tes évêques suffragants et d'oeuvrer
de façon efficace pour que soit éloignée la doctrine
fausse de Pierre, l'ancien évêque de Paris, dans laquelle
il est dit que le Christ, en tant qu'il est homme, n'est pas un quelque
chose. Telle est la raison pour laquelle nous demandons à ta fraternité
par rescrit apostolique que... tu convoques tes suffragants à Paris,
et qu'avec eux et d'autres hommes religieux et prudents tu t'appliques
à abroger totalement la doctrine susdite, et que tu prescrives que
les maîtres et les étudiants qui se consacrent à la
théologie enseignent que le Christ, de même qu'il est Dieu
parfait, est également homme parfait composé d'une âme
et d'un corps.
Lettre " Cum Christus " à l'archevêque Guillaume de Reims,
18
février 1177.
750
L'erreur concernant l'humanité du Christ.
Etant donné que le Christ, Dieu parfait, est homme parfait, il est
étonnant de voir avec quelle témérité quelqu'un
ose dire que le Christ n'est pas un quelque chose en tant qu'il est homme.
Pour empêcher que puisse se répandre dans l'Eglise une telle
tromperie ou qu'y soit introduite une erreur, nous ordonnons à ta
fraternité par rescrit apostolique... qu'en vertu de notre autorité
et sous peine d'anathème tu interdises à quiconque d'oser
affirmer désormais que le Christ n'est pas quelque chose en tant
qu'homme puisque de même qu'il est vrai Dieu il est également
vrai homme, subsistant à partir d'une âme rationnelle et d'une
chair humaine.
3e concile du
LATRAN (11e oecum
5-19 (22?) mar
3e session, 19 ou 22 mars
Simonie
751
Chap. 10. On ne recevra pas de moines dans un monastère contre
de l'argent... Si quelqu'un, après avoir été expulsé,
à donné quelque somme d'argent pour être reçu,
il n'ira pas jusqu'aux ordres sacrés ; celui qui aura reçu
cet argent sera puni par la privation de sa charge.
Lettre " In civitate tua " à l'archevêque de Gènes,
date incertaine.
753
Contrat de vente illicite
Tu dis que dans ta ville il arrive souvent que certains se procurent du
poivre, de la cannelle ou d'autres marchandises qui à ce moment-là
ne valent pas plus de cinq livres, et qu'ils promettent qu'à une
date déterminée ils paieront six livres à ceux de
qui ils ont reçu ces marchandises. Mais même si un tel contrat
ne peut pas être qualifié du nom d'usure en raison d'une telle
forme, les vendeurs n'en encourent pas moins un péché, à
moins qu'il existe un doute sur le point de savoir si ces marchandises
vaudront plus ou moins au moment du paiement, et c'est pourquoi tes concitoyens
prendraient bien soin de leur salut s'ils s'abstenaient de contrats de
cette sorte, car les pensées des hommes ne peuvent pas être
cachées au Dieu tout-puissant.
Lettre " Ex publico instrumento " A l'évêque de Brescia, date
incertaine.
754
Le lien du mariage
Parce que la femme susdite, certes, a été épousée
par l'homme susdit, mais que selon ses dires elle n'a pas été
unie à lui jusqu'ici, nous demandons à ta fraternité,
en l'ordonnant par un écrit apostolique, que si l'homme susdit n'a
pas connu cette femme charnellement et que cette femme, comme tu nous le
fais savoir, veut entrer dans un ordre religieux, et après avoir
reçu d'elle la garantie suffisante que dans l'espace de deux mois
elle devra soit entrer dans un ordre religieux, soit retourner auprès
de son époux, tu l'absolves sans opposition et sans appel possibles
de la sentence (d'excommunication) par laquelle elle est liée, en
sorte que si elle entre dans un ordre religieux, chacun rende à
l'autre ce qu'il a manifestement reçu de lui, et que l'homme lui-
même, si elle prend l'habit religieux, ait la permission de contracter
un autre mariage. Car ce que dit le Seigneur dans l'Evangile, à
savoir qu'il n'est pas permis à l'homme de renvoyer sa femme sauf
pour impudicité Mt 5,32 Mt 19,9 doit être entendu,
selon l'interprétation de la sainte parole, de ceux dont le mariage
a été consommé par l'union charnelle sans laquelle
le mariage ne peut pas être consommé, et c'est pourquoi si
ladite femme n'a pas été connue par le mari, il lui est permis
d'entrer en religion.
Lettre (fragments) " Verum post " à l'archevêque de Salerne,
date incertaine.
L'effet du consentement matrimonial.
755
Après le consentement légitime 'de praesenti' il est
licite à l'un, même si l'autre s'y oppose, de choisir le monastère,
comme d'ailleurs des saints ont été éloignés
des noces par un appel, aussi longtemps du moins qu'aucune union charnelle
n'a existé entre eux ; et si l'autre qui reste, malgré une
monition, ne veut pas garder la continence, il lui est permis de s'engager
dans un deuxième mariage ;car puisqu'ils ne sont pas devenus une
seule chair, l'un peut parfaitement passer à Dieu et l'autre demeurer
dans le siècle.
756
Si (entre un homme et une femme) intervient un consentement légitime
'de praesenti'..., en sorte que l'un reçoit expressément
l'autre comme son époux par consentement mutuel et avec les paroles
habituelles... qu'il y ait eu un serment ou non, il n'est pas permis à
la femme d'épouser un autre. Et si elle a épousé,
et même si l'union charnelle a suivi, elle doit être séparée
de celui-là et être contrainte par la sévérité
ecclésiastique à revenir au premier, et cela même si
d'autres pensent autrement et si certains de nos prédécesseurs
aussi ont pu en juger autrement.
Lettre (fragment) à l'évêque Pontius de Clermont (?),
date
incertaine.
La forme du baptême.
757
Si quelqu'un plonge un enfant trois fois dans l'eau au nom du Père
et du Fils et de l'Esprit Saint, Amen, et qu'il ne dit pas : " Je te baptise
au nom du Père et du Fils et de l'Esprit Saint, Amen ", l'enfant
n'est pas baptisé.
758
Mais ceux pour lesquels il existe un doute s'ils ont été
baptisés, ils seront baptisés en faisant précéder
ces mots : " Si tu es baptisé, je ne te baptise pas ; mais si tu
n'es pas encore baptisé, je te baptise, etc... "
LUCIUS III : 1er septembre 1181
- 25 novembre 118
Concile de Vérone, fin octobre - début novembre 1184.
Condamnation des erreurs des sectes laïques au sujet du
pouvoir de la hiérarch
760
Par cette constitution, en vertu de l'autorité apostolique,
nous condamnons toute hérésie, quel que soit le nom par lequel
elle peut être désignée : en premier lieu nous décrétons
donc que sont soumis à un anathème perpétuel les cathares
et les patarins, et ceux qui s'appellent mensongèrement d'un faux
nom humiliés ou pauvres de Lyon, passagiens, joséphins et
arnoldistes.
761
Et parce que certains sous l'apparence de la piété...
s'arrogent l'autorité de prêcher... nous lions par le même
lien de l'anathème tous ceux qui, alors que cela leur était
interdit ou qu'ils n'étaient pas envoyés, osent prêcher
de façon privée ou publique sans en avoir reçu le
pouvoir du Siège apostolique ou de l'évêque du lieu,
et tous ceux qui ne craignent pas de penser et d'enseigner autrement au
sujet du sacrement du corps et du sang de notre Seigneur Jésus Christ,
ou du baptême ou de la confession des péchés, du mariage
ou des autres sacrements de l'Eglise, que ce que prêche et observe
la très sainte Eglise romaine, ainsi que, d'une façon générale,
tous ceux que cette même Eglise romaine ou les divers évêques
dans leurs diocèses avec le conseil des clercs, ou les clercs eux-mêmes
lorsque le Siège était vacant, ont jugés hérétiques,
si nécessaire, avec le conseil des évêques voisins.
Lettre " Dilectae in Christo " à 1'Evêque Simon de Meaux,
date
incertaine
Castration
762
La prieure et le couvent de Colonantia ont interrogé le Siège
apostolique sur le point de savoir si un homme jeune, à qui ont
été enlevés les organes sexuels, peut être ordonné
au presbytérat avec la permission des canons.
Soucieux de voir observée en cette affaire la distinction canonique,
Nous chargeons par cet écrit Apostolique ta fraternité de
rechercher la vérité avec une grande diligence, afin de savoir
s'il a été castré par des ennemis ou par des médecins,
ou s'il a lui-même porté la main sur lui-même parce
qu'il n'a pas su s'opposer au vice de la chair. Les canons admettent en
effet les premiers 128 (a) s'ils sont aptes par ailleurs mais ils commandent
que le troisième soit puni comme ayant été homicide
pour lui-même.
URBAIN III : 25 novembre 1185 -
19/20 octobre 1187
Lettre "Consuluit nos" à un prêtre de Brescia, date incertaine.
Usure.
764
Ta bonté Nous a interrogé sur le point de savoir si dans
le jugement des âmes il faut considérer comme un usurier celui
qui, parce que autrement il ne prêterait pas, prête de l'argent
dans la conviction que, même sans l'existence de tout contrat, il
recevra plus que son capital ; ou si quelqu'un encourt la même punition
si, comme on le dit communément, il ne donne pas son assentiment
à un serment jusqu'à ce que, même sans l'exiger, il
en tire quelque avantage ; et si un marchant doit être condamné
de la même peine s'il vend ses marchandises à un prix bien
plus élevé lorsque le laps de temps qui va jusqu'au paiement
est notablement plus long, que dans le cas où le prix d'achat lui
est payé aussitôt.
Mais puisqu'on apprend clairement dans l'évangile de Luc à
quoi il faut s'en tenir dans ces cas, lorsqu'il y est dit : " Prêtez
sans rien espérer en retour " Lc 6,35 , il faut juger que
de telles personnes agissent mal à cause de leur intention de lucre
- car toute usure et tout surplus dans la restitution sont défendus
par la loi -, et dans le jugement des âmes ils doivent être
poussés fermement à restituer ce qu'ils ont acquis de cette
manière.
GREGOIRE VIII : 21 octobre-17
décembre 1187
CLEMENT III : 19 décembre
1187-mars 1191
CELESTIN III : 30 mars 1191-8
janvier 1198
INNOCENT III : 8 janvier 1198-16
juillet 1216
Lettre " Cum apud sedem " à l'archevêque Humbert d'Arles,
15
juillet 1198
La forme sacramentelle du mariage.
766
Tu nous as demandé si un muet et un sourd peuvent contracter
un mariage. A cela Nous répondons ainsi à ta fraternité
: étant donné que ce qui est édicté au sujet
d'un mariage qui doit être contracté est de l'ordre de la
prohibition, de sorte que quiconque à qui il n'est pas prohibé
peut donc y être admis, et qu'il suffit pour le mariage du seul consentement
de ceux dont l'union est en cause, il apparaît que si une telle personne
veut contracter un mariage, cela le peut ni ne doit lui être refusé,
car ce qu'elle ne peut pas déclarer par des mots, elle peut le faire
par des signes.
Lettre " Sicut universitatis " au consul Acerbus de Florence,
30 octobre 1198.
Le double pouvoir suprême sur terre
767
De même que Dieu, le créateur de l'univers, a fixé
deux grands luminaires au firmament du ciel, le plus grand pour qu'il préside
au jour, le plus petit pour qu'il préside à la nuit, de même
il a établi au firmament de l'Eglise universelle qui est appelée
" ciel " deux grandes dignités ; une plus grande pour que, comme
pour le jour, elle préside aux âmes, et une lus petite pour
que, comme pour les nuits, elle préside aux corps, et ce sont l'autorité
pontificale et le pouvoir royal. En outre : de même que la lune reçoit
la lumière du soleil, et qu'en vérité elle est plus
petite que lui aussi bien quant à sa grandeur que quant à
sa qualité, et aussi bien quant à sa situation que quant
à son effet, de même aussi le pouvoir royal reçoit
de l'autorité pontificale la splendeur de sa dignité ; plus
il s'attache à la regarder, plus il est paré d'une grande
lumière, et plus il en éloigne son regard, plus il perd de
sa splendeur.
Lettre " Quanto te magis " à l'évêque Hugues de Ferrare,
1er
mai 1199.
Le lien du mariage et le privilège Paulin
768
Ta fraternité Nous a fait savoir par sa lettre que l'un des
conjoints passant à l'hérésie, celui qui est abandonné
souhaite s'engager dans un deuxième mariage et procréer des
enfants ; et tu as pensé devoir Nous demander par ta lettre si cela
peut se faire à bon droit.
Pour répondre à ta question, et sur le conseil commun
de nos frères, nous distinguons entre deux cas, même si l'un
de nos prédécesseurs (Célestin III) semble avoir pensé
autrement : celui de deux infidèles dont l'un se convertit à
la foi catholique, et celui de deux fidèles dont l'un tombe dans
l'hérésie ou chute dans l'erreur des infidèles. En
effet si l'un des conjoints non croyants se convertit à la foi catholique
tandis que l'autre ne veut d'aucune manière cohabiter avec lui,
du moins pas sans blasphémer le nom de Dieu ou pour l'inciter au
péché mortel, celui qui est abandonné s'engagera dans
un second mariage s'il le veut ; et c'est en fonction de ce cas que nous
comprenons ce que dit l'Apôtre : " Si le non-croyant veut se séparer,
qu'il se sépare : le frère en effet ou la soeur ne sont soumis
à aucune obligation dans ce cas " 1Co 7,15 ; et de même
le canon qui dit: " L'injure faite au créateur brise le lien du
mariage de celui qui est abandonné ".
769
Mais si l'un des conjoints croyants tombe dans l'hérésie
ou passe à l'erreur du paganisme, nous ne pensons pas que dans ce
cas celui qui est abandonné peut s'engager dans de secondes noces
aussi longtemps que l'autre vit, même si manifestement dans ce cas
une injure plus grande est faite au créateur. Car même s'il
existe incontestablement un vrai mariage entre deux non- croyants, il n'est
cependant pas scellé ; mais entre croyants il est incontestablement
vrai et scellé : car le sacrement de la foi (baptême) une
fois conféré n'est jamais perdu, et il scelle le sacrement
du mariage en sorte qu'il perdure dans les conjoints aussi longtemps que
demeure le premier.
Lettre " Cum ex iniuncto " aux habitants de Metz, 12 juillet 1199.
La nécessité du magistère de l'Eglise pour l'interprétation
de l'Ecriture
770
Notre vénérable frère, l'évêque de
Metz, Nous a fait savoir par sa lettre qu'aussi bien dans le diocèse
que dans la ville de Metz un nombre assez important de laïcs et de
femmes, attirés en quelque sorte par le désir des Ecritures,
s'est fait traduire en langue française les évangiles, les
épîtres de Paul, le Psautier, les Moralia sur Job et plusieurs
autres livres ;... (il en est résulté) que dans des rencontres
secrètes des laïcs et des femmes osent éructer entre
eux et se prêcher mutuellement, et ils méprisent également
la compagnie de ceux qui ne se mêlent pas à de telles choses...
Certains d'entre eux méprisent aussi la simplicité de leurs
prêtres, et lorsque la parole du salut leur est proposée par
ces derniers, ils murmurent en cachette qu'ils possèdent mieux dans
leurs écrits et qu'ils sont capables de l'exprimer de façon
plus judicieuse.
Même si le désir de comprendre les Ecritures divines et
le souci d'exhorter en conformité avec elles ne doit pas être
blâmé mais bien au contraire recommandé, ces gens méritent
néanmoins d'être blâmés de ce qu'ils tiennent
leurs conventicules secrets, qu'ils s'arrogent la fonction de prêcher,
qu'ils raillent la simplicité des prêtres et qu'ils dédaignent
la compagnie de ceux qui ne s'attachent pas à de telles pratiques.
Dieu en effet... hait à ce point les oeuvres des ténèbres
qu'il a commandé et dit ( aux apôtres) : " Ce que je vous
dis dans l'ombre, dites-le au grand jour ; ce que vous entendez dans le
creux de l'oreille proclamez-le sur les toits ", Mt 10,27 ; par
là il fait savoir clairement que la prédication de l'Evangile
doit être proposée non pas dans des conventicules secrets,
comme le font les hérétiques, mais publiquement dans l'Eglise,
conformément à l'usage catholique. ...
771
Mais les mystères cachés de la foi ne doivent pas être
exposés partout à tous, parce qu'ils ne peuvent pas être
compris par tous, mais à ceux-là seulement qui peuvent les
saisir par une intelligence croyante ; c'est pourquoi l'apôtre dit
aux simples : " Comme à de petits enfants en Christ, c'est du lait
que je vous ai fait boire, non de la nourriture solide " 1Co 3,2 ...
Telle est en effet la profondeur de la sainte Ecriture que non seulement
les gens simples et non cultivés, mais même ceux qui sont
sages et doctes ne sont pas pleinement capables d'en scruter le sens. C'est
pourquoi l'Ecriture dit : " Car beaucoup de ceux qui cherchent ont défailli
dans leur recherche ". Ps 64,7 Aussi est-ce à juste titre
qu'il a été établi jadis dans la Loi divine qu'un
animal qui a touché la Montagne (du Sinaï) doit être
lapidé He 12,20 Ex 19,12 ss., afin qu'en effet aucun homme
simple ou inculte n'ait la présomption de toucher à la sublimité
de la sainte Ecriture ou de la prêcher à d'autres. Il est
écrit en effet : " Ne cherche pas ce qui est trop haut pour toi
" Si 3,22 . C'est pourquoi l'Apôtre dit : " Ne recherchez
pas plus que ce qu'il faut rechercher, mais recherchez la sobriété
" Rm 12,3 .
De même en effet que le corps compte de nombreux membres, mais
que tous les membres n'ont pas la même activité, de même
l'Eglise compte de nombreux états, mais tous n'ont pas la même
charge, car selon l'Apôtre " Le Seigneur a donné les uns comme
apôtres, les autres comme prophètes, mais d'autres comme docteurs,
etc. " Ep 4,11 . Or l'état de docteur est en quelque sorte
le principal dans l'Eglise et c'est pourquoi nul ne doit s'arroger de façon
indistincte la charge de la prédication.
Constitution " Licet perfidia Iudaeorum ", 15 septembre 1199.
Tolérance à l'égard de ceux dont la foi est autre.
772
Bien que l'incrédulité des juifs doive être réprouvée
de multiples manières, cependant, parce que par eux notre foi se
trouve confirmée en vérité, ils ne doivent pas être
lourdement opprimés par les fidèles... De même qu'il
ne doit pas être permis aux juifs, dans leurs synagogues, de présumer
quelque chose qui aille au-delà de ce qui est permis par la Loi,
de même ils ne doivent pas subir de préjudice en ce qui leur
est permis.
Aussi, même s'ils préfèrent demeurer dans leur
endurcissement plutôt que de connaître les prédictions
des prophètes et les mystères de la Loi, et de parvenir à
la connaissance de la foi chrétienne, puisqu'ils demandent l'aide
de notre défense, poussés par la mansuétude de la
piété chrétienne, Nous suivons la trace de nos prédécesseurs
d'heureuse mémoire, Calixte (II), Eugène (III), Alexandre
(III), Clément (III) et Célestin (III). Nous accueillons
leur requête, et leur accordons le bouclier de notre protection.
773
Nous ordonnons en effet qu'aucun chrétien ne doit les contraindre
par la force à venir au baptême à leur corps défendant
ou contre leur volonté ; mais si l'un d'entre eux vient librement
chercher refuge auprès de la foi chrétienne, après
que sa volonté aura été éprouvée, qu'il
devienne chrétien sans aucune vexation. Car on ne croit pas qu'a
la foi véritable de la chrétienté quelqu'un dont on
sait que ce n'est pas de façon spontanée, mais contre son
gré, qu'il vient au baptême des chrétiens De même
aucun chrétien ne doit se permettre de léser leur personne
sans scrupule en dehors d'un jugement du seigneur du lieu, ou d'enlever
leurs biens par la force, ou de modifier les bons usages qui étaient
les leurs jusque-là dans la région qu'ils habitent. En outre,
que personne, d'aucune façon, ne les trouble à coups de bâton
ou de pierres lors de la célébration de leurs fêtes,
et que personne ne cherche à exiger d'eux des services qui ne sont
pas dus, ou à les y obliger, à l'exception de ceux qu'ils
avaient eux-mêmes coutume de rendre dans le passé. De plus,
pour parer à la dépravation et à l'appétit
du gain d'hommes mauvais, Nous décrétons que personne ne
doit avoir l'audace de violer un cimetière juif, ou de le mépriser,
ou encore de déterrer des corps déjà inhumés
pour trouver de l'argent, ... (sont excommuniés ceux qui violent
ce décret). Cependant Nous voulons que ceux-là seulement
bénéficient de cette protection qui ne se permettent pas
de se livrer à des machinations en vue de subvertir la foi chrétienne.
Lettre " Apostolicae Sedis primatus " au patriarche de
Constantinople, 12 novembre
La prééminence du Siège romain
774
La primauté du Siège apostolique, qui a été
établie non pas par un homme mais par Dieu, et de façon plus
juste encore par le Dieu homme, est confirmée en vérité
par de nombreux témoignages aussi bien des évangiles que
des apôtres, d'où ont procédé par la suite les
dispositions canoniques qui affirment de façon unanime que la très
sainte Eglise consacrée dans le bienheureux Pierre, le prince des
apôtres, a la prééminence sur les autres comme leur
maîtresse et leur mère. C'est lui en effet... qui a mérité
d'entendre : " Tu es Pierre... Je te donnerai les clés du Royaume
des cieux " Mt 16,18 s.
En effet, bien que le premier fondement de l'Eglise et le principal
soit le Fils unique de Dieu Jésus Christ, selon ce que dit l'Apôtre
: " Car un fondement a été posé, en dehors duquel
aucun autre ne peut être posé, et qui est le Christ Jésus
" 1Co 3,11 , Pierre n'en est pas moins le second fondement de l'Eglise
et qui vient au deuxième rang et s'il n'est pas non plus le premier
dans le temps, par son autorité, il n'en a pas moins la prééminence
parmi les autres dont l'apôtre Paul dit : "Vous n'êtes plus
des étrangers, ni des émigrés, vous êtes concitoyens
des saints et de la famille de Dieu, édifiés sur le fondement
des apôtres et des prophètes " Ep 2,20 ...
Sa primauté, la Vérité elle-même l'a exprimée
également par elle-même lorsqu'elle a dit : " Tu seras appelé
Cephas " Jn 1,42 : même si cela est traduit par " Pierre ",
il n'en est pas moins présenté comme la " tête " de
sorte que, de même que la tête a la prééminence
parmi les autres membres du corps, puisque aussi bien c'est en elle que
vit la plénitude des sens, de même aussi Pierre excelle parmi
les apôtres par l'éminence de sa dignité, et ses successeurs
parmi tous ceux qui président aux Eglises, tandis que les autres
sont appelés à avoir part à la sollicitude en sorte
que rien n'est perdu par eux de la plénitude de leur pouvoir. C'est
à lui que le Seigneur a confié le souci de paître ses
brebis par une parole répétée par trois fois, de sorte
qu'est considéré comme étranger au troupeau du Seigneur
celui qui ne veut pas l'avoir aussi pour pasteur en ses successeurs. Il
n'a pas distingué en effet entre telles brebis et telles autres,
mais il a dit simplement : " Pais mes brebis " Jn 21,17 , afin qu'on
comprenne qu'absolument toutes lui ont été confiées.
Jn 21,7 est expliqué de façon allégorique)
: Etant donné que la mer désigne le monde Ps 104,25 ...
par le fait qu'il s'est jeté à la mer, Pierre a manifesté
le privilège du pouvoir singulier du pontife, par lequel il avait
assumé le gouvernement de l'univers entier, tandis que les autres
apôtres étaient comme contenus dans un navire, puisqu'à
aucun d'entre eux l'univers entier n'avait été confié,
mais qu'à chacun était assignées des provinces particulières,
ou plutôt des Eglises déterminées.
...(Une preuve allégorique analogue est tirée de Mt
14,28-31 par le fait que Pierre a marché sur les eaux de la
mer, il a montré qu'il a reçu le pouvoir sur tous les peuples.
775
Qu'il ait prié pour lui, le Seigneur le reconnaît lorsqu'il
dit au moment de la Passion : " J'ai prié pour toi, Pierre, afin
que ta foi ne défaille pas. Et toi. quand tu seras converti, fortifie
tes frères " Lc 22,32 ; par là il signifiait manifestement
que jamais ses successeurs ne dévieraient de la foi catholique,
mais que bien plutôt ils y rappelleraient d'autres et aussi qu'ils
confirmeraient les hésitants, et il lui accorda le pouvoir d'en
confirmer d'autres par le fait qu'il impose aux autres la nécessité
d'obéir. ...
Il lui a dit également... comme tu l'as lu : " Tout ce que tu
lieras sur la terre sera lié aussi aux cieux, et tout ce que tu
délieras sur la terre sera délié aussi aux cieux ",Mt
16,19 . Mais si tu trouves que cela a été dit en même
temps à tous les apôtres, cela ne l'a pas été
aux autres sans lui : mais tu reconnaîtras qu'à lui a été
donné par le Seigneur, sans les autres, le pouvoir de lier et de
délier, en sorte que ce que le autres ne peuvent pas sans lui, lui-même,
du fait du privilège qui lui a été transmis par le
Seigneur et de la plénitude du pouvoir qui lui a été
accordée, il le peut sans les autres. ...
(Pierre) vit le ciel ouvert et descendre un vase, comme un grand linge
qu'on fait descendre du ciel vers la terre. tenu aux quatre coins, et qui
contenait tous les quadrupèdes et les serpents de la terre et tous
les oiseaux du ciel Ac 10,9-12 ... Et une voix lui dit pour la première
fois : " Ce que Dieu a rendu pur, ne l'appelle pas immonde. " Par là
est manifestement indiqué que Pierre fut établi à
la tête de tous les peuples, puisque ce vase signifie l'univers,
et tout ce qui y est contenu, la totalité des nations, des juifs
aussi bien que des païens. ...
Lettre Ex parte tua, à l'évêque de Modène, 1200.
La forme sacramentelle du mariage.
776
Nous voulons que pour les mariages qui à l'avenir seront contractés,
tu observes ceci : si, après qu'est intervenu entre personnes légitimes
un consentement 'de praesenti' - lequel dans de tels cas suffit, conformément
aux déterminations canoniques ; et si lui seul fait défaut,
même dans le cas où cela a été réalisé
par l'union charnelle, tout le reste est en vain -, des personnes unies
de façon légitime contractent ensuite de facto avec d'autres,
ce qui auparavant a été fait selon le droit ne peut pas être
rendu caduc.
Lettre " Gaudeamus in Domino " à l'évêque de Tibériade,
début
de 1201.
Les mariages des païens et le privilège paulin.
777
Si des païens qui épousent des femmes apparentées
à eux au deuxième, troisième, ou à un autre
degré, en étant apparentées ainsi, doivent demeurer
ensemble après leur conversion, ou s'ils doivent être séparés
: telle est la question au sujet de laquelle tu demandes à être
informé par un écrit apostolique.
A ce sujet Nous donnons à ta fraternité la réponse
suivante : étant donné que le sacrement du mariage existe
pour les fidèles et les non- croyants, comme le montre l'Apôtre
lorsqu'il dit : " Si un frère a une femme non croyante et qu'elle
consent à vivre avec lui, qu'il ne la répudie pas " 1Co
7,12 ; et puisque dans les degrés de parenté précités
le mariage a été contracté de façon licite
par des non-croyants qui ne sont pas tenus par les déterminations
canoniques (que nous importe, selon le même Apôtre, " de juger
ceux qui sont au- dehors ? " 1Co 5,12 : pour cette raison, et pour
favoriser surtout la religion et la foi chrétiennes que les hommes
pourraient facilement être dissuadés d'embrasser par les femmes,
si celles-ci craignaient d'être répudiées, des fidèles
engagés dans les liens du mariage de cette façon pourront
demeurer licitement et librement unis, puisque le sacrement du baptême
ne dissout pas les mariages mais enlève les péchés.
778
Mais parce que des païens répartissent l'affection conjugale
entre plusieurs femmes en même temps, ce n'est pas sans raison qu'on
se demande si, après la conversion, ils peuvent les garder toutes,
ou laquelle d'entre elles. Mais cela semble être contraire et hostile
à la foi chrétienne, puisque dès le commencement une
seule côte a été changée en une seule femme,
et que l'Ecriture divine atteste que " pour cette raison l'homme quittera
son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et
ils seront une seule chair " Ep 5,3 Gn 2,24 Mt 19,5 ; elle ne dit
pas " trois ou plusieurs " mais " deux " ; et elle ne dit pas non plus
: " il s'attachera à des femmes ", mais " à la femme ". Et
il n'a jamais été permis à quiconque d'avoir en même
temps plusieurs femmes si cela ne lui a pas été concédé
par une révélation divine, considérée parfois
comme une coutume, parfois même comme un droit, et par laquelle de
même que Jacob a été disculpé de sa tromperie,
les Israélites du vol et Samson du meurtre, de même aussi
les patriarches et d'autres hommes justes qui, comme on peut le lire, avaient
plusieurs femmes, sont disculpés de l'adultère.
Mais cette conception est également manifestée comme
pleinement véridique par le témoignage de la Vérité
qui atteste dans l'Evangile : " Si quelqu'un répudie sa femme, sauf
en cas de fornication, et en épouse une autre, il est adultère
" Mt 19,9 ; cf. Mc 10,11 ). Si donc, lorsque la femme a été
répudiée, le droit empêche d'en épouser une
autre, à plus forte raison si elle a été gardée
; par quoi il apparaît clairement que pour les deux sexes - car ils
ne sont pas considérés différemment - la pluralité
en matière de mariage doit être réprouvée.
779
Mais si quelqu'un a répudié sa femme légitime
selon son rite, puisque la Vérité a réprouvé
une telle répudiation dans l'Evangile, il ne pourra jamais licitement
en avoir une autre du vivant de celle-ci, même s'il se convertit
à la foi en Christ, à moins que celle-ci, après la
conversion, refuse de cohabiter avec lui, ou si elle y consent, mais non
sans blasphémer le créateur ou l'inciter au péché
mortel ; dans ce cas celle qui demanderait le rétablissement dans
ses droits, et même s'il était établi qu'il y a eu
spoliation injuste, se verrait refuser ce rétablissement : car selon
l'Apôtre le frère ou la soeur ne sont soumis à aucune
obligation dans ce cas 1Co 7,15 .
Mais si quelqu'un est converti à la foi et que celle-ci le suit
en s'étant convertie elle aussi, avant qu'il ait pris une épouse
légitime pour les raisons susdites, il doit être contraint
à la reprendre. Il est vrai que selon la vérité de
l'Evangile celui qui épouse une femme répudiée commet
l'adultère Mt 19,9 , mais celui qui a répudié
ne peut pas reprocher la fornication à celle qui a été
répudiée parce que, après la répudiation, elle
en a épousé un autre, à moins qu'elle ait forniqué
ailleurs.
Lettre " Maiores Ecclesiae causas " à l'archevêque Humbert
d'Arles, fin de 1201
L'effet du baptême, en particulier le caractère.
780
... Ils affirment en effet que le baptême est conféré
aux petits enfants de façon inutile. ... Nous répondons que
le baptême a succédé à la circoncision. ...
C'est pourquoi, de même que l'âme du circoncis n'était
pas retranchée de son peuple Gn 17,14 , de même celui
qui sera né à nouveau de l'eau et de l'Esprit Saint, obtiendra
d'entrer dans le Royaume des cieux Jn 3,5 .
Bien que la faute originelle fût remise par le mystère
de la circoncision, et que le péril de la condamnation fût
écarté, on ne parvenait pas cependant au Royaume des cieux
qui demeurait fermé à tous jusqu'à la mort du Christ
; mais par le sacrement du baptême rougi par le sang du Christ, la
faute est remise et l'on parvient également au Royaume des cieux
dont le sang du Christ a ouvert miséricordieusement la porte à
ses fidèles. On ne peut admettre en effet que tous les petits enfants,
dont tant meurent chaque jour, périssent sans que le Dieu de miséricorde,
qui veut que personne ne périsse, leur ait procuré à
eux aussi un moyen de salut...
Ce que disent les adversaires, à savoir que la foi ou la charité
ou les autres vertus ne sont pas infusées aux petits enfants puisqu'ils
ne donnent pas leur consentement, n'est pas concédé par la
plupart en un sens absolu...; d'autres affirment que par la vertu du baptême
la faute leur est remise, mais que la grâce ne leur est pas conférée
; quelques-uns cependant disent que le péché leur est pardonné
et que les vertus leur sont infusées, qu'ils les ont cependant comme
une disposition 904 mais qu'ils n'en ont pas l'usage jusqu'à ce
qu'ils soient parvenus à l'âge adulte...
Nous disons : il faut distinguer qu'il y a un double péché
: à savoir le péché originel et le péché
actuel, l'originel qu'on contracte sans consentement et l'actuel qui est
commis avec consentement. L'originel donc, qui est contracté sans
consentement, est remis sans consentement en vertu du sacrement ; mais
l'actuel, qui est contracté avec consentement, n'est nullement remis
sans consentement... La peine du péché originel est la privation
de la vision de Dieu, mais la peine du péché actuel est le
supplice de la géhenne éternelle....
781
Il est contraire à la religion chrétienne que quelqu'un
qui le refuse de façon permanente et qui s'y oppose de façon
constante soit contraint à accepter et à observer le christianisme.
C'est pourquoi d'autres distinguent, non sans raison, entre volonté
contraire et volonté contraire, et entre contraint et contraint,
car celui qui, amené par force, grâce à des moyens
de terreur et des supplices, reçoit le sacrement du baptême
pour éviter ces dommages, tout de même que celui qui accède
au baptême de mauvaise foi reçoit l'empreinte du caractère
chrétien et, en tant que voulant sous condition, et bien que ne
voulant pas absolument, il doit être obligé à observer
la foi chrétienne....
Mais celui qui n'a jamais consenti, et qui a toujours été
opposé, ne reçoit ni la réalité ni le caractère
du sacrement, parce que contredire expressément est plus que ne
pas consentir du tout ; de même n'encourt la marque d'aucune culpabilité
celui qui, bien qu'il y contredise de façon constante et s'y oppose,
est contraint par la violence de sacrifier aux idoles.
Quant à ceux qui dorment et à ceux qui n'ont pas l'usage
de la raison, si avant de perdre la raison ou s'être endormi ils
persistent à s'opposer, comme il est visible que pour eux la décision
de s'opposer est durable, même s'ils ont été baptisés
dans cet état, ils ne reçoivent pas le caractère du
sacrement ; il en irait autrement si auparavant ils avaient été
catéchumènes et s'ils avaient l'intention d'être baptisés
; c'est pourquoi l'Eglise a coutume de les baptiser en cas de nécessité.
Alors l'acte sacramentel imprime le caractère, puisqu'il ne rencontre
pas l'obstacle posé par la résistance d'une volonté
contraire.
Lettre " Cum Marthae circa " à l'archevêque Jean de Lyon,
29
novembre 1202.
La forme sacramentelle de l'eucharistie.
782
Tu as demandé en effet qui, s'agissant de la forme des paroles
que le Christ lui-même a exprimées lorsqu'il a transsubstantié
le pain et le vin en son corps et son sang, a ajouté ce mot dans
le canon de la messe qu'utilise l'ensemble de Eglise, et qu'aucun des évangélistes
n'a exprimé, comme on peut le lire. ... Dans le canon de la messe
ce mot, à savoir " mystère de la foi ", se trouve en effet
inséré dans ces paroles. ...
Certes nous voyons bien des choses, des paroles ainsi que des actes
du Seigneur, qui ont été omises par les évangélistes
et que, comme on peut lire, les apôtres ont complétées
oralement ou exprimées par leur action. ...
Or dans ce mot qui a incité ta fraternité à poser
la question, à savoir " mystère de la foi ", certains ont
pensé pouvoir trouver un appui pour une erreur, en disant que dans
le sacrement de l'autel ce n'est pas vraiment la vérité du
corps et du sang du Christ qui est présente, mais seulement une
image, une apparence et une figure, et cela parce que l'Ecriture indique
parfois que ce qui est reçu sur l'autel est un sacrement, un mystère
et un exemple. Mais ceux- là sont pris dans les lacets de l'erreur
parce qu'ils ne comprennent pas comme il convient l'autorité de
l'Ecriture et qu'ils ne reçoivent pas avec respect les sacrements
de Dieu puisqu'ils ignorent aussi bien les Ecritures et la puissance de
Dieu Mt 22,29 ...
On dit cependant " mystère de la foi " parce ce que autre chose
y est cru que ce qui est vu et qu'autre chose est vu que ce qui est cru.
On voit en effet les espèces du pain et du vin, et l'on croit la
vérité de la chair et du sang du Christ, ainsi que la vertu
de l'unité et de la charité.
Les éléments de l'eucharistie.
783
Il faut cependant distinguer soigneusement trois choses qui sont différentes
dans ce sacrement, à savoir la forme visible, la vérité
du corps et la vertu spirituelle. La forme est celle du pain et du vin,
la vérité celle de la chair et du sang, la vertu celle de
l'unité et de la charité. Le premier est " sacrement et non
réalité ", le deuxième est " sacrement et réalité
", le troisième est " réalité et non sacrement ".
Mais le premier est sacrement d'une double réalité ; le deuxième
est sacrement de l'un et réalité de l'autre ; le troisième
est la réalité d'un double sacrement. Nous croyons donc que
la forme des paroles telle qu'elle se trouve dans le canon, les apôtres
l'ont reçue du Christ, et leurs successeurs de ceux-ci...
L'eau mêlée au vin lors du sacrifice de la messe.
784
Tu as demandé également si l'eau en même temps
que le vin est changée en sang. A ce sujet les opinions varient
parmi les scolastiques. Certains en effet pensent que, puisque du côté
du Christ ont coulé les deux sacrements principaux, celui de la
Rédemption dans le sang et celui de la régénération
dans l'eau, le vin et l'eau qui sont mêlés dans le calice
sont changés dans ces deux-là par la vertu divine... D'autres
en revanche tiennent que l'eau est transsubstantiée en sang avec
le vin, puisque mêlée au vin elle devient vin... En outre
on peut dire que l'eau ne devient pas vin, mais qu'elle reste entourée
par les accidents du vin antérieur...
Mais il est impie de penser ce que certains ont eu la présomption
de penser, à savoir que l'eau est changée en glaire...
Cependant parmi les opinions mentionnées ci-dessus, celle-là
est considérée comme plus probable, qui affirme que l'eau
est changée en sang avec le vin 798.
Lettre " Cum venisset " à l'archevêque Basile de Tarnovo
(Bulgarie), 25 février
Le ministre de la confirmation.
785
Par chrismation du front on désigne l'imposition des mains qui
porte également le nom de confirmation, parce que par elle l'Esprit
Saint est donné en vue de la croissance et de la force. C'est pourquoi
si le simple prêtre, ou presbytre, peut procéder à
d'autres onctions, celle-ci ne doit être conférée que
par le grand prêtre, c'est-à-dire l'évêque, car
c'est des seuls apôtres, dont les évêques sont les vicaires,
qu'il est dit qu'ils donnent l'Esprit Saint par l'imposition des mains
Ac 8,14-25 .
Lettre " Ex parte tua " à l'archevêque André de Lund,
12
janvier 1206.
La dissolution d'un mariage valide par la profession religieuse
786
Nous ne voulons pas dévier subitement dans cette affaire des
traces de nos prédécesseurs qui, ayant été
consultés, ont répondu qu'avant la consommation d'un mariage
par l'union charnelle, il est permis à l'autre conjoint - même
sans le consulter - d'entrer en religion, de sorte que celui qui reste
peut ensuite s'unir à un autre de façon légitime :
c'est pourquoi nous te conseillons d'observer cela même.
Lettre " Non ut apponeres " à l'archevêque Thorias de Trondheim
(Norvège)
La matière du baptême
787
Tu as demandé s'il faut considérer comme des chrétiens
des enfants qui, s'étant trouvés à l'article de la
mort et par manque d'eau et en l'absence d'un prêtre, ont été
frottés d'aspersions de salive sur la tête et la poitrine
et entre les épaules de par la naïveté de certains,
en guise de baptême. Nous répondons que puisque dans le baptême
deux choses sont toujours requises, à savoir " la parole et l'élément
" selon ce que la Vérité dit au sujet de la parole : " Allez
dans le monde entier, baptisez toutes les nations au nom du Père
et du Fils et du Saint-Esprit " Mc 16,15 Mt 28,19 , et selon ce
que la même dit au sujet de l'élément : " Celui qui
n'est pas rené d'eau et d'Esprit Saint n'entrera pas dans le Royaume
des cieux " Jn 3,5 , tu ne dois pas douter qu'ils n'ont pas un vrai
baptême, non seulement ceux chez qui sont omises les deux choses,
mais également ceux chez qui est omise l'une d'elles.
Lettre " Debitum officii pontificalis " à l'évêque
Bertold
(Bertrand) de Metz, 2
Le ministre du baptême et le baptême de désir.
788
Tu m'as très sagement fait savoir par ta lettre qu'un juif qui
s'est trouvé à l'article de la mort, et parce qu'il vivait
parmi des juifs seulement, s'est plongé lui-même dans l'eau
en disant : " Je me baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit
". Or tu me demandes si ce juif, qui persévère dans la foi
chrétienne, doit être baptisé.
Quant à nous, nous répondons ainsi à ta fraternité
: étant donné qu'il doit y avoir distinction entre celui
qui baptise et celui qui est baptisé, comme le montrent à
l'évidence les paroles du Seigneur disant aux apôtres : "
Baptisez toutes les nations au nom du Père et du Fils et de l'Esprit
Saint " Mt 28,19 le juif dont il est question doit être baptisé
à nouveau par un autre, pour qu'il apparaisse qu'autre est celui
qui est baptisé, autre celui qui baptise...
Cependant s'il était décédé aussitôt,
il aurait rejoint immédiatement la patrie en raison de sa foi au
sacrement, même si ce n'avait pas été en raison du
sacrement de la foi.
Lettre " De homine qui " aux dirigeants de la Fraternité
romaine, 22 septembre 1
Célébration simulée de la messe.
789
Vous nous avez demandé en effet ce qui nous semble d'un presbytre
imprudent qui, parce qu'il sait se trouver en état de péché
mortel et conscient de sa faute, hésite à célébrer
les solennités de la messe que pour une raison donnée il
ne peut pas omettre... ayant accompli toutes les autres cérémonies,
feint de célébrer la messe et, ayant supprimé les
paroles par lesquelles est réalisé le corps du Christ, consomme
seulement du pain et du vin...
Etant donné donc que doivent être rejetés les faux
remèdes qui sont plus graves que les vrais périls : bien
que celui qui se considère indigne parce qu'il est conscient de
sa faute, doit s'abstenir avec révérence de ce sacrement
et pèche donc gravement s'il s'en approche sans révérence,
il n'est pas douteux que semble commettre une faute plus grave encore celui
qui ose ainsi le simuler de façon trompeuse ; car le premier, qui
évite la faute en la commettant, tombe entre les mains de la seule
miséricorde de Dieu, tandis que le deuxième, qui commet la
faute en l'évitant, se rend coupable non seulement envers Dieu dont
il ne craint pas de se moquer, mais également envers le peuple qu'il
trompe.
Lettre " Eius exemplo " à l'archevêque de Tarragone, 18
décembre 1208.
La profession de foi prescrite aux Vaudois.
790
Que tous les croyants sachent que moi, Durant de Osca... et tous nos
frères, nous croyons de notre coeur, nous reconnaissons par la foi,
nous confessons de notre bouche et nous affirmons par ces mots simples
:
Le Père et le Fils et l'Esprit Saint sont trois personnes, un
seul Dieu, et toute la Trinité est coessentielle, consubstantielle,
coéternelle et toute- puissante, et chacune des personnes dans la
Trinité est pleinement Dieu, comme il est contenu dans le " Je crois
en Dieu " 30 150 75.
Nous croyons également de notre coeur et confessons de notre
bouche que le Père et le Fils et l'Esprit Saint, un seul Dieu dont
nous parlons, a créé, a fait, gouverne et ordonne toutes
choses corporelles et spirituelles, visibles et invisibles.
Nous croyons que l'auteur du Nouveau et de l'Ancien Testament est un
seul et même : Dieu qui, comme il est dit, demeurant dans la Trinité,
a créé toutes choses de rien ; et que Jean Baptiste a été
envoyé par lui, saint et juste, et rempli de l'Esprit Saint dans
le sein de sa mère.
791
Nous croyons de notre coeur et nous confessons de notre bouche que
l'Incarnation ne s'est pas faite dans le Père ni dans l'Esprit Saint,
mais dans le Fils seulement ; de sorte que celui qui était en divinité
le Fils de Dieu le Père, était, en humanité, le Fils
de l'homme, vrai homme de la mère, ayant une vraie chair des entrailles
de la mère et une âme humaine raisonnable ; en même
temps des deux natures, c'est-à-dire Dieu et homme, une seule personne,
un seul Fils, un seul Christ, un seul Dieu avec le Père et l'Esprit
Saint, auteur de tout et qui dirige tout, né de la Vierge Marie
d'une vraie naissance de chair ; il a mangé et bu, il a dormi, et
fatigué après la route, il s'est reposé ; il a souffert
d'une vraie Passion de sa chair, est mort de la vraie mort de son corps,
et est ressuscité de la vraie Résurrection de sa chair et
d'un vrai retour de l'âme au corps ; dans cette chair, après
avoir mangé et bu, il est monté au ciel, siège à
la droite du Père, et il viendra en elle pour juger les vivants
et les morts.
792
Nous croyons de notre coeur et confessons de notre bouche une seule
Eglise, non celle des hérétiques, mais la sainte Eglise romaine,
catholique, apostolique, en dehors de laquelle nous croyons que personne
n'est sauvé.
793
De même nous ne rejetons d'aucune manière les sacrements
qui sont célébrés en elle, et auxquels l'Esprit Saint
coopère par sa vertu inestimable et invisible, même s'ils
sont administrés par un prêtre pécheur, du moment que
l'Eglise le reconnaît ; et nous ne méprisons pas non plus
les actes ecclésiaux et les bénédictions accomplies
par lui, mais nous les acceptons d'un coeur bienveillant comme s'ils venaient
du plus juste des hommes, car la malice d'un évêque ou d'un
prêtre ne nuit ni au baptême d'un enfant, ni à la consécration
de l'eucharistie, ni aux autres offices ecclésiastiques célébrés
pour leurs sujets.
794
Nous approuvons donc le baptême des enfants, et s'ils sont morts
après le baptême, avant d'avoir commis des péchés,
nous confessons et croyons qu'ils sont sauvés ; et nous croyons
que dans le baptême tous les péchés sont remis, aussi
bien le péché originel qui a été contracté
que ceux qui ont été commis volontairement.
Nous estimons que la confirmation faite par l'évêque,
c'est-à- dire l'imposition des mains, est sainte et doit être
reçue avec vénération.
795
Nous croyons fermement et inébranlablement d'un coeur sincère,
et nous affirmons simplement par nos paroles pleines de foi, que le sacrifice,
c'est-à- dire le pain et le vin, est, après la consécration,
le vrai corps et le vrai sang de notre Seigneur Jésus Christ, et
que rien de plus n'y est accompli par un bon prêtre et rien de moins
par un mauvais prêtre, car cela n'est pas réalisé par
le mérite de celui qui consacre, mais par la parole du Créateur
et la vertu de l'Esprit Saint. C'est pourquoi nous croyons et confessons
fermement que personne si honnête, si religieux, si saint, et si
prudent qu'il soit, ne peut ni ne doit consacrer l'eucharistie ni réaliser
le sacrifice de l'autel, à moins d'être prêtre et ordonné
régulièrement par un évêque visible et tangible.
Pour cet office, trois choses sont nécessaires, nous le croyons
: une personne déterminée, c'est-à-dire un prêtre
établi particulièrement pour cet office par l'évêque,
comme nous l'avons dit ; ces paroles solennelles qui sont exprimées
par les saints Pères dans le canon ; et l'intention de foi de celui
qui les profère ; c'est pourquoi nous croyons et confessons fermement
que quiconque, sans l'ordination par l'évêque comme nous l'avons
dit, croit et prétend pouvoir réaliser le sacrifice de l'eucharistie,
est un hérétique ; il participe et a part à la perdition
de Coré et de ses complices Nb 16 , et il doit être
séparé de la sainte Eglise romaine.
Nous croyons qu'aux pécheurs qui se repentent vraiment le pardon
est accordé par Dieu, et c'est avec grande joie que nous sommes
en communion avec eux.
Nous vénérons l'onction des infirmes avec de l'huile.
Nous ne nions pas que des mariages charnels doivent être contractés,
selon l'Apôtre 1Co 7 , et nous défendons absolument
de rompre ceux qui l'ont été régulièrement.
Nous croyons et confessons qu'un homme peut aussi être sauvé
avec sa femme, et nous ne condamnons pas non plus les secondes et d'autres
noces.
Nous ne réprouvons d'aucune manière la consommation de
viandes. Nous ne condamnons pas le serment, bien plus, nous croyons d'un
coeur sincère qu'il est permis de jurer selon la vérité,
le jugement et la justice. (addition de 1210 : Au sujet du pouvoir séculier,
nous affirmons qu'il peut, sans péché mortel, exercer un
jugement portant effusion de sang, pourvu que, pour exercer la vindicte,
il ne procède pas par la haine mais par un jugement, ni avec imprudence
mais avec modération.).
796
Nous croyons que la prédication est très nécessaire
et louable, cependant nous croyons qu'elle doit s'effectuer en vertu de
l'autorité ou avec la permission du souverain pontife ou des prélats.
Mais dans tous les lieux où demeurent des hérétiques
manifestes qui renient et blasphèment Dieu et la foi de l'Eglise
romaine, nous croyons que nous devons, selon la volonté de Dieu,
les confondre par la dispute et l'exhortation, et nous opposer à
eux avec la Parole du Seigneur, le front haut et jusqu'à la mort,
comme à des adversaires du Christ et de l'Eglise.
Les ordinations ecclésiastiques et tout ce qui est lu ou chanté
selon ce qui a été établi, nous l'approuvons avec
humilité et nous le vénérons dans la foi.
797
Nous croyons que le diable n'est pas devenu mauvais de par sa condition,
mais par son libre arbitre.
Nous croyons de tout coeur et nous confessons de vive voix la résurrection
de cette chair qui est nôtre et non pas celle d'un autre.
Nous croyons et affirmons fermement qu'il y aura aussi un jugement
par Jésus Christ et que chacun, selon ce qu'il aura fait dans cette
chair, recevra des peines ou des récompenses.
Nous croyons que les aumônes, le sacrifice et d'autres bienfaits
peuvent bénéficier aux défunts.
Ceux qui restent dans le monde et possèdent des biens, nous
professons et croyons qu'ils seront sauvés s'ils donnent des aumônes
et d'autres bienfaits de ce qu'ils possèdent, et s'ils observent
les commandements de Dieu. Nous croyons que selon le précepte du
Seigneur, les dîmes, les prémices et les offrandes doivent
être acquittées aux clercs.
Lettre " In quadam nostra " à l'évêque Hugues de Ferrare,
5
mars 1209.
L'eau mêlée au vin de messe.
798
Tu dis avoir lu dans une de nos lettres décrétales 784
qu'il était impie de penser ce que certains ont eu la présomption
de dire, à savoir que dans le sacrement de l'eucharistie l'eau est
changée en glaire ; ils affirment en effet faussement que ce n'est
pas de l'eau qui est sortie du côté du Christ, mais une humeur
aqueuse. Mais même si tu avances que cela a été pensé
par des hommes importants et dignes de foi, dont tu as suivi jusqu'ici
l'opinion en paroles et par écrit, les raisons qui font que Nous
pensons le contraire te contraindront néanmoins de donner ton assentiment
à notre conception....
En effet si cela n'avait pas été de l'eau mais de la
glaire qui a coulé du côté du Sauveur, celui qui a
vu et qui a rendu témoignage à la vérité Jn
19,3 ss. n'aurait certainement pas dit " de l'eau " mais " de la glaire
"...
Il reste donc que cette eau, quelle qu'elle ait été,
naturelle ou miraculeuse, créée de façon nouvelle
par la vertu divine ou tirée des composantes de quelque partie,
était sans aucun doute de l'eau véritable.
Lettre " Licet apud " à l'évêque Henri de Strasbourg,
9 janvier
1212.
Les jugements de Dieu
799
Même si chez les juges séculiers sont pratiqués
des jugements populaires, comme celui de l'eau froide, du fer ardent ou
du duel, l'Eglise cependant n'accepte pas des jugements de cette sorte,
car il est écrit dans la Loi divine: " Tu ne tenteras pas le Seigneur
ton Dieu " Dt 6,16 Mt 4,7 .
4e concile du LATRAN
(12eme Oecuméniq
11-30 novembre 1215
Chap. 1 - La foi catholique
Définition contre les albigeois et les cathares
800
Nous croyons fermement et confessons avec simplicité qu'il y
a un seul et unique vrai Dieu, éternel et immense, tout-puissant,
immuable, qui ne peut être ni saisi ni dit, Père et Fils et
Saint-Esprit, trois personnes, mais une seule essence, substance ou nature
absolument simple. Le Père ne vient de personne, le Fils vient du
seul Père et le Saint-Esprit également de l'un et de l'autre,
toujours, sans commencement et sans fin. Le Père engendrant, le
Fils naissant et le Saint-Esprit procédant, consubstantiels et semblablement
égaux, également tout-puissants, également éternels.
Unique principe de toutes choses, créateur de toutes les choses
visibles et invisibles, spirituelles et corporelles, qui, par sa force
toute-puissante, a tout ensemble créé de rien dès
le commencement du temps l'une et l'autre créature, la spirituelle
et la corporelle, c'est-à- dire les anges et le monde, puis la créature
humaine faite à la fois d'esprit et de corps. En effet le diable
et les autres démons ont été créés par
Dieu bons par nature ; mais ce sont eux qui se sont rendus eux-mêmes
mauvais. Quant à l'homme, c'est à l'instigation du démon
qu'il a péché.
Cette sainte Trinité, indivise selon son essence commune et
distincte selon les propriétés des personnes, a donné
au genre humain la doctrine du salut par Moïse, par les saints prophètes
et par ses autres serviteurs, selon une disposition des temps parfaitement
ordonnée.
801
Enfin, le Fils unique de Dieu, Jésus Christ, incarné
par une oeuvre commune de toute la Trinité, conçu de Marie
toujours Vierge par la coopération du Saint- Esprit, fait homme
véritable composé d'une âme raisonnable et d'une chair
humaine, une seule personne en deux natures, a montré plus manifestement
la voie de la vie. Alors que, selon la divinité, il est immortel
et incapable de souffrir, il s'est fait lui-même, selon l'humanité,
capable de souffrir et mortel ; bien plus pour le salut du genre humain,
il a souffert et est monté au ciel ; mais il est descendu en son
âme et ressuscité en son corps et est monté en l'une
et l'autre également ; il viendra à la fin des temps juger
les vivants et les morts et rendre à chacun selon ses oeuvres, aussi
bien aux réprouvés qu'aux élus. Tous ressusciteront
avec leur propre corps qu'ils ont maintenant, pour recevoir, selon ce qu'ils
auront mérité en faisant le bien ou en faisant le mal, les
uns un châtiment sans fin avec le diable, les autres une gloire éternelle
avec le Christ.
802
Il y a une seule Eglise universelle des fidèles, en dehors de
laquelle absolument personne n'est sauvé, et dans laquelle le Christ
est lui-même à la fois le prêtre et le sacrifice, lui
dont le corps et le sang, dans le sacrement de l'autel, sont vraiment contenus
sous les espèces du pain et du vin, le pain étant transsubstantié
au corps et le vin au sang par la puissance divine, afin que, pour accomplir
le mystère de l'unité, nous recevions nous- mêmes de
lui ce qu'il a reçu de nous. Et assurément ce sacrement,
personne ne peut le réaliser, sinon le prêtre qui a été
légitimement ordonné selon le pouvoir des clés de
l'Eglise que Jésus Christ lui-même a accordé aux apôtres
et à leurs successeurs.
Le sacrement du baptême qui s'effectue dans l'eau en invoquant
la Trinité indivise, c'est-à-dire le Père, le Fils
et le Saint-Esprit légitimement conféré par qui que
ce soit selon la forme de l'Eglise aussi bien aux enfants qu'aux adultes
sert au salut.
Et si, après avoir reçu le baptême, quelqu'un est
tombé dans le péché, il peut toujours être rétabli
dans son état par une vraie pénitence. Ce ne sont pas seulement
les vierges et les continents, mais aussi les gens mariés qui, plaisant
à Dieu par une foi droite et de bonnes oeuvres, méritent
de parvenir à la vie éternelle.
Chap. 2. La fausse doctrine de Joachim de Flore.
source: catho.org
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