1331
"En raison de cette unité le Père est tout entier dans
le Fils, tout entier dans le Saint-Esprit, le Fils est tout entier dans
le Père, tout entier dans le Saint-Esprit, le Saint-Esprit tout
entier dans le Père, tout entier dans le Fils. Aucun ne précède
l'autre par son éternité ou ne l'excède en grandeur
ou ne le surpasse en pouvoir. Car c'est éternellement et sans commencement
que le Fils naît du Père, et éternellement et sans
commencement que le Saint- Esprit procède du Père et du Fils."
Tout ce que le Père est ou a, il l'a non pas d'un autre, mais de
soi et il est principe sans principe. Tout ce que le Fils est ou a, il
l'a du Père, et il est principe issu d'un principe. Tout ce que
le Saint-Esprit est ou a, il l'a à la fois du Père et du
Fils. Mais le Père et le Fils ne sont pas deux principes du Saint-Esprit,
mais un seul principe, de même que le Père, le Fils et le
Saint-Esprit ne sont pas trois principes de la créature, mais un
seul principe.
1332
Donc tous ceux qui pensent des choses opposées ou contraires,
l'Eglise les condamne, les réprouve, les anathématise et
les dénonce comme étrangers au corps du Christ qu'est l'Eglise.
Par suite elle condamne Sabellius qui confond les personnes et ôte
complètement la distinction réelle entre elles, elle condamne
les ariens, les eunomiens, les macédoniens qui disent que le Père
est seul vrai Dieu et placent le Fils et le Saint-Esprit au rang des créatures.
Elle condamne aussi tous les autres qui établissent des degrés
ou une inégalité dans la Trinité.
1333
Elle croit très fermement, professe et prêche que vrai
Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, est le créateur de toutes
choses visibles et invisibles, qui, quand il l'a voulu a créé
par bonté toutes les créatures tant spirituelles que corporelles,
bonnes assurément parce qu'elles ont été faites par
le souverain Bien, mais muables, parce qu'elles ont été faites
à partir du néant, et elle affirme que le mal n'est pas de
nature, parce que toute nature, en tant qu'elle est nature, est bonne.
1334
Elle professe qu'un seul et même Dieu est l'auteur de l'Ancien
et du Nouveau Testament, c'est-à-dire de la Loi et des prophètes,
et des évangiles, car c'est par l'inspiration du même Esprit
Saint qu'ont parlé les saints de l'un et l'autre Testament, dont
l'Eglise reconnaît et vénère les livres qui sont contenus
sous les titres suivants.
1335
Cinq de Moïse, c'est-à-dire : Genèse, Exode, Lévitique,
Nombres, Deutéronome ; Josué, Juges, Ruth, quatre livres
des Rois, deux de Paralipomènes, Esdras, Néhémie,
Tobie, Judith, Esther, Job, les Psaumes de David, les Paraboles, l'Ecclésiaste,
les Cantiques des Cantiques, la Sagesse, l'Ecclésiastique, Isaïe,
Jérémie, Baruch, Ezéchiel, Daniel, les douze petits
prophètes, c'est-à-dire : Osée, Joël, Amos, Abdias,
Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie,
Malachie, les deux livres des Maccabées, les quatre évangiles
de Matthieu, de Marc, de Luc, de Jean ; les quatorze épîtres
de Paul, aux Romains, les deux aux Corinthiens, aux Galates, aux Éphésiens,
aux Philippiens, les deux aux Thessaloniciens, aux Colossiens, les deux
à Timothée et à Tite, à Philémon, aux
Hébreux ; deux de Pierre ; trois de Jean ; une de Jacques ; une
de Jude ; les Actes des Apôtres, et l'Apocalypse de Jean.
1336
C'est pourquoi elle anathématise la folie des manichéens
qui ont posé deux premiers principes, l'un des choses visibles,
l'autre des invisibles et ont dit qu'il y a un Dieu du Nouveau Testament
et un autre de l'Ancien.
1337
Elle croit fermement, professe et prêche qu'une seule personne
de la Trinité, vrai Dieu Fils de Dieu né du Père,
consubstantiel et coéternel au Père, dans la plénitude
de temps disposée par l'inscrutable profondeur du dessein divin
a pour le salut du genre humain assumé dans le ventre immaculé
de la Vierge Marie la vraie et entière nature d'un homme et se l'est
attachée dans l'unité d'une personne avec une si profonde
unité que tout ce qui en elle est de Dieu n'est pas séparé
de l'homme et tout ce qui est de l'homme n'est pas divisé de la
divinité, mais qu'il est un seul et même indivisible, chacune
des deux natures subsistant dans ses propriétés, Dieu et
homme, Fils de Dieu et Fils de l'homme égal au Père selon
la divinité, inférieur au Père selon son humanité"
(Profession de foi du Pseudo-Athanase : Symbole ." Quicumque ", dit d'Athanase.,
immortel et éternel de par la nature de la divinité, passible
et temporel de par la condition de l'humanité assumée.
1338
Elle croit fermement, professe et prêche que le Fils de Dieu
dans l'humanité assumée est véritablement né
de la Vierge, a véritablement souffert, est véritablement
mort et a été enseveli, est véritablement ressuscité
d'entre les morts, est monté aux cieux, siège à la
droite du Père, et viendra à la fin des siècles pour
juger les vivants et les morts.
1339
Elle anathématise, exècre et condamne toute hérésie
soutenant des thèses contraires. Et d'abord elle condamne Ebio,
Cérinthe, Marcion, Paul de Samosate, Photin et tous ceux qui blasphèment
semblablement qui, ne pouvant comprendre l'union personnelle de l'humanité
au Verbe Jésus Christ, notre Seigneur, ont nié qu'il soit
vrai Dieu, le reconnaissant seulement comme homme qui, par une participation
plus grande à la grâce divine qu'il avait reçue par
le mérite de sa vie plus sainte, s'était appelé homme
divin.
1340
Elle anathématise aussi Mani et ses sectateurs qui, imaginant
que le Fils de Dieu a assumé non point un vrai corps, mais un corps
apparent, ont entièrement supprimé la vérité
dans le Christ.
1341
Et aussi Valentin qui prétend que le Fils de Dieu n'a rien pris
de la Vierge Mère, mais a assumé un corps céleste
et a traversé l'utérus de la Vierge comme s'écoule
l'eau d'un aqueduc.
1342
Arius aussi qui, prétendant que le corps assumé au sortir
de la Vierge manquait d'âme, a voulu qu'au lieu d'une âme il
y ait eu la divinité.
1343
Apollinaire encore qui, comprenant que si l'on niait une âme
qui informe le corps, il n'y avait pas non plus dans le Christ d'humanité
véritable, a posé seulement une âme sensitive, mais
dit que la divinité du Verbe tenait lieu d'âme rationnelle.
1344
Elle anathématise aussi Théodore de Mopsueste et Nestorius
qui prétendent que l'humanité a été unie au
Fils de Dieu par la grâce, et que pour cela il y a dans le Christ
deux personnes, de même qu'ils professent qu'il y a deux natures,
car ils ne pouvaient comprendre qu'il y ait eu union hypostatique de l'humanité
au Verbe et pour cette raison niaient qu'elle ait reçu la substance
du Verbe. Car selon ce blasphème ce n'est pas le Verbe qui s'est
fait chair, mais le Verbe par la grâce a habité dans la chair,
c'est-à-dire que ce n'est pas le Fils de Dieu qui s'est fait homme,
mais plutôt le Fils de Dieu qui a habité dans l'homme.
1345
Elle anathématise aussi, exècre et condamne l'archimandrite
Eutychès, qui, comprenant que selon le blasphème de Nestorius
la vérité de l'Incarnation est exclue et que par conséquent
il faut que l'humanité ait été unie au Verbe de Dieu
de telle sorte qu'il y eût une seule et même personne de la
divinité et de l'humanité et de plus ne pouvant concevoir
l'unité de la personne si la pluralité des natures restait,
de même qu'il a posé qu'il y a dans le Christ une seule personne
de la divinité et de l'humanité, il a de même prétendu
qu'il y a une seule nature, admettant avec un blasphème et une impiété
extrêmes ou bien que l'humanité s'était changée
en divinité ou bien la divinité en humanité.
1346
L'Eglise anathématise aussi, exècre et condamne Macaire
d'Antioche et tous ceux qui professent des thèses semblables, qui,
tout en soutenant avec vérité la dualité des natures
et l'unité de la personne, s'est pourtant démesurément
trompé sur les opérations du Christ, disant que dans le Christ
les deux natures n'avaient qu'une seule opération et une seule volonté.
La sacro- sainte Eglise romaine anathématise tous ces hommes avec
leurs hérésies, en affirmant qu'il y a dans le Christ deux
volontés et deux opérations.
1347
Elle croit fermement, professe et enseigne que jamais être conçu
d'un homme et d'une femme n'a été délivré de
la domination du diable, sinon par la foi en notre Seigneur Jésus
Christ médiateur entre Dieu et les hommes 1Tm 2,5 , qui,
conçu, né et mort sans péché, a seul par sa
mort abattu l'ennemi du genre humain, en détruisant nôs péchés,
qui a de nouveau ouvert l'entrée du Royaume céleste que le
premier homme avait perdue par son propre péché avec toute
sa descendance, et dont la future venue a été annoncée
par tous les saints sacrifices, sacrements et cérémonies
de l'Ancien Testament.
1348
Elle croit fermement, professe et enseigne que les prescriptions légales
de l'Ancien Testament qui se divisent en cérémonies, saints
sacrifices, sacrements, parce qu'ils avaient été institués
pour signifier quelque chose de futur, bien qu'en ce temps-là ils
aient été adaptés au culte divin, une fois venu notre
Seigneur Jésus Christ qui était signifié par eux,
ont pris fin et qu'ont commencé les sacrements du Nouveau Testament.
Quiconque encore après la Passion met son espoir dans les prescriptions
légales et se soumet à elles en les croyant nécessaires
au salut, comme si la foi dans le Christ ne pouvait sauver sans elles,
a péché mortellement. Elle ne nie pas cependant que, depuis
la Passion du Christ jusqu'à la promulgation de l'Evangile, elles
ont pu être respectées du moins dans la mesure où on
les croyait si peu que ce fût nécessaires au salut. Mais,
après la promulgation de l'Evangile, l'Eglise affirme qu'elles ne
peuvent être respectées sans l'anéantissement du salut
éternel.
Donc elle dénonce comme étrangers à la foi du
Christ tous ceux qui depuis ce temps-là observent la circoncision,
le sabbat et les autres prescriptions légales, et affirme qu'ils
ne peuvent pas du tout avoir part au salut éternel, sauf si un jour
ils reviennent de ces erreurs. Donc à tous ceux qui se glorifient
du nom de chrétiens, elle prescrit de manière absolue qu'à
n'importe quel moment soit avant soit après le baptême il
faut renoncer à la circoncision, que l'on place en elle ou non son
espoir, elle ne peut être respectée sans anéantissement
du salut éternel.
1349
Au sujet des enfants, en raison du péril de mort qui peut souvent
se rencontrer, comme il n'est pas possible de leur porter secours par un
autre remède que par le sacrement du baptême, par lequel ils
sont arrachés à la domination du diable et sont adoptés
comme enfants de Dieu, elle avertit qu'il ne faut pas différer le
baptême pendant quarante ou quatre-vingts jours ou une autre durée,
comme font certains, mais qu'il doit être conféré le
plus tôt qu'il sera commodément possible, mais de telle sorte
que, s'il y a péril de mort immédiat, ils soient baptisés
sans aucun délai, même par un laïc ou une femme, dans
la forme de l'Eglise, si un prêtre fait défaut, comme il est
contenu plus complètement dans le décret des Arméniens
1315.
1350
Elle croit fermement, professe et prêche que toute créature
de Dieu est bonne' " et que rien n'est à rejeter, si on le reçoit
avec action de grâces " 1Tm 4,4 , parce que selon la parole
du Seigneur : " Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme"
Mt
15,11 , et elle affirme que la différence que fait la Loi de
Moïse entre aliments purs et impurs appartient à ce qui est
cérémoniel, qui avec l'apparition de l'Evangile s'est effacé
et a cessé d'être efficace. Elle dit aussi que l'interdiction
faite par les apôtres " des viandes immolées aux idoles, du
sang, de la chair étouffée " Ac 15,29 , convenait
à ce temps-là où, des juifs et des gentils qui vivaient
avec des cérémonies et des moeurs différentes, naissait
une seule Eglise, de sorte que, les gentils aussi observaient certaines
choses en commun avec les juifs, et que l'occasion était offerte
de se rassembler dans un même culte de Dieu et la même foi,
et qu'un sujet de dissension était supprimé, puisque les
juifs en raison de leur antique tradition considéraient comme abominable
le sang et la chair étouffée, et on pouvait penser qu'en
mangeant la viande immolée les gentils reviendraient à l'idolâtrie.
Mais quand la religion chrétienne se fut propagée jusqu'à
un point tel qu'on ne voyait plus en elle un seul juif charnel, mais que
tous ceux qui passaient à l'Eglise communiaient dans les mêmes
rites et cérémonies de l'Evangile, croyant qu'" aux purs
tout est pur " Tt 1,15 la cause de cette interdiction apostolique
ayant cessé, elle prit fin.
Elle proclame donc qu'aucune sorte de nourriture qu'accepte la société
humaine ne doit être condamnée, et qu'aucune distinction ne
doit être faite entre les animaux par qui que ce soit, homme ou femme,
et de quelque genre de mort qu'ils périssent, bien que pour la santé
du corps, pour l'entraînement à la vertu, pour la discipline
régulière et ecclésiastique beaucoup d'entre eux qui
ne sont pas interdits doivent être écartés ; car selon
l'Apôtre " toutes sont permises, mais toutes ne sont pas avantageuses
" 1Co 6,12 1Co 10,23
1351
Elle croit fermement, professe et prêche qu'" aucun de ceux qui
se trouvent en dehors de l'Eglise catholique, non seulement païens
mais encore juifs ou hérétiques et schismatiques ne peuvent
devenir participants à la vie éternelle, mais iront " dans
le feu éternel qui est préparé par le diable et ses
anges" Mt 25,41 à moins qu'avant la fin de leur vie ils ne
lui aient été agrégés ; elle professe aussi
que l'unité du corps de l'Eglise a un tel pouvoir que les sacrements
de l'Eglise n'ont d'utilité en vue du salut que pour ceux qui demeurent
en elle, pour eux seuls jeûnes, aumônes et tous les autres
devoirs de la piété et exercices de la milice chrétienne
enfantent les récompenses éternelles, et que " personne ne
peut être sauvé, si grandes que soient ses aumônes,
même s'il verse son sang pour le nom du Christ, s'il n'est pas demeuré
dans le sein et dans l'unité de l'Eglise catholique."
1352
Mais parce que dans le décret des Arméniens rapporté
ci-dessus n'a pas été expliquée la formule qu'a toujours
eu coutume d'employer, dans la consécration du Corps et du Sang
du Seigneur la sacro-sainte Eglise romaine, affermie par la doctrine et
l'autorité des apôtres Pierre et Paul, nous pensons qu'il
faut l'introduire dans les présentes. Dans la consécration
du Corps du Seigneur elle utilise cette formule : "Ceci est mon corps"
; dans celle du Sang: "Car ceci
est le calice de mon sang, nouvelle et éternelle alliance, mystère
de foi, qui pour vous et pour beaucoup sera répandu en rémission
des péchés."
Quant au pain de froment dans lequel s'accomplit le sacrement, il est
absolument sans importance qu'il ait été cuit ce jour-là,
ou plus tôt ; car pourvu que la substance du pain subsiste, il ne
faut absolument pas douter que, après que les mots cités
de la consécration du Corps ont été prononcés
par le prêtre avec l'intention de l'accomplir, il sera aussitôt
transsubstantié dans le vrai Corps du Christ.
1353
Puisque, assure-t-on, certains rejettent comme condamnées des
quatrièmes noces, pour qu'on ne croie pas qu'il y ait un péché
là où il n'y en a pas, comme selon l'Apôtre quand le
mari est mort l'épouse est libérée de sa loi et a
la permission d'épouser qui elle veut dans le Seigneur Rm 7,2
1Co 7,39 et qu'il ne distingue pas si le mort est son premier, son
deuxième ou son troisième mari, nous déclarons que
peuvent être licitement contractées non seulement des deuxièmes
et des troisièmes, mais encore des quatrièmes et davantage,
si n'y fait pas obstacle un empêchement canonique. Cependant nous
disons que sont plus louables celles qui s'abstenant ensuite du mariage
demeureront dans la chasteté, parce que nous estimons que si la
virginité est préférable au veuvage, de même
un chaste veuvage est loué, à juste titre comme préférable
à des noces.
1356
Certains cependant sont hésitants et inquiets, se demandant
si les contrats de ce genre doivent être considérés
comme licites. C'est pourquoi certains qui les considèrent comme
usuraires en prennent occasion pour refuser le paiement des revenus et
des rentes qu'ils doivent. ...
1357
Nous donc..., pour lever à ce sujet toute équivoque et
toute incertitude, en vertu de notre autorité apostolique, nous
déclarons par les présentes que les contrats précités
sont licites et conformes au droit, et que ces vendeurs, toute opposition
cessant, sont tenus effectivement au paiement de ces rentes et de ces revenus
conformément à la teneur des contrats en question.
1362
(2) Et tous les chrétiens doivent être sauvés.
1363
(3) Et aussi : Dieu a créé un autre monde encore que
celui-ci, et dans le temps de ce dernier il a existé beaucoup d'autres
hommes et de femmes, et que par conséquent Adam n'a pas été
le premier homme.
1364
(4) De même Jésus Christ n'a pas souffert et n'est pas
mort pour la Rédemption par amour pour le genre humain mais en raison
de l'influence nécessitante des astres.
1365
(5) De même : Jésus Christ, Moïse et Mahomet ont
dirigé le monde selon leur bon plaisir.
1366
(6) De même : notre Seigneur Jésus Christ est né
illégitime, et il n'est pas dans l'hostie consacrée selon
l'humanité mais seulement selon la divinité.
1367
(7) La luxure en dehors du mariage n'est un péché qu'à
raison de son interdiction par des lois positives, et c'est pourquoi elles
ont moins bien réglé les choses, et c'est seulement par son
interdiction par l'Eglise qu'il est empêché de suivre l'opinion
d'Epicure comme vraie.
1368
(8) En outre : s'emparer de choses d'autrui n'est pas un péché
mortel, même si cela se fait contre le gré du propriétaire.
1369
(9) Enfin la Loi chrétienne prendra fin de par la succession
d'une autre loi, de même que la Loi de Moise a pris fin de par la
Loi du Christ.
1392
(2) De même : lorsqu'à la fin de Luc le Christ dit après
la Résurrection " Il faut que s'accomplisse tout ce qui a été
écrit de moi dans la Loi de Moïse, les prophètes et
les Psaumes " Lc 24,44 , il semble avoir donné à entendre
que de telles propositions étaient auparavant dénuées
de vérité.
1393
(3) De même He 10 où l'Apôtre dit : " La loi a l'esquisse
des biens à venir" et " non l'expression des réalités
elles-mêmes " He 10,1 , il semble donner à entendre
que les propositions de la Loi ancienne, qui portent sur le futur, n'avaient
pas encore de vérité déterminée.
1394
(4) De même, qu'il ne suffit pas pour la vérité
d'une proposition concernant le futur qu'une chose sera, mais 'il est requis
qu'elle sera sans qu'il puisse y être mis obstacle.
1395
(5) De même il est nécessaire de dire l'un des deux ou
bien qu'il n'y a pas dans les articles de foi concernant le futur de vérité
présente ou actuelle, ou bien que ce qui est signifié par
eux n'a pas pu être empêché par la volonté divine.
1396
(Censure :) scandaleuses et qui dévient du chemin de la foi
catholique.
1406
Il y a peu cependant Nous avons appris, non sans grand déplaisir
pour notre coeur, que certains ont interprété ces paroles
de façon moins juste et tout autrement que selon ce qu'a été
et est notre intention. ... En effet Nous... n'avons pas écrit et
expliqué aux prélats susdits que l'indulgence plénière
précitée semble profiter autant aux âmes séjournant
au purgatoire que si des prières dévotes étaient faites
et des aumônes pies étaient faites ; non qu'il ait été
ou qu'il soit dans notre intention ou que Nous voulions inférer
que l'indulgence ne profite et ne peut pas davantage que les aumônes
et les prières, ou que les aumônes et les prières profitent
et peuvent autant qu'une indulgence par mode de suffrage, puisque Nous
savons que les prières et les aumônes sont très éloignées
d'une indulgence par mode de suffrage ; mais Nous disions qu'elle vaut
"autant", ce qui veut dire de la manière, "que si" ce qui veut dire
de la manière dont valent mes prières et les aumônes.
Et parce que les prières et les aumônes valent comme des suffrages
accomplis pour les âmes, Nous, à qui est conférée
d'en haut la plénitude du pouvoir, désireux d'apporter aux
âmes du purgatoire aide et suffrage puisés dans le trésor
de l'Eglise universelle qui consiste dans les mérites du Christ
et de ses saints et qui Nous a été confié, Nous avons
concédé l'indulgence susdite, de telle sorte cependant que
les fidèles eux-mêmes présentent ces suffrages pour
les âmes que les âmes des défunts ne peuvent plus présenter
par elles-mêmes. C'est cela que Nous avons pensé et pensons
dans nos écrits...
1407
De même que notre désir saint et louable ne peut donc
être condamné par personne à bon droit, de même
l'intention et la saine compréhension qui vise seulement un bien
manifeste ne doivent pas être combattues par le moyen de l'ambiguïté,
puisque selon la règle de la science théologique toute proposition
qui contient en elle un sens douteux doit toujours être comprise
selon le sens qui conduit à une affirmation vraie.
C'est pourquoi... par les présentes Nous décidons et
déclarons de notre propre mouvement que dans tous nos écrits
notre intention a toujours été et est aussi maintenant que
cette indulgence plénière par mode de suffrage pour les âmes
séjournant au purgatoire ainsi concédée, vaut et porte
secours de la manière dont la position commune des docteurs reconnaît
qu'elles valent et portent secours.
1412
(2) Pour ce qui est de la faute et de la peine, les péchés
mortels sont effacés dans l'autre monde sans confession par la seule
contrition du coeur,
1413
(3) et les pensées dépravées le sont par le seul
déplaisir.
1414
(4) Que la confession soit secrète n'est pas exigé de
façon nécessaire.
1415
(5) Ceux qui se confessent ne doivent pas être absous avant d'avoir
accompli la pénitence.
1416
(6) Le pontife romain ne peut pas remettre les peines du purgatoire,
1417
(7) ni dispenser de ce qui a été déterminé
par l'Eglise universelle.
1418
(8) Pour ce qui concerne la collation de la grâce, le sacrement
de la pénitence est un sacrement de la nature, mais non de l'institution
du Nouveau ou de l'Ancien Testament.
1419
(Censure : ) Pour prendre une mesure de prudence plus grande, Nous
déclarons... que les propositions précitées sont fausses,
toutes et chacune, contraires à la sainte foi catholique, erronées
et scandaleuses et totalement étrangères à la vérité
de l'Evangile, et contraires aussi aux décrets des saints Pères
et à d'autres constitutions apostoliques, et qu'elles contiennent
une hérésie manifeste.
1426
... Dans l'intention de Nous opposer à ces hardiesses téméraires...,
Nous réprouvons et condamnons - de notre propre mouvement, non à
1a demande d'une requête quelconque qui nous aurait été
présentée à ce sujet, mais suite uniquement à
notre propre délibération et de science certaine - ces assertions
de ces prédicateurs et des autres, quels qu'ils soient, qui osent
affirmer que ceux qui croient et tiennent que la mère de Dieu a
été préservée du péché originel
dans sa conception seraient à cause de cela entachés d'hérésie
ou qu'ils pécheraient mortellement, ou que s'ils célèbrent
cet office de la conception ou entendent ces sermons ils encourraient la
faute d'un péché ; ces affirmations Nous les réprouvons
et les condamnons par les présentes, en vertu de l'autorité
apostolique, comme fausses, erronées et totalement contraires à
la vérité, ainsi que les livres précités qui
ont été publiés avec ce contenu ;... Nous soumettons
à la même peine et à la même censure ceux qui
osent affirmer que les tenants de l'opinion contraire, à savoir
que la glorieuse Vierge Marie a été conçue sans le
péché originel, se rendent coupables d'hérésie
ou d'un péché mortel, puisque la chose n'a pas encore été
décidée par l'Eglise romaine et par le Siège apostolique.
1441
Puisque la vérité ne peut aucunement être contraire
à la vérité, Nous définissons donc comme étant
complètement fausse toute assertion contraire à la vérité
de la foi éclairée 3017, et Nous interdisons avec la plus
grande rigueur de permettre que soit enseignée une position différente.
Et Nous décidons que tous ceux qui adhèrent à l'affirmation
d'une telle erreur, en disséminant de la sorte les hérésies
les plus condamnables, doivent être totalement évités
et punis, comme étant de détestables et abominables hérétiques
et infidèles qui ébranlent la foi catholique.
1443
De nombreux autres maîtres et docteurs affirment... que, pour
un bien si grand et si nécessaire à la chose publique, rien
ne doit être exigé ni espéré en raison du seul
prêt, mais que, pour indemniser ces mêmes monts pour les dépenses
des mêmes administrateurs et pour tout ce qui se rattache à
leur nécessaire entretien, il est permis, sans faire preuve de lucre
et pourvu que ce soit nécessaire et modéré, d'exiger
et de prélever quelque chose de la part de ceux qui sont avantagés
par un tel prêt, puisque la règle de droit prévoit
que celui qui profite du bienfait doit aussi porter le fardeau, en particulier
lorsque l'autorité apostolique y consent. Ces derniers maîtres
et docteurs montrent d'autre part que cette position a été
approuvée par nos prédécesseurs, les pontifes romains
d'heureuse mémoire, Paul II, Sixte IV, Innocent VIII, Alexandre
VI et Jules II.
1444
Nous voulons donc Nous occuper de cette question comme il convient
par souci de justice, d'une part, afin de ne pas ouvrir l'abîme de
l'usure, par amour de la piété et de la vérité,
d'autre part, afin de subvenir aux besoins des pauvres. En entretenant
ces deux préoccupations, puisqu'elles paraissent concerner la paix
et la tranquillité de toute république chrétienne,
avec l'approbation du saint concile, Nous déclarons et définissons
que les monts-de- piété déjà mentionnés,
créés par les républiques et approuvés et confirmés
depuis ce temps par l'autorité du Siège apostolique,
dans lesquels, en compensation et en indemnisation des seules dépenses
encourues pour leurs administrateurs et les autres choses qui concernent
leur maintien, on reçoit quelque chose de modéré en
plus du prêt, sans lucre et à titre d'indemnité,
ne présentent pas d'apparence de mal, n'incitent pas au péché
et ne doivent d'aucune façon être condamnés ; bien
plus, Nous déclarons et définissons qu'un tel prêt
est méritoire, qu'il doit être loué et approuvé,
qu'il ne doit aucunement être réputé usuraire...
Nous voulons que tous... ceux qui désormais oseront prêcher
ou disputer, oralement ou par écrit, à l'encontre de la présente
déclaration et décision... encourent la peine d'une excommunication
déjà portée...
1448
Le pontife romain, successeur de Pierre, détenteur des clés
et vicaire de Jésus Christ sur terre, en vertu du pouvoir des clés
qui ouvrent le Royaume des cieux en enlevant dans les fidèles ce
qui y fait obstacle, c'est- à-dire la coulpe et la peine due pour
les péchés actuels : la coulpe, au moyen du sacrement de
pénitence, la peine temporelle due, selon la justice divine, au
moyen de l'indulgence de l'Eglise, peut, pour de justes raisons, concéder
à ces fidèles, membres du Christ par le lien de la charité,
qu'ils soient en cette vie ou au purgatoire, des indulgences tirées
de la surabondance des mérites du Christ et des saints. Quand, en
vertu de son autorité apostolique, il concède l'indulgence
pour les vivants comme pour les morts, il distribue selon sa coutume le
trésor des mérites de Jésus Christ et des saints,
en appliquant l'indulgence elle-même par l'absolution ou en l'appliquant
par manière d'intercession.
C'est pourquoi tous ceux, vivants ou morts, qui ont reçu vraiment
cette indulgence, sont libérés de la peine temporelle due,
selon la justice divine, pour leurs péchés actuels, dans
la mesure équivalente à l'indulgence concédée
ou acquise.
1449
Et nous décrétons en vertu de l'autorité apostolique
et par la teneur des présentes, qu'ainsi tous doivent penser et
prêcher sous peine d'excommunication latae sententiae.
1452
2. Nier que le péché demeure dans un enfant après
le baptême est fouler aux pieds tout à la fois Paul et le
Christ.
1453
3. Le foyer du péché empêche l'entrée du
ciel pour l'âme qui quitte son corps, même s'il n'y a pas de
péché actuel.
1454
4. La charité imparfaite du mourant comprend nécessairement
une grande crainte qui par elle-même suffit à entraîner
la peine du purgatoire et qui empêche d'entrer au ciel.
1455
5. Les trois parties de la pénitence, contrition, confession
et satisfaction, n'ont de fondement ni dans la sainte Ecriture, ni chez
les saints docteurs anciens du christianisme.
1456
6. La contrition, que préparent la recherche, la récapitulation
et la détestation des péchés, lorsqu'on repense à
sa vie dans l'amertume de son coeur Is 38,15 , en pesant la gravité,
le nombre et la laideur des péchés, en voyant la béatitude
éternelle perdue et la damnation éternelle encourue, cette
contrition rend hypocrite et même plus pécheur.
1457
7. Très vrai et plus excellent que tous les enseignements donnés
jusqu'à ce jour sur les sortes de contrition est le proverbe : "Ne
pas faire le mal à l'avenir est souveraine pénitence ; la
meilleure pénitence, c'est la vie nouvelle."
1458
8. N'aie nullement la présomption de confesser les péchés
véniels ni même tous les pêchés mortels, car
il est impossible que tu connaisses tous tes péchés mortels.
Voilà pourquoi dans la primitive Eglise, on confessait seulement
les péchés mortels manifestes.
1459
9. Quand nous voulons confesser tous nos péchés clairement,
nous voulons équivalemment ne rien laisser pardonner à la
miséricorde de Dieu.
1460
10. Personne n'a ses péchés remis s'il ne croit qu'ils
sont remis quand le prêtre les remet ; bien plus, le péché
demeurerait si l'on ne croyait qu'il est remis ; car la remise des péchés
et la donation de la grâce ne suffisent pas, mais il faut encore
croire que le péché est remis.
1461
11. Tu ne dois nullement avoir confiance d'être absous à
cause de ta contrition, mais à cause de la parole du Christ "Ce
que tu délieras", etc. Mt 16,19 C'est pourquoi, je te le
dis, aie confiance si tu as obtenu l'absolution du prêtre, et crois
fortement que tu es absous tu seras vraiment absous, quoi qu'il en soit
de la contrition.
1462
12. Si par impossible un pénitent n'était pas contrit,
ou si le prêtre ne l'absolvait pas sérieusement, mais par
plaisanterie, si pourtant le pénitent se croit absous, il l'est
en toute vérité.
1463
13. Dans le sacrement de pénitence et dans la rémission
des péchés, le pape ou un évêque ne fait pas
plus que le moindre des prêtres ; bien plus, là où
il n'y aurait pas de prêtre, n'importe quel chrétien, même
une femme ou un enfant, en peut tout autant.
1464
14. Personne n'est obligé de répondre au prêtre
qu'il est contrit, et le prêtre ne doit pas le demander.
1465
15. Grande est l'erreur de ceux qui s'approchent du sacrement de l'eucharistie
en ayant confiance de s'être confessés, de n'être conscients
d'aucun péché mortel, d'avoir fait précéder
des prières et des préparations : tous ceux-là mangent
et boivent leur jugement. Mais s'ils croient et s'ils ont confiance d'obtenir
la grâce, cette seule foi les rend purs et dignes.
1466
16. Il semble opportun que l'Eglise décide dans un concile commun
de donner la communion aux laïcs sous les deux espèces et les
gens de Bohème qui communient sous les deux espèces ne sont
pas des hérétiques mais des schismatiques.
1467
17. Les trésors de l'Eglise d'où le pape donne les indulgences,
ne sont pas les mérites du Christ et des saints.
1468
18. Les indulgences sont une pieuse fraude pour les fidèles
et une dispense des bonnes oeuvres ; elles sont du nombre des choses permises,
pas du nombre des choses utiles.
1469
19. Les indulgences pour ceux qui les gagnent vraiment, n'ont pas de
valeur pour remettre la peine due aux péchés actuels devant
la justice de Dieu.
1470
20. Se fourvoient ceux qui croient que les indulgences sont salutaires
et utiles au profit spirituel.
1471
21. Les indulgences ne sont nécessaires que pour les fautes
graves publiques, et elles ne sont réellement accordées qu'aux
gens endurcis et aux impatients.
1472
22. Il est six espèces d'hommes pour lesquels les indulgences
ne sont ni nécessaires ni utiles : les morts ou les moribonds, les
malades, ceux qui ont un empêchement légitime, ceux qui n'ont
pas commis de fautes graves ceux qui ont commis des fautes graves mais
non publiques ceux qui font des oeuvres meilleures.
1473
23. Les excommunications ne sont que des peines extérieures
et elles ne privent pas l'homme des prières spirituelles communes
de l'Eglise.
1474
24. Il faut enseigner aux chrétiens d'aimer l'excommunication
plutôt que de la craindre.
1475
25. Le pontife romain successeur de Pierre, n'est pas le vicaire du
Christ établi par le Christ lui-même, dans la personne de
Pierre, sur toutes les Eglises du monde entier.
1476
26. La parole du Christ à Pierre "tout ce que tu lieras sur
la terre, etc." Mt 16,19 s'étend uniquement à ce que
Pierre lui-même a lié.
1477
27. Il est certain qu'il n'est aucunement au pouvoir de l'Eglise ou
du pape d'établir des articles de foi, et moins encore des lois
concernant les moeurs ou les bonnes oeuvres.
1478
28. Si le pape pensait de telle ou telle matière avec une grande
partie de l'Eglise, il ne se tromperait pas ; cependant, ce n'est ni un
péché ni une hérésie de penser le contraire,
surtout dans une question qui n'est pas nécessaire au salut, jusqu'à
ce que le concile universel ait condamné une opinion et approuvé
l'autre.
1479
29. Le chemin nous est ouvert pour énerver l'autorité
des conciles, contredire leurs actes, juger leurs décrets, confesser
avec confiance ce qui semble vrai, que cela ait été approuvé
ou réprouvé par un concile quel qu'il soit.
1480
30. Certains articles de Jean Hus qui ont été condamnés
au concile de Constance sont tout à fait chrétiens, très
vrais et évangéliques : pas même l'Eglise entière
ne pourrait les condamner.
1481
31. En toute oeuvre bonne le juste pèche.
1482
32. Une oeuvre bonne parfaitement accomplie est un péché
véniel.
1483
33. Que des hérétiques aient été brûlés
est contraire à la volonté de l'Esprit.
1484
34. Se battre contre les Turcs, c'est s'opposer à Dieu qui par
eux visite nos iniquités.
1485
35. Personne n'est certain qu'il ne pèche pas sans cesse naturellement,
en raison du vice très caché de l'orgueil.
1486
36. Le libre arbitre, après le péché, n'est quelque
chose que de nom ; et aussi longtemps qu'il fait ce qui est en son pouvoir,
il pèche mortellement.
1487
37. On ne peut pas prouver le purgatoire par un texte de la sainte
Ecriture qui soit dans le canon.
1488
38. Les âmes du purgatoire ne sont pas sûres de leur salut,
du moins pas toutes. Aucune raison et aucun texte d'Ecriture ne prouve
qu'elles ne sont pas dans un état où elles méritent
et où leur charité augmente.
1489
39. Les âmes du purgatoire ne cessent de pécher aussi
longtemps qu'elles cherchent le repos et ont horreur des peines.
1490
40. Les âmes libérées du purgatoire grâce
aux suffrages des vivants sont moins heureuses que si elles avaient satisfait
par elles-mêmes.
1491
41. Les prélats ecclésiastiques et les princes séculiers
n'agiraient pas mal s'ils détruisaient tous les mendiants.
1492
(Censure :) Tous et chacun des articles ou des erreurs précités,
nous les condamnons, les réprouvons et les rejetons totalement,
selon le cas, comme hérétiques, ou scandaleux, ou faux, ou
comme offensant les oreilles pies ou comme induisant en erreur les esprits
simples et comme opposés à la vérité catholique.
S'agissant de leur (des Indiens) mariage, nous décrétons
qu'il faut observer ceci : ceux qui avant la conversion avaient plusieurs
femmes selon leurs coutumes et qui ne se souviennent pas quelle est celle
qu'ils ont prise la première, lorsqu'ils se convertissent à
la foi chrétienne prendront l'une d'entre elles - celle qu'ils voudront
- et ils contracteront mariage avec elle par les paroles portant sur le
présent comme il est de coutume ; mais ceux qui se souviennent quelle
est celle qu'ils ont prise la première, garderont celle-ci en laissant
les autres.
1ère période de Trente : 1ère - 8ème
session - décembre 1545- 1547
Période de Bologne : 9ème et 10ème session : Mars
1547 (février 1548) - septembre 1549
2ème de Trente : 11 à 16ème session : mai 1551
- avril 1552
3ème de Trente : 17 à 25ème session : janvier
1562 - décembre 1563
1502
De l'Ancien Testament cinq livres de Moïse, c'est-à-dire
la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres, le Deutéronome
; les livres de Josué, des Juges, de Ruth, les quatre livres des
Rois, les deux livres des Paralipomènes, le premier livre d'Esdras
et le second, dit Néhémie, Tobie, Judith, Esther, Job, le
psautier de David comprenant cent cinquante psaumes, les Proverbes, l'Ecclésiaste,
le Cantique des Cantiques, la Sagesse, l'Ecclésiastique, Isaïe,
Jérémie avec Baruch, Ezéchiel, Daniel, les douze petits
prophètes, c'est-à-dire Osée, Joël, Amos, Abdias,
Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie,
Malachie, les deux livres des Maccabées, le premier et le second.
1503
Du nouveau Testament : les quatre évangiles, selon Matthieu,
Marc, Luc et Jean ; les Actes des Apôtres écrits par l'évangéliste
Luc ; les quatorze épîtres de l'apôtre Paul, aux Romains,
deux aux Corinthiens, aux Galates, aux Ephésiens, aux Philippiens,
aux Colossiens deux aux Thessaloniciens, deux à Timothée,
à Tite, à Philémon, aux Hébreux, deux de l'apôtre
Pierre, trois de l'apôtre Jean, une de l'apôtre Jacques, une
de l'apôtre Jude et l'Apocalypse de l'apôtre Jean.
1504
Si quelqu'un ne reçoit pas ces livres pour sacrés et
canoniques dans leur totalité, avec toutes leurs parties, tels qu'on
a coutume de les lire dans l'Eglise catholique et qu'on les trouve dans
la vieille édition de la Vulgate latine ; s'il méprise en
connaissance de cause et de propos délibéré les traditions
susdites : qu'il soit anathème.
1505
Que tous comprennent ainsi l'ordre et la voie que le concile suivra,
après avoir posé les fondements de la confession de la foi,
et particulièrement les témoignages et les appuis dont il
usera pour confirmer les dogmes et restaurer les moeurs dans l'Eglise.
1507
En outre. pour contenir les esprits indociles. il décrète
que personne, dans les choses de la foi ou des moeurs concernant l'édifice
de la foi chrétienne, ne doit, en s'appuyant sur un seul jugement,
oser interpréter l'Ecriture sainte en détournant celle-ci
vers son sens personnel allant contre le sens qu'a tenu et que tient notre
sainte Mère l'Eglise, elle à qui il revient de juger du sens
et de l'interprétation véritables des saintes Ecritures,
ou allant encore contre le consentement unanime des Pères, même
si des interprétations de ce genre ne devaient jamais être
publiées. ...
1508
Mais le saint concile veut aussi, comme il est juste, imposer une règle
en ce domaine aux imprimeurs... aussi décrète-t-il et statue-t-il
que désormais la sainte Ecriture, particulièrement cette
édition ancienne de la Vulgate, soit imprimée le plus correctement
possible ; qu'il ne soit permis à personne d'imprimer ou de faire
imprimer tout livre traitant des choses sacrées sans nom d'auteur,
ni de le vendre à l'avenir ou de le garder chez soi, si auparavant
ces livres n'ont pas été examinés et approuvés
par l'Ordinaire...
1511
1. Si quelqu'un ne confesse pas que le premier homme, Adam, après
avoir transgressé le commandement de Dieu dans le paradis, a immédiatement
perdu la sainteté et la justice dans lesquelles il avait été
établi et a encouru, par l'offense que constituait cette prévarication,
la colère et l'indignation de Dieu et, par la suite, la mort dont
il avait été auparavant menacé par Dieu, et avec la
mort la captivité sous le pouvoir de celui qui ensuite "a eu l'empire
de la mort, c'est-à-dire le diable" He 2,14 ; et que par
l'offense que constituait cette prévarication Adam tout entier,
dans son corps et dans son âme a été changé
en un état pire 371 : qu'il soit anathème.
1512
2. "Si quelqu'un affirme que la prévarication d'Adam n'a nui
qu'à lui seul et non à sa descendance", et qu'il a perdu
la sainteté et la justice reçues de Dieu pour lui seul et
non aussi pour nous, ou que, souillé par le péché
de désobéissance, "il n'a transmis que la mort" et les punitions
"du corps à tout le genre humain, mais non pas le péché,
qui est la mort de l'âme": qu'il soit
anathème, " puisqu'il est en contradiction avec l'Apôtre
qui dit: "Par un seul homme, le péché est entré dans
le monde, et par le péché, la mort et ainsi la mort a passé
dans tous les hommes, tous ayant péché en lui" Rm 5,12
372.
1513
3. Si quelqu'un affirme que ce péché d'Adam - qui est
un par son origine et. transmis par propagation héréditaire
et non par imitation, est propre à chacun - , est enlevé
par les forces de la nature humaine ou par un autre remède que le
mérite de l'unique médiateur notre Seigneur Jésus
Christ 1347 qui nous a réconciliés avec Dieu dans son sang
Rm 5,9 s, "devenu pour nous justice, sanctification et Rédemption"
1Co 1,30 ou s'il nie que ce mérite de Jésus Christ
soit appliqué aussi bien aux adultes qu'aux enfants par le sacrement
conféré selon la forme et l'usage de l'Eglise : qu'il soit
anathème.
Car "il n'est pas d'autre nom sous le ciel qui ait été
donné aux hommes par lequel nous devons être sauvés"
Ac 4,12 . D'où cette parole : "Voici l'Agneau de Dieu, voici
celui qui ôte les péchés du monde" Jn 1,19 ,
et celle-ci " Vous tous qui avez été baptisés. vous
avez revêtu le Christ" Ga 3,27
1514
4. "Si quelqu'un nie que les tout-petits, qui viennent de naître
de leur mère, doivent être baptisés", même s'ils
viennent de parents baptisés. "ou bien dit qu'ils sont certes baptisés
pour la rémission des péchés, mais qu'ils ne portent
rien du péché originel venant d'Adam qu'il est nécessaire
d'expier par le bain de régénération" pour obtenir
la vie éternelle, " d'où il suit que pour eux la forme du
baptême pour la rémission des péchés n'a pas
un sens vrai, mais faux : qu'il soit anathème.
Car on ne peut pas comprendre autrement ce que dit l'Apôtre :
"Par un seul homme le péché est entré dans le monde,
et par le péché, la mort, et ainsi la mort a passé
dans tous les hommes, tous ayant péché en lui" Rm 5,12
si ce n'est comme l'a toujours compris l'Eglise catholique répandue
en tous lieux. C'est en effet à cause de cette règle de foi
venant de la tradition des apôtres " que même les tout-petits,
qui n ont pas encore pu commettre aucun péché par eux-mêmes,
sont pourtant vraiment baptisés pour la rémission des péchés,
afin que soit purifié en eux par la régénération
ce qu'il ont contracté par la génération " 223. En
effet "nul, s'il ne renaît de l'eau et de l'Esprit Saint, ne peut
entrer dans le Royaume de Dieu" Jn 3,5 .
1515
5. Si quelqu'un nie que, par la grâce de notre Seigneur Jésus
Christ conférée au baptême, la culpabilité du
péché originel soit remise, ou même s'il affirme que
tout ce qui a vraiment et proprement caractère de péché
n'est pas totalement enlevé, mais est seulement rasé ou non
imputé : qu'il soit anathème.
En effet en ceux qui sont nés de nouveau rien n'est objet de
la haine de Dieu, car "il n'y a pas de condamnation" Rm 8,1 pour
ceux qui sont vraiment "ensevelis dans la mort avec le Christ par le baptême"
Rm 6,4 , " qui ne marchent pas selon la chair" Rm 8,1 . mais
qui dépouillant le vieil homme et revêtant l'homme nouveau,
qui a été créé selon Dieu Ep 4,22-24 Col
3,9 s, sont devenus innocents, sans souillure, purs, irréprochables
et fils aimés de Dieu, "héritiers de Dieu et cohéritiers
du Christ Rm 8,17 , en sorte que rien ne fasse obstacle à
leur entrée au ciel.
Que la concupiscence ou le foyer du péché demeure chez
les baptisés, ce saint concile le confesse et le pense ; cette concupiscence
étant laissée pour être combattue, elle ne peut nuire
à ceux qui n'y consentent pas et y résistent courageusement
par la grâce du Christ. Bien plus, "celui qui aura lutté selon
les règles sera couronné" 2Tm 2,5 . Cette concupiscence,
que l'Apôtre appelle parfois "péché " Rm 6,12-15
Rm 7,7 Rm 7,14-20 , le saint concile déclare que l'Eglise catholique
n'a jamais compris qu'elle fût appelée péché
parce qu'elle serait vraiment et proprement péché chez ceux
qui sont nés de nouveau, mais parce qu'elle vient du péché
et incline au péché. Si quelqu'un pense le contraire : qu'il
soit anathème.
1516
6. Cependant ce même saint concile déclare qu'il n'est
pas dans son intention de comprendre dans ce décret, où il
est traité du péché originel, la bienheureuse et immaculée
Vierge Marie, Mère de Dieu, mais que l'on doit observer les constitutions
du pape Sixte IV, d'heureuse mémoire, sous la menace des peines
qui y sont contenues et il les renouvelle s,.
source: catho.org