3863
En ce qui concerne la composition du Pentateuque, dans le décret
susmentionné du 27 juin 1906 la Commission biblique reconnaissait
déjà que l'on pouvait affirmer que Moïse, "pour composer
son ouvrage, s'est servi de documents écrits ou de traditions orales"
et admettre aussi des modifications et additions postérieures à
Moïse 3396 s. Il n'est plus personne aujourd'hui qui mette en doute
l'existence de ces sources et n'admette un accroissement progressif des
lois mosaïques dû aux conditions sociales et religieuses des
temps postérieurs, progression qui se manifeste aussi dans les récits
historiques.
Cependant, même dans le camp des exégètes non catholiques,
des opinions très divergentes sont professées aujourd'hui
touchant la nature et le nombre de ces documents, leur dénomination
et leur date. Il ne manque pas même d'auteurs, en différents
pays, qui pour des raisons purement critiques et historiques, sans aucune
intention apologétique, rejettent résolument les théories
les plus en vogue jusqu'ici et cherchent l'explication de certaines particularités
rédactionnelles du Pentateuque, non pas tant dans la diversité
des documents supposés, que dans la psychologie spéciale,
dans les procédés particuliers mieux connus aujourd'hui,
de la pensée et de l'expression des anciens Orientaux, ou encore
dans le genre littéraire différent postulé par la
diversité des matières.
C'est pourquoi nous invitons les savants catholiques à étudier
ces problèmes sans parti pris, à la lumière d'une
saine critique et des résultats des autres sciences intéressées
dans ces matières, et une telle étude établira sans
doute la grande part et la profonde influence de Moïse comme auteur
et comme législateur.
3864
La question des formes littéraires des onze premiers chapitres
de la Genèse est bien plus obscure et complexe. Ces formes littéraires
ne répondent à aucune de nos catégories classiques
et ne peuvent pas être jugées à la lumière des
genres littéraires gréco-latins ou modernes. On ne peut donc
ni nier ni affirmer l'historicité en bloc sans leur appliquer indûment
les normes d'un genre littéraire sous lequel ils ne peuvent pas
être classés. Si l'on s'accorde à ne pas voir dans
ces chapitres de l'histoire au sens classique et moderne, on doit avouer
aussi que les données scientifiques actuelles ne permettent pas
de donner une solution positive à tous les problèmes qu'ils
posent.
Le premier devoir qui incombe ici à l'exégèse
scientifique consiste tout d'abord dans l'étude attentive de tous
les problèmes littéraires, scientifiques, historiques, culturels
et religieux connexes avec ces chapitres ; il faudrait ensuite examiner
de près les procédés littéraires des anciens
peuples orientaux, leur psychologie, leur manière de s'exprimer
et leur notion même de vérité historique ; il faudrait,
en un mot, rassembler sans préjugés tout le matériel
des sciences paléontologique et historique, épigraphique
et littéraire. C'est ainsi seulement qu'on peut espérer voir
plus clair dans la vraie nature de certains récits des premiers
chapitres de la Genèse.
Déclarer a priori que leurs récits ne contiennent pas
de l'histoire au sens moderne du mot, laisserait facilement entendre qu'ils
n'en contiennent en aucun sens, tandis qu'ils relatent en un langage simple
et figuré, adapté aux intelligences d'une humanité
moins développée, les vérités fondamentales
présupposées à l'économie du salut, en même
temps que la description populaire des origines du genre humain et du peuple
élu.
3867
En premier lieu, l'Eglise enseigne qu'il s'agit en cette question d'un
commandement très strict de Jésus Christ. Il a, en effet,
imposé expressément à ses apôtres d'apprendre
à toutes les nations à observer tout ce qu'il avait ordonné.
Parmi les commandements du Christ, celui-là n'est pas le moindre,
qui nous ordonne d'être incorporés par le baptême dans
le Corps mystique du Christ, qui est l'Eglise, et de rester unis au Christ
et à son vicaire par lequel il gouverne lui-même de façon
visible son Eglise sur terre. C'est pourquoi nul ne sera sauvé si,
sachant que l'Eglise a été divinement instituée par
le Christ, il n'accepte pas cependant de se soumettre à l'Eglise
ou refuse l'obéissance au pontife romain, vicaire du Christ sur
terre.
3868
Or le Sauveur n'a pas seulement ordonné que tous les peuples
entrent dans l'Eglise, mais il a décidé aussi que l'Eglise
serait le moyen de salut, sans lequel nul ne peut entrer dans le Royaume
de la gloire céleste.
3869
Dans son infinie miséricorde, Dieu a voulu que les effets, nécessaires
pour être sauvé, de ces moyens de salut qui sont ordonnés
à la fin dernière de l'homme non par nécessité
intrinsèque mais uniquement par l'institution divine, puissent aussi
être obtenus en certaines circonstances, lorsque ces moyens ne sont
mis en oeuvre que par le désir ou par le souhait. Nous voyons cela
clairement énoncé dans le saint concile de Trente au sujet
soit du sacrement de la régénération, soit du sacrement
de pénitence 1524, 1543.
3870
Or il faut en dire autant, à son propre degré, de l'Eglise
en tant qu'elle est le moyen général du salut. Car pour que
quelqu'un obtienne le salut éternel, il n'est pas toujours requis
qu'il soit effectivement incorporé à l'Eglise comme un membre,
mais il est au moins requis qu'il lui soit uni par le voeu et le désir.
Cependant, il n'est pas toujours nécessaire que ce voeu soit
explicite, comme il l'est chez les catéchumènes, mais, quand
l'homme est victime d'une ignorance invincible, Dieu accepte aussi un voeu
implicite, ainsi appelé parce qu'il est inclus dans la bonne disposition
d'âme par laquelle l'homme veut conformer sa volonté à
la volonté de Dieu.
3871
C'est l'enseignement clair de (l'encyclique de Pie XII)... sur le Corps
mystique de Jésus Christ. Le souverain pontife y distingue nettement
ceux qui sont réellement incorporés à l'Eglise comme
ses membres et ceux qui ne sont unis à l'Eglise que par le voeu.
... "Mais seuls font partie réellement des membres de l'Eglise ceux
qui ont reçu le baptême de régénération
et professent la vraie foi, et qui, d'autre part, ne sont pas, pour leur
malheur, séparés de l'ensemble du Corps, ou n'en ont pas
été retranchés pour des fautes très graves
par l'autorité légitime" (3802).
Vers la fin de cette même encyclique cependant, invitant très
affectueusement à l'unité ceux qui n'appartiennent pas au
corps de l'Eglise catholique, il mentionne "ceux qui, par un certain désir
et voeu inconscient, se trouvent ordonnés au Corps mystique du Rédempteur",
qu'il n'exclut aucunement du salut éternel, mais dont il dit cependant
d'autre part qu'ils sont dans un état "où nul ne peut être
sûr de son salut éternel... puisqu'ils sont privés
de si nombreux et si grands secours et faveurs célestes, dont on
ne peut jouir que dans l'Eglise catholique" (3821).
3872
Par ces sages paroles, il condamne aussi bien ceux qui excluent du
salut éternel tous les hommes qui sont unis à l'Eglise par
un voeu implicite seulement, que ceux qui affirment faussement que les
hommes peuvent également être sauvés dans toute religion
2865.
Il ne faut pas penser non plus que n'importe quelle sorte de désir
d'entrer dans l'Eglise suffise pour être sauvé. Car il est
nécessaire que le voeu qui ordonne quelqu'un à l'Eglise soit
animé par la charité parfaite. Le voeu implicite ne peut
avoir d'effet que si l'homme a la foi surnaturelle.
He 11,6 ; Concile de Trente, 6\8 sess. Chap. 8.)
3873
(Ce numéro 3873 comporte une deuxième partie concernant
la fécondation artificielle).
De ce qui a été dit il apparaît donc clairement
que ce qui est proposé dans le commentaire From the Housetops, fasc.
III, comme la doctrine authentique de l'Eglise catholique en est très
éloigné, et que cela est très nocif aussi bien pour
ceux qui sont au-dedans que pour ceux qui sont au-dehors.
C'est pourquoi on ne peut pas comprendre de quelle manière l'institut
St. Benedict's Center est cohérent avec lui-même, puisque,
bien qu'il s'appelle école catholique et veut être considéré
comme tel, il ne se conforme pas en réalité aux prescriptions
des CIS 1381 CIS 1382 et qu'il existe une source de discordes et
de rébellion contre l'autorité ecclésiastique qui
est cause de troubles pour beaucoup de consciences. De même on ne
comprend pas comment un religieux, à savoir le P. Feeney, peut se
présenter comme un "défenseur de la foi" tout en n'hésitant
pas, en même temps, à combattre l'instruction catéchétique
proposée par les autorités légitimes...
1. La pratique de cette fécondation artificielle, dès
lors qu'il s'agit de l'homme, ne peut être considérée
ni exclusivement, ni même principalement, du point de vue biologique
et médical, en laissant de côté celui de la morale
et du droit.
2. La fécondation artificielle, hors du mariage, est à
condamner purement et simplement comme immorale.
Telle est en effet la loi naturelle et la loi divine positive, que
la procréation d'une nouvelle vie ne peut être le fruit que
du mariage. Le mariage seul sauvegarde la dignité des époux
(principalement de la femme dans le cas présent), leur bien personnel.
De soi, seul il pourvoit au bien et à l'éducation de l'enfant.
Par conséquent, sur la condamnation d'une fécondation
artificielle hors de l'union conjugale, aucune divergence n'est possible
entre catholiques. L'enfant conçu dans ces conditions serait, par
le fait même, illégitime.
3. La fécondation artificielle dans le mariage, mais produite
par l'élément actif d'un tiers, est également immorale
et, comme telle, à réprouver sans appel.
Seuls les époux ont un droit réciproque pour engendrer
une vie nouvelle, droit exclusif, incessible, inaliénable. Et cela
doit être, en considération aussi de l'enfant. A quiconque
donne la vie à un petit être, la nature impose, en vertu même
de ce lien, la charge de sa conservation et de son éducation. Mais
entre l'époux légitime et l'enfant, fruit de l'élément
actif d'un tiers (l'époux fut-il consentant), il n'existe aucun
lien d'origine, aucun lien moral et juridique de procréation conjugale.
4. Quant à la licéité de la fécondation
artificielle dans le mariage, qu'il Nous suffise, pour l'instant, de rappeler
ces principes de droit naturel : le simple fait que le résultat
auquel on vise est atteint par cette voie, ne justifie pas l'emploi du
moyen lui-même ; ni le désir en soi très légitime
chez les époux, d'avoir un enfant, ne suffit à prouver la
légitimité du recours à la fécondation artificielle,
qui réaliserait ce désir.
Il serait faux de penser que la possibilité de recourir à
ce moyen pourrait rendre valide le mariage entre personnes inaptes à
le contracter du fait de l'impendimentum impotentiae.- D'autre part, il
est superflu d'observer que l'élément actif ne peut jamais
être procuré licitement par des actes contre nature.
Bien que l'on ne puisse a priori exclure de nouvelles méthodes
pour le seul motif de leur nouveauté, néanmoins, en ce qui
touche la fécondation artificielle, non seulement il y a lieu d'être
extrêmement réservé, mais il faut absolument l'écarter.
En parlant ainsi, on ne proscrit pas nécessairement l'emploi de
certains moyens artificiels destinés uniquement soit à faciliter
l'acte naturel, soit à faire atteindre sa fin à l'acte naturel
normalement accompli.
3901
Il faut surtout se rappeler que, depuis le IIème siècle,
la Vierge Marie est présentée par les saints Pères
comme la nouvelle Eve, soumise sans doute au second Adam, mais très
intimement unie à lui, dans le combat contre l'ennemi infernal,
combat qui, tel qu'il est préfiguré dans le protévangile
Gn 3,15 , devait aboutir à la victoire totale sur le péché
et la mort, toujours unis entre eux dans les écrits de l'Apôtre
des gentils Rm 5-6 1Co 15,21-26 1Co 15,54-57
Par conséquent, comme la glorieuse Résurrection du Christ fut une partie essentielle et le dernier trophée de cette victoire, ainsi fallait-il que le combat livré par la Vierge Marie unie à son Fils se terminât par la "glorification" de son corps virginal ; le même Apôtre ne dit-il pas : "Lorsque... ce corps mortel aura revêtu l'immortalité, alors se réalisera la parole de l'Ecriture: a mort a été engloutie dans la Victoire" 1Co 15,54
3902
C'est pourquoi l'auguste Mère de Dieu, .. unie de toute éternité
à Jésus Christ d'une manière mystérieuse "dans
un seul et même décret" de prédestination immaculée
dans sa conception, .. vierge très pure dans sa divine maternité,
.. compagne généreuse du divin Rédempteur qui a remporté
un triomphe total sur le péché et ses suites,
a enfin obtenu, comme le couronnement suprême de ses privilèges,
d'avoir été préservée de la corruption du tombeau
et, comme son Fils, après avoir vaincu la mort, d'être élevée
en corps et en âme à la gloire au plus haut des cieux, pour
y resplendir comme une reine à la droite de son Fils, le roi immortel
des siècles 1Tm 1,17 .
3903
.. Pour la gloire du Dieu tout-puissant qui a répandu sur la
Vierge Marie les largesses d'une bienveillance toute particulière,
pour l'honneur de son Fils, roi immortel des siècles et vainqueur
du péché et de la mort, pour une plus grande gloire de son
auguste Mère et pour la joie et l'exultation de toute l'Eglise,
par l'autorité de notre Seigneur Jésus Christ, des bienheureux
apôtres Pierre et Paul et par notre propre autorité Nous affirmons,
déclarons et définissons comme un dogme divinement révélé
que : l'Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours vierge, après
avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée
en corps et en âme à la gloire céleste.
3904
Par conséquent, si quelqu'un, ce qu'à Dieu ne plaise,
osait volontairement mettre en doute ce qui a été défini
par Nous, qu'il sache qu'il a totalement abandonné la foi divine
et catholique.
3909
On ne peut pas dire non plus que pour autant la Rédemption se
trouverait diminuée, comme si elle ne s'étendait plus à
toute la descendance d'Adam, et que même quelque chose serait soustrait
à l'oeuvre et à la dignité du Rédempteur lui-même.
En effet, si nous considérons la chose en son fond et avec attention,
nous voyons facilement que le Christ, le Seigneur, a réellement
racheté sa Mère de la façon la plus parfaite en quelque
sorte, bien que, en considération des mérites de celui-ci,
elle avait été préservée intacte par Dieu de
toute souillure héréditaire du péché. C'est
pourquoi la dignité infinie de Jésus Christ et son oeuvre
de Rédemption universelle ne sont ni amoindries ni atténuées
par ce chapitre de la doctrine, mais bien plutôt exaltées
au plus haut point.
3910
C'est donc sans raison que nombre de non-catholiques et de novateurs
accusent ou réprouvent à cause de cela même notre dévotion
envers la Vierge Mère de Dieu, comme si nous retranchions quelque
chose au culte qui est dû au Dieu unique et à Jésus
Christ ; alors qu'au contraire tout honneur et toute vénération
accordés à notre Mère céleste viennent sans
nul doute rehausser la gloire de son divin Fils, non seulement parce que
de lui jaillissent, comme d'une première source, toutes les grâces
et tous les dons, mais aussi parce que "la gloire des fils ce sont leurs
pères" Pr 17,6 .
3914
Cependant ce n'est pas seulement à cause de sa maternité
divine que la bienheureuse Vierge Marie doit être appelée
Reine, mais aussi parce que de par la volonté de Dieu elle eut une
part exceptionnelle à l'oeuvre de notre salut éternel. "Que
peut-il y voir de plus délectable et de plus suave pour notre pensée...
(que de savoir) que le Christ règne sur nous non seulement par droit
natif, mais également par droit acquis, c'est-à-dire parce
qu'il nous a rachetés ?" 3676.
Or dans l'accomplissement de cette oeuvre de Rédemption, la
très bienheureuse Vierge Marie fut en vérité intimement
associée au Christ... En effet, "de même que, pour nous avoir
rachetés, le Christ est à ce titre particulier notre Seigneur
et notre Dieu, de même aussi la bienheureuse Vierge, en raison de
la manière unique dont elle a donné son concours à
notre Rédemption, en mettant à disposition ce qu'elle est,
et en offrant volontairement (le Christ) pour nous, désirant, demandant
et procurant notre salut de façon très particulière".
3915
De ces considérations résulte l'argument suivant : si,
dans l'oeuvre qui a procuré le salut spirituel, de par le propos
de Dieu, Marie a été associée à Jésus
Christ, le principe du salut lui-même, et cela d'une manière
semblable à celle dont Eve fut associée à Adam, principe
de la mort, de sorte qu'on peut dire que l'oeuvre de notre Rédemption
a été accomplie selon une certaine "récapitulation"
en vertu de laquelle le genre humain, de même qu'il a été
assujetti à la mort par une vierge, a été sauvé
de même par une vierge ; si en outre on peut dire de même que
cette Souveraine très glorieuse a été choisie comme
Mère du Christ précisément "pour lui être associée
dans la Rédemption du genre humain", et si réellement "ce
fut elle qui, exempte de toute faute personnelle ou héréditaire,
toujours étroitement unie à son Fils, l'a offert sur le Golgotha
au Père éternel, en même temps que l'holocauste de
ses droits maternels et de son amour maternel, comme la nouvelle Eve, pour
tous les fils d'Adam défigurés par la chute misérable",
alors il est permis d'en conclure sans aucun doute que, de même que
le Christ, le nouvel Adam, doit être Roi non seulement parce qu'il
est Fils de Dieu, mais aussi parce qu'il est notre Rédempteur, de
même, de façon analogue en quelque sorte, la très bienheureuse
Vierge est Reine non pas seulement parce qu'elle est la Mère de
Dieu, mais aussi parce qu'elle fut associée comme la nouvelle Eve
au nouvel Adam.
3916
Sans doute, au sens plein et absolu, seul Jésus Christ, Dieu
et homme, est roi ; cependant, bien que de façon limitée
et par analogie, parce qu'elle est la Mère du Christ Dieu, associée
à l'oeuvre du divin Rédempteur, à son combat contre
les ennemis ainsi qu'à la victoire qu'il a remportée sur
tous, Marie a part elle aussi à la dignité royale.
Du fait de cette conjonction avec le Christ Roi, elle obtient une splendeur
et une éminence qui lui fait dépasser l'excellence de toutes
les choses créées ; de cette conjonction avec le Christ découle
la faculté royale qui lui donne de pouvoir elle-même dispenser
les trésors du Royaume du divin Rédempteur ; de cette conjonction
enfin avec le Christ provient l'efficacité inépuisable de
son patronage maternel auprès du Fils et du Père.
3917
( Ce numéro comporte une subdivision )
Il n'est donc pas douteux que Marie la très sainte dépasse
par sa dignité toutes les réalités créées,
et que de même elle a une primauté au- dessus de tous après
son Fils.. ..
... Pour comprendre le degré si éminent de dignité
que la Mère de Dieu a obtenu au-dessus de toute créature,
il est bon de considérer que dès le premier instant où
elle fut conçue la sainte Mère de Dieu a été
comblée d'une telle abondance de grâces qu'elle dépassait
la grâce de tous les saints. ..
En outre, la bienheureuse Vierge n'a pas seulement obtenu le suprême
degré, après le Christ, de l'excellence et de la perfection,
mais également une certaine participation à cette efficacité
par laquelle on dit à juste titre que son Fils et notre Rédempteur
règne sur les esprits et les volontés des hommes.
La Sacrée Congrégation élève sa voix avec
une insistance particulière pour condamner et rejeter comme intrinsèquement
mauvaise l'utilisation de pessaires (stérilet, diaphragme) par des
couples mariés dans l'exercice de leurs droits conjugaux.
En outre, les Ordinaires ne doivent pas permettre qu'on dise ou enseigne
aux fidèles qu'on ne peut pas faire d'objection sérieuse
selon les principes de la loi chrétienne si un mari ne coopère
que matériellement avec sa femme qui utilise un tel moyen.
Les confesseurs et les directeurs spirituels qui soutiennent le contraire,
et qui guident ainsi les consciences des fidèles s'éloignent
des chemins de la vérité et de la droiture morale.
3919
Selon ces auteurs le concept traditionnel de "nature humaine" ne suffit
pas, mais il faut recourir à un concept de la nature humaine "existante"
qui, dans la plupart des cas, n'a pas de valeur objective absolue, mais
seulement relative et, par conséquent, muable, à l'exception
peut-être des quelques éléments et principes relatifs
à la nature humaine métaphysique (absolue et immuable).
La même valeur seulement relative est attribuée au concept
traditionnel de "loi naturelle". Beaucoup de ce qui aujourd'hui est présenté
comme postulat absolu de la loi naturelle repose, selon leur opinion et
leur doctrine, sur ledit concept de nature existante, et par conséquent
ne peut être que relatif et muable, et peut toujours s'adapter à
toute situation.
3920
Ces principes étant adoptés et appliqués, ils
disent et enseignent que les hommes, jugeant chacun selon leur conscience
ce qu'ils doivent faire dans la situation présente, non pas principalement
d'après des lois objectives mais selon leur intuition personnelle
moyennant cette lumière individuelle interne, sont préservés
ou facilement délivrés de nombreux conflits moraux qui, autrement,
seraient insolubles.
3921
Beaucoup de choses qui dans ce système de la "morale de situation"
sont contraires à la vérité objective et aux exigences
de la saine raison, apparaissent comme des vestiges du relativisme et du
modernisme, et s'éloignent beaucoup de la doctrine catholique transmise
au cours des siècles.
(Suit l'interdiction de soutenir cette doctrine.)
3923
(Le Christ) a réellement uni à sa Personne divine une
nature humaine, individuelle, complète et parfaite, qui fut conçue
dans le sein très pur de la Vierge Marie par la puissance du Saint-Esprit.
Il ne manqua donc rien à cette nature humaine que s'est unie le
Verbe de Dieu ; lui-même l'a prise, en vérité, sans
aucune diminution ni aucun changement, tant pour ce qui est du corps que
pour ce qui est de l'esprit : c'est-à-dire douée d'intelligence
et de volonté, et de toutes les facultés de connaissance
internes et externes, des facultés sensibles d'affection et de toutes
les passions naturelles. 293 ; 301 ; 355.
C'est pourquoi, comme on ne peut mettre en doute d'aucune façon
que Jésus Christ a pris un corps véritable qui jouit de tous
les sentiments qui lui sont propres et parmi lesquels l'amour surpasse
tous les autres, il ne peut y avoir également aucun doute qu'il
a été doué d'un coeur physique et semblable au nôtre
; puisque, sans cette partie très excellente du corps, il ne peut
y avoir de vie d'homme, même pour ce qui concerne les affections.
...
3924
C'est à bon droit, par conséquent, que le Coeur du Verbe
incarné est considéré comme le signe et le principal
symbole de ce triple amour dont le divin Rédempteur aime et continue
d'aimer son Père éternel et tous les hommes. Il est le symbole
en effet de cet amour divin qu'il partage avec le Père et l'Esprit
Saint, mais qui pourtant, en lui seul, en tant que Verbe fait chair, se
manifeste à nous par son corps humain périssable et fragile.
..
Il est de plus le symbole de cet amour très ardent qui, répandu
dans son âme, enrichit la volonté du Christ, et dont les actes
sont éclairés et dirigés par une double science très
parfaite, à savoir la science bienheureuse et infuse.
Enfin, il est aussi - et cela d'une manière plus naturelle et
directe - le symbole de son amour sensible, car le corps de Jésus
Christ, formé par le Saint- Esprit dans le Sein de la Vierge Marie,
jouit d'un pouvoir de sentir et de percevoir très parfait, plus,
assurément, que tous les autres corps humains. ..
3925 ...C'est pourquoi de cette chose corporelle
qu'est le Coeur de Jésus Christ, et de sa signification naturelle,
il nous est permis... de nous élever non seulement jusqu'à
la contemplation de son amour, qui est perçu par les sens, mais,
encore plus haut, jusqu'à la contemplation et l'adoration de son
suprême amour infus ; et enfin... jusqu'à la méditation
et l'adoration de l'amour divin du Verbe incarné. A la lumière
donc de la foi, par laquelle nous croyons que les deux natures, humaine
et divine, sont unies dans la personne du Christ, nous pouvons concevoir
les liens très étroits qui existent entre l'amour sensible
du Coeur physique de Jésus et son double amour spirituel humain
et divin. On ne doit pas dire seulement de ces amours qu'ils existent ensemble
dans la Personne adorable du divin Rédempteur, mais qu'ils sont
liés entre eux par un lien naturel, l'amour humain et l'amour sensible
étant subordonnés à l'amour divin et reflétant
en eux la ressemblance analogique de ce dernier.
Nous ne prétendons pas qu'il faille penser que dans le Coeur
de Jésus l'on doive voir et adorer l'image dite formelle, c'est-à-dire
le signe absolu et parfait de son amour divin, puisqu'il n'est pas possible
d'en représenter l'essence intime d'une façon adéquate
par une quelconque image créée ; mais le fidèle, en
rendant un culte au Coeur de Jésus, adore avec l'Eglise un signe
et comme un mémorial de l'amour divin. ...
Il est donc nécessaire, dans ce chapitre de doctrine si important
et si délicat, que chacun ait toujours présent à l'esprit
que la vérité du symbole naturel en vertu duquel le coeur
physique de Jésus est rattaché à la Personne du Verbe,
repose tout entière sur la vérité fondamentale de
l'union hypostatique ; si quelqu'un nie cela, il renouvelle les erreurs
plusieurs fois condamnées par l'Eglise, parce que contraires à
l'unité de personne dans le Christ ainsi qu'à la distinction
et l'intégrité des deux natures.
source: catho.org