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Symboles et Définitions de la Foi Catholique - Denzinger

LEON III : 27 décembre 795-12 juin 816

 

Concile de Frioul, 796 ou 797 : profession de foi.

La Trinité divine.

616
(Après le symbole de Constantinople suit ceci) : Mais la sainte Trinité, parfaite, inséparable, ineffable et vraie, c'est-à-dire le Père et le Fils et l'Esprit Saint, je la confesse sans division dans l'unité de la nature, parce que Dieu est trine et un ; à savoir trine par la distinction des personnes, un par la substance inséparable de la divinité. Nous croyons donc que ces trois personnes... ne sont pas en apparence seulement ou comme conjecturées, mais vraies, subsistantes, coéternelles, coégales et consubstantielles...

617
Car le Père, vrai Dieu, est vraiment et proprement Père, qui à partir de lui- même, c'est-à-dire de sa substance, a engendré en dehors du temps et sans commencement le vrai Fils, coéternel, consubstantiel et coégal à lui.
Et le Fils, vrai Dieu, est vraiment et proprement Fils, qui a été engendré du Père tous les siècles. ... Et jamais le Père n'a été sans le Fils, ni le Fils sans le Père. ...

Et l'Esprit Saint, vrai Dieu, est vraiment et proprement Esprit Saint : ni engendré, ni créé, mais procédant en dehors du temps et inséparablement du Père et du Fils. Il a été, est et sera toujours consubstantiel, coéternel et égal au Père et au Fils. Et jamais le Père ou le Fils n'a été sans l'Esprit Saint, ni l'Esprit Saint sans le Père et le Fils.
Et c'est pourquoi les oeuvres de la Trinité sont toujours inséparables, et il n'y a dans la Trinité rien de divers, de dissemblable ou d'inégal
rien n'est divisé dans la nature, rien n'est confondu dans les personnes, rien n'est plus grand ou plus petit, rien n'est antérieur ou postérieur, rien n'est supérieur ; mais une puissance unique et égale, une même majesté, pour toujours, coéternelle et consubstantielle....
 

Le Christ, le Fils de Dieu par nature, non par adoption.

619
Mais de cette Trinité ineffable, seule la personne du Verbe, c'est-à-dire le Fils... est descendu des cieux dont il ne s'est jamais éloigné. Il s'est incarné de l'Esprit Saint et est devenu vrai homme de Marie toujours vierge, et il demeure vrai Dieu.
Et la naissance humaine et dans le temps n'a pas porté préjudice à cette naissance hors du temps, mais le vrai Fils de Dieu et le vrai Fils d'homme sont dans l'unique personne du Christ Jésus ; ce n'est pas un autre qui est Fils d'homme et un autre qui est Fils de Dieu, mais un seul et même est Fils de Dieu et Fils d'homme, dans les deux natures, la divine et l'humaine, vrai Dieu et vrai homme ; il n'est pas Fils de Dieu putatif, mais vrai ; non pas fils adoptif, mais le propre Fils, car jamais la nature humaine qu'il a prise ne l'a éloigné du Père.
Lui seul en effet est né homme sans péché, puisque seul il s'est incarné, homme nouveau, de l'Esprit Saint et de la Vierge immaculée. Il est consubstantiel à Dieu Père en sa nature, c'est-à-dire divine ; consubstantiel aussi à la mère, sans la souillure du péché, en notre nature, c'est-à-dire la nature humaine. C'est pourquoi nous confessons que dans chacune des deux natures, il est le propre Fils de Dieu et non pas son fils adoptif, parce que, sans confusion et sans séparation, après avoir pris la nature humaine, un seul et même est Fils de Dieu et Fils d'homme. Il est fils du père par nature selon la divinité, et Fils de la mère par nature selon l'humanité, mais proprement Fils du Père en l'un et l'autre.
 
 
 

ETIENNE IV : 22 juin 816 - 24 janvier 817

PASCAL Ier : 25 janvier 817 - 11

février 824

EUGENE II : février - mai 824 - août 827

VALENTIN : août - septembre 827

GREGOIRE IV : septembre ( ?)827 -

janvier 844

SERGE II : janvier 844 - 27 janvier 847

LEON IV : 10 avril 847-17 juillet 855

 

Concile de Pavie, 850.

Le sacrement de l'onction des malades.

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(8) Ce sacrement salutaire aussi que recommande l'apôtre Jacques en disant : " L'un de vous est-il malade ?.. il lui sera pardonné " Jc 5,14 doit être porté à la connaissance des peuples par une prédication adroite : c'est en effet un mystère grand et très désirable, par lequel, s'il est demandé dans la foi, le péché est remis et par suite aussi la santé corporelle rétablie. ... Mais il faut savoir que si celui qui est malade est livré à la pénitence publique, il ne peut pas recevoir le remède de ce mystère, à moins qu'ayant d'abord obtenu la réconciliation, il ait pu recevoir le corps et le sang du Christ. Car à celui à qui les autres sacrements sont interdits, il ne sera en aucun cas permis d'user de celui-là.
 
 

Concile de Quierzy, Mai 853

Le libre arbitre de l'homme et la prédestination.

621
Chap. 1. Dieu tout-puissant a créé l'homme droit, sans péché, et avec le libre arbitre, et il l'a placé dans le paradis, voulant qu'il demeure dans la sainteté de la justice, L'homme, ayant mal usé de son libre arbitre, a péché et est tombé, et il est devenu " masse de perdition "(St Augustin), de tout le genre humain. Mais Dieu, bon et juste, a choisi parmi cette masse de perdition, selon sa prescience, ceux qu'il a prédestinés par grâce Rm 8,29 Ep 1,11 à la vie, et il les a prédestinés à la vie éternelle ; les autres, ceux que le jugement de sa justice a hissés dans la masse de perdition, il a su par avance qu'ils seraient perdus, mais il ne les a pas prédestinés à la perdition ; cependant il les a prédestinés à une peine éternelle parce qu'il est juste. Et pour cela nous parlons d'une seule prédestination, qui a trait soit au don de la grâce, soit à la rétribution de la justice.

622
Chap. 2. Nous avons perdu le libre arbitre dans le premier homme et nous l'avons reçu par le Christ notre Seigneur, et le libre arbitre, nous l'avons pour le bien, prévenu et aidé par la grâce, et le libre arbitre, nous l'avons pour le mal, abandonné par la grâce. Mais le libre arbitre nous l'avons, parce qu'il est libéré par la grâce et guéri de la corruption par la grâce.

623
Chap. 3. Dieu tout-puissant veut que " tous les hommes " sans exception " soient sauvés " 1Tm 2,4 , bien que tous ne soient pas sauvés. Que certains se sauvent, c'est le don de celui qui sauve ; que certains se perdent, c'est le salaire de ceux qui se perdent.

624
Chap. 4. De même qu'il n'y a eu, qu'il n'y a ou qu'il n'y aura aucun homme dont la nature n'ait été assumée dans le Christ Jésus notre Seigneur, de même il n'y a, il n'y a eu et il n'y aura aucun homme pour qui il n'ait pas souffert, bien que tous pourtant ne soient pas rachetés par le mystère de sa Passion. Que tous ne soient pas rachetés par le mystère de sa Passion ne concerne ni la grandeur ni l'abondance du rachat, mais la partie des infidèles et de ceux qui ne croient pas de cette foi qui " agit par la charité " Ga 5,6 ; car la coupe du salut de l'humanité, faite de notre faiblesse et de la puissance divine, contient bien ce qui est utile à tous ; mais si l'on n'y boit pas, on n'est pas guéri.
 
 

Concile de Valence, 8 janvier 855.

La prédestination.

625
Can. 1... Les nouveautés dans les expressions et les bavardages présomptueux qui peuvent avoir davantage pour résultat d'attiser les braises des disputes et des scandales entre frères que de susciter une quelconque édification dans la crainte de Dieu, nous les évitons en y mettant tout notre effort. Sans hésitation cependant nous prêtons écoute avec révérence et nous soumettons notre intelligence avec obéissance aux docteurs qui traitent la parole de vérité de façon pieuse et juste, et à ceux qui ont expliqué les saintes Ecritures de façon particulièrement lumineuse, c'est-à-dire à Cyprien, Hilaire, Ambroise, Jérôme, Augustin et aux autres qui reposent dans la piété catholique, et de toute nos forces nous embrassons ce qu'ils ont écrit pour notre salut. En effet, au sujet de la prescience de Dieu et de la prédestination, et des autres questions à propos desquelles il est apparu que les frères ont éprouvé un scandale qui n'est pas minime, nous croyons qu'il ne faut tenir très fermement que ce que pour notre joie nous avons puisé du sein maternel de l'Eglise.

626
Can. 2. Nous tenons fidèlement que "Dieu sait et a su par avance de toute éternité et le bien que feraient les bons, et le mal que commettraient les méchants", car nous avons la parole de l'Ecriture qui dit : " Dieu éternel qui connais les choses cachées, qui connais toutes choses avant qu'elles soient " ; et il nous plaît de tenir qu'"il a su par avance, absolument, que les bons seraient bons par sa grâce, et qu'ils recevraient par cette même grâce les récompenses éternelles ; qu'il a su par avance que les méchants seraient mauvais par leur propre malice, et qu'ils seraient condamnés par sa justice au châtiment éternel " ; comme selon le Psalmiste : " Parce que Dieu a la puissance et le Seigneur la miséricorde qui rend à chacun selon ses oeuvres " Ps 62,12 ss., et comme il en va dans la doctrine apostolique : " A ceux qui par la persévérance à bien faire recherchent gloire, honneur et incorruptibilité, la vie éternelle ; mais a ceux qui par révolte n'acquiescent pas à la vérité, mettant leur confiance dans l'injustice, colère et indignation, tribulation et angoisse pour toute âme humaine qui commet le mal " Rm 2,7-10 .
Dans le même sens le même dit ailleurs : " Dans la révélation de notre Seigneur Jésus Christ depuis le ciel avec les anges de sa puissance, tirant vengeance dans un feu de flammes de ceux qui ne connaissent pas Dieu et qui n'obéissent pas à l'Evangile de notre Seigneur Jésus Christ, qui subiront des peines éternelles dans la ruine,...lorsqu'il viendra pour être glorifié en ses saints et pour être admiré dans tous ceux qui auront cru "2Th 1,7-10
 

627
Au reste la prescience de Dieu n'a imposé à aucun méchant une nécessité qui l'eût empêché d'être autre, mais ce que celui-ci serait de par sa propre volonté, en tant que Dieu qui sait toutes choses avant qu'elles soient, il l'a su par avance eu raison de sa majesté toute-puissante et immuable. " Nous ne croyons pas non plus que quelqu'un est condamné en raison d'un jugement qu'il (Dieu) a porté par avance, mais qu'il l'est en raison de sa propre iniquité ". " Et ces méchants ne périssent pas parce qu'ils n'ont pas pu être bons, mais parce qu'ils n'ont pas voulu être bons et que par leur vice ils sont demeurés dans la masse de damnation, soit par démérite originel, soit aussi par démérite actuel ".

628
Can. 3. Au sujet de la prédestination également nous avons décidé, et nous nous y tenons fidèlement, selon l'autorité apostolique qui dit : " Le potier n'a-t-il pas le pouvoir de faire de la même masse une masse destinée à être un vase noble, et un autre destiné à un usage vil ? " Rm 9,21 , en ajoutant aussitôt : " Si donc Dieu voulant montrer sa colère et manifester sa puissance, a supporté avec beaucoup de patience les vases de colère prêts ou préparés pour la perdition, afin de montrer les richesses de sa grâce dans les vases de miséricorde qu'il a préparés pour la gloire " Rm 9,22 ss. : nous affirmons avec confiance la prédestination des élus à la vie, et la prédestination des impies à la mort ; dans l'élection cependant de ceux qui doivent être sauvés la miséricorde de Dieu précède le mérite, tandis que dans la damnation de ceux qui doivent périr le démérite précède le juste jugement de Dieu. " Par la prédestination Dieu a seulement déterminé ce que lui-même ferait soit par miséricorde gratuite, soit par juste jugement ", selon l'Ecriture qui dit : " Il a fait ce qui sera " Is 45,11 8; chez les méchants cependant il a su par avance leur malice, parce qu'elle provient d'eux ; il ne l'a pas prédestinée, parce qu'elle ne provient pas de lui.

629
Mais la peine qui suit leur démérite, en tant que Dieu qui voit tout par avance, il l'a sue et destinée à l'avance parce qu'il est juste, lui, auprès de qui se trouve, comme le dit Saint Augustin, pour absolument toute chose aussi bien un jugement fixé qu'une prescience certaine. A cela correspond la parole du Sage : " Les jugements sont préparés pour les moqueurs et les masses qui frappent pour les corps des insensés " Pr 19,29 .
De cette immuabilité de la prescience et de la prédestination de Dieu, par laquelle auprès de lui les choses futures sont déjà advenues, la parole de l'Ecclésiaste peut elle aussi bien se comprendre : " J'ai reconnu que toutes les oeuvres que Dieu a faites demeurent pour toujours. Nous ne pouvons rien ajouter ni rien retrancher de ce que Dieu a fait pour qu'on le craigne " Qo 3,14 . " Mais qu'il y ait des hommes prédestinés au mal par la puissance divine ", de telle sorte que pour ainsi dire ils ne puissent pas être autre chose, " non seulement nous ne le croyons pas, mais s'il en est qui voulaient croire une chose aussi mauvaise, avec toute notre détestation ", comme aussi le concile d'Orange, " nous leur disons : anathème " 397.

630
Chap. 4. De même au sujet de la Rédemption par le sang du Christ : en raison de la très grande erreur qui a surgi à ce sujet, au point que certains, comme leurs écrits l'indiquent, définissent qu'il a été versé également pour ces impies qui, depuis le commencement du monde jusqu'à la Passion du Seigneur, sont morts dans leur impiété et ont été punis de la damnation éternelle, et cela contre cette parole prophétique : " Je serai ta mort, ô mort, je serai ton fléau, en fer " Os 13,14 , nous avons décidé qu'il faut tenir et enseigner simplement et fidèlement selon la vérité de l'Evangile et des apôtres que nous devons tenir que ce prix a été donné pour ceux-là seulement dont notre Seigneur lui-même dit : " De même que Moïse a élevé le serpent dans le désert, de même le Fils de l'homme doit être élevé pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. Dieu en effet a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle " Jn 3,14-16 , et l'Apôtre dit : " Le Christ a été offert une fois pour toutes pour enlever les péchés de beaucoup " He 9,28 .

631
Quant aux - (quatre chapitres qui ont été imprudemment acceptés par le concile de nos frères, en raison de leur inutilité et même de leur nocivité, et de l'erreur contraire à la vérité ; mais aussi aux autres) - dix- neuf chapitres, résultant de raisonnements ineptes et qui - même si on s'en vante - ne s'appuient sur aucune érudition séculière, dans lesquels on trouve davantage une invention du diable qu'un argument quelconque de la foi : nous les éloignons totalement de l'ouïe pieuse des fidèles, et pour que ceux-ci soient gardés en tout de telles choses et d'autres semblables, nous les interdisons par l'autorité du Saint-Esprit ; nous estimons aussi que ceux qui introduisent des nouveautés doivent être châtiés pour n'être pas frappés plus sévèrement encore.

632
De même nous croyons qu'il faut tenir très fermement que toute la multitude des fidèles qui a été régénérée " de l'eau et de l'Esprit Saint " Jn 3,5 , qui par là a été vraiment incorporée à l'Eglise et, selon la doctrine apostolique, baptisée dans la mort du Christ Rm 6,3 a été lavée de ses péchés dans son sang ; car il n'aurait pas pu y avoir de vraie régénération en eux s'il n'y avait pas eu aussi une vraie Rédemption ; il n'y a rien en effet dans les sacrements de l'Eglise qui soit vain, rien qui soit trompeur, mais tout est vrai et soutenu par sa vérité et sa sincérité.
Toutefois de cette multitude même des fidèles et des rachetés, les uns sont sauvés par un salut éternel, parce que par la grâce de Dieu ils sont demeurés fidèles dans sa Rédemption, portant dans leur coeur la parole du Seigneur lui- même : " Celui... qui aura persévéré jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé " Mt 10,22 Mt 24,13 ; les autres, qui n'ont pas voulu demeurer dans le salut de la foi qu'ils ont reçue au début, et qui ont préféré annuler la grâce de la Rédemption par une doctrine ou une vie dépravées plutôt que de la conserver, ne parviennent d'aucune manière à la plénitude du salut et à l'obtention de la béatitude éternelle. Rm 6,3 Ga 3,27 He 10,22 He 26,28 .

633
Chap.6. De même au sujet de la grâce par laquelle sont sauvés ceux qui croient, et sans laquelle la créature raisonnable n'a jamais vécu de façon bienheureuse, et au sujet du libre arbitre blessé par le péché dans le premier homme mais rétabli et guéri par la grâce du Seigneur Jésus, nous confessons de la façon la plus ferme et d'une foi pleine cela même que les saints Pères sur l'autorité des saintes Ecritures nous ont enseigné à tenir, ce qu'ont professé le concile africain 222 et celui d'Orange 370-397, ce que les très bienheureux pontifes du Siège apostolique 238-249 ont tenu par la foi catholique, et au sujet de la nature et de la grâce également nous ne nous permettons d'aucune manière d'aller dans une autre direction.
Quant aux arguties ineptes et aux commérages de vieilles femmes 1Tm 4,7 et quant à la bouillie des disciples de Scot qui répugne jusqu'à la nausée à la pureté de la foi - en ce qui en ces temps très dangereux et difficiles, et pour augmenter encore notre labeur, s'est accru de façon misérable et déplorable jusqu'à rompre la charité -, nous le rejetons complètement pour que les esprits chrétiens n'en soient pas corrompus et ne dévient pas de la simplicité et de la pureté de la foi qui est dans le Christ Jésus 2Co 11,3 et dans la charité du Christ nous exhortons la charité fraternelle à réfréner son ouïe en se gardant de telles choses.
 
 
 
 

BENOIT III : juillet 855-17

avril 858

NICOLAS Ier : 24 avril 858-13

novembre 867

 

Concile de Rome, 862.

L'hérésie des théopaschites

635
Chap. 1 (7). Il faut certes croire réellement et professer à tous égards que notre seigneur Jésus Christ, Dieu et Fils de Dieu, a enduré la Passion de la croix seulement selon la chair, mais qu'en sa divinité il est demeuré impassible, comme l'enseigne l'autorité apostolique et la splendide doctrine des très saints Pères.

636
Chap. 2. (8) Quant à ceux qui disent que notre Rédempteur et Seigneur Jésus Christ et Fils de Dieu a enduré la Passion de la croix selon la divinité, ce qui est impie et exécrable pour des esprits catholiques, qu'ils soient anathèmes.
 

L'effet du baptême

637
Chap.9 (4).Tous ceux qui disent que ceux qui sont renés de la source du très saint baptême en croyant au Père et au Fils et au Saint-Esprit, ne sont pas également lavés du péché originel, qu'ils soient anathèmes.
 

Lettre " Proposueramus quidem " à l'empereur Michel, 28

septembre 865

638
...Le juge ne sera jugé ni par l'empereur, ni par tout le clergé, ni par les rois, ni par le peuple... " Le premier Siège ne sera jugé par personne "...

639
Où donc avez-vous lu que les empereurs, vos prédécesseurs, auraient pris part aux assemblées synodales à l'exception peut-être de celles dans lesquelles il a été traité de la foi, qui est universelle, qui est commune à tous, qui ne concerne pas seulement les clercs, mais également les laïcs et en fait tous les chrétiens ?... Plus une plainte est adressée au jugement d'une autorité supérieure, plus il faut se tourner vers une instance plus élevée, jusqu'à ce que, pas à pas, on parvienne à ce Siège dont le jugement est soit modifié en mieux par lui-même, si l'importance de l'affaire l'exige, soit réservé, sans interrogation, au seul jugement de Dieu.

640
En outre, si vous ne Nous écoutez pas, il en résultera que nécessairement vous serez pour Nous tels que notre Seigneur prescrit de considérer ceux qui dédaignent écouter l'Eglise de Dieu ; d'autant plus que les privilèges de l'Eglise romaine, confirmés par la bouche du Christ dans le bienheureux Pierre, disposés dans l'Eglise elle-même, reconnus depuis les temps anciens, célébrés par les saints synodes universels, et vénérés constamment par toute l'Eglise, ne peuvent d'aucune manière être diminués, limités et modifiés, car le fondement que Dieu a posé, une entreprise humaine ne peut pas l'écarter et ce que Dieu a établi tient de façon ferme et solide... Ces privilèges donc, conférés à cette sainte Eglise par le Christ qui n'ont pas été conférés par les synodes, mais seulement célébrés et vénérés par eux... Nous contraignent et Nous poussent à " avoir la sollicitude de toutes les Eglises " de Dieu 2Co 11,28 ..

641
Car puisque selon les canons le jugement des instances inférieures doit être déféré à l'autorité supérieure pour être annulé ou confirmé, il est manifeste que le jugement du Siège apostolique, pour lequel il n'y a pas d'autorité plus grande, ne doit être réexaminé par personne 232, " et qu'il n'est permis à personne de juger de son jugement. Car les canons ont voulu qu'on fasse appel auprès de lui de toutes les parties du monde ; mais il n'est permis à personne de faire appel de son jugement "...
Si donc on admet que ce qui a trait au jugement de l'évêque de Rome ne doit plus être examiné - car la coutume le veut elle aussi -, nous ne nions pas que le jugement de ce Siège puisse être modifié en mieux lorsque quelque chose lui a échappé, ou que lui-même, compte tenu des circonstances et du moment, ou en raison d'une grave nécessité, avait décidé d'ordonner quelque chose de façon exceptionnelle, car l'excellent apôtre Paul a lui aussi, comme nous le lisons, fait certaines choses de façon exceptionnelle qu'ensuite, nous le savons, il a réprouvées ; mais dans le cas seulement où celle-ci, à savoir l'Eglise romaine, après examen attentif, a ordonné que cela soit fait, et non quand elle-même a refusé que ce qui a été bien défini soit examiné à nouveau...

642
Quant à vous, nous le demandons, ne portez pas préjudice à l'Eglise de Dieu : car elle, elle ne porte aucun préjudice à votre empire puisque, au contraire, elle supplie la divinité éternelle pour sa stabilité, et qu'elle prie, avec une dévotion incessante, pour votre conservation et votre salut. Ne vous arrogez pas ce qui lui revient : ne cherchez pas à lui enlever ce qui a été commis à elle seule : car vous le savez, autant il ne convient pas à un clerc, à un homme au service de Dieu, de se mêler aux affaires du siècle, autant assurément un homme chargé des affaires de ce monde doit rester à l'écart des choses sacrées.
Enfin Nous ignorons absolument comment ceux à qui il est permis seulement de présider aux choses humaines et non aux choses divines, osent juger ceux qui s'occupent de ces choses divines. Cela a existé avant la venue du Christ, lorsque certains étaient de façon exemplaire à la fois rois et prêtres; l'histoire sainte rapporte que saint Melchisédech l'a été Gn 14,18 et cela le diable l'a imité dans ses membres, lui qui toujours cherche à revendiquer pour lui-même, de façon tyrannique, ce qui revient au culte divin, de sorte que les empereurs païens furent appelés en même temps " Souverains pontifes ". Mais dès que l'on fut parvenu à celui qui est à la fois le roi et le pontife véritable, l'empereur ne s'est plus arrogé les droits du pontificat, ni le pontife le nom impérial.
Car le même " médiateur de Dieu et des hommes, l'homme Christ Jésus " 1Tm 2,5 a séparé les fonctions des deux pouvoirs selon des activités propres et des dignités distinctes - voulant qu'elles soient portées vers le haut par leur propre - humilité, et non pas ramenées vers les profondeurs par l'orgueil humain - en sorte que les empereurs aient besoin des pontifes pour la vie éternelle et que les pontifes fassent usage des lois de l'empereur pour le cours des affaires purement temporelles : afin que l'activité spirituelle soit loin des incursions charnelles, et que donc celui qui est au service de Dieu ne se mêle d'aucune manière des affaires séculières 2Tm 3,4 et que d'autre part l'on ne voie pas présider aux affaires divines celui qui est mêlé aux affaires séculières ; en sorte que tout à la fois il soit pourvu à la modestie des deux ordres, afin qu'ils ne s'élèvent pas en s'appuyant sur l'un et l'autre, et que la fonction soit adaptée à chaque fois à ce que sont les actions.
 

Réponses " Ad consulta vestra " aux Bulgares, 13 novembre 866.

La forme essentielle du mariage.

643
Chap. 3... Il suffira selon les lois du seul consentement de ceux dont on considère l'union ; si ce seul consentement devait faire défaut lors des noces, tout le reste, même réalisé avec l'union charnelle elle-même, sera vain, comme l'atteste le grand docteur Jean Chrisostome qui dit : " Ce qui fait le mariage, ce n'est pas l'union charnelle, mais le consentement ".
 

Forme et ministre du baptême.

644
Chap. 15. Vous demandez si les hommes qui ont reçu le baptême de ce (pseudo- prêtre) sont chrétiens ou s'ils doivent être baptisés à nouveau. Mais s'ils ont été baptisés au nom de la Trinité très haute et indivisible, ils sont réellement chrétiens, et quel qu'ait été le chrétien par qui ils ont été baptisés, il ne convient pas qu'ils soient baptisés à nouveau ; car... " le baptême... même conféré par un adultère ou par un voleur, parvient comme un don intact à celui qui le reçoit " 356...
Et c'est pourquoi le méchant, lorsqu'il procure le bien, ce n'est pas aux autres mais à lui-même qu'il fait subir un surcroît de dommage ; et c'est pourquoi il est certain que ceux que ce Grec a baptisés, aucune part de la blessure ne les atteint, en raison de ceci : " C'est lui qui baptise " Jn 1,33 , c'est-à-dire le Christ, et encore : " Dieu donne la croissance " 1Co 3,7 , sous-entendu : et non pas l'homme.

645
Chap. 71. Personne, aussi impur qu'il soit, ne peut rendre impurs les sacrements divins, qui sont le remède qui purifie de toutes les souillures. De même un rayon de soleil qui passe par les cloaques et les latrines ne peut pas en recevoir de souillure ; aussi, quelle que soit la qualité du prêtre, il ne peut pas polluer ce qui est saint ; c'est pourquoi, jusqu'au moment où il sera rejeté par un jugement des évêques, on doit recevoir de lui la communion, car lorsque les méchants procurent un bien, c'est à eux-mêmes seulement qu'ils portent un tort, et une torche qui est allumée cause certes une perte à elle- même, mais aux autres elle donne la lumière dans les ténèbres... Recevez donc avec intrépidité le mystère du Christ de tout prêtre, car tout est purifié dans la foi.

646
Chap. 104. Vous dites que dans votre patrie beaucoup ont été baptisés par un juif - vous ne savez pas s'il est chrétien ou païen - et vous demandez quelle conduite avoir à leur sujet. Si ceux-ci ont été vraiment baptisés au nom de la sainte Trinité ou seulement au nom du Christ, comme nous le lisons dans les Actes des Apôtres 1Co 2,38 1Co 19,5 (car c'est là une seule et même chose comme l'expose Ambroise), il est établi qu'ils ne doivent pas être baptisés à nouveau ; mais d'abord il faut rechercher si ce juif était chrétien ou païen, ou s'il est devenu chrétien ensuite, encore que nous croyions qu'il ne faut pas négliger ce que le bienheureux Augustin dit du baptême : " Nous l'avons déjà assez démontré, dit-il, le baptême qui est consacré par les paroles de l'Evangile n'est pas mis en jeu par l'erreur du ministre qui a sur le Père, le Fils ou le Saint-Esprit une opinion différente de ce qu'enseigne la doctrine céleste ", et à nouveau : " Il en est aussi dans ce nombre certains qui mènent une vie scandaleuse ou même qui traînent dans l'hérésie ou dans les superstitions des gentils ; et pourtant même là " le Seigneur connaît les siens " 2Tm 2,19 . Car dans cette ineffable prescience de Dieu, beaucoup de ceux qui paraissent au- dehors sont au-dedans ".
Et dans un autre passage : " Même des esprits assez lents comprennent, comme je le pense, que nulle perversité humaine, du ministre ou du sujet, ne peut faire violence au baptême du Christ " ; et encore : " Quelqu'un qui est séparé peut transmettre, comme quelqu'un qui est séparé peut posséder, mais transmettre de manière funeste ; quant à celui à qui il transmet, il peut recevoir pour son salut si lui-même ne reçoit pas en étant séparé.
 

Aucun emploi de la force dans l'acceptation de la foi.

647
Chap. 41. Au sujet de ceux qui refusent de recevoir le bien du christianisme, nous ne pouvons rien vous écrire d'autre, sinon que vous devez les convaincre d'accéder à la vraie foi par des monitions, des exhortations et des instructions, plutôt que de les convaincre par la force de ce que leur pensée est vanité.
Par ailleurs, en aucune manière, il ne doit leur être fait violence pour qu'ils croient. Car tout ce qui ne provient pas d'un désir, ne peut être bon Ps 53,8 Ps 118,108 Ps 27,7 ; Dieu commande en effet une soumission volontaire, et qui soit manifestée par des volontaires seulement, car s'il avait voulu mettre en oeuvre la force, personne n'aurait pu résister à sa toute- puissance.
 

L'aveu d'un crime ne doit pas être extorqué par la torture.

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Chap. 86. Vous dites que chez vous, lorsqu'un voleur ou un brigand a été pris et qu'il a nié ce qui lui est reproché, le juge frappe sa tête avec des verges et pique ses flancs avec des pointes de fer jusqu'à ce qu'il produise la vérité ; cela, ni la Loi divine, ni la loi humaine ne l'admet, d'aucune manière, car un aveu ne doit pas être involontaire mais spontané, et il ne doit pas être provoqué par la violence mais proféré de façon volontaire ; s'il arrive en fin de compte qu'après avoir infligé ces tourments vous ne trouviez absolument rien de ce qui est reproché à celui qui les a subis, ne rougissez-vous pas au moins alors et ne reconnaissez-vous pas de quelle façon impie vous jugez ?
Et de même si un homme accusé, qui a subi cela et qui ne peut pas le supporter, dit qu'il a perpétré ce qu'il n'a pas perpétré: ers qui, je le demande, se retourne toute l'ampleur d'une telle impiété, sinon vers celui qui l'a contraint à avouer cela de façon mensongère ? Pourtant on sait qu'il n'avoue pas, mais qu'il parle, celui qui dit de sa bouche ce qu'il n'a pas dans son coeur !...
Par ailleurs lorsqu'un homme libre a été appréhendé pour un crime et que - à moins qu'il ait déjà été trouvé coupable d'un crime auparavant, ou que, confondu par trois témoins, il subisse la peine, ou qu'il n'ait pas pu être confondu - il jure sur le saint Evangile qui lui est présenté qu'il ne l'a pas commis, il sera absous, et ensuite il sera mis un terme à cette affaire comme l'atteste l'apôtre des nations plusieurs fois mentionné lorsqu'il dit : " pour confirmer le terme qui est mis à toute controverse entre eux, il y a le serment "
 
 
 
 

HADRIEN II : 14 décembre 867-14

décembre 872

 

4e Concile de CONSTANTINOPLE (8ème oecuménique)

5 octobre 869- 28 février 870

10ème session, 28 février 870 : canons.

La tradition, règle pour la foi.

650
(traduction du bibliothécaire Anastase)

Can. 1. Désireux de marcher sans encombre sur la voie droite et royale de la justice divine, nous devons garder comme flambeaux toujours brillants, illuminant nos pas qui vont à la suite de Dieu, les ordonnances et la pensée des saints Pères.
(Version grecque abrégée : " VGA " - 1. Désireux de marcher sans encombre sur la voie droite et royale de la justice divine, nous devons garder comme des flambeaux toujours brillants les ordonnances et la pensée des saints Pères ;

651
C'est pourquoi, à l'instar du grand et très sage Denys, nous les regardons et les considérons comme une seconde Parole divine ; et de même, à leur sujet, nous chantons avec le plus vif empressement, avec le divin David : " Le commandement lumineux de Dieu, clarté pour les yeux ". Ps 19,9 Ps 119,105 Pr 6,23 Is 26,9 ..
C'est en effet à la lumière qu'à juste titre sont comparées les recommandations et les interdictions des canons divins, c'est grâce à eux que l'on distingue le meilleur du pire, et que l'on discerne ce qui est utile et profitable de ce qui n'est pas utile mais nuisible.

652
Donc, les règles qui ont été transmises à la sainte Eglise catholique et apostolique tant par les saints et très illustres apôtres que par les conciles oecuméniques et locaux des orthodoxes, ou même par n'importe quel Père porte- parole de Dieu et docteur de l'Eglise, nous déclarons les observer et les garder.
Réglant sur eux nos moeurs et notre propre vie, nous décrétons que l'ensemble des prêtres ainsi que ceux qui sont comptés sous le nom de chrétiens, son canoniquement soumis aux peines et condamnations, et, à l'opposé, aux réintégrations et aux justifications qui ont été définies par ces règles ;
de fait, à conserver les traditions que nous avons reçues oralement ou par écrit des saints qui brillèrent autrefois, le grand Apôtre nous exhorte ouvertement . ( VGA - donc les règles qui ont été transmises à la sainte Eglise catholique et apostolique tant par les saints et très illustres apôtres que par les conciles oecuméniques orthodoxes ou locaux, ou même par un Père porte-parole de Dieu et docteur de l'Eglise, nous déclarons les observer et les garder. De fait, à conserver les traditions que nous avons reçues oralement ou par écrit des saints qui brillèrent autrefois, le grand apôtre Paul nous exhorte ouvertement 2Th 2,15 .)
 

La vénération des saintes images.

653
Can. 3. Nous décrétons que l'image sacrée de notre Seigneur Jésus Christ, libérateur et sauveur de tous les hommes, doit être vénérée avec les mêmes honneurs que le livre des saints évangiles.(VGA - 3. Nous décrétons que l'image de notre Seigneur Jésus Christ doit être vénérée avec les mêmes honneurs que le livre des saints évangiles).

654
En effet, de même que, grâce aux paroles qui se composent des syllabes contenues dans le livre, nous parvenons tous au salut, de même, grâce à l'action que ces images exercent par leurs couleurs, tous, les savants aussi bien que les ignorants, tirent un utile parti de ce qu'ils ont sous les yeux. En effet, ce qui est dit dans les syllabes, l'expression qui emploie les couleurs le proclame et le rehausse ;
et il convient, conformément à la raison et à la plus antique tradition, à cause de l'honneur - parce qu'il renvoie aux modèles eux- mêmes - qu'indirectement les images soient honorées, et vénérées comme le livre sacré des saints évangiles et la figure de la précieuse croix. (VGA - En effet, de même que, grâce aux paroles contenues dans le livre, tous parviennent au salut, de même grâce à l'action que ces images exercent par leurs couleurs, tous, les savants aussi bien que les ignorants, tirent un utile parti de ce qu'ils ont sous les yeux. En effet, ce qui est dit dans les syllabes, l'écriture en couleurs elle aussi le proclame et le représente par les couleurs).

655
Donc, si quelqu'un ne vénère pas l'image du Christ Sauveur, il n'en verra pas non plus la forme, quand il viendra dans la gloire de son Père pour être glorifié et glorifier ses saints 2Th 1,10 ; qu'il soit tenu à l'écart de sa communion et de sa gloire. (VGA - Donc si quelqu'un ne vénère pas l'image du Christ Sauveur, il ne verra pas non plus sa forme lors de la deuxième venue).

656
Il en sera de même pour qui ne vénère pas l'image de Marie sa mère immaculée et mère de Dieu. Nous peignons en outre les images des saints anges, comme la divine Ecriture les représente par des mots ; nous honorons et vénérons aussi les images des apôtres dignes de tant de louanges, des prophètes, des martyrs, des hommes consacrés, et de tous les saints.
Que ceux qui ne se conduisent pas ainsi soient anathèmes au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit. (VGA - Nous honorons et vénérons de même l'image de sa mère immaculée et les images des saints anges comme la divine Ecriture les représente par des mots, et aussi celles de tous les saints ; et que tous ceux qui ne se conduisent pas ainsi soient anathèmes).
 
 

L'unicité de l'âme humaine.

657
Can. 11. Alors que l'Ancien et le Nouveau Testament enseignent que l'homme a une seule âme raisonnable et intellectuelle, et que tous les Pères et docteurs porte-parole de Dieu dans l'Eglise affirment la même doctrine, des individus, consacrant leurs efforts à inventer des maux, en sont venus à un tel degré d'impiété qu'ils enseignent impudemment que l'homme a deux âmes, et qu'ils tentent... d'affermir leur hérésie par des efforts irrationnels. (VGA - 10. Alors que l'Ancien et le Nouveau Testament enseignent que l'homme a une seule âme raisonnable et intellectuelle, et que que tous les Pères et les docteurs porte- parole de Dieu dans l'Eglise affirment la même doctrine, des individus enseignent que l'homme a deux âmes, et affermissent leur hérésie par des démonstrations insensées).

658
C'est pourquoi ce saint concile oecuménique ... anathématise d'une voix puissante les inventeurs et fauteurs d'une telle impiété, ainsi que ceux qui partagent leur point de vue ;
le concile définit et promulgue qu'absolument personne ne doit posséder ni conserver d'une quelconque manière les textes des auteurs de cette impiété.
Si quelqu'un a l'audace d'agir à l'encontre de ce grand et saint concile, qu'il soit anathème, et exclu de la foi et de la religion chrétiennes. ( VGA - C'est pourquoi ce saint concile oecuménique anathématise d'une voix puissante les auteurs d'une telle impiété, ainsi que ceux qui partagent leur point de vue.
Si quelqu'un à l'avenir a l'audace de dire le contraire, qu'il soit anathème.
 

La liberté dans la direction de l'Eglise.

659
Can. 12. (n'existe plus en grec - VGA -) Comme les canons apostoliques et conciliaires interdisent formellement les promotions et consécrations d'évêques accomplies sous l'influence et avec la recommandation des archontes, nous déclarons nous aussi et décidons, en accord avec ces canons, que si un évêque, grâce à la fourberie ou à la tyrannie des puissants, reçoit de cette façon la consécration de sa dignité, il sera de toute manière déposé, comme un homme qui non pas selon la volonté de Dieu, mais d'après la volonté du sentiment charnel, a voulu posséder ou a accepté la maison de Dieu de la part des hommes et par l'intermédiaire des hommes.

660
Can. 17. (lat.) Par ailleurs, nous avons rejeté loin de nos oreilles comme une affirmation odieuse ce propos tenu par des ignorants : un synode ne peut être tenu sans la présence d'un archonte. En effet, jamais les saints canons n'ont prescrit la présence des princes séculiers aux synodes, mais seulement celle des évêques. Aussi constatons-nous que les archontes n'ont jamais participé aux conciles, à l'exception des conciles oecuméniques : en effet il ne faut pas que les archontes séculiers soient témoins de ce qui arrive parfois aux prêtres de Dieu. (VGA - 12 Il est venu à nos oreilles qu'un synode ne peut pas être tenu sans la présence de l'archonte. Mais jamais les saints canons ne prescrivent que les archontes séculiers soient présents aux synodes, mais seulement les évêques. Aussi nous ne constatons pas non plus qu'ils aient été présents, à l'exception des conciles oecuméniques : en effet, il ne faut pas que les archontes séculiers soient témoins de ce qui arrive aux prêtres de Dieu).
 

La prééminence romaine parmi les sièges patriarcaux.

661
Can. 21 (n'existe pas en grec - VGA). La parole de Dieu, que le Christ a dite aux saints apôtres et à ses disciples : " Qui vous reçoit me reçoit " Mt 10,40 " et qui vous méprise me méprise " Lc 10,16 , nous croyons qu'elle a été adressée aussi à tous ceux qui, après eux et à leur exemple, sont devenus souverains pontifes et chefs de pasteurs dans l'Eglise catholique. Nous ordonnons donc qu'absolument aucun des puissants de ce monde n'outrage ni tente de chasser de son trône l'un de ceux qui occupent les sièges patriarcaux, mais qu'au contraire chacun les juge dignes de tout honneur et respect, avant tout le très saint pape de l'ancienne Rome, ensuite le patriarche de Constantinople, puis ceux d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem. En outre, que personne ne rédige ni ne compose des écrits et des discours contre le très saint pape de l'ancienne Rome, sous prétexte de prétendues fautes qu'il aurait commises ; ce qu'a fait récemment Photius, et Dioscore bien avant lui.

662
Quiconque donc montrera assez de présomption et d'audace pour adresser par écrit ou sans écrit des insultes au siège de Pierre, le premier des apôtres, comme l'ont fait Photius et Dioscore, subira une condamnation pareille et identique à la leur. ( VGA -
13. Quiconque montrera assez d'audace pour adresser par écrit ou sans écrit des insultes au siège de Pierre, le premier des apôtres, comme l'ont fait Photius et Dioscore, subira une condamnation identique à la leur).

663
Si quelqu'un jouissant de quelque pouvoir séculier, ou si quelque puissant tente de chasser du Siège apostolique le susdit pape ou l'un des autres patriarches, qu'il soit anathème.

664
De plus, si l'on réunit un concile oecuménique, et s'il apparaît quelque contestation à propos de la sainte Eglise des Romains, ou quelque controverse, il faut, respectueusement et avec la révérence voulue, s'informer sur le point litigieux, puis adopter une solution dont on tire profit ou dont les autres tirent profit, mais ne jamais , avoir l'audace de prononcer une sentence contre les souverains pontifes de l'ancienne Rome. ( VGA - Mais si l'on réunit un concile oecuménique et s'il apparaît quelque contestation à propos de l'Eglise des romains, on peut, avec prudence et avec la révérence voulue, s'informer sur le point litigieux, et trouver de l'aide ou aider, mais ne jamais avoir l'audace de porter une accusation contre les Evêques de l'ancienne Rome).
 
 
 
 

JEAN VIII : 14 décembre 872-16

décembre 882

 

Lettre " Unum est " aux princes de Sardaigne, vers septembre 873.

L'esclavage de personnes humaines doit être aboli

668
Il est une chose pour laquelle nous devons paternellement vous admonester ; si vous ne la corrigez pas, vous encourrez un grand péché, et par elle ce ne sont pas les gains que vous accroîtrez, comme vous l'espérez, mais bien plutôt les dommages. Comme nous l'avons appris, à l'instigation des Grecs, beaucoup qui ont été enlevés captifs par les païens sont donc vendus dans vos régions et, après avoir été achetés par vos compatriotes, ils sont gardés sous le joug de l'esclavage ; alors qu'il est avéré qu'il est pieux et saint, comme il convient pour des chrétiens, que lorsqu'ils les ont achetés des Grecs, vos compatriotes les renvoient libres pour l'amour du Christ, et qu'ils reçoivent leur récompense non pas des hommes, mais de notre Seigneur Jésus Christ lui-même. C'est pourquoi nous vous exhortons et nous vous commandons, avec un amour paternel, si vous leur avez acheté des captifs, de les laisser aller libres pour le salut de votre âme.
 
 
 

MARIN Ier : 16 décembre 882-15

mai 884

ADRIEN III : 17 mai

884-septembre 885

ETIENNE V (VI) : septembre

885-14 septembre 891

 

Lettre " Consuluisti de infantibus ", à l'archevêque Ludbert de

Mayence, entre 8

Condamnation des ordalies.

670
Tu nous as consulté au sujet des petits enfants qui, dormant dans un même lit avec leurs parents, sont trouvés morts, pour savoir si les parents doivent se purifier par le fer ardent ou par l'eau bouillante ou par une autre épreuve pour attester qu'ils ne les ont pas étouffés. Les parents en effet doivent être avertis et conjurés de ne pas placer des enfants aussi tendres dans le même lit qu'eux, de crainte que, s'ils se produit une imprudence,ils soient étouffés ou écrasés, et que de ce fait eux-mêmes soient trouvés coupables d'homicide. Car, qu'un aveu soit extorqué à quelqu'un par le fer ardent ou par l'eau bouillante, les saints canons ne l'approuvent pas ; et ce qui n'a pas été établi par les saints Pères ne doit pas être présumé par une invention superstitieuse.
Des délits rendus publics par un aveu spontané ou par l'attestation de témoins ont en effet été confiés à notre gouvernement pour être jugés, puisqu'on avait sous les yeux la crainte de Dieu ; mais ce qui est caché et inconnu doit être laissé au jugement de Celui " qui seul connaît les coeurs des fils des hommes. 1R 8,39 .
Mais ceux dont il est prouvé qu'ils sont coupables d'un tel forfait ou qui en font l'aveu, ta charité doit les châtier ; car si celui qui a détruit par avortement ce qui a été conçu dans le sein est homicide, combien plus celui qui a tué un petit enfant âgé d'un jour au moins ne pourra-t-il pas s'excuser d'être un meurtrier.
 
 
 
 
 

FORMOSE : 6 octobre 891-4

avril 896

BONIFACE VI : avril 896

ETIENNE VI (VII) : mai

896-août 897

ROMANUS : août - novembre 897

THEODORE II : décembre 897

JEAN IX : janvier 898-janvier 900

BENOIT IV : janvier (février ?)

900-juillet 903

LEON V : juillet - septembre 903

SERGE III : 29 janvier 904-14

avril 911

ANASTASE III : avril 911-juin 913

LANDO : juillet 913-février 914

JEAN X : mars 914-mai 928

LEON VI : mai - décembre 928

ETIENNE VII (VIII) : décembre

928-février 931

JEAN XI : février/mars

931-décembre 935

LEON VII : 3 janvier 936-13

juillet 939

ETIENNE VIII (IX) : 14 juillet

939-octobre 942

MARIN II : 30 octobre 942-mai 946

AGAPET II : 1O mai 946-décembre 955

JEAN XII : 16 décembre

955-14 mai 964


(En raison de la déposition de Jean XII (4/12/963) et de Benoît V (23/6/964) la liste des papes est scindée. Etant donné qu'il y a controverse sur le point de savoir quel est chaque fois le pape légitime. on indique les deux )
 
 

LEON VIII : 6 (4 ?) décembre

963-1er mars 965

BENOIT V : 22 mai 964-4

juillet 966

JEAN XIII : 1er octobre

965-6 septembre 972

BENOIT VI : 19janvier

973-juin 974

BENOIT VII : octobre

974-10 juillet 983

JEAN XIV : décembre

983-20 août 984

JEAN XV : août

985-mars 996

 

 

Encyclique " Cum conventus esset " aux évêques et aux abbés

de France et d'Allemagne, 3 février 993.

La vénération des saints

675
(2).. D'un commun conseil nous avons décrété que sa mémoire - celle du saint évêque Ulrich - doit être vénérée d'une pieuse affection et d'une dévotion fidèle : car lorsque nous révérons et vénérons les reliques des martyrs et des confesseurs, c'est celui dont ils sont les martyrs et les confesseurs que nous révérons ; nous honorons les serviteurs, pour que l'honneur déborde vers le Seigneur qui a dit : " Qui vous reçoit, me reçoit " Mt 10,40 , et qu'ainsi nous, qui n'avons pas confiance en notre propre justice, par leurs prières et leurs mérites, nous ayons toujours un secours auprès du Dieu très clément ; car les préceptes divins très salutaires et les enseignements des saints canons et des vénérables Pères - en tenant compte avec piété de l'avis de toutes les Eglises, mais aussi grâce à l'appui du gouvernement apostolique - ont poussé de façon instante à ce que l'on parvienne à une solution utile et sûre, de manière que la mémoire du vénérable évêque Ulrich déjà évoqué soit vouée au culte divin, et qu'elle puisse être toujours profitable lors de l'accomplissement très dévot de la louange de Dieu.
 
 
 

GREGOIRE V : 3 mai 996 - 18

février 999

SILVESTRE II : 2 avril 999 - 12

mai 1003

JEAN XVII : juin - décembre 1003

JEAN XVIII : janvier l004 -

juillet 1009

SERGE IV : 31 juillet 1009 - 12 mai 1012

BENOIT VIII : 18 mai 1012 - 9 avril 1024

JEAN XIX avril - mai 1024 - 1032

BENOIT IX : 1032 - 1044


(Déposé pour la première lois en 1044 après avoir retrouvé son siège à deux reprises. en 1045 et en 1047, il fut déposé à nouveau )
 
 

SILVESTRE III : 20 janvier - 10

février 1045

BENOIT IX : 10 avril - 1er mai 1045

GREGOIRE VI : 5 mai 1045 - 20 décembre 1046

CLEMENT II : 25 décembre 1046 - 9 octobre 1047

BENOIT IX : 8 novembre 1047 - 17

juillet 1048

DAMASE II : 17 juillet - 9 août 1048

LEON IX : 12 février 1049-19 avril 1054

 

Lettre " Congratulamur vehementer " à Pierre patriarche

d'Antioche, 13 avril 10

680

Profession de foi.

Je crois fermement ... que la sainte Trinité, le Père, le Fils et l'Esprit Saint, est un seul Dieu tout-puissant, et que toute la divinité dans la Trinité est coessentielle et consubstantielle, de même éternité et de même toute- puissance, d'une unique volonté, puissance et majesté : créateur de toutes les créatures, de qui, par qui, en qui sont toutes choses Rm 11,36 , celles qui sont dans le ciel et celles qui sont sur la terre, les choses visibles et invisibles. Je crois également que chacune des personnes qui sont dans la sainte Trinité, sont un seul Dieu véritable, plein et parfait.

681
Je crois également que le Fils de Dieu Père, le Verbe de Dieu, qui est né du Père de toute éternité avant tous les temps, consubstantiel au Père en tout, de même toute-puissance et coégal en divinité, est né, dans le temps, de l'Esprit Saint, de Marie toujours vierge, avec une âme rationnelle ; il a deux nativités, l'une éternelle du Père, l'autre temporelle de la mère ; il a deux volontés et deux opérations ; il est vrai Dieu et vrai homme, propre dans chacune des natures et parfait, n'ayant subi ni mélange ni division ; ni fils adoptif, ni être imaginaire ; Dieu unique et un, Fils de Dieu en deux natures, mais dans la singularité d'une unique personne ; impassible et immortel en divinité, il a cependant souffert dans l'humanité pour nous et pour notre salut d'une vraie passion de la chair et a été enseveli ; et il st ressuscité des morts le troisième jour d'une vraie Résurrection de la chair ; pour la confirmer il a mangé avec les disciples, non pas par besoin de nourriture, mais uniquement par sa volonté et sa puissance ; le quarantième jour après la Résurrection il est monté au ciel avec la chair avec laquelle il est ressuscité et avec l'âme, et il siège à la droite du Père ; de là, le dixième jour, il a envoyé l'Esprit Saint et de là il viendra, comme il est monté, pour juger les vivants et les morts, et il rétribuera chacun selon ses oeuvres.

682
Je crois aussi en l'Esprit Saint, pleinement, parfaitement et vraiment Dieu, qui procède du Père et du Fils, égal et coessentiel en tout au Père et au Fils, de même toute-puissance et de même éternité en tout, qui a parlé par les prophètes.

683
Cette Trinité sainte et indivise, non pas trois dieux, mais en trois personnes et en une unique nature ou essence, un seul Dieu tout- puissant, éternel, invisible et sans changement, je la crois et la confesse en professant vraiment que le Père est non engendré, le Fils unique engendré, l'Esprit Saint ni engendré ni non engendré, mais procédant du Père et du Fils.

684
(Divers :) Je crois que la sainte Eglise catholique et apostolique est l'unique vraie Eglise, dans laquelle est donné l'unique baptême et la vraie rémission de tous les péchés. Je crois aussi en la vraie résurrection de cette chair que je porte maintenant, et en la vie éternelle.

685
Je crois également que le Dieu et Seigneur tout-puissant Est l'unique auteur de l'Ancien et du Nouveau Testament, de la Loi, des prophètes et des apôtres ; que Dieu a prédestiné seulement les choses bonnes, mais qu'il a su à l'avance les bonnes et les mauvaises. Je crois et je professe que la grâce de Dieu prévient et suit l'homme, de telle sorte cependant que je ne dénie pas le libre arbitre à la créature raisonnable. Je crois et je proclame que l'âme n'est pas une partie de Dieu mais qu'elle est créée de rien et que sans le baptême elle est soumise au péché originel.

686
En outre j'anathématise toute hérésie qui se lève contre la sainte Eglise catholique, et de même quiconque aura cru qu'il faut considérer comme ayant autorité d'autres écritures que celles que l'Eglise catholique reçoit, ou qui les aura vénérées.
Je reçois à tous les égards les quatre conciles et les vénère comme les quatre Evangiles ; car l'Eglise universelle se tient dans les quatre parties du monde fermement établies sur eux, comme sur une pierre quadrangulaire 472... De la même manière je reçois et je vénère les trois autres conciles... Tout ce que les sept conciles susdits, saints et universels, ont tenu et ont approuvé, je le tiens et l'approuve, et tous ceux qu'ils ont anathématisés, je les anathématise.
 

Lettre " Ad splendidum nitentis ", à Pierre Damien, 1054.

La malice des égarements sexuels

687
... Il convient que, comme tu le désires, nous fassions intervenir notre autorité apostolique de manière à enlever aux lecteurs tout doute inquiet, et pour qu'il soit établi pour tous que tout ce que contient cet écrit (le Liber Gomorrhianus), qui s'oppose au feu diabolique comme de l'eau, a plu à notre jugement. Afin donc que ne se répande pas, impunie, la licence d'un désir immonde, il est nécessaire qu'elle soit repoussée par le blâme de la sévérité apostolique qui convient, et que soit entreprise une tentative de rigueur à leur égard.
Voici, tous ceux qui se souillent par l'une des abominations des quatre sortes qui sont mentionnées, sont chassés de tous les degrés de l'Eglise immaculée par la censure équitable qui est prévue, et cela selon le jugement des saints canons comme selon le nôtre. Mais parce que nous agissons avec une grande humanité, nous voulons et commandons, confiants en la divine miséricorde, que ceux qui, soit avec leurs mains, soit entre eux, ont fait jaillir leur semence, ou qui l'ont répandue entre les cuisses, et qui ne l'ont pas fait par une longue habitude ou avec plusieurs, s'ils ont réfréné leur sensualité et s'ils ont expié leurs actes infâmes par une juste pénitence, soient admis dans ces mêmes degrés dans lesquels ils ne seraient pas demeurés pour toujours s'ils étaient demeurés dans leur forfait ; aux autres doit être enlevé l'espoir de retrouver leur rang: à ceux qui, soit pendant longtemps avec eux-mêmes ou avec
d'autres, soit avec plusieurs, même pendant peu de temps, se seront souillés par l'une des deux abominations que tu décris, ou qui - chose abominable à dire et à entendre - se sont mis sur le dos d'autrui. Si quelqu'un devait oser juger notre décret de sanction apostolique ou aboyer contre lui, qu'il sache qu'agissant ainsi il met en péril son propre rang.
 
 
 

VICTOR II : 16 avril

1055-28 juillet 1057

ETIENNE IX (X) : 3 août

IO57-29 mars 1058

NICOLAS II : 6 décembre 1058-27

juillet 1061

 

Concile de Rome 1059.

La profession de foi en l'Eucharistie prescrite à Béranger

690
Moi Bérenger... je reconnais la foi vraie et apostolique, j'anathématise toute hérésie, en particulier celle dont j'ai été accusé jusqu'ici: elle ose
affirmer que le pain et le vin qui sont posés sur l'autel, après la consécration sont seulement un sacrement et non le vrai corps et le vrai sang de notre Seigneur Jésus Christ, et qu'ils ne peuvent pas être tenus ou brisés par les mains des prêtres ou broyés par les dents des fidèles de façon sensible, sinon dans le seul sacrement. Or je suis en accord avec la sainte Eglise romaine et avec le Siège apostolique, et je professe de bouche et de coeur qu'au sujet du sacrement de la table du Seigneur je tiens cette foi que le seigneur et vénérable pape Nicolas et ce saint concile, par l'autorité évangélique et apostolique a transmise pour être tenue et m'a confirmée : à savoir que le pain et le vin qui sont posés sur l'autel, après la consécration ne sont pas seulement un sacrement, mais également le vrai corps et le vrai sang de notre Seigneur Jésus Christ et qu'ils sont touchés et brisés par les mains des prêtres et broyés par les dents des fidèles de façon sensible, non pas seulement dans le sacrement, mais en vérité ; je le juge par la Trinité sainte et consubstantielle, et par les très saints évangiles du Christ. Quant à ceux qui se dressent contre cette foi, j'affirme qu'avec leurs doctrines et leurs disciples ils sont dignes de l'anathème éternel.
 

Concile du Latran, avril 1060.

Ordinations simoniaques

691
Le seigneur pape Nicolas qui présidait le synode dans la basilique de Constantin dit : (Par 1) Nous décidons qu'aucune miséricorde ne doit être exercée à l'encontre des simoniaques pour ce qui est du maintien de leur rang ; au contraire nous les condamnons conformément aux sanctions des canons et des décrets des saints Pères, et nous décrétons en vertu de l'autorité apostolique qu'ils doivent être déposés.

692
(Par 2) Pour ce qui est de ceux qui ont été ordonnés par des simoniaques, non pour de l'argent mais gratuitement - car cette question a été débattue depuis longtemps -, nous dénouons tout noeud de doute en ce que nous ne permettons pas qu'à l'avenir quelqu'un ait encore des doutes au sujet de ce chapitre. ... Ceux qui jusqu'ici ont été consacrés gratuitement par des simoniaques..., nous permettons qu'ils demeurent dans les ordres qu'ils ont reçus.
Cependant en vertu de l'autorité des saints apôtres Pierre et Paul, nous interdisons de toutes les manières qu'un de nos successeurs tire ou établisse une règle pour lui-même ou pour quelqu'un de cette permission que nous avons donnée : car ce n'est pas l'autorité des Pères anciens qui a promulgué cela en l'ordonnant ou en le concédant, mais c'est la détresse trop grande du temps qui nous a contraint à le permettre.

693
(Par 3) Pour le reste, si quelqu'un désormais permet qu'il soit consacré par quelqu'un dont il ne doute pas qu'il est simoniaque, celui qui consacre aussi bien que celui qui est consacré ne doivent pas faire l'objet d'une sentence de condamnation inégale, mais tous deux doivent être déposés, faire pénitence, et demeurer privés de leur dignité.

694
(Par. 5) L'évêque Nicolas à tous les évêques : Nous avons émis un décret au sujet de la triple hérésie simoniaque : à savoir au sujet des simoniaques qui ordonnent ou qui ont été ordonnés de façon simoniaque, des simoniaques qui ont été ordonnés de façon simoniaque par des non-simoniaques, et des simoniaques qui ont été ordonnés de façon non simoniaque par des simoniaques :
Les simoniaques qui ont été ordonnés ou qui ordonnent de façon simoniaque doivent être déchus de leur degré conformément aux canons ecclésiastiques. De même les simoniaques qui ont été ordonnés de façon simoniaque par des non- simoniaques doivent être écartés de la même manière de l'office acquis de mauvaise manière. Quant aux simoniaques qui ont été ordonnés de façon non simoniaque par des simoniaques, nous concédons en raison des nécessités du temps que par miséricorde ils peuvent demeurer dans leur office par imposition des main.
 
 
 
 

ALEXANDRE II : 1er octobre 1061-21

avril 1073.

 

Lettre " Super causas " à l'évêque Reinald de Côme, 1063.

Condamnation des ordalies.

695
Nous avons consulté publiquement au sujet de ton presbytre Guillandus (Gisandus) soupçonné du meurtre de son évêque, ton prédécesseur... S'il n'existe pas d'accusateurs qui soient certains, alors, selon ce que dicte la justice et sans qu'il y ait de controverse, le presbytre doit recevoir à nouveau tout ce qu'il a perdu pour cette raison de façon injuste, aussi bien le sacerdoce que la totalité de ses bénéfices ; mais nous laissons à ton jugement, s'il n'y a pas d'accusateur, qu'il présente de lui-même une justification à deux prêtres qui lui sont liés.
Enfin nous voulons que tu n'utilises pas toi-même et que tu ne demandes d'aucune manière la loi populaire et appuyée par aucune sanction canonique, à savoir le contact d'eau bouillante ou glacée, ou d'un fer ardent, ou toute invention populaire (car ce sont de purs inventions où l'envie est à l'oeuvre) bien plus nous le prohibons très fermement en vertu de l'autorité apostolique.
 

Lettre " Licet ex " au prince Landolfe de Bénévent, 1065.

Tolérance à l'égard de la conviction religieuse d'autrui.

698
Bien que nous ne doutions pas que ce soit par un effet du zèle de la dévotion que ton excellence ordonne de mener les juifs au culte de la chrétienté, nous n'en avons pas moins estimé nécessaire de t'envoyer notre lettre pour t'admonester, puisque tu sembles le faire par un zèle désordonné. Notre Seigneur Jésus Christ en effet, comme on le lit, n'a contraint personne a son service par force, mais, toute liberté de juger par lui-même étant laissée à chacun, tous ceux qu'il a prédestinés à la vie éternelle il ne les a pas rappelés de l'erreur en jugeant, mais en répandant son propre sang. ...
De même le bienheureux Grégoire interdit dans une de ses lettres que ce même peuple soit amené à la foi par la violence
(cf. 480).
 
 
 

GREGOIRE VII : 22 avril 1073-25 mai 1085

 

Concile de Rome profession de foi de Bérenger de Tours,

11 février 1079.

La présence eucharistique du Christ.

700
Moi Bérenger, je crois de coeur et confesse de bouche que le pain et le vin qui sont sur l'autel sont, par le mystère de la prière sainte et par les paroles de notre Rédempteur, changés substantiellement en la chair véritable, propre et vivifiante, et au sang de notre Seigneur Jésus Christ, et qu'après la consécration ils sont le vrai corps du Christ, qui est né de la Vierge, qui, offert pour le salut du monde, a été suspendu à la croix, qui siège à la droite du Père, ainsi que le vrai sang du Christ qui a coulé de son côté, non pas de façon figurative seulement et par la vertu du sacrement, mais dans sa nature propre et dans la vérité de la substance. Comme ce bref exposé le contient, comme je l'ai lu et comme vous le comprenez, ainsi je le crois et je n'enseignerai plus désormais contre cette foi. Que Dieu me vienne en aide et ces saints évangiles de Dieu.
 
 
 

VICTOR III : 24 mai 1086-16 septembre 1087

URBAIN II : 12 mars 1088-29 juillet 1099

 

Lettre " Debent subditi " à l'évêque Pierre de Pistoia et à

l'abbé Rusticus de Vallombreuse, 1088.

L'invalidité de l'ordination reçue d'un simoniaque

701
... Comme nous l'avons appris par son aveu, Daibert a été certes ordonné diacre par le simoniaque Guezelo, mais non de façon simoniaque, et par le jugement du bienheureux pape Innocent il fut déclaré, on le sait, qu'en tant qu'hérétique, Guezelo, dont il est établi qu'il fut ordonné par des hérétiques, du moment qu'il n'avait rien, n'a rien pu donner à celui à qui il a imposé les mains. Confirmés par l'autorité d'un si grand pape et fortifiés par le témoignage du pape Damase qui dit : " Il faut réitérer ce qui a été mal fait ", puisque les besoins de l'Eglise sont pressants, nous établissons à nouveau comme diacre Daibert qui s'est détaché de corps et d'âme des hérétiques, et qui s'applique de toutes ses forces au bien de l'Eglise. Nous estimons que cela ne doit pas être considéré comme une réitération, mais seulement comme une pleine collation du diaconat, puisque, comme nous le disions, celui qui n'avait rien n'a rien pu donner.
 

Lettre " Gaudemus filii " à Lanzo, Rudolf et d'autres, 1er

février 1091.

702

L'invalidité de l'ordination reçu d'un simoniaque.

Ceci cependant doit être examiné absolument, à savoir si (Poppo) a été ordonné de façon simoniaque par les mains dudit archevêque de Trèves. En effet, tout ce qu'il a reçu de lui de façon extraordinaire et indigne, nous le tenons pour nul selon le jugement du Saint-Esprit, et en vertu de l'autorité présente en nous, nous ordonnons qu'il reçoive ces ordres d'un évêque catholique. Quelqu'un, en effet, qui ordonne et qui n'a rien n'a rien à donner.
 

Concile de Bénévent, commencé le 18 mars 1091.

Le caractère sacramentel du diaconat

703
Can. 1. Nul désormais ne peut être élu évêque s'il n'a pas été trouvé pieux dans les ordres sacrés. Or nous appelons ordres sacrés le diaconat et le presbytérat. De ceux-là en effet on lit que l'Eglise primitive les avait ; pour eux seuls nous avons un précepte de l'Apôtre.
 
 
 

PASCAL II : 14 août 1099-21

janvier 1118

 

Concile du Latran, carême 1102.

L'obéissance à l'Eglise.

704
J'anathématise toute hérésie et principalement celle qui perturbe l'état présent de l'Eglise, qui enseigne et qui affirme qu'il faut négliger un anathème et dédaigner les lois de l'Eglise. Et je promets obéissance au pontife du Siège apostolique, au seigneur Pascal et à ses successeurs, en prenant à témoin le Christ et l'Eglise, affirmant ce qu'affirme l'Eglise sainte et universelle, et condamnant ce qu'elle condamne.
 

Concile de Guastalla, 22 Octobre 1106

Ordinations hérétiques et simoniaques

705
(4) Depuis de nombreuses années déjà l'étendue de l'empire teutonique est séparée de l'unité du Siège apostolique. Or dans ce schisme le danger est devenu tellement grand - nous le disons avec une grande douleur - qu'à peine on trouve encore quelques prêtres ou clercs catholiques dans des contrées aussi étendues. Puisque donc beaucoup de fils se trouvent jetés dans cette dévastation, la nécessité de la paix chrétienne exige que le coeur maternel de l'Eglise s'ouvre sur eux.
Instruits par les exemples et les écrits de nos Pères qui, à différentes époques, ont reçu dans leurs ordres des novatiens, des donatistes et d'autres hérétiques, nous recevons dans l'office épiscopal les évêques de cet empire qui ont été ordonnés dans le schisme, à moins qu'ils se révèlent être des intrus, des simoniaques ou des criminels. Nous déterminons la même chose pour les clercs, quel que soit leur ordre, que leur vie et leur science recommandent.
 
 
 
 

source: catho.org

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