"Tu nous as fait pour Toi SEIGNEUR et notre coeur est sans repos tant qu'il ne demeure en Toi !" St Augustin

L'idéologie du gender et la « santé reproductive »,
par Mgr Anatrella

La société prépare des jeunes à l'irresponsabilité

ROME, mercredi 23 novembre 2011 (ZENIT.org) – « L’idéologie du gender et la « santé reproductive ». Aspects doctrinaux et pastoraux » : c’est le titre de la conférence donnée aujourd’hui au Vatican par Monseigneur Tony, prêtre et psychanalyste, spécialiste en psychiatrie sociale, dans le cadre d'une rencontre d'évêques responsables de la Pastorale du monde de la santé de différents pays, invités pour une journée de réflexion par le Conseil pontifical ad hoc.

Le conférencier fait observer qu’ « en excluant la procréation de la sexualité, la société prépare des jeunes à l’irresponsabilité de leur geste et de leur comportement sexuel. »

Conférence de Monseigneur Tony Anatrella

« Seule une société qui respecte et défend la dignité de toute personne, de façon inconditionnelle, de sa conception à sa mort naturelle, peut se considérer comme une société vraiment humaine. Mais lorsqu’elle choisit de « sélectionner » ses membres – qui auraient le plus besoin de protection – (…) elle se révèle « profondément inhumaine » mais aussi « peu crédible » aux yeux des personnes de bonne volonté étant donné « l’égale dignité de tous les êtres humains à tous les stades de la vie ».


Benoît XVI
Discours de réception de l’Ambassadeur d’Allemagne près le Saint-Siège
Vatican, 7 novembre 2011


Introduction

L’idéologie du gender et la notion de santé reproductive sont deux concepts que nous avons à clarifier pour en comprendre les enjeux. Ils impliquent un changement de plusieurs paradigmes en transformant le sens des relations entre les hommes et les femmes, le sens de la sexualité et le sens même de la famille et de la procréation. Ils ont donc des répercussions en matière de santé principalement orientées vers un certain acharnement à restreindre les naissances, à opposer les hommes et les femmes au nom d’une vision comptable de la parité et à dissocier la sexualité de la procréation ce qui entraîne une vision insignifiante et immature de l’acte sexuel, et à encourager l’institutionnalisation des orientations sexuelles . Une telle conception idéaliste de la sexualité pose et posera un problème de santé publique.

Chapitre 1 - La notion de gender

Le concept de gender participe de nombreuses définitions. Il a été largement retenu par les spécialistes en sciences humaines pour ne pas dépendre des définitions liées à la nature et à la destinée de chaque sexe afin de mieux comprendre les relations entre les sexes et des types de féminité, de masculinité et de sexualités construites par les sociétés.

En choisissant le vocable de gender (genre) plutôt que celui d’homme et de femme qui serait trop dépendant de la notion de nature selon les théoriciens du gender, on utilise dans cette démarche trois concepts : celui de la construction sociale de la sexualité à travers le masculin et le féminin qui ne correspond pas forcément au sexe biologique, les orientations sexuelles à partir desquelles il est possible de s’assumer et des rapports de pouvoir entre les hommes et les femmes et les rôles prescrits aux uns et aux autres . Ces rapports seront souvent analysés en termes d’assujettissement de la femme par l’homme. Une situation qui a souvent été confirmée dans des faits d’injustice et de maltraitance, mais qui ne rend pas compte de l’ensemble de la relation homme/femme et sans doute de la problématique psychique des femmes à l’égard des hommes. Malgré cela, les femmes seront appelées à s’émanciper de la vision sociale de leur représentation conçue à partir, entre autres, du rôle d’épouse et de mère. Elles devront s’affirmer dans l’autonomie et l’indépendance vis-à-vis de l’homme et se libérer des contraintes injustes de la maternité. Ce dernier point expliquera entre autres la promotion de la contraception et de l’avortement à travers la notion contemporaine de santé reproductive qui n’est pas neutre puisqu’elle est restreinte aux méthodes contraceptives et abortives.

Entendons-nous bien, les études sur le genre qui mettent en valeur des injustices et des discriminations entre les hommes et les femmes restent relativement instructives et pertinentes. Mais le problème se pose lorsque des sociologues en viennent à en tirer des conclusions anthropologiques pour à la fois instituer des réalités particulières comme l’homosexualité et à modifier le sens de la sexualité humaine à partir de la restriction technique des naissances et changer le sens du couple et de la famille à partir des orientations sexuelles.

Nous sommes néanmoins face à un dilemme entre la pratique telle qu’elle est vécue entre les hommes et les femmes et un système d’analyse, de représentation conceptuelle et de compréhension de leur situation codifiée par la théorie du gender qui ne correspond pas toujours à la réalité des choses. Mais ce courant idéologique finit malgré tout par inspirer des décisions politiques dans les pays développés et dans d’autres pays, tout particulièrement en Afrique et en Asie où l’on impose un colonialisme de la pensée occidentale, sous la pression des Institutions internationales au point de déstabiliser la société à l’image de ce que fut le marxisme. Il est pour le moins étrange de constater l’action des chancelleries des pays occidentaux qui cherchent à imposer l’homosexualité aux pays Africains et utilisent divers arguments financiers afin qu’ils revoient leur législation en la matière. De son côté, l’Église appelle à respecter les personnes homosexuelles dans leur dignité et dans leurs droits civiques. Mais cela ne veut pas dire qu’elle cautionne des pratiques sexuelles qui s’écartent de la dignité de la sexualité humaine et qu’elle admet les « couples » de personnes de même sexe, le mariage et l’adoption des enfants. C’est par un abus de langage que l’on parle ici de « couple » et de « famille » car l’un comme l’autre impliquent toujours et uniquement le sens de l’altérité représentée par la différence sexuelle et le couple générationnel.


Jusqu’à présent nous avions une vision unifiée de la personne humaine en reconnaissant de façon réaliste que c’est le sexe qui fait le genre là où maintenant on voudrait affirmer que c’est le genre qui fait le sexe. Une conception irréaliste et idéaliste.
Il est vrai qu’il existe une distinction entre la façon de vivre subjectivement sa sexualité, son corps sexué et les modèles sociaux de l’homme et de la femme. L’influence sociale n’est pas indéniable sur le développement de la personnalité même si cette dernière n’est pas uniquement le résultat des inductions sociales comme le prétendent les concepteurs du gender. En allant dans ce sens, la personnalité qui est la face psychique de la personne humaine, perdrait son caractère personnel, autonome et donc libre.

Selon la psychanalyse freudienne, dans toute personnalité nous retrouvons du biologique, du psychisme et du social qui aura à s’inscrire dans le spirituel et le moral. L’être humain est une personne sexuée en termes de mâle et de femelle qui s’accomplit dans le masculin et le féminin. Il y a une correspondance entre le corps sexué et son identification à travers son genre qui lui est propre puisque la vie psychique se développe en extension à l’intégration et à l’intériorisation du corps sexué de chacun.

L’approche qui nous est imposée à travers les concepts du gender, désarticule la sexualité et relève d’une argumentation naïve, puérile et idéaliste. Nous la retrouvons dans les textes d’un certain nombre d’auteurs dont la pensée consiste principalement à manipuler et à détourner le sens de notions qui sont censées nommer des réalités . C’est pourquoi, il n’est pas pertinent d’affirmer que « le sexe est une catégorie sociale » pour laisser entendre qu’il serait structurellement modifiable selon les désirs de chacun et en dépendance de la « construction » des modèles sociaux.

La question qui est souvent posée est de savoir où veulent en venir les concepteurs du gender? L’objectif recherché consiste à réorganiser la société pour mieux asseoir l’égalité des droits civiques reconnus à toutes les personnes. Dite sous cette forme, nous ne pouvons qu’acquiescer à cette revendication légitime. Mais quand on regarde de près le contenu d’une telle exigence, les choses deviennent moins évidentes. Le besoin de mettre en opposition l’homme et la femme au nom d’une parité comptable est contraire au sens de l’égalité. La volonté de vouloir étendre le mariage à des personnes de même sexe au nom de l’égalité est à la fois un contre-sens et une transgression anthropologique puisque seuls un homme et une femme font alliance, là où certains voudraient nous faire croire, dans un déficit de la pensée, que le mariage pourrait se conclure sur la base d’une orientation sexuelle. Or l’identité masculine et de la femme repose sur l’être même de la personne alors qu’une orientation sexuelle dépend des pulsions partielles et des identifications primaires. Du point de vue épistémologique les sociologues qui soutiennent la théorie du gender ne voient pas que leur concept est une source de conflits quand sont confondus ici entre ce qui relève de l’ontologie et ce qui dépend du psychologique.

Il faut donc dans la perspective du gender « dénaturaliser » la différence sexuelle afin de mieux faire droit à l’égalité entre les hommes et les femmes au point de les rendre similaires, et légitimer les orientations sexuelles. La différence sexuelle sera remplacée par la différence des sexualités et ainsi nous serons dans un monde meilleur. En réalité, on inscrit le monde dans un univers délirant et délétère.


Chapitre 2 - La santé reproductive

La notion de santé reproductive est-elle pertinente ? Lorsque ce concept est utilisé, on en déduit l’idée que la société va prendre soin de la femme qui sera ou qui devient mère et qu’elle est aidée à préparer sa maternité. En réalité cette formule nomme un champ d’action réduit à l’égard des femmes car il s’agit surtout de promouvoir la contraception et l’avortement à partir du moment où les idées dominantes véhiculées par les agences Onusiennes et l’OMS imposées aux États et en particulier aux populations les plus pauvres ont comme seul objectif la restriction des naissances.

2 – 1 Un problème sémantique

Le concept de santé reproductive pose également un autre problème dans la mesure où les êtres humains ne se reproduisent pas, ils procréent. Ils ne sont donc pas des reproducteurs sinon, ils fabriqueraient des clones. Autrement dit, il faut être deux êtres sexués foncièrement différents pour donner naissance à un troisième, à un autre.

En utilisant le concept de reproduction pour parler de la fertilité humaine, l’homme est aligné sur les animaux. On le nomme également « individu » comme les animaux au sens de ce qui ne peut pas être ni partagé ni divisé sans perdre les caractéristiques qui lui sont propres. Mais si cette dénomination est relativement pertinente en son sens premier et peut avoir diverses acceptions, elle demeure insuffisante car l’être humain est une personne. Les modifications sémantiques qui se sont produites ces dernières années ne sont pas anodines. L’étude des vivants a voulu établir des correspondances et des ressemblances entre le règne végétal, animal et humain. Le langage a été adapté à cette nouvelle vision des choses lorsque, grâce à de nouveaux moyens d’investigation scientifique, la biologie des vivants est de plus en plus examinée dans ses composants singuliers et sa réalité infiniment petite. Le risque est de se définir à partir des particules élémentaires en perdant le sens de l’ensemble de chaque espèce et en franchissant la barrière qui les différencie. Mais cette frontière est aujourd’hui franchie en prenant pour référence l’animal qui va servir à coder la biologie et les comportements humains. A partir du moment où la société ne sait plus réfléchir la différence sexuelle, elle perd le sens de la vérité des choses, le sens du masculin et du féminin, le sens de la différence des générations et le sens de la différence des espèces. Aujourd’hui, certains en appellent à vivre des pratiques sexuelles avec des animaux.

2 – 2 La femme libérée de la famille dite traditionnelle

L’affirmation de l’égalité entre les hommes et les femmes représente un progrès considérable dans le monde et notamment là où des cultures infériorisent et méprisent les femmes à commencer par les fillettes (cf. la politique antinataliste dans certains pays qui exigent l’avortement des enfants de sexe féminin en gestation, ce qui provoquera à long terme un déséquilibre démographique important). La politique des quotas imposée dans les pays occidentaux dans tous les domaines de la vie sociale, professionnelle, politique et familiale, au nom de la parité entre les hommes et les femmes, favorisée par les conclusions inspirées par la théorie du gender conduira à d’autres aberrations encore.

Dans la logique de la Conférence de Pékin (1995), les femmes seront privilégiées par rapport aux hommes car on considère qu’elles doivent bénéficier de soutiens particuliers après avoir été minimisées dans l’histoire par des contraintes sociales, économiques et culturelles. Une démarche qui se fera de façon volontariste à travers les Études du genre qui montrent le caractère historique et social de la construction des sexes masculin et féminin, mais également celui de la famille. C’est pourquoi la notion « d’égalité » est ici faussée puisqu’il s’agit avant tout de niveler l’homme et la femme dans l’indistinction et la séparation foncière de l’un avec l’autre au nom de la santé reproductive mise uniquement sous le primat de la femme.

Dans l’article 16 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948 il est pourtant dit que « La famille est l’élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l’État ». Il est question ici de la famille fondée uniquement sur le couple monogamique constitué par un homme et une femme et engagé dans un lien matrimonial. Il n’y a pas d’autres cas de figure pour définir autrement la famille. Ce sont des décisions qui sont prises sans l’aval démocratique de la population dont les responsables politiques ont pris l’habitude de gouverner sans lui demander son avis.

Depuis la Conférence de Pékin, le mot même de famille est détourné de sa signification pour l’attribuer à des « relations consensuelles » qui ne sont pas de même valeur : familles dites homosexuelles, lesbiennes, recomposées, monoparentales masculines ou féminines, adoptives et traditionnelles comme on le souligne curieusement.

Le terme de famille devient un concept polysémique, qui renvoie à des réalités polymorphes. Un déplacement qui se comprend dans le sens de l’anthropologie individualiste et subjectiviste qui domine actuellement les esprits. Ainsi, toujours au nom du gender, on soutient qu’il n’existe pas de définition de la famille car elle est devenue multiforme (famille biologique, adoptive, monoparentale, recomposée, nucléaire, élargie et homoparentale). On confond ici des situations particulières et problématiques avec le sens même de la famille fondée sur la vie conjugale de l’homme et de la femme. Or des situations aussi particulières qui n’entrent pas dans la définition de la famille, sont souvent présentées dans un discours sociologique comme autant de cas de figure « familiale » possibles alors qu’elles n’en ont pas la structure.

C’est pourquoi, nous ne devons pas parler des « familles » mais de la famille puisqu’elle a sa logique interne et ses propres caractéristiques structurantes que l’on peut parfois oublier au bénéfice des mœurs et des pratiques d’une époque. Les spécialistes de ces études sociologiques ont tendance à conclure leurs travaux en voulant légitimer toutes les situations de « fait », sans autre réflexion que celle des pourcentages des sondages qui devraient les valider.

Une pastorale qui serait dépendante de ces idées dominantes en la matière en manifestant une complicité avec elles, sous couvert de la compassion, risque de s’enliser dans la pastorale des « familles » au lieu de s’appuyer sur le sens de la famille et de promouvoir la famille fondée sur l’alliance matrimoniale, tout en étant, bien entendu, attentifs aux situations particulières. Sinon, les gens auront une vision disparate du sens de la famille représentée par l’Église et ne verront pas ce qu’elle peut apporter d’original et de libérant face à des impasses sociologiques. Actuellement, nous avons tendance à valoriser les points aveugles de la société au détriment de ce qui la constitue et, de ce fait, la pensée et l’action pastorale participent à l’altération du sens de la famille et du lien social. Ainsi un sondage a été publié en France par le journal La Croix (27 septembre 2011) et Pèlerin Magazine (4 octobre 2011) où il est montré que très peu de catholiques estiment que l’Église peut les aider dans leur relation conjugale. Une réponse qui n’est pas étonnante dans un contexte de confusion pastorale si l’on ne sait pas situer le discours de l’Église et si la question de la vie conjugale n’est pas abordée lors des homélies, de la catéchèse et d'actions pastorales soutenues : les catholiques ne sauront pas comment l’Église peut les aider et les accompagner alors qu’elle dispose d’un trésor conceptuel pour le faire. C’est pourquoi, la famille doit être le terrain privilégié pour la nouvelle évangélisation.


2 – 3 La femme désolidarisée de l’homme

Dans l’histoire des idées, la vie conjugale et familiale a parfois été présentée comme un lieu d’oppression (Friedrich Engels) et de lutte des classes (Marx) qui pèsent sur les femmes, leur libération passe par la destruction de la famille.

La pensée chrétienne est celle qui a le mieux approfondi et mis en valeur la différence sexuelle, l’égalité entre l’homme et la femme, la relation conjugale formée entre eux au nom de la liberté, et la vie familiale qui découle de l’engagement matrimonial. Des principes qui ont mis du temps à s’imposer dans leur logique, il aura fallu près de vingt siècles pour que le mariage libre, par consentement mutuel et dans un engagement irrévocable soit reconnu comme une institution : l’institution matrimoniale qui scelle l’alliance d’un homme et d’une femme.

L’Église s’est démarquée, comme l’a fait entendre la délégation du Saint-Siège à la Conférence de Pékin (1995), « de l’idée découlant du déterminisme biologique selon laquelle tous les rôles des deux sexes et leurs relations sont immuablement fixés selon un seul schéma ». Le Bienheureux Jean-Paul II insista à l’époque sur le fait que l’homme et la femme sont distincts et complémentaires (Lettre aux femmes, 1995 publiée avant la conférence de Pékin, mais aussi Mulieris dignitaten 1988, La dignité et la vocation de la femme) tout en reconnaissant que, dans le passé, les mentalités et les institutions n’ont pas toujours su reconnaître la dignité et la richesse de l’apport des femmes (n. 3). Il affirme qu’il y a encore « beaucoup à faire pour obtenir partout l’égalité effective des droits de la personne et donc la symétrie des salaires pour un travail égal, la protection des mères qui travaillent, un juste avancement dans la carrière, l’égalité des époux dans le droit de la famille, il s’agit là d’un acte de justice, mais aussi d’une nécessité » (n. 4). C’est seulement grâce à la dualité du « masculin » et du « féminin » que « l’homme » se réalise pleinement. Le féminin réalise « l’humain » tout autant que le masculin, mais selon une harmonique différente et complémentaire » (n. 7). Ainsi le Pape Jean-Paul II se félicite que la femme assume de nouveaux rôles alors que le conditionnement culturel a été un obstacle au progrès des femmes.

Déjà, lors de la Conférence du Caire (1994) consacrée au thème de La population et le développement, la notion de « santé reproductive » a été retenue comme celle de « santé en matière de sexualité » et de « droits en matière de reproduction » à l’égard des femmes. S’il est juste de protéger les femmes et les fillettes de violences et d’agressions sexuelles afin de dénoncer à raison les « grossesses forcées » liées aux conflits armées (viols), il devient plus discutable d’avoir recours à ces arguments pour réduire de façon générale la « santé reproductive » à la contraception et à l’avortement alors qu’il serait plus exact de parler de « santé maternelle » ou encore de « santé de la famille » dans laquelle sont incluses la santé de l’homme, de la femme et des enfants, mais également leur santé sexuelle. Il en va de même avec le terme de « planification familiale » afin de promouvoir les mêmes techniques contraceptives et abortives là où il serait davantage pertinent de parler de la limitation des naissances en ayant recours à des moyens moralement acceptables qui respectent la dignité de la personne humaine.

La Conférence de Pékin (1995) a repris ces notions tout en créant le concept de « la maîtrise absolue de la sexualité et de la fécondité » qui est un terme équivoque pouvant justifier des actes sexuels en dehors du mariage scellé entre un homme et une femme, et approuvant l’avortement et l’homosexualité. En affirmant que « les droits de la femme sont des droits fondamentaux de la personne » faut-il les entendre comme de nouveaux droits alors que cette conférence n’avait pas la mission de les instaurer, ou faut-il les entendre dans la logique des droits de l’homme et des libertés fondamentales qui sont partagés entre les hommes et les femmes ? La façon dont ils sont présentés, laisse supposer qu’ils seraient différents de ceux qui concernent également les hommes et accentue ainsi la mise à distance de l’un par rapport à l’autre.

Le terme de « sexe » n’est plus entendu au sens où on l’accepte habituellement au titre de la différence sexuelle, mais il est surtout interprété dans le cadre de la conceptualisation de la théorie du gender comme un sexe construit culturellement, indépendamment de sa réalité biologique et permettant de faire croire à la mobilité de l’identité sexuelle à la recherche de nouveaux intérêts. Une vision des choses qui encourage à définir la sexualité dite intime (et hors du champ social) en termes d’orientations sexuelles, ce qui est irréaliste.

Depuis la Conférence de Pékin, les agences Onusiennes et leurs alliés sont allés bien au-delà dans leur mission en cherchant à banaliser la limitation des naissances par le seul moyen des pilules contraceptives et de l’avortement, à imposer le modèle homosexuel et à diffuser les concepts de la théorie du gender. Autant d’intentions qui se sont concrétisées dans des pays occidentaux par le financement de l’Assurance maladie des moyens contraceptifs et abortifs alors que ces usages ne relèvent pas d’une maladie, d’en faciliter la diffusion gratuite auprès d’adolescentes mineures sans que les parents n’en soient informés. Les parents se trouvent ainsi dépossédés de leurs responsabilités éducatives et sont placés sous la tutelle de l’état, à l’image des pays totalitaires, pour restreindre l’éducation sexuelle des jeunes à la contraception et à l’avortement.

La procréation est devenue une maladie que les Organismes internationaux et les pays tentent de neutraliser en la dissociant de la sexualité humaine. L’enfant à naître n’est pas le bienvenu. Le Pape Paul VI en publiant en 1968 Humanae vitae a posé un acte prophétique lorsqu’il prévoyait, malgré les dénégations exprimées à l’époque par les tenants de la contraception et de l’avortement, que non seulement ces pratiques étaient moralement illicites mais qu’en plus elles entraîneraient la séparation du sens de la procréation de la sexualité humaine.

Dans le contexte actuel, nous constatons une baisse des naissances qui va s’intensifier dans les années à venir et la montée en puissance d’une population vieillissante privée de jeunes et donc de source de renouvellement. Pour limiter le danger que représentent les enfants à naître, des sociologues en viennent à utiliser l’argument de leur impact carbone sur l’écologie de la planète alors que le véritable problème est celui du mode de vie dans lequel la société marchande multiplie la possession d’objets qui sont loin d’être nécessaires. Les agences Onusiennes ont récemment annoncé la naissance du 7 milliardième enfant sans que nous sachions vraiment à quoi correspond ce chiffre des plus contestables. Surtout quand on sait que dans de nombreux pays les registres de l’état civil ne sont pas tenus avec la plus grande rigueur (25% des naissances et des décès dans certains pays ne sont pas enregistrés). N’est-ce pas une façon d’inquiéter la population avec l’angoisse séculaire que la planète n’aura pas les ressources suffisantes pour nourrir tout le monde ? Une affirmation douteuse. « L’hiver démographique » dans lequel nous sommes est l’une des données majeures, parmi d’autres, de la crise économique. Il n’est pas dû à une hausse de la natalité qui elle est en baisse, mais à l’allongement de la vie. C’est pourquoi d’ailleurs, la Russie a décidé de relancer la natalité dans un pays où la population diminue progressivement et dangereusement.

En effet la crise structurelle de l'économie et de la finance est due non seulement à l’excès de dettes des États mais aussi à la baisse de la natalité et aux conséquences qui en découlent ainsi qu’au vieillissement de plus en plus coûteux de la population. . L’avenir et la richesse d’un pays ce sont ses enfants qui loin de l’appauvrir l’enrichissent de bien des façons.


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Chapitre 3 - Les aspects pastoraux

L’Église est toujours interpellée lorsque des pratiques politiques en matière de santé et de natalité mettent en cause la dignité des personnes. Elle ne peut pas rester indifférente et ses pasteurs se doivent non seulement de le rappeler, mais également de mobiliser les catholiques afin qu’ils s’engagent politiquement au moins par leur vote et fassent connaître les exigences de vie, qui sont celles du bien commun de l’humanité, directement à ceux qui sollicitent le suffrage des électeurs.

Le primat du respect de la dignité, de l’intégrité et de la vie de l’homme est essentiel. Les techniques dites d’aide à la procréation, l’avortement et les recherches sur l’embryon posent de très graves problèmes et ne sont pas moralement licites. Les contraceptifs ne sont pas sans conséquences sur la santé des femmes et sur l’environnement. Il n’est pas admissible que les pouvoirs-publics les diffusent gratuitement auprès des mineurs sans en informer les parents. Les parents sont ainsi privés de leur droit à éduquer leurs enfants au nom la « santé reproductive ». La notion de « projet parental » est également un concept maltraitant l’embryon quand on fait croire à des parents que son existence n’est qu’un amas de cellules jusqu’à la 12ème semaine et que leur relation dépend de leur désir de l’établir ou non avec cet enfant au début de la vie. Les adultes auraient ainsi un droit de vie et de mort à travers l’avortement sur un être humain en son commencement au nom d’intérêts subjectifs alors que l’embryon existe objectivement. Enfin, les expériences sur les cellules souches issues de la destruction d’embryons représentent une autre transgression alors que les recherches scientifiques actuelles sur les cellules souches adultes aboutissent à de véritables thérapies et doivent être privilégiées. C’est pourquoi, Benoît XVI a rappelé que l’Église juge acceptable le recours aux cellules souches à partir : « des tissus organiques d’adulte, du sang du cordon ombilical au moment de la naissance, et des fœtus qui sont morts pour des raisons naturelles » . Il y a ainsi des points non négociables comme l’affirmait le Pape Benoît XVI.


3 – 1 Les aspects non-négociables et l’engagement en politique des catholiques

« En ce qui concerne l'Église catholique, affirme Benoît XVI, l'objet principal de ses interventions dans le débat public porte sur la protection et la promotion de la dignité de la personne et elle accorde donc volontairement une attention particulière à certains principes qui ne sont pas négociables. Parmi ceux-ci, les principes suivants apparaissent aujourd'hui de façon claire:
  • la protection de la vie à toutes ses étapes, du premier moment de sa conception jusqu'à sa mort naturelle;
  • la reconnaissance et la promotion de la structure naturelle de la famille - comme union entre un homme et une femme fondée sur le mariage - et sa défense contre des tentatives de la rendre juridiquement équivalente à des formes d'union radicalement différentes qui, en réalité, lui portent préjudice et contribuent à sa déstabilisation, en obscurcissant son caractère spécifique et son rôle social irremplaçable;
  • la protection du droit des parents d'éduquer leurs enfants.

Ces principes ne sont pas des vérités de foi, même s’ils reçoivent un éclairage et une confirmation supplémentaire de la foi; ils sont inscrits dans la nature humaine elle-même et ils sont donc communs à toute l'humanité ».

Le Pape les rappelle dans son exhortation apostolique, Sacramentum Caritatis (22 février 2007). Ces principes sont ceux qui fondent la vie sociale : «La vie démocratique a besoin de fondements vrais et solides, c’est-à-dire de principes éthiques que leur nature et leur rôle de fondement de la vie sociale rendent "non négociables". On se reportera également à la Note doctrinale concernant certaines questions sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique (24 novembre 2002) de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et signée par le cardinal Ratzinger. Il est écrit : « Parce que la foi est constituée comme une unité infrangible, il n'est pas logique d'isoler un de ses éléments au détriment de la totalité de la doctrine catholique. L'engagement politique en faveur d'un aspect isolé de la doctrine sociale de l'Église ne suffit pas à épuiser la responsabilité pour le bien commun ».

Rappelons que le bien commun dépend objectivement de l’intérêt supérieur pour les sujets et la société. La loi naturelle relève de principes universels à partir desquels se constituent l’humanité. Il y a donc des pratiques et des actions qui sont contraires à sa dignité et à son développement.
Certains citoyens et responsables politiques se déclarent catholiques tout en étant en contradiction avec l’enseignement de l’Église. Ils sélectionnent dans les exigences issues de la morale naturelle éclairée par la foi au Christ, les aspects qui leur conviennent pour ne pas être en opposition avec les idées à la mode d’une époque. Dans une vision purement électoraliste et dans une attitude paradoxale, certains soutiennent ainsi qu’ils sont contre le mariage entre personnes de même sexe tout en approuvant l’idée de l’adoption dans ce contexte. D’autres sont favorables à ce mariage au nom du sens de « l’amour » (très mal compris, car il n’y a pas d’amour conjugal entre ces personnes), mais sont opposés à l’adoption des enfants. D’autres aussi apporteront leur soutien au mariage et à l’adoption des enfants. D’autres encore seront complaisants avec la contraception, l’avortement, l’euthanasie ou la recherche sur les embryons. Les pasteurs de l’Église doivent signifier à ces catholiques engagés en politique qu’ils se mettent en contradiction avec les principes de la morale naturelle au risque de ne plus être en communion avec l’Église et de ne plus être moralement aptes à recevoir l’eucharistie. Une société qui promeut la contraception, l’avortement, l’euthanasie et le suicide assistée, participe à la dévalorisation de la vie en proposant comme seule issue à certains problèmes douloureux des solutions de mort. Un catholique en politique ne peut pas être complice de ce qui détruit la vie. L’homme n’a pas le droit de se donner ce pouvoir de vie et de mort, et de porter atteinte au sens de la famille constituée par un couple formé par un homme et une femme, et engagé dans le mariage.


3 – 2 Des options qui posent problèmes sur lesquels les catholiques doivent se mobiliser

Je m’inspire maintenant de la Note interdicastérielle, La Santé reproductive des réfugiés, toujours d’actualité, publiée le 14 septembre 2001 par le Conseil Pontifical pour la Santé, le Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et le Conseil Pontifical pour la Famille, en réaction au Manuel pratique sur les modalités de l’assistance aux réfugié dans le domaine de la santé reproductive, publié, en 1991, par le Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés (ACNUR). Nous retrouvons dans cette note des divers conseils pontificaux un certain nombre de principes d’action dont les catholiques doivent s’inspirer lorsque l’on parle de santé reproductive.

Nous avons insisté sur les problèmes posés par cette notion de « santé reproductive ». Le Saint-Siège ne peut pas se dispenser de manifester de nombreuses réserves sur cette démarche qui consiste à imposer des comportements sanitaires à des femmes et à des adolescentes qui vont de la contraception, à l’avortement et en passant parfois par leur stérilisation malgré elles. Ce sont autant de pratiques qui portent atteinte à la dignité des personnes, à l’exercice de la sexualité conjugale et à la famille.

Dans ce Manuel de l’agence onusienne, dont certains aspects sont positifs, nous trouvons le résumé d’une vision inquiétante de la sexualité humaine et l’abrégé des principaux problèmes soulevés par l’Église.


1. Il y a une différence fondamentale entre la conception utilitariste et pragmatique de la sexualité humaine, associée au concept de la santé reproductive, et la perspective offerte par l’Église dans son respect pour la dignité de l’homme et de sa sexualité. « L’homme et la femme sont créés par Dieu pour vivre dans la communion de leur personne. Ils sont dans une parfaite égalité et complémentaires. Il est donc indispensable de respecter la double signification du don mutuel de l’homme et de la femme, ouvert à la vie dans le mariage, signification contredite par la contraception encouragée par la prétendue santé reproductive. »

2. Les connaissances scientifiques permettent d’affirmer que la vie humaine commence dès l’instant de la fécondation. La femme en est la plupart du temps consciente et pense déjà à son bébé qu’elle porte en elle. Malgré ce constat objectif et la subjectivation que la femme vit en l’intériorisant, on lui laisse entendre qu’il ne s’agit pas davantage que d’un amas de cellules. Or la vie humaine est déjà là dans son état initial. L’Église rappelle donc l’obligation de « respecter et de protéger le droit à la vie de chaque embryon humain, et elle refuse comme immorale toute action qui en provoquerait l’avortement ou viserait à le manipuler ».

3. Il est souvent proposé après des rapports sexuels forcés ou non protégés, le recours à ce qui est appelée la « contraception d’urgence » ou encore « pilule du lendemain ». Elle est présentée comme contraceptive alors qu’elle est surtout abortive lorsque la fécondation est réalisée. L’OMS relativise le statut biologique de l’embryon au cours des premiers jours en l’appelant « pré-embryon », ce qui veut dire, une fois de plus, qu’elle le réduit à un amas de cellules. L’Église dénonce ici un « sophisme » qui ne correspond pas à une base biologique précise. La « contraception d’urgence » n’est pas moralement acceptable. La situation peut-être pire lorsque la stérilisation est présentée comme une simple « contraception » alors qu’il s’agit de la suppression radicale de la fonction procréatrice. Dans les pays pauvres, les adolescentes et les femmes ne sont pas informées de ce qui représente une véritable manipulation des personnes et mutilation des femmes et parfois des hommes à travers une stérilisation masquée.

4. La séparation entre sexualité et procréation est largement entérinée et en demandant de ne pas juger les rapports extraconjugaux ou homosexuels. Au lieu d’être éduqués au sens de l’amour, dans la perspective du mariage et d’une future famille, les garçons et les filles sont initiés au seul plaisir sexuel immédiat, individualiste, et irresponsable qui augmente les risques de transmissions des infections sexuelles et du sida. On se contente de proposer voire même d’imposer le préservatif alors qu’il s’agit d’éduquer à un comportement sexuel responsable pour une prévention durable contre les infections et les relations précaires et passagères liées à la seule recherche du plaisir sexuel.

5. La limitation des naissances est raisonnable et légitime lorsque les sujets usent des méthodes naturelles qui ont fait leur preuve sur la base d’une réelle éducation et sont moralement licites. Elles respectent le corps et les rapports du couple, et elles favorisent le dialogue et l’attitude responsable des conjoints.

6. Dans bien des cas, l’avortement devient un moyen contraceptif notamment dans les pays développés là où pourtant l’usage des contraceptifs est important. Au lieu d’être attentif et de penser cette situation, les pouvoirs publics s’ingénient à donner tous les moyens pour encourager la suppression des embryons et des enfants à naître sous le seul motif « de la liberté des femmes à disposer de leur corps ». Nous l’avons dit, cette vision des choses qui au nom de la liberté inscrit la mort au cœur de la procréation laisse des séquelles et fait planer sur la société un sentiment délétère de culpabilité si présent dans la société dépressive.

En France des études récentes montrent le désintérêt des jeunes pour l’enseignement de la contraception à l’école et de ce qu’elle implique également avec l’avortement. Nous avons tellement lié sexualité, contraception et avortement que ce trio suscite une vive inquiétude chez des jeunes. En effet au moment où ils sont engagés dans leur développement sexuel, la première question qu’ils se posent est de savoir s’ils seront ou pas féconds et s’ils sont normalement constitués à tous les égards. En guise de réponse les pouvoirs publics et des organismes surreprésentés comme le planning familial leur laissent entendre qu’ils doivent se méfier de la procréation et ne pas chercher à l’intégrer dans leur sexualité. Une attitude qui va à contre-courant du travail de subjectivation qu’ils opèrent pour intérioriser leur corps sexué. Ce n’est pas ainsi qu’ils peuvent devenir responsables.


Conclusion

1. Si les études du gender ont eu le mérite de mettre en lumière des inégalités et des injustices sociales à l’égard des femmes, très vite ces études sociologiques se sont transformées en mouvement idéologique et de combat entre les hommes et les femmes. La lutte des classes a été transformée en lutte des sexes en affirmant que les femmes devaient non seulement s’émanciper des hommes, mais également chercher leur propre autonomie en dehors de la vie conjugale et familiale. Or la relation entre hommes et femmes ne peut pas être basée sur un conflit de pouvoir mais sur l’égalité, leur interdépendance et sur leur complémentarité.

2. Pour mieux souligner l’autonomie des femmes, les théoriciens du gender ont voulu les libérer de leur vocation d’épouse et de mère en neutralisant la maternité grâce à la contraception et à l’avortement. En séparant l’expression sexuelle des époux de la procréation, on fait perdre aux hommes et aux femmes le caractère unitif qui nourrit et renforce le lien conjugal et parfois procréatif de leur sexualité conjugale, et leur capacité à se projeter dans l’avenir. Une société qui déconsidère le sens de l’enfant, finit par perdre le sens de son histoire. Elle devient individualiste, s’enferme dans la magnificence de l’enfant-roi et transforme l’acte sexuel en un geste ludique à la recherche de son propre plaisir égocentrique. 3. La notion de santé reproductive est venue masquer les dérives de la sexualité humaine, la précarité familiale à la suite des divorces et le harcèlement des organismes Onusiens et des ONGs à définir, auprès des jeunes, la sexualité en termes de contraception, d’avortement et de libéralité des pratiques seulement protégées par des moyens techniques sans aucun discernement rationnel de ce qu’il convient de faire.

En excluant la procréation de la sexualité, la société prépare des jeunes à l’irresponsabilité de leur geste et de leur comportement sexuel. La mutilation du sens de la sexualité dans sa double dimension, unitive et procréative, ne favorise pas toujours la mentalisation de la relation de couple qui débouche sur la difficulté à faire couple ensemble et à savoir en franchir toutes les étapes, voire les crises pour se développer. Faute d’une réelle mentalisation de la relation de couple, la situation s’altère au point de régler les difficultés psychiques du couple sur le mode de la séparation et de la rupture dans le divorce. Bien entendu, l’Église a toujours reconnu la nécessaire limitation des naissances, mais en usant de moyens moralement licites qui respectent la dignité de la personne et la sexualité humaine comme lieu de communion dans le don de soi au sein de la relation matrimoniale.

4. Le concept de santé reproductive ne doit pas être utilisé comme tel. Il nécessite une analyse critique et une remise en question, comme nous l’avons montré dans cet exposé, au regard de ce qu’il implique. C’est pourquoi, nous préférons parler de santé de la famille, au même titre qu’il y a un Livret de famille, qui inclut le père, la mère et les enfants. La famille est un bien commun de l’humanité qui repose sur l’union matrimoniale d’un homme et d’une femme car ils sont les seuls à être dans la logique de l’altérité et donc de l’amour et du couple générationnel. Il représente la cellule de base de la société et le lieu par excellence de la socialisation des enfants. En soutenant la santé familiale, c’est l’ensemble du lien social qui se trouve conforté et ouvert vers le partage de la vie et de l’avenir.


Le Pape Jean-Paul II a eu raison d’écrire, dans son Exhortation apostolique Familiaris Consortio (1981), que « l’avenir de l’humanité passe par la famille » (n. 86).


Mgr Tony Anatrella
Rome, 23 novembre 2011


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